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Crise dans les médias - Page 27

  • Laurent Joffrin polémique avec l'Agence France frousse

    joffrin.jpgLaurent Joffrin, directeur de Libération, écrit un édito au vitriol contre l'AFP, rebaptisée Agence France frousse, à cause d'une "timidité" envers les pouvoirs (politiques et financiers).

    Une polémique en plein mois d'août? Oui, c'est Laurent Joffrin, qui n'est pas en vacances.

    Il pousse une gueulante (c'était vendredi) pour dénoncer le fait que l'Agence France Presse n'a pas repris des informations importantes de Libération, à trois reprises.

    Cela concernait les propos du chef de l'Etat lors d'un déjeuner (critiques de Zapatéro notamment), les pertes de la Société générale et les bonus de la BNP. Sur ces trois sujets, l'AFP a fait preuve "d’une pusillanimité, pour ne pas dire d’une complaisance, qui tranche avec sa longue tradition d’indépendance".

    Propos insultants

    Le patron de l'AFP, Philippe Massonet a répondu aux attaques de Joffrin. Mais une réponse qui se borne surtout à dénoncer des "propos insultants".

    Rue89 a intérogé des journalistes pour savoir s'ils étaient d'accord avec Joffrin. Selon François Bonnet de Mediapart, « Les exemples sont innombrables. Ou bien l'AFP ne nous reprend pas du tout, ou bien ils nous citent en fin de dépêche, alors qu'ils n'apportent rien du tout par rapport à nos révélations. Sur certains secteurs, en particulier les affaires judiciaires à Paris, ils ne reprennent pas. »

    "Journaliste au Canard, Christophe Nobili se dit « gêné quand l'AFP ne reprend pas des infos qui concernent l'Elysée ». " (Rue89)

    Les sondages dont l'AFP ne parle pas

    A Marianne, le directeur adjoint de la rédaction, Renaud Dély, trouve « assez juste » le terme d'« agence France-frousse », et note des « coïncidences troublantes » sur les sondages réalisés pour l'hebdo par l'institut CSA :

    « Il est vraiment très rare que des sondages politiques ne soient pas repris. Or, quand nous publions des sondages médiocres pour le pouvoir, parfois, à notre grand étonnement, l'AFP n'en parle pas. »

    photo: section PS de l'Ile de Ré

  • Information, impuissance et liberté

    laurence-ferrari.jpgAujourd'hui, les moyens d'information sont plus puissants qu'ils ne l'ont jamais été. On peut, en temps réel, être renseigné sur des événements qui se produisent à l'autre bout de la planète.

    Toute la misère du monde pénètre dans notre foyer. Nous finissons par y être habitués. On est concerné, ému, étonné. Mais il n'empêche qu'on se sent impuissant.

    Et c'est cette impuissance qui prédomine. L'impuissance peut s'accompagner de mauvaise conscience ou bien de cynisme. Elle peut se traduire par le rejet de la politique ou, au contraire, par le recours à un « homme providentiel », généralement de petite taille, mais pas toujours.

    Se réapproprier sa vie

    Pour agir sur les événements, pense l'homme ordinaire, il faut être haut placé, dans les rouages du pouvoirs.

    Or, l'homme ordinaire oublie que chaque jour il effectue des choix. Des choix certes limités, qui touchent à sa vie privée et à celle de ses proches. Mais sur des choix sur lesquels il a de la prise.

    Il se réapproprie son existence. Dans une sorte de lâcher prise, il semble dire: « OK, le monde est horrible, mais ici, à cet instant présent, je peux faire quelque chose ».

  • Chupee _ Cocoon (clip)

    Dans ce titre de Cocoon, on croit entendre la voix de Sliimy, mais c'est sans doute celle de Morgane Imbeaud. Et Mark Daumail n'est pas le Julien Coupat du pop français (wikipédia). Non, la chanteuse n'est pas une Yldune Lévy qui aurait lu Oui-Oui au lieu de Raoul Vaneigem et du comité invisible.

    Je suis content d'avoir retrouvé le titre de cette chanson. Difficile, quand on cherche.

  • Fausse abondance

    Sur Internet l'information est abondante. Apparemment. On trouve tout sur Internet!

    L'abondance est un des attributs d'Internet, comme comme la facilité, la gratuité, le caractère écologique, etc. Mais toutes ces évidences méritent d'être questionnées.

    Concernant l'abondance, elle est parfois trompeuse, comme nous l'avons vu. Une journée d'information, c'est très peu de sujets, mais répétés des centaines de fois.

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  • Quel est le meilleur média pour informer: le papier ou le web?

    Un billet passionnant de Marc Mentre (Media Trend), tiré d'une expérience menée par le site américain Slate.com.

    Et vous, vous vous informez plutôt sur le web ou avec des journaux?

  • Google News: un jour, 14 000 articles, 24 sujets

    Chaque jour Google News propose 14.000 articles, mais ils ne couvrent que 24 sujets (selon une étude* de l’Université de Columbia « The state of the news media 2006).

    On peut faire trois remarques:

    • Abondance trompeuse. L'Internaute a un sentiment d'abondance de l'information. L'information est perçue comme abondante, donc de peu de valeur. D'ailleurs, elle est gratuite. Abondance illusoire, gratuité trompeuse...
    • Proportion désavantageuse. La proportion entre 14 000 et 24 est énorme. Il y a répétition, copier coller. Les sites d'informations fonctionnent recyclent du contenu (dépêches d'agences). Merci les « forçats »! La machine a pris le contrôle des humains...
    • Rareté généreuse. Il existe une information en dehors des 24 sujets journaliers. Une information originale, difficile à détecter. Peut-être dans les médias sociaux: sur Delicious ou Twitter, il y a parfois des pépites. A condition de connaître les veilleurs avisés et généreux.

    *l'étude date de 2006, mais elle reste d'actualité (trouvé chez F-B Huyghe). L'exemple choisi est Google news, mais les portails équivalents (Yahoo news) donnent à peu près le même résultat.

  • Sites d'informations: profits en pointillés

    On s'autorise à penser dans les milieux autorisés, comme disait Coluche, que les sites d'informations ont des difficultés à générer des profits. C'est ce que laisse entendre cet article des Echos, même si les directeurs de sites donnent peu d'informations, voire pas du tout. Mais ils s'autorisent à penser plein de choses. Comme Jean-Marie Colombani (slate.fr) qui juge que son site s'en sortira s'il « panache ses sources de revenus en jouant sur la publicité, la vente de contenus et les abonnements ».

    sites_web.jpg
  • La tentation du marronnier

    L'été, quand il ne se passe rien, le blogueur s'ennuie. C'est alors que surgit la tentation du marronnier. Raconter un événement qui revient tous les ans. C'est facile. Mais est-ce que cela vaut le coup?

    Le retour de l'été, les départs en vacances, les hôteliers qui se plaignent de la baisse du nombre de réservations. Les tongs, les crocs, les strings, non, pas les strings, puisque ce n'est plus à la mode. Tiens, d'ailleurs, et si on en faisait un billet? Et les magazines qui parlent de sexe chaque été, si on en parlait? Pour dire tout le mal qu'on pense de ces hypocrites qui croient qu'en parlant de sexe ils vont sauver leur canard de la crise...

     Mais le blogueur s'aperçoit qu'il a déjà parlé de ça l'année passée (ou l'année d'avant)et la tentation du marronnier se fait moins forte: non, pas ça! Pas moi!

    Et le sport alors? Le Tour de France. La natation, l'athlétisme? Et les transferts du foot?Non, même pas!

    Les vacances people des hommes politiques? Mouaih... La grippe H1N1? Pas encore un marronnier. Ca viendra.

    Bref, après avoir fait le tour de tous ces marronniers, qui seraient autant de sujets obligés pour un journaliste, le blogueur retourne à ses activités normales...

  • Crise des médias, crise de mots

    Intéressante, cette interview de Chris Anderson*, à propos de l'évolution des médias à l'époque de l'abondance et de la gratuité.

    Il insiste notamment sur le sens des mots. « Je n'utilise pas le mot « journalisme ». Je n'utilise pas le mot « média » ou le mot « news ». »

    • Journalisme du XXe siècle. Pour Chris Anderson, les mots « médias » ou « journalisme » désignent des réalités du Xxeme siècle. Les journaux sont liés à une industrie particulière, qui possédait une sorte d'exclusivité sur la production, la distribution et la vente de journaux et d'informations.

    • Pas de nom. Il n'y a pas de nom pour désigner toutes les « informations » produites par des pros et des amateurs.

    • Démocratisation. Aujourd'hui, une large majorité des « infos » sont produites par des amateurs. La publication d'informations s'est démocratisée.

    Intéressant comme une crise est avant tout une crise de mots.

    Les choses changent: les mots anciens ne sont plus valides pour exprimer la réalité. Ou bien c'est le contraire: nous ne savons plus employer les mots anciens pour désigner des réalités qui nous semblent nouvelles, mais qui ne le sont pas vraiment?

     

    * Chris Anderson, rédacteur en chef du magazine de culture et de technologie Wired, auteur des livres La Longue traine et Free.

  • La fin du consumérisme?

    Bernard Stiegler voit dans la crise actuelle un signe que le consumérisme a atteint ses limites.

    " Ce modèle qui détourne tous les désirs du consommateur vers les objets de consommation se développe tout d'abord de manière heureuse - c'est le plein emploi - mais il se transforme rapidement, comme l'avait prédit Herbert Marcuse, en machine à détruire la libido. Alors règne la consommation addictive fondée sur la satisfaction immédiate des pulsions. Le résultat est que la société de consommation ne devient plus productrice de désirs mais de dépendances. C'est un modèle dangereux: le consommateur y devient malheureux comme peut l'être le toxicomane qui dépend de ce qu'il consomme mais déteste ce dont il dépend. D'où une frustration grandissante et des comportements qui inquiètent comme la destruction de la structure familiale, la peur des adultes à l'égard de leurs propres enfants ou une déprime généralisée."

    (Entretien paru dans la Tribune, repris par Miguel Texeira)

    Et, pour vous, le consumérisme, ça vous dit quoi?

  • En mode fail

    Je trouve amusante cette expression: "en mode fail".

    Ca veut dire quoi? A peu près: "en situation d'échec".

    L'expression, comme on le voit, est composée de deux éléments. Tous deux appartiennent au vocabulaire d'Internet et de l'informatique. Domaine qui inspire de plus en plus d'expression.

    • En mode. Le premier élément, "en mode", est tiré du domaine informatique (voir dico). Exemple: "Il est préférable d’imprimer en mode brouillon". Par dérivation l'expression est employé dans toutes les situations. Exemple: 
    • Fail. Fail, de l'anglais échouer. Ca fait référence au blog que vous connaissez bien, le failblog, un des blogs les plus populaires au monde. Il répertorie des images drôles de choses qui ont échoué. On aime ou pas. Ce blog est surtout une affaire commerciale.

    L'expression a été employée sur twitter récemment par Vincent Glad: "On trouve vraiment des photos incroyables sur Facebook: Chirac en mode FAIL sur un banc."

    chirac fail.JPG
    Pourquoi peut-on dire que le personnage sur la photo est en mode? A cause de l'alliance délicate des couleurs, du côté gentiement avachi du bonhomme? On ne saurait le dire...
  • Peut-on vivre du don?

    Dans cette vidéo, réalisée par Thierry Crouzet, Christophe Grébert (Monputeaux) et Jacques Olivier Teyssier (Monpelliers journal), parlent notamment de financer un site d'information avec des dons. (trouvé sur le nouveau blog de Narvic)

    J'avais déjà évoqué un sujet similaire: développer un site d'information avec les dons de ses lecteurs.