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journalisme - Page 8

  • Guy Birenbaum: fallait pas le chercher!

    C’est une « bombe », écrit Nicolas Voisin sur Nues blog. « Vous m’aurez bien cherché », le livre de Guy Birenbaum devait sortir en novembre. Son éditeur, Stock, l’a refusé, écrit Guy Birenbaum.  Il explique cela sur son blog, un de mes favoris. Ce matin, le Canard enchaîné a repris l’info, titrant « une autocensure pour épargner Villepin ».

    Le sujet du livre? Explosif. "Il s'agit de la chronique de quatre ans de tentatives diverses et variées de manipulations dont j'ai été l'observateur puis la victime non consentante. On y croise aussi bien Nicolas Sarkozy que Dominique de Villepin, Dominique Ambiel, Lionel Jospin, Éric Halphen, Michel Denisot ou encore dans un rôle majeur Yves Bertrand, l'ex patron des renseignements généraux (pendant douze ans de 1992 à 2004)", écrit Guy Birenbaum.

    Bombe à retardement cherche éditeur courageux…

  • Houellebecq: un blog pour rester vivant

    En ouvrant un blog, le 30 juillet dernier, Michel Houellebecq n’a pas seulement ravi ses admirateurs. Il a aussi renoué avec un genre qu’il pratique peu : l’autobiographie.

     

    Ce nouveau blog, « Mourir II » est, en effet, un moyen de parler de soi. Et de mettre les points sur les i.

     

    Quand la presse a découvert ce blog, les journalistes se sont surtout intéressé au conflit entre l’écrivain et son éditeur, Fayard. Arnaud Lagardère, PDG du groupe Lagardère, propriétaire de Fayard, est cité dans le blog. « Le second assassin s’est manifesté plus récemment, et m’a porté cette fois un coup qui pourrait bien être mortel. Il s’agit d’Arnaud Lagardère. Il semble aujourd’hui acquis que malgré les promesses formelles, tant écrites qu’orales, d’Arnaud Lagardère, le groupe Hachette ne participera pas au financement du film tiré de “La possibilité d’une île”. »

      

    Mais ce dont la presse dans son ensemble n’a pas parlé, c’est de l’homme que Houellebecq désigne comme « le premier assassin ». Peut-être parce que celui-ci appartient à la même corporation qu’eux ? « Le premier assassin manifesté fut, comme j’ai dit, le journaliste Demorpion. L’assaut, mené avec cette qualité de malveillance cruelle qu’on attribue aux impuissants, me laissa bien diminué, mais avec l’espoir, quand même, de me refaire. Aucun témoin essentiel n’avait parlé - l’exception de ma mère n’étant qu’apparente, car ma mère, au fond, n’a jamais rien compris à ce que j’étais ; elle n’avait rien compris à mon père non plus. »

    Il est ici question, on le devine, de Denis Demonpion, auteur de Houellebecq non autorisé: enquête sur un phénomène.

     

    Houellebecq a très mal vécu qu’un journaliste fouille dans sa vie et porte sur la place publique des détails intimes. « Je continue à penser que ce livre, comme en général toute “biographie non autorisée”, était moralement inacceptable. » écrit-il dans la sixième note de son blog, le 18 août.

    Houellebecq a eu le sentiment d’être dépossédé de sa propre vie. De son droit à avoir une vie privée, tout simplement. En écrivant un blog, il entend se réapproprier ce domaine sacré.

     

    Pourtant, il n’a jamais aimé l’autobiographie. « Ce que je suis en train de faire en ce moment est d’une importance bien moins considérable ; je n’ai pas tellement d’estime pour l’autobiographie, guère plus pour le journal ; je les considère comme des formes primitives de la création, incapables de s’élever à la vérité du roman, incapables aussi de rejoindre le niveau de l’émotion pure qui est celui de la poésie. », écrivait-il dans « Mourir », son précédent blog, tenu l’an dernier.

     

    Houellebecq a vaincu cette réticence à l’égard de l’autobiographie parce que le besoin de vérité était trop fort. Et, depuis une semaine, il alimente chaque jour son blog. Consciencieusement, comme n’importe quel blogueur.

     

    Au fil des notes, on rencontre des personnages connus de l’édition germanopratine. Claude Durand, PDG de Fayard, l’écrivain Frédéric Beigbeder, la comédienne Laura Smet, éric Noleau, journaliste à Libération. On croise aussi Clément, le chien du romancier…

     

    Mais surtout, on retrouve le style inimitable de Houellebecq, fait de froideur et d’ironie. Et rien que pour cela, on aurait tort de ce priver de ce plaisir de littérature. D’autant plus qu’il est en accès libre et gratuit…  

    Article publié sur Agoravox.

  • Marilyn et les femmes

    Ce qui m’a surpris, en visitant l’exposition Marilyn, la Dernière séance, au musée Maillol, c’est que beaucoup de spectateurs sont des femmes. Seules ou accompagnées, toutes semblaient impressionnées.

    L’exposition regroupe 59 photos de Bert Stern, choisies parmi 2571 clichés. C’est la dernière séance (ou plutôt les deux dernières) de l’actrice qui devait se suicider quelques jours après. Son décès est intervenu la veille de la parution des photos dans Vogue.

     

    Ces circonstances expliquent sans doute l’émotion ressentie en parcourant l’exposition. Mais l’émotion se mêle d’étonnement, devant la longévité du mythe. Et devant l’intérêt qu’il suscite à la fois chez les hommes et chez les femmes. Sans doute ces dernières voient-elles en Marilyn une image idéale de la féminité ? Mais quoi d'autre?

     

    En savoir plus :

     

    Le Musée Maillol
     

    Quelques photos de la Dernière séance, sur le site de l’Express

    (Photo: Bernt Stern _ Exposition la Dernière séance, Musée Maillol)

  • Bloguer entre satisfaction et terreur

    medium_Ben_Laden_01_GRD.jpgSi vous voulez doper l'audience de votre blog, lisez la deuxième partie de l'article. Si les chiffres vous ennuient, ne lisez que la première partie.

    La semaine dernière, l’audience de ce blog a explosé. 1 600 visites contre 400 à 500 par semaine habituellement. Pas de quoi fanfaronner. Mais j'éprouve tout de même un peu d’(auto)satisfaction …

     

    (Auto)satisfaction ? J'écris « auto » entre parenthèse pour montrer qu’avec Internet, ce qu’on croit devoir rapporter au moi n’est souvent pas causé par le moi, mais par la machine ou par le système. Et par conséquent, quand son traffic explose, le blogueur oscille entre (auto)satisfaction et terreur Le mieux est de laisser parler le philosophe Marcel Conche :

     

    « Je refuse tout progrès au-delà du téléphone, de la photocopieuse et du fax. Je sens qu’au-delà, on change de civilisation. L’humain comprenait ce qui se passe dans le fonctionnement des engins ou croyait qu’il pourrait le comprendre : en conséquence, il lui semblait qu’il dominait l’outil ou la machine comme un maître son serviteur. Maintenant, il se sent pris dans un immense piège où il n’a plus lui-même qu’à fonctionner en respectant des règles et des codes. Quel sera le nouveau type humain qui va émerger de ce nouveau règne ? Sera-ce l’animal technicisé ? L’immense araignée technologique en aura fait sa proie. » (Nouvel Observateur, Hors série "Vivre branché", juin 2006). 

     

    Pour éviter la terreur, je ne vois qu'un moyen: se centrer sur l'humain. Rien ne vaut un dialogue qui s'engage avec un blogueur, sur son blog ou le mien. C'est pour cela que je blogue, pour entretenir ces contatcs privilégiés avec des personnes dont certaines vivent à des milliers de kilomètres d'ici.

    Et vous, comment échappez-vous à l'(auto)satisfaction béate et à la terreur?

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    Les raisons d'un pic d'audience

    medium_audience.JPG

    Je vais tenter d'expliquer comment l'audience de mon blog à grimpé.

     

     

     

    En début de semaine dernière, j’ai publié trois billets.

     

     

       

      1. Un billet sur Houellebecq

       

      Dans cet article, je révélais l’existence du nouveau blog de Michel Houellebecq, Mourir II.

      J’ai reçu des visites provenant de :

      • Google avec la requête « Mourir II » (une centaine de visites)
      • le Forum des Amis de Michel Houellebecq (une cinquantaine) sur lequel j’ai posté un message
      • Pointblog, qui a relayé mon information après que j’ai posté un message sur Le Phare, le blog de Gilles Klein, rédacteur chez Pointblog
      • Le blog de Pierre Assouline chez qui j’ai posté un message
      • bellaciao.org chez qui j'ai posté un article

      Enfin, pendant le week-end, plusieurs blogs, dont Universmedias, Nues blog et Irène Delse ont cité mon article, ce qui a entraîné des visites en retour.

       

       

      1. Un billet sur Laure Manaudou

       

      L’article "Laure Manadou et la haine du sport" a été publié sur Sporvox, le petit frère d’Agoravox. Il a été commenté 58 fois et j’ai été élu « auteur du moment » sur ce site.

      J’ai reçu plusieurs centaines de visites provenant de Sporvox et quelques unes provenant des moteurs de recherche.

      L'intérêt d'Agoravox est qu'il permet de toucher des lecteurs nombreux et, en général, de qualité.

      1. Un billet sur le sexe dans la presse

       

      Inutile de le nier, j’espérais attirer beaucoup de visiteurs avec ce billet.

      En revanche, je n’avais pas prévu que rezo.net le reprenne. J’ai déjà eu un article publié par rezo.net, en décembre dernier. Cela traitait des Français qui accordent des interviews aux journaux étrangers.  J’avais publié cet article sur bellaciao.org, ce qui avait permis à rezo de le détecter. La semaine dernière, le portail m’a trouvé sans que je fasse la moindre démarche. Acrimed ainsi que plusieurs blogs ont aussi cité cet article.

      Rezo.net m’a amené des centaines de lecteurs. Vendredi le traffic a culminé à 384 visiteurs.  

      C’est donc ce troisième billet qui a été le plus lu. Tiercé gagnant : le sexe, le sport et la littérature. Rien d’étonnant !

       

      Rezo.net attire beaucoup de lecteurs. Mais ces lecteurs sont pressés et ne laissent pas de commentaire. Eux tout comme moi sont embarqués dans un processus technique… qui provoque cette terreur évoquée par Marcel Conche.

       

      Et quand je dis que l’article a été lu, je peux le prouver. Un lien, à la fin du texte, renvoie au blog d'un ami, Partageons mon avis. Ce blog a reçu vendredi 90 visites en provenance de Crise dans les médias, sachant que ce jour là j’en ai reçu 384, dont environ 250 pour l’article concerné. On peut donc dire que 90 personnes sur 250 sont allés au bout de l’article.

       

       

       

       

      Quelques chiffres...

       

      Crise dans les médias existe depuis octobre 2005.

       

      Il a reçu 15 000 visites, soit 1 200 par mois. L’audience est en progression : 1 300 en juin, 1 600 en juillet. Déjà 2200 en août…

       

      J’ai publié 61 notes qui ont reçu 620 commentaires. En tout, cela équivaut à un livre de 300 ou 400 pages.

       

      Du 25 juillet au 16 août, Crise dans les medias est passé de la 180 000ème place à la 72 000ème dans le classement Technorati, qui compte plus de 50 millions de blogs.

      Sur le classement de Bonvote, le guide des sites et blogs politiques, Crise dans les médias est passé en un mois de la 210ème à la 130ème place (il est classé dans la catégorie des blogs d’informations citoyens).

       

      Beaucoup de chiffres, beaucoup de lettres... et un peu d’être !

      (photo: Je n'ai rien trouvé de mieux que Ben Laden pour illustrer l'idée de terreur

      graphique: un pic d'audience culminant à 384 visites par jour))

    1. Deux Français sur trois sont catholiques, même à l'Elysée

      medium_VIRGENFORTUNE.jpgOù il est question d'une rencontre impromptue avec Bernadette Chirac.

      On les dit en voie de disparition. Et pourtant, les catholiques représentent 2/3 de la population française, selon un sondage paru lundi dans La Croix.

       

      Dans un pays laïque comme la France, il est étonnant de constater la permanence de la religion catholique. Elle est présente partout, mais en filigrane. Dans nos façons de penser et nos institutions. Le président de la République, par exemple, respecte la séparation de l’Eglise et de l’Etat. Et pourtant, le pensionnaire de l’Elysée est toujours un catholique. A moins que ce ne soit sa femme. Et on peut, à la rigueur, analyser le 21 avril comme la déroute du protestant Jospin. De toute façon, en 2007, le vote catholique ne sera pas à négliger. 

      Une anecdote pour le prouver...

       

      C’était le 18 décembre dernier, vers 17 h 30. Nous nous promenions sur les Champs, ma famille et moi. Il faisait presque nuit. Nous nous sommes engagés sur la rue Montaigne. Les boutiques des couturiers étaient fermées. Soudain, une femme est sortie de chez Valentino. Le magasin avait été ouvert exprès pour elle. Habillée en Chanel de la tête aux pieds, le brushing impeccable. C’était Bernadette Chirac.

       

       

      La "présidente" et le paparazzi 

       

      Comme l'inlassable paparazzi que je suis, j’ai sorti mon appareil numérique et je l’ai photographiée. Bien sûr, je ne publie pas cette photo, par respect pour son droit à l'image.

      Elle m’a lancé un regard terrible. J'ai alors repensé à ce reportage télé où on la voit dans les rues de Bruxelles. Elle est suivie par John-Paul Lepers et refuse de lui parler (la scène apparaît dans le film de Karl Zéro, Dans la peau de Jacques Chirac). Je m’attendais à ce qu’elle se fâche ou appelle ses gardes du corps.

       

      Mais non, pas de garde du corps. Pas de Jacques non plus. Je m’approche d’elle et lui dit : « Bonjour madame Chirac, je suis content de vous voir. » D’un coup, changement d’attitude. Elle me sourit et me serre la main. Je lui présente ma famille. Elle sert la main à tout le monde et nous souhaite « de très bonnes fêtes de fin d’année ». Elle a l’air ravie.

       

      Souvenons-nous, c’était peu après les émeutes, en plein couvre-feu. La cote de Chirac était au plus bas. Rencontrer d’un coup cinq supposés chiraquiens a dû lui remonter le moral. De notre côté, nous étions étonnés de cette rencontre et admiratifs du sang froid et du professionnalisme de Bernadette qui a su très vite retrouver son réflexe chiraquien : la poignée de main. Et finalement, elle nous a charmés.

       

       

      Trouble à l'Elysée

       

       

      Cette petite anecdote aura deux prolongements. Le premier : à l’insistance de ma mère, j’ai adressé à Bernadette Chirac une lettre de vœux. Lettre envoyée à Sarran, en Corrèze. Les services de Bernadette m’ont répondu, quelques jours après, par une carte postée depuis la rue de La Boétie, à Paris. Jolie carte, représentant une œuvre d’art premier.  

      Deuxième prolongement : en lisant Le Canard enchaîné quelques jours après, j’ai appris ce que Mme Chirac a fait après nous avoir rencontrés. Elle a reçu une cinquantaine d’invités à l’Elysée, dont la famille Pinault, Simone Veil, Jean-Louis Debré et monseigneur Di Falco.

      A la fin du repas, elle a demandé à l’évêque Di Falco de prononcer une "prière d’action de grâce". Le Canard enchaîné raconte le trouble ressenti par l’assistance. Et notamment par Jacques Chirac. Laïcité oblige, il y a des choses qu’on ne fait pas, en principe, à l’Elysée. Mais, généralement, à l'Elysée, il y a plus de deux Français sur trois qui sont catholiques.

      Vous trouverez un condensé de l'article du Canard ici, sur le site de « faire le jour », une association qui a pour objet la défense de la laïcité.

      Mais la prière de Bernadette vous choque-t-elle?

       

      (Photo: L'utilisation symboles religieux par l'industrie du tabac. En 2001, aux Philipines, l'entreprise Fortune Tobacco Company fait la promotion de ses cigarettes sur un calendrier représentant la Vierge Maríe. http://www.tobaccofreekids.org/)

    2. Echecs : on va savoir qui est le meilleur

      Topalov ou Kramnik ? Tous deux sont champions du monde d’échecs. Chacun dans sa Fédération, comme en boxe. Il vont s’affronter. Ce sera en septembre, à Elista (Kalmoukie). Et alors on saura qui est le meilleur joueur du monde.

       

       

      Echecs et Schisme

       

      L’histoire est compliquée. Depuis 1993, une deuxième fédération est née, concurrente de la FIDE (Fédération internationale des échecs). Le champion du monde de l’époque, Garry Kasparov, a provoqué le schisme.

      Kasparov, un des meilleurs joueurs de tous les temps, si ce n’est le meilleur, a créé « sa » fédération. Depuis, c’est la zizanie. Mais l’an dernier Kasparov a arrêté les échecs. A la surprise générale. Il n’a que 42 ans et reste largement n°1 mondial. Aujourd’hui, il fait de la politique. L’adversaire qu’il veut combattre : Vladimir Poutine.

       

       

      Duel en Kalmoukie

      La retraite de Kasparov a un peu facilité les choses. Les agents de Veseline Topalov, le Bulgare, et de Vladimir Kramnik, le Russe, ont discuté avec la FIDE. Empoignade et prise de tête. C’est habituel dans le monde des échecs.

       Finalement, ils sont tombés d’accord : il y aura un million de dollars sur la table (minimum garanti). Les joueurs disputeront 12 parties. Le match aura lieu à Elista, capitale de la république russe autonome de Kalmoukie. Le président de la Kalmoukie est Kirsan Ilioumjinov. Ce milliardaire russe est aussi président de la FIDE. Maintenant vous comprenez pourquoi le championnat du monde va se jouer dans un lieu aussi exotique !

       

       

      Topalov / Kramnik

       

      medium_topalov.2.jpgTopalov-Kramnik c’est un match royal. Tous deux ont 31 ans. Mais leur style les oppose.

       

      Topalov est l’actuel numéro 1 mondial. Il gagne régulièrement des tournois. Son style : écraser ses adversaires par des attaques brillantes, des sacrifices de pièces, des combinaisons géniales. C’est un tueur.

      Psychologiquement, il est presque aussi fort que Kasparov ou Karpov, le champion des années 70. Débuter un tournoi par des défaites ne l’effraie pas : il est redoutable dans le finish…

       

       

      Indestructible

       

      medium_kramnik.2.jpgKramnik n’est que numéro 4 mondial. De plus, il s’est retiré du circuit depuis quelques mois, à cause d’une mystérieuse maladie. Mais Kramnik reste Kramnik, c’est-à-dire l’indestructible. Il gagne moins souvent que Topalov, concède beaucoup de match nuls mais il perd rarement.

       

      Son style est à la fois solide et actif. Son jeu est classique et sans doute plus esthétique que celui de Topalov. Mais surtout, il reste le seul homme à avoir jamais battu Kasparov au cours d’un match de championnat du monde.

       

       

       

      Ko annoncé

       

      Topalov a battu tout le monde depuis deux ans. Mais s’il veut prouver qu’il est vraiment le meilleur, il faudra qu’il domine Kramnik au cours d’un match en 12 partie. Début des hostilités le 21 septembre, et cérémonie de clôture, le 13 octobre. A moins d’une victoire par KO avant la fin des 12 parties…

      En savoir plus:

      Le site d'Europe échecs revue française spécialisée

      Le blog de Susan Polgar, une des trois soeurs Polgar, dont la plus jeune, Judith, est la meilleure joueuse du monde

      (Photos: Topalov et Kramnik http://www.chesscenter.com/wijk2001/)

    3. "Le Monde" encense Lagardère et boude Houellebecq

      La semaine dernière, tous les journaux ont parlé du nouveau blog de Michel Houellebecq (Tiens, à propos, il a rajouté une note pendant le week-end). Libération, le premier. Ce quotidien écrit que la nouvelle lui été signalée par Pointblog.com. Pointblog précise qu’il tient l’information d’Eric Mainville. Eh oui ! Rappelons-le tout de même : c’est moi qui suis à l’origine du scoop !

      Mais là n’est pas la question. Tous les journaux ont emboîté le pas à Libé. Signalons Le Figaro et le Nouvel Obs sur son site.

       

      Tous les journaux ? Sauf un : Le Monde.

      Pourquoi ? Deux raisons possibles à ce silence:
      • Le Monde est furax de s’être fait griller par Libération. Il souhaite minimiser l’ampleur du scoop. Et prépare la contre-attaque.
      • Le Monde a horreur des informations mal vérifiées. Il a donc laissé ses concurrents employer le conditionnel. C’est tout à son honneur. Et pourtant, comme l'a écrit Le Figaro, le blog est attribué à Houellebecq par le site officiel de l'auteur, donc c'est bien son blog. CQFD. Et donc le Monde pouvait en parler sans crainte...

      Mais il y a peut-être d’autres raisons…

       

      Le Monde a publié samedi un papier sur Arnaud Lagardère, titré « Arnaud Lagardère héritier pragmatique ». Un article intéressant sur celui qui détient, notamment, 17% du capital du Monde SA. Un article plutôt louangeur.

       

      Y a-t-il un lien entre cet article et le fait que Le Monde n’a pas parlé du blog houellebecquien ? Rappelons-le, ce blog ne déclarait rien d’autre que : « Le second assassin s’est manifesté plus récemment, et m’a porté cette fois un coup qui pourrait bien être mortel. Il s’agit d’Arnaud Lagardère. »

      On ne peut pas répondre à toutes les questions.

       

    4. La décroissance: une idée qui progresse

      Le prix du baril de pétrole nous le rappelle : l’époque où on consommait sans compter est révolue. D’où le concept de décroissance. Consommer moins, produire moins, pour mieux vivre. L’idée progresse, lentement, dans les consciences…

       

      Et dans les médias ? Ils tiennent la décroissance pour une idée marginale. Peu d'articles sur le sujet, toujours sous l'angle anecdotique.

      Il y a quelques mois, j’ai écrit un article sur le sujet. J’y étudie comment Le Monde traite les « décroissants ». Le journal leur consacrait une page entière pour les dénigrer. Sans avoir l’air d’y toucher : du grand art !

       

      Mon billet est suivi d’une interview de Bruno Clémentin (cité à la fin de ce billet), un des responsables du journal la Décroissance. Il est critique envers les articles du Monde. Un commentaire de Sébastien Darsy, lui-même interviewé par Le Monde, va dans le même sens.

       

      Enfin, pour couronner le tout, une des deux auteures des articles du Monde est venue débattre sur mon blog. J’ai ainsi appris qu’elle était stagiaire. Ses commentaires figurent à la suite de mon article « France Culture donne la parole aux stagiaires ». Très éclairant sur l’importance des titres et des intertitres, qui peuvent totalement changer le sens d’un article.

       

      Quelques mois plus tard, quoi de neuf ? Pas grand-chose. Le Monde 2 a fait sa couverture sur la décroissance le 25 mars. Le titre : « Peut-on continuer comme ça ? » « Huit pages très axées sur la problématique de l’écologie scientifique et ne faisant malheureusement qu’effleurer la question philosophique et politique », selon le site décroissance.org.

      Ecoutez ce son (5'30) sur le site du Monde. C'est une interview de Serge Latouche et Paul Ariès, deux spécialistes de la décroissance.

      Mais si les grands médias accordent peu de place au sujet, les sites fleurissent sur Internet. Tapez « décroissance » sur Google : vous obtiendrez près de deux millions de résultats.

       

      Du côté des hommes politiques, l’idée de décroissance reste marginale. On a peu de chance d’en entendre parler dans le débat de la présidentielle. En effet, tous les raisonnements économiques sont basés sur la croissance.

       

      Seul Yves Cochet (Les Verts) prône la décroissance.  Mais, puisqu’il n’a pas obtenu l’investiture des Verts, on peut penser que le parti écologiste a fait le choix de la croissance (de la croissance économique : pour la croissance de son électorat, c’est une autre histoire…).

       

      Olivier Besancenot est attentif à l’idée de décroissance mais il en souligne les limites.

      En savoir plus:

      L'interview de Bruno Clémentin, publiée sur "Crise dans les médias" le 21 onctobre 2005:

       

      Bruno Clémentin : « Les journalistes ont du mal à parler de décroissance »

       

      Bruno Clémentin est membre du collectif Casseurs de pub. Il fait partie du comité éditorial de la revue La Décroissance. Il est cofondateur de l'Institut d'études économiques et sociales pour la décroissance soutenable (IEESDS). Il est également comédien.

       

      Quel poids représente les mouvements décroissants ?

       

      J’estime qu’il y a en France 500 000 personnes qui vivent proprement, c’est-à-dire sans trop polluer, si on comptabilise les gens de Greenpeace, Sortir du nucléaire, Silence, Nature et progrès, La décroissance… Nous vendons 15 000 exemplaires en kiosque de la revue la Décroissance, à quoi s’ajoutent 5500 abonnés et 2000 ventes militantes.

       

      Quelle a été la réaction dans les milieux proches de la Décroissance à la lecture des articles du Monde du 24 septembre dernier ?

       

      Il y a eu pas mal d’échos. Dans l’ensemble, les gens sont contents qu’on lise le mot « décroissant ». Mais ils sont surpris. Ils ne se reconnaissent pas trop dans ces articles. Ils se demandent quels sont ces gens qu’on interviewe et en quoi ce qu’ils disent a à voir avec la décroissance.

       

      Quelles sont les principales critiques que vous feriez concernant ces articles ?

       

      Il me semble qu’ils mélangent un peu tout. Ils présentent le mouvement comme s’il était quelque chose d’uniforme. Des personnes sont interviewées, on ne sait pas trop pourquoi. La journaliste a dû entrer dans un magasin bio, elle a vu des clients et elle en a conclu : « c’est ça les décroissants ». On a un peu l’impression de lire un micro trottoir fait par un élève de 5ème ou de 6ème. C’est un peu court. Au final, l’ensemble remplit quasiment une page du Monde mais c’est vraiment du papier gâché.

       

      Vous voulez dire, du point de vue écologique ?

       

      Non, du point de vue intellectuel.

       

      Peut-on dire que le journaliste du Monde est ironique à l’égard des anti consommation ?

       

      Bien sûr. Nous ne sommes pas pris au sérieux. La journaliste parle des marqueurs, des nez de clown : c’est un peu léger.

       

      Pourquoi, selon vous, les journalistes ne vous prennent-ils pas au sérieux ?  

      Actuellement, tout le monde pense à travers des schémas de croissance économique. Dans une rédaction comme celle du monde, très peu de journalistes traitent de sujets sous l’angle de la décroissance.

       

      De quel traitement les mouvements « décroissants » font-ils l’objet dans les médias ?

       

      Quand nous menons des actions, les médias en rendent compte. Ca a été le cas, par exemple, lors de la marche pour la décroissance en juin dernier. Mais ça ne suscite pas une grande réaction. La décroissance n’est sans doute pas un sujet qui donne lieu à actualité.

       

      Les journaux n’abordent pas la question de la décroissance parce que c’est contre leur intérêt ?

       

      Non, ce n’est pas contre leur intérêt, mais la logique dans laquelle sont pris les journalistes fait qu’ils ne peuvent nous traiter que par la dérision. En général, ils ont du mal à parler de décroissance. Libé, par exemple, nous traite de tribu. Ca n’est pas très sérieux.  

       

      Propos recueillis par Eric Mainville

       

    5. Le Canard enchainé « allume » la télé

      Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la télé se trouve dans le dernier Dossier du Canard enchaîné. « La télé à cache cash » est son titre. C’est une série de portraits des patrons de la télé et de leurs animateurs stars. La télé vue comme une formidable machine à cash.

      En ouverture du dossier, à tout seigneur tout honneur : Patrick Le Lay. Le patron de TF1 est connu pour ses bons mots (« le temps de cerveau disponible »), son amour de la Bretagne (y compris les nationalistes bretons), et ses colères. Mais le Canard nous apprend également que sa gestion réussie de TF1 n‘est pas exempte d’échecs. Il a manqué le rachat Kirch média, l’empire allemand. Il a aussi manqué plusieurs occasions de rachats en Afrique du Sud et en Europe. Il s’est fait devancer par AXA sur le rachat des blogs de Skyrock. L’action de la chaîne a ainsi chuté de 33% en 5 ans.

      Les rédacteurs du Canard a le don des titres. Jugez plutôt : « Martyr, c’est pour rire un peu ». Une contrepèterie qui résume la fin de parcours de Karl Zéro à Canal+. L’article nous apprend tout sur Marc Telenne (vrai nom de Zéro). Et notamment ceci : « En plein procès des emplois fictifs du conseil général de l’Essonne dirigé par Xavier Dugoin, Zéro omet d’allumer un des acteurs majeurs de l’affaire, éminence grise et nègre de Pasqua, jugé pour « recel d’abus de confiance et détournements de fonds » au côté de Xavière Tibéri. Explication : l’intéressé s’appelle Bruno Telenne, alias Basile de Koch, frère de Marc Telenne, alias… Karl Zéro. »

       

       

      Le Canard allume toutes les stars de la TV. Cauet, « le hamburger 100% beauf ». Morandini : « ça laisse des trash ». France Télévisions : « Coûts, coûts, c’est nous ! » Béatrice Scönberg : « Potiche ou fortiche. » Un Canard à savourer toutes télés éteintes…
    6. Crise de la presse: 2005 année noire

      La presse va mal. Les ventes sont en baisses et, nouveauté, les abonnements aussi. C’est ce que révèle un rapport de la Direction du développement des médias (DDM), service rattaché au premier ministre. Rapport jugé alarmiste par Le Monde.

       

      La DDM parle de l’année 2005 comme d’une « année noire ». Le secteur le plus touché est la presse nationale d’information générale et politique. Cela n’étonnera personne, quand on sait les problèmes rencontrés par Libération et, dans une moindre mesure, Le Monde et Le Figaro. En revanche, la presse locale est épargnée, car elle n’est pas concurrencée par les gratuits.

       

      Les gratuits, justement. Ce sont eux les grands gagnants. En 2005, les recettes publicitaires de la presse ont progressé de 60 millions d’euros et cette somme est allée vers les gratuits, dont les recettes ont progressé de 820 à 880 millions d’euros (sur 4,57 milliards d’euros au total).

      En savoir plus:

       

      Le rapport de la Direction du développement des médias (pdf).

       

      Le site de la DDM.

    7. L'été, la presse est philosophe

      La philosophie est à la mode. On s’arrache les livres de Michel Onfray et Luc Ferry… et même ceux d’Epictète, Nietzsche et Platon !

       

       

      La presse n’est pas en reste. Surtout en été, où il faut rivaliser d'imagination pour capter des lecteurs. Ainsi la philo a fait la couverture du Point et du Figaro magazine, la semaine dernière. Philosophie, un bimestriel lancé au début de l’année, sort son troisième numéro. Que faut-il en retenir ?

       

      Philosophie : agréable et léger

      Le projet de Philosophie est de capter un large public. Maquette agréable, semblable à celle du Magazine littéraire, dossiers fédérateurs (ce mois-ci le voyage, le mois précédent l’animalité), plumes célèbres (Glucksmann, Bouveresse et… Confucius) : tout est fait pour séduire. A première vue, on est séduit. Mais quand on creuse un peu, on est déçu. Les articles constituent une bonne initiation, pas plus.

       

      Toutefois, ces défauts sont contrebalancés par d’indéniables qualités : la diversité des sujets, les nombreux interviews, pistes de lectures, expos, films… Bref, c’est stimulant, mais un peu léger. C’est pourquoi il m’étonnerait que Philosophie connaisse le succès de Psychologies.

       

       Un Point, c’est tout

      Le dossier du Point a été confié à Roger-Pol Droit, un connaisseur des philosophies antiques et orientales. Le résultat est tout juste passable. La philosophie antique est-elle une thérapie efficace pour l’homme moderne ? Oui, jusqu’à un certain point. Elle est une solution individuelle, or beaucoup de problèmes modernes sont globaux. De plus, les philosophes de l’antiquités doivent être replacés dans leur époque : leurs leçons ne sont pas transposable tel quel.

      Ce dossier est complété par dix fiches biographiques de philosophes : Pythagore, Socrate, Antisthène, Diogène, Épictète, Sénèque, Plotin, Porphyre, Boèce, Marc Aurèle.

       

      Le Fig Mag et la philo MEDEF

      Le dossier du Figaro Magazine est beaucoup plus étriqué. Son but semble être de promouvoir le dernier livre de Luc Ferry, qui pourtant n’ en a pas besoin (180 000 ex. vendus).

      Mais la goutte qui fait déborder le vase, c’est l’article où des « spécialistes du bonheur » donnent leurs recette. Parmi eux : Laurence Parisot, présidente du MEDEF. Selon elle, le bonheur naît de l’écoute : « Nous détournons la valeur française de l'égalité en nous interdisant d'admirer et de louer les qualités et les succès des autres. Tout cela fabrique des frustrations et des illusions qui aiguisent la jalousie. » Ah ! Si les pauvres pouvaient se contenter d’admirer messieurs Arnault et Pinault ! Vanter les inégalités au non de l’égalité : décidément, Mme Parisot est une philosophe décoiffante…

      En résumé, si la presse s’intéresse à la philo, ce n’est pas pour des raisons philosophiques. A l’exception de Philosophie, qui mérite d’être découvert, le reste ne vaut pas grand chose.

      Cet été, sur la plage, prenez plutôt un bon livre de Nietzsche !

       

       

      Quelques liens...

    8. Bloguer au-delà de l'actualité

      Chaque fois c’est pareil. Un événement se produit, la blogosphère réagit.

      La dernière secousse en date a pour nom « coup de boule de Zidane ». Chacun l’a observé sur son blog : des visiteurs en plus, des commentaires en pagaille et des trolls à foison…

      Les blogueurs seraient-ils des moutons, eux qu’on désigne souvent comme les pionniers d’une démocratie participative encore à inventer ? Seraient-ils, comme les journalistes, enclins à se copier les uns les autres ?

      Il existe une logique de l’actualité. Chaque jour, une information s’impose. Mais ce qui est vrai pour les journalistes l’est-il pour les blogueurs ? Le blog est une sorte de café du commerce où circulent les idées « dans l’air ».

      Certains regrettent cette tyrannie de l’actualité et de l’instantané. Un blogueur rapporte la remarque d’un de ses lecteurs:

      « Tu chopes tout ce qui fait la une, et tu écris dessus, trop souvent. Ce qui fait qu’on retrouve chez toi ce qu il y a chez beaucoup d'autres. Du coup, foot, politique, baronnage à la con, foot, politique, grandes lignes des blogs ». Et Ginisty, de conclure : « Cette personne à raison. Mille fois raison. Ce qu'elle ne sait peut-être pas, c'est que j'en ai aussi assez d'écrire ce blog de cette manière. Alors c'est décidé, mon blog va devenir le blog perso que j'ai vraiment envie de faire depuis longtemps sans y être parvenu jusqu'à présent. »

      Bloguer au-delà de l’actualité, voilà la solution ! Ou plutôt une solution possible.