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  • Le langage est né pour communiquer, non pour informer

    Cette discussion sur l'information m'a apporté quelques informations, mais surtout de l'inspiration.

    Cette inspiration je l'ai aussi puisée dans un livre, L'Enfer de l'information ordinaire*. Ce livre traite de ces boutons, panneaux modes d'emplois et explications quotidiennes auxquelles on ne comprend rien.

    Et une des clés du débat se trouve à la fin du livre. L'idée est la suivante: le langage a été créé pour communiquer, pas pour informer. enfer information.jpgLe langage relie les hommes, et il ne sert qu'accessoirement à donner des informations techniques.

    L'idée est-elle vraie également pour les informations journalistiques? C'est un autre débat, qu'on pourra ouvrir une autre fois, comme le suggérait un commmentateur.

    Christian Morel, auteur du livre, dégage quatre caractérisitiques du langage. Elles explique pourquoi le langage est si complexe.

    • Les mots se combinent à l'infini

    Cette capacité s'appelle aussi la récursivité. Elle a rendu possible la communication fine entre les hommes.

    • Les mots ont plusieurs sens

    Les mots sont ambigus. Ils ont plusieurs sens. Une même phrase peut aussi avoir plusieurs sens. Selon des spécialistes, cités par Morel, l'ambiguité a été un atout dans les relations humaines. Elle a favorisé les relations entre les groupes. Avec des codes précis, donc rigides et fermés, ces interactions n'auraient pas pu être possibles. Imaginez les conversations de bistrots où on n'emploierait que des termes précis...

    Les deux premières caractéristiques (récursivité et ambiguïté) ont donné naissance aux deux formes langagières les plus fondamentales: l'argumentation et le récit.

    • L'argumentation

    L'argumentation est une des formes les plus courantes de la discussion humaine. Une conversation peut se construire autour d'une argumentation, pas autour de phrases informatives.

    • Le récit

    Le récit est l'autre grand invariant. On peut même dire que le récit a permis l'organisation des hommes en société. (Cf. Bernard Victori, cité par Christian Morel)

    Morel conclut en disant que le raisonnement est apparu bien après l'argumentation et le récit. _ On s'en doutait ;-)

    2. Information: qualité et quantité

    Une remarque également, faite par Christian Morel. L'information est en voie de disparition, dans les écrits qu'il a étudiés, c'est-à-dire les notices d'explication et aux modes d'emploi.

    C'est paradoxal, puisque les mode d'emploi sont de plus en plus épais. En réalité, et c'est l'objet de son livre, ces documents sont très mal faits. Ils ne sont pas pensés pour aider l'utilisateur.

    On peut élargir la perspective en notant que, par exemple sur Internet, l'information abonde et même surabonde, mais bien souvent il s'agit de malinformation, d'information superflue, inutile.

    * L'Enfer de l'information ordinaire

     

    A lire par ailleurs

  • Le Monde: 20 000 numéros et 20 Unes

    Le journal « Le Monde » fête son 20 000ème numéro et publie un supplément qui reproduit 20 Unes, de 1945 à nos jours.

    En découvrant ces Unes, ces titres, ces événements, on est saisi d'une petite émotion...

     

    • Hitler est mort. La première Une sélectionnée par la rédaction du Monde date du 3 Mai 1945: « HITLER EST MORT ». Un titre en lettres capitales. Trois mots. Une information au sens « transcendental »: le mal a été vaincu.

    Et, en lisant cette Une du « Monde », on est surpris. Vous souveniez-vous de l'Amiral Doenitz, qui succéda à Hitler en tant que Führer-bis? Saviez-vous que l'Angleterre et les Etats-Unis se battaient pour diffuser le bolchévisme? C'est ce que déclarait l'Amiral Doenitz dans ce 3 mai 1945.

     

    • De Gaulle, président de la République et de la Communauté. Le 23 décembre 1958, de Gaulle est élu. « Le Monde » titre: « Le général de Gaulle est élu président de la République et de la Communauté ». Dans le style « Monde », un titre long, descriptif et sans humour. Il nous rappelle que la France était alors « La République et la Communauté ». Euphémisme pour dire « les colonies »...

    En plongeant dans le gris du texte, on découvre les noms de messieurs Marrane et Chatelet, les candidats battus par le grand Charles. C'est la première fois que je lis leur nom, comme quoi...

     

    le_monde_fake.jpg
    (NB: cette Une n'a jamais existé, c'est un montage obtenu en misant cette Une et celle-ci)

     

    • JFK, consternation et inquiétude. Les 24-25 novembre 1963, c'est l'assassinat de JFK. « Le Monde » ne lésine pas sur les sur et sous titres pour apporter tous les éclairages nécessaires.

    Le titre « L'assassinat de John Kennedy soulève consternation et inquiétude ». Surtitre « A l'Est comme à l'Ouest ». Premier sous-titre: « Le président Johnson a pris possession de ses fonctions ». Deuxième sous-titre: « Un suspect a été appréhendé et inculpé ».

    Une constante, semble-t-il des titres du « Monde »: ne pas se contenter d'énoncer es faits, mais très vite prévoir les conséquences de ces faits. Ici, « la consternation et l'inquiétude » suggèrent les conséquences de l'événement. (à lire Profession blogueur)

     

    • On a marché sur la lune! Un très beau titre le 22 juillet 1969:

    « DEUX HOMMES ONT FOULE LE SOL DE LA LUNE devant des centaines de millions de téléspectateurs ».

    Dans ce titre, le mot important est bien sûr « téléspectateur ». Sans la télévision, l'homme serait-il allé sur la lune? Le progrès technique avait sans doute besoin de cette dimension narcissique pour croire en son existence.

    La chronique de Sirius (le pseudo de Hubert Beuve-Méry, le directeur du journal) prend un tout autre relief, cosmique et philosophique. Le journaliste termine en s'interrogeant: « Oui, mais pourquoi? »

     

    • Mitterrand. Le titre au lendemain du 10 mai 1981 est extraordinairement long: « La très nette victoire de M. François Mitterrand va au-delà du rassemblement de toute la gauche et aggrave les divisions de la majorité sortante ».

    Là encore, on va au-delà des faits, on prévoit les conséquences.

    Les mots importants dans ce titre: « très nette ». Généralement l'écriture journalistique bannit les adjectifs et encore plus les adverbes. Le « très nette » aurait pu être remplacé par le score (50,81%) mais on se serait alors aperçu que la victoire n'était pas « très nette »...

     

    • La fin de l'URSS. On peut mettre face à face deux titres: « Les républiques slaves proclament la fin de l'URSS » (1991) et « Les Bourses saluent la naissance de l'euro » (1999).

    Ce sont des titres classiques: sujet-verbe-complément. On peut les mélanger, façon collage surréaliste: «  Les républiques slaves saluent la naissance de l'euro » et «  Les Bourses proclament la fin de l'URSS ».

     

    • Nous sommes tous des Colombani. La Une du 13 septembre 2001 vaut surtout par son éditorial « Nous sommes tous Américains », exceptionnellement signé (par Jean-Marie Colombani).

    Le titre: « L'Amérique frappée, le monde saisi d'effroi ». un mot sur la forme: le titre en deux parties, balancées par une virgule. Je crois savoir que c'est une innovation récente du « Monde ». Je n'aime pas du tout ça. On a deux titres pour le prix d'un, mais c'est trop!

     

    • Planète. Le 1er avril 2005, on retrouve un autre titre en deux parties: « Planète épuisée, progrès menacé: l'alerte de l'ONU ».

    Ce qu'on note dans ce titre, c'est un glissement du journal vers le magazine. On s'échappe de l'actualité pour s'aventurer vers l'analyse. Sans doute un des signes que le « Monde » a changé et que les quotidiens ont évolué.

    Cette Une est aussi un écho à la nouvelle rubrique du journal "Planète", apparue en 2008.

     

    • Dieu? Le 27 décembre 2007, un titre un peu étrange: « Dieu domine le débat présidentiel américain ». Il fait d'une pierre deux coups: on parle de l'éction américain et de Noël dans le même titre.

     

    • Môssieur Obama. Enfin, le vingtième titre choisi ne nous déçoit pas: « L'investiture de Barack Obama ».

    Une remarque: « Le Monde » a abandonné l'habitude de faire précéder le nom de famille d'un « M. » Il faut vivre avec son temps: la politesse française n'est pas transposable dans toutes les langues.

     

    A lire sur le même sujet

     

  • Vous avez quelque chose contre Chris Réa?

    Hier matin, comme souvent, je lance un twit. Et je reçois trois réponses amusantes.

    Lire la suite

  • Qu'est-ce qu'une information?

    information.jpgChaque jour, nous voyons, entendons, touchons presque, des informations. Nous sommes environnés et presque envahis par les informations.

    Mais on se demande rarement ce qu'est une information. C'est la question que j'aimerais vous poser.

    Qu'est-ce que c'est, pour vous, une information?

  • Le journaliste et l'écrivain en promo

    Martine évoque sur son blog la difficulté du journaliste qui interviewe un écrivain. L'écrivain enchaîne les interviews, les émissions...

    "Je ne cherche pas à lui faire raconter le livre puisque je l'ai lu. Et en plus, je m'en fous de ce qu'ils pensent de leur livre, l'écrivaine ou l'écrivain. D'autant que le jeu est idiot, ils sont en campagne de com'. On (cad l'attachée de presse de leur maison d'édition) les installe dans un hôtel et toutes les deux heures, ils reçoivent un journaliste qui leur pose des questions, sautent dans un taxi (avec l'attachée de presse) pour une radio ou mieux encore une télé (avec les étrangers, c'est souvent rigolo parce qu'ils essayent de savoir si c'est une "bonne émission" ou pas) et parfois ne se souviennent plus très bien du livre (les étrangers)parce que depuis, ils en ont publié un autre. Et ils sont en boucle, à force de répondre aux mêmes questions, sans compter les décalages horaires, la soirée de la veille trop arrosée, le coup de téléphone familial etc etc. personne n'est dupe et on s'emmerde. Et en plus, après, faut écrire".

    Le problème est un peu le même pour les blogs littéraires: comment parler des livres qu'on a aimé (et des livres qu'on n'a pas lus)... en disant autre chose que "j'ai beaucoup aimé"?

  • Les blogs 'médias' bientôt classés par wikio

    Jean Véronis, blogueur, universitaire et conseiller scientifique de Wikio, propose de créer une nouvelle catégorie de blogs « médias 2.0 » au sein de l’annuaire de blogs de Wikio.

    Vous pouvez signaler un blog en commentaire ici ou chez Narvic, qui a lancé l'idée sur son blog. Très bonne idée, qui permettra aux lecteurs d'y voir plus clair sur ces blogs.

    Mais qu'est-ce qu'un blog médias? Et quel nom va-t-on donner à la catégorie? Des questions qui sont déjà posées...

  • 77 personnalités soutiennent Mediapart

    Une pétition de soutien au site d'informations Mediapart, poursuivi en diffamation par François Pérol et les Caisses d'épargne, a été signée par 77 personnalités politiques et culturelles, a rapporté Mediapart lundi. (AFP)

    François Pérol qui poursuit Mediapart en diffamation pour avoir affirmé que sa nomination" à la tête des Caisses d'épargne et des Banques populaires "était entachée d'illégalité", selon le site.

    Sur son site, Edwy Plenel explique sa position. Certains, comme Rimbus, font un parallèle avec la Journée internationale de la presse, célébrée dimanche 3 mai.

  • Ecrire un roman

    La semaine dernière, un homme m'a dit: "Eric, tu devrais écrire un roman."
    Je ne sais pas si ce gars était sérieux ou si elle employait l'expression "écrire un roman" pour décrire de façon imagée mon sens de l'observation. Sur le moment, j'ai pris ses paroles au pied de la lettre. Aujourd'hui je ne sais plus très bien ce qu'il a voulu dire. Parole lancée en l'air?
    Pourtant, il n'est pas le premier à me dire ça. A me demander d'écrire. A me demander de m'exprimer au nom d'autres personnes. Du moins c'est ainsi que je l'interprète. Et, je le répète, cela m'est arrivé plusieurs fois, au cours de mon existence.
    Un jour que je me promenais, en compagnie des fidèles d'une paroisse et de leur curé, une autre demande me fut faite. J'étais, alors, correspondant pour un journal local. J'étais là pour relater une petite manifestation. Cette promenade avec les gens de la paroisse. Et une mère de famille m'a demandé si je ne voulais pas devenir le prêtre de leur paroisse! En effet, le curé s'occupait de plusieurs paroisses à la fois. Je ne sais pas pourquoi elle m'a demandé ça, à moi. Encore une parole lancée en l'air!
    En tant que blogueur, je reçois d'étonnantes propositions. Des étudiants font appel à moi. Ainsi, une étudiante m'a demandé de devenir le tuteur de son mémoire de maîtrise, ce que j'ai accepté. Hier, j'ai reçu le mémoire d'un autre étudiant.
    Et vous, est-ce que cela vous arrive souvent que l'on vous demande de rendre un service exceptionnel, ou qu'on vous confie une tâche qui vous semble bien lourde?

  • L'Américain moyen a visité 2554 pages Internet en mars

    L'Americain moyen a visité 111 sites internet (soit 2 554 pages) en mars 2009 selon une enquête de Nielsen Online. Il a passé 75h sur Internet pendant ce mois.

    (via Micropersuaion et MetaMedia)

    nielsen-online-average-internet-usage-march-2009.jpg
  • Vous prendrez bien une tranche de blogueur influent

    J'ai laissé un commentaire chez Emilie Eogez. Elle proposait de relever 10 caractéristiques du blogueur influent parmi une liste de 33. (trouvé chez Thierry Roget)

    1. Il donne un enseignement “de vie”

    Ca me parait essentiel! Que ce soit chez Zen Habits, Celeste, Mark Forster, ou chez Jean-Louis Fraysse, le blogueur, influent ou pas, véhicule une certaine vision de l'existence et vous délivre un enseignement de vie.

    Alors, bien sûr, je ne dénigre pas les blogueurs qui publient des photos de Zac Efron ou des vidéos d'hommes politiques dans des foires agricoles... mais question "leçon de vie", on repassera...

    2. Veilleur

    Le blogueur est avant tout un lecteur. Son agrégateur (netvibes) est plein de bons blogs, sélectionnés au fil du temps. Il récolte des infos sur twitter (voire sur facebook ou Friendfeed). Et quand il n'en a pas assez, il recherche de l'info avec des mots clés choisis sur summize, le moteur de recherche qui monte.


    3. Ne suit pas la masse

    Il la précède, l'entraine dans son sillage. Ou alors se retrouve tout seul ;-)


    4. Bonne écriture

    C'est le critère que j'ai classé en premier pour établir mon classement des trente meilleurs blogs. Le style, c'est l'homme. C'est aussi ce que les lecteurs aiment retrouver sur un blog. C'est ce qui le différencie des autres.

    Pour vous améliorer, vous trouverez des conseils pour mieux écrire sur Internet. Tenir un blog journellement est un très bon entraînement.


    5. Esprit critique

    Là encore, c'est un conseil évident. Il découle du n°3. L'esprit critique refuse les évidences un peu trop couramment admises.

    Le véritable esprit critique consiste à se critiquer soi-même.


    6. Humour

    Parmi les 10 conseils pour augmenter l'audience de son blog, j'avais ajouté un 11ème: "évitez l'humour". Et comme je n'avais pas mis de smiley, certains avaient pris le conseil au pied de la lettre.

    L'humour est indispensable pour écrire un blog. Sinon, nous serions insupportables, nous les blogueurs, avec notre vanité.

    J'aime beaucoup l'humour de Gilles Klein dans ce billet. Un humour à froid, qu'il faut savoir apprécier, et qui est passé totalement inaperçu d'ailleurs.


    7. Informatif, personnel, exprimant des idées fortes qui sont celles du blogueur

    Oui, c'est bien qu'on blogueur m'apprenne des choses. Qu'il soit bien informé, avant les autres. Spécialisé dans un domaine où il possède une forte expertise.


    8. Sa vision avant gardiste qui fini par se concrétiser et si possible de manière récurrente

    Exemple: Paul Jorion; il avait prévu la crise des subprimes.


    9. Sait raison garder

    Rien n'est plus insupportable qu'un blogueur qui fait du buzz pour faire du buzz, ou qui attrappe la grosse tête pour des raisons inexplicables.

    Savoir raison garder, c'est éviter de soutenir avec mauvaise foi une opinion lorsque on sait que l'opinion contraire a aussi sa raison d'être.


    10. N’est pas un faux nez d’une agence de comm ou d’un oligopole

    Cela va de soi, mais il est bon de le préciser.

    Tel blogueur, assistant parlementaire d'un député de la majorité ne me fera jamais croire qu'il s'exprime "en toute indépendance", comme il le clame à longueur de billet sur son blog, même s'il est un garçon fort sympathique par ailleurs. ;-)

    En général, le blogueur tire avantage de son indépendance, de son côté frondeur. Il aime pêcher en eaux troubles, se dissimuler, faire croire que. On n'exige pas de lui qu'il dise toute la vérité, rien que la vérité. Juste ce qu'il pense, ce qu'il croit vrai.

  • Quelques liens