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Crise dans les médias - Page 25

  • Le lolcat: remède ultime à la crise des médias?

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    Le lolcat, c'est très sérieux. Il suffit de voir combien ils pèsent. Le site qui héberge ces chats facétieux ('I can has cheezburger?') attire plus de 10 millions de visiteurs uniques par mois. Une vingtaine de sites dérivés (dont le Fail blog) complètent ce véritable empire médiatique, créé à l'origine par un jeune homme, Ben Huh, 32 ans.

    Et, à l'heure où les sites d'information sérieux s'arrachent les cheveux, ces sites à l'esprit (faussement) amateur, génèrent des profits importants. Vingt employés travaillent à alimenter les sites en images et en blagues.

    Le contenu est entièrement généré par les utilisateurs. Le travail consiste à puiser dans l'immense masse des informations: environ 10 000 photos et vidéos leur parviennent chaque jour.

    La publicité est facturée jusqu'à 8$ pour 1000 pages vues. Des livres, et des produits dérivés déclinent le thème lolcat.

    A partir de l'idée de base, le lolcat, d'autres idées ont surgi: le Failblog est le plus connu. La société lance en moyenne un nouveau blog chaque semaine. Certains échouent, d'autres marchent formidablement.

    Quand on demande à Ben Huh ce qui fait le succès de ses sites: sens de nouveaux phénomènes culturel. Et arriver au bon moment.

  • Qui se plaint de Google?

    Jeff Jarvis, auteur de La Méthode Google, répond à une journaliste du Monde qui voulait enquêter sur "sur la vague de mécontentement montante au sujet de la protection de la vie privée et de sa situation de monopole". Il la renvoie dans les roses assez vertement (Rue89):

    "Y a-t-il des gens qui se plaignent de Google ? Oui, et ce sont souvent les mêmes qui se plaignent de l'Internet, du changement, de la technologie, et qui utilisent Google comme cible simplement parce qu'il a gagné en importance et qu'il est innovant.

    Google est l'entreprise qui connaît la croissance la plus rapide dans l'histoire du monde, selon le Times de Londres. C'est depuis trois ans la marque numéro un, ce qui signifie que les gens non seulement la connaissent mais l'admirent.

    Alors, qui sont ces gens qui feraient partie de cette « vague de mécontentement montante » au sujet de Google ? Comment la mesurez-vous ? Quelle est la taille de la vague ? Quel est son impact ? Je ne la vois pas. Ce que je vois, c'est des journalistes racontant cette histoire parce que tel est leur souhait."

  • Les sites d'information les plus twittés

    Lemonde.fr est le site d'information français le plus twitté. Le classement est établi selon le nombre de backlinks totalisés au mois d'août par différents sites d'info*.

    Le Monde devance largement Le Figaro. Troisième, un pure player, Rue89. Ils sont suivis par 20Minutes et Le Post. Voici le classement:

    1. Le Monde 9915
    2. Le Figaro 2799
    3. Rue89 2380
    4. 20Minutes 2226
    5. Le Post 1794
    6. Pure people 1618
    7. Nouvel Obs 1386
    8. Slate 1353
    9. Liberation 1091
    10. L'express 942
    11. Le Point 818
    12. Le Parisien 783
    13. Marianne 554
    14. La Croix 532
    15. Arret sur images 522
    16. L'Humanité 284
    17. Bakchich 283
    18. Mediapart 238
    19. France Soir 83

    Finalement, il est peu surprenant de constater que les médias "pure player" (présents uniquement sur le net) tirent bien leur épingle du jeu. Ils sont plus coutumiers des stratégies de diffusion d'information sur Internet.

    J'ai ajouté un site people à ce classement, quitte à faire bondir certains. En terme d'audience, ce site est comparable aux sites d'informations les plus reconnus.

    Par comparaison, le site du New York Times totalise 233 000 twitts lors de la même période. Cela montre bien, semble-t-il, le retard considérable des sites d'information français dans leur positionnement sur Twitter.

     

    * méthodologie: j'ai utilisé backtweets.

     

  • Le web, outil convivial à tendance toxique

    Il y a peu, un ami me confiait que son épouse avait une manière bien à elle d'utiliser l'ordinateur. Quand elle en avait besoin, elle l'allumait, recherchait l'information qu'elle était venue chercher, puis elle éteignait l'ordinateur.

    Lui, en revanche, laisse l'ordinateur allumé toute la journée. "Parfois je passe tout mon temps devant l'écran", m'a-t-il dit. Il souligne à quel point cet usage d'Internet est contre productif. Mais, comme nous tous, il fait comme ça.


    l'ordi allumé tout la journée

    Vous êtes sans doute comme lui, comme moi: l'écran allumé toute la journée. Vous recherchez des informations, vous utilisez l'ordinateur. Mais bien souvent c'est lui qui vous utilise.

    C'est ce qui me fait introduire l'idée d'outil convivial, proposée par Ivan Illich en son temps. L'outil est dit convivial s'il accroit l'autonomie de l'homme. Sinon, c'est l'outil qui prend le contrôle de l'homme. C'est alors qu'il devient toxique.


    aussi souvent ou aussi rarement

    "L'outil est convivial dans la mesure où chacun peut l'utiliser, sans difficulté, aussi souvent ou aussi rarement qu'il le désire, à des fins qu'il détermine lui-même. L'usage que chacun fait n'empiète pas sur la liberté d'autrui d'en faire autant. Personne n'a besoin d'un diplôme pour avoir le droit de s'en servir; on peut le prendre ou non. Entre l'homme et le monde, il est conducteur de sens, traducteur d'intentionnalité" (Ivan Illich _ la Convivialité)

    Pour Illich, le téléphone est l'exmple d'un outil convivial. Les individus sont libres de téléphoner n'importe quel message à n'importe quel personne, sans qu'une administration intervienne pour limiter cet usage. Internet et l'ordinateur répondent en partie à cette définition.


    convivial ou toxique?

    Illich souligne aussi que les outils conviviaux peuvent exercer une telle attraction sur les gens qu'ils deviennent toxiques.

    "Quand une population entière se laisse intoxiquer par l'usage abusif du téléphone et perd ainsi l'habitude d'échanger des lettres ou des visites, l'erreur tient à ce recours immodéré à un nouvel outil, convivial par essence, mais dont la fonction est dénaturée par une fausse extension de son champ d'action."

    Dans quelle mesure notre usage d'Internet est-il passé de convivial à toxique (et contre productif)?

    (ce billet fait suite à celui-ci, qui était déjà consacré, de façon transevrsale, à Ivan Illich)

     

    Pour prolonger:

     

  • Le journal, signe d'affichage social?

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    Christophe Barbier, patron de l'Express, a fait son petit effet, en annonçant " la fin des quotidiens" (source: Narvic), qui plus est avec une écharpe rouge, dans l'atelier des médias de RFI  (oui, l'écharpe rouge ça s'entend à la radio).

    Selon lui, le journal a aussi une fonction d'affichage social. Les lecteurs exhibent leur journal, comme lui son écharpe ou comme d'autres leurs baskets ou leur téléphone portable dernier cri.

    Le journal, "ce n’est pas seulement de l’information que l’on consomme, c’est du lien social : on est au café avec « son » journal. [...] Il y aura toujours l’affichage social : se promener dans les rues avec, sous le bras, Libération ou Le Figaro, ce n’est pas le même signe que l’on envoie à la société qui nous entoure…"

    Pensez-vous qu'aujourd'hui les journaux quotidiens conservent cette fonction d'affichage social?

    photo: Misspress

  • Agrégateurs versus sites d'information

    Le débat entre sites d'informations et agrégateurs de contenu n'est pas prêt d'être fini, on se souvient du dialogue rugueux entre les journaux français et Google.

    Ce billet, publié par Arnon Mishkin, apporte des éléments techniques pour éclairer le débat. Les agrégateurs de contenu sont principalement Google News ou Yahoo News. Ils proposent aux lecteurs un choix de liens, mais ne produisent pas d'information.

    L'auteur remarque, en effet, que dans la pratique de consommation des médias, les agrégateurs sont en position de force.

    La majorité de la valeur générée est captée par les agrégateurs qui font des liens vers les sites d'information, et non par les sites d'informations eux-mêmes. Selon une étude, la home page d'un agrégateur de contenu reçoit deux fois plus de visites qu'il n'y a de clics effectués sur les liens proposés sur la home page. Les utilisateurs se rendent sur la page pour lire les titres mais ils ne cliquent que si cela les intéresse. Les agrégateur, ce sont des sites comme Yahoo News, Google News, Digg, Techmeme and the Huffington Post.

    L'agrégateur (ou portail) est considéré comme la référence, la page où l'on se rend pour consulter des informations. Les sites d'informations (autrefois dits « de référence ») ne reçoivent plus beaucoup de visites par leur home page. Ils en reçoivent par l'intermédiaire de ces agrégateurs et des moteurs de recherche.

    L'auteur remarque: « Historiquement, les journaux bénéficiaient de ce travail des agrégateurs, parce que les lecteurs achetaient le journal. Aujourd'hui les seuls bénéficiaires sont les agrégateurs qui proposent des renvois vers les articles".

    Pour Eric Schonfled (Techcrunch), la perspective est différente. Les sites d'informations ne sont plus perçus comme un tout. Chaque article vaut pour lui-même et les lecteurs pénètrent sur le site non par la home page, mais par autant de porte d'entrée qu'il y a d'articles sur le site.

    De plus il relève que les sites d'informations ne sauraient capter l'attention de leurs lecteurs en proposant 20% d'informations intéressantes et 80% de dépêches d'agence retravaillées.

  • Liens médias

     

  • Quand la technique devient contre-productive

    Savez-vous que la vitesse moyenne d'une voiture est de 6km/h? C'est-à-dire que si on calcule le temps passé à rouler dans la voiture, mais aussi à travailler pour l'acheter, payer l'assurance et les frais, les contraventions, le temps perdu dans les embouteillages, l'attente aux feux, le temps passé à entretenir la voiture, à la garer, etc. Et si on divise la distance parcourue par tout ce temps, on obtient une vitesse moyenne de 6 km/h, soit la vitesse d'un piéton.

    C'est ce que nous explique Etienne Verne avec beaucoup d'aplomb. Je n'ai pas envie de vérifer son calcul. Mais, en revanche, ce qui m'intéresse dans son propos, ce sont les idées. Des idées puisées chez Ivan Illich.

    Une de ces idées, c'est celle de la contre-productivité des institutions ou de la technique. Quand les institutions, les systèmes deviennent trop grands, ils deviennent contre-productifs. Si vous faites rouler peu de voitures, ça va! Mais si tout le monde a une voiture, naissent les embouteillage et, bientôt, la pollution.

    Illich s'est intéressé à la médecine et à l'école, qu'il jugeait contre-productives, notamment à cause de leur fonctionnement bureaucratique. Et on peut se demander si les idées d'Ivan Illich ne peuvent pas s'appliquer aux médias. Ils sont devenus une institution extrêmement puissante, et ils ne remplissent plus leur fonction initiale.

  • Des auteurs pour "temps de crise"

    arendt.jpgPouvez-vous me conseiller des auteurs à lire "en temps de crise"?

    C'est une question que j'ai posée sur Twitter.

    Merci pour les personnes qui ont répondu; leur choix est d'une grande justesse. Des auteurs qui ont fait leur preuve. Personnellement je me sens plus proche du choix de bloginfo (Gorz, Illich, Yves Cochet, Serge Latouche, Castoriadis) ou de Madame Kevin (Hannah Arendt, toujours... Paul Ariès). Très émouvante aussi la réflexion de Michèle Kahn.

    Voici les réponses, par ordre d'apparition sur le flux:

    • Monolecte Le dernier Lordon : la crise de trop! Tout est dit, c'est implacable, du grand art et avec du style, en plus!
    • Jean Abbiateci Les ghettos du Ghotha, http://bit.ly/JGOYz
    • detoutderien euh.. steinbeck ? _  et puis si tu craques et que tu veux casser une banque ; Joël Houssin :)
    • vansnick en temps de crise, que veux tu dire ? sur la crise de 29, il y a J.K. Galbraith
    • ferocias Jack London (Les vagabonds du rail), HG Wells (Quand le dormeur s'éveillera)
    • dagrouik euh, Alain Minc par exemple: ça fait toujours rire, suffit de prendre un ouvrage qui date un peu :o) _  Olivier Duhamel aussi c'est pas mal, ou alors "la gauche caviar" de Joffrin, un connaisseur celui-là ! _  FOG aussi c'est pas mal, ou alors Marseille
    • irenedelse Cory Doctorow, Dans la dèche au royaume enchanté
    • marsupilamima balzac, des romans noirs et des polars , honecker 21 de Cendrey (actes sud) qui vient de sortir, michon les 11(génialissime)
    • madamekevin Hannah Arendt, toujours... Paul Ariès _  abdourahman aberi les Etats Unis d'Afrique (en babel), difficile à twitter, ms ça depend, tu veux te distraire ou plonger?
    • champignac : Darcos, Morano et Apparu, trois jeunes talents à la veine comique. http://tr.im/wXmi
    • MMDP me signale que Marianne a déjà réalisé un sujet équivalent. A lire!
    • Michele_Kahn Un survivant du ghetto de Varsovie a dit que, tout ce qu'il pouvait lire, c'était de la poésie.
    • waltercolor N'est-ce pas une époque de mutation plus qu'un temps de crise ? Alors : les tragiques grecs, le livre des Rois.
    • bloginfo Gorz, Illich, Yves Cochet, Serge Latouche et... Castoriadis surtout.

    photo: Hannah Arendt

  • Et si on lui coupait le téléphone?

    La rédaction du Monde a eu l'idée de demander à une jeune journaliste d'écrire un article sans utiliser Internet.

    L'idée est amusante, mais débouche sur une conclusion banale. La jeune femme cherche d'abord des informations dans les archives du journal. Puis, elle prend contact avec des experts du sujet à traiter (le Groënland). Elle réalise une interview et, enfin, s'apprête à rédiger son article. Quoi de plus banal?

    Les commentateurs de l'article ne sont pas très convaincus de l'intérêt de l'expérience. "Cette mise en abyme tautologique et corporatiste montre la distance désormais entre ce qu'une jeune journaliste de 23 ans pense être son métier, à savoir cliquer et téléphoner, et ce qu'elle aurait pu (re)découvrir, le journalisme de contact direct, d'investigation" note un lecteur.

    En effet, ce que nous dit en creux cet article, c'est que le journaliste ne saurait se passer d'aller sur le terrain (en Afghanistan, dans les usines, ou chez les vieux écrivains...). Téléphoner, c'est bien, mais rencontrer physiquement, c'est mieux.

    Et si on lui coupait le téléphone? Après tout, l'expérience technophobe peut être poussée très loin.

    Hélas, dès le deuxième article de la série, la jeune journaliste a retrouvé son ordinateur. Elle nous livre une énième réflexion sur l'article de Nicholas Carr "Is google making us stupid". Article qui a déjà été abondamment cité sur les blogs et ailleurs.

    Mais cette expérience de "nombrilisme corporatiste" très parisianiste (comme me le disait sur Twitter un journaliste madrilène) a au moins l'intérêt de dégager ce qui enrichit un article (des informations puisées sur le terrain) et ce qui le plombe (la redite de données pêchées sur Internet).

    NB: je tiens à préciser que mon titre reste humoristique et que je n'ai aucune intention agressive envers l'auteur de l'article, lequel est très bien rédigé, ce qui est plutôt agréable.

  • Les 50 meilleurs sites de 2009 (selon Time)

    Le magazine Time publie, comme tous les ans, sa liste des 50 sites à visiter. Vous en connaissez beaucoup dans cette liste?

    "La" liste

    1. Flickr
    2. California Coastline
    3. Delicious
    4. Metafilter
    5. popurls
    6. Twitter
    7. Skype
    8. Boing Boing
    9. Academic Earth
    10. OpenTable
    11. Google
    12. YouTube
    13. Wolfram|Alpha
    14. Hulu
    15. Vimeo
    16. Fora TV
    17. Craiglook
    18. Shop Goodwill
    19. Amazon
    20. Kayak
    21. Netflix
    22. Etsy
    23. Property Shark
    24. Redfin
    25. Wikipedia
    26. Internet Archive
    27. Kiva
    28. ConsumerSearch
    29. Metacritic
    30. Pollster
    31. Facebook
    32. Pandora and Last.fm
    33. Musicovery
    34. Spotify
    35. Supercook
    36. Yelp
    37. Visuwords
    38. CouchSurfing
    39. NameVoyager
    40. Mint
    41. TripIt
    42. Aardvark
    43. drop.io
    44. Issuu
    45. Photosynth
    46. OMGPOP
    47. WorldWideTelescope
    48. Fonolo
    49. Get High Now
    50. Know Your Meme
  • Faire ses études de journalisme en Afghanistan

    Joan Roels a 25 ans, il est étudiant de master en journalisme à l’Université Libre de Bruxelles (ULB). Il a choisi de faire son mémoire sur le terrain: à Kaboul, en Afghanistan.

    Son dernier post, il le consacre à des étudiants américains qui effectuent un stage en Irak.

    "Le projet est différent du mien. D’abord, je suis ici par moi-même et par mes propres moyens, sous les conditions d’un journaliste freelance (je suis d’ailleurs considéré comme freelance par l’administration afghane). C’est à dire que je ne bénéficie d’aucune assurance ni d’aucune aide. Je me souviens d’une conférence organisée par Alexandre Janvier à laquelle avait participé Cédric Gerbehaye. Ce dernier disait : « Je suis chez Partenamut, et je suis très content ». Moi je ne suis pas chez Partena, mais la situation est identique. Nous ne bénéficions d’aucune aide, et le système européen Eurocross, ne couvre pas les pays en situation de conflit. Pour le dire clairement, si je me blesse ou que je meurs, rien n’est prévu pour le rapatriement."