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La Croix

  • L'Huma, la Croix et le pluralisme

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    La Croix et l’Huma. Deux journaux atypiques aujourd'hui, car ce sont des journaux d’opinion. J’ai comparé deux éditions de ces quotidiens (celle du 26 septembre 2006). Et, effectivement, le journal catholique et le journal communiste ont des visions du monde différentes.

    Juste trois remarques:

     

    • Sur la Une, les deux journaux n’ont rien en commun. Le titre de Une : « GDF : la parole d’Etat reniée » pour l’Huma et « La baisse du chômage touche enfin les Rmistes » pour La Croix. Les deux journaux ont un titre en bandeau : « Cachan : toute la gauche répond présent » et « Benoît XVI veut développer le dialogue entre chrétiens et musulmans » (vous avez deviné que le premier c’est l’Huma et le second La Croix). Enfin, dix autres sujets apparaissent en Une. Pas un seul ne se retrouve à la fois chez La Croix et L’Huma. « Bush s’accroche à la torture », « l’agression des policiers aux Tarterêts », « les collectifs anti libéraux », « le Printemps en septembre (Toulouse) » pour l’Huma. « L’accueil des handicapés », « l’immigration en Europe », « la Bulgarie et la Roumanie en Europe », « Le budget de la France », « Nouveau gouvernement au Japon », « Ben Hur de Robert Hossein », « Un éditorial ».

    • Sur certains sujets, il y a des convergences. Exemple : un référendum suisse qui durcit la loi sur les étrangers. Le sujet est présenté dans les deux journaux. Les deux réprouvent cette loi. Comme l’écrit La Croix « les appels de la gauche, des Eglises et de certains partis du centre droit contre le durcissement de ces mesures ont été vains. » Autre point commun, en passant: ces deux journaux sont au format tabloïd.

    • Le pluralisme est essentiel. Il est en danger. Politis, Libé, L’Huma, France Soir, sont menacés de disparition. Par ailleurs, beaucoup de titres ont des lignes éditoriales très voisines. Le Point, L’Express et le Nouvel Obs sont très souvent interchangeables. Enfin, une question : que ce serait-il passé si j’avais comparé Métro et 20 Minutes ?


    (Photo: Don Camillo, ou l'époque bénie des luttes entre les curés et les cocos).

     

  • Deux Français sur trois sont catholiques, même à l'Elysée

    medium_VIRGENFORTUNE.jpgOù il est question d'une rencontre impromptue avec Bernadette Chirac.

    On les dit en voie de disparition. Et pourtant, les catholiques représentent 2/3 de la population française, selon un sondage paru lundi dans La Croix.

     

    Dans un pays laïque comme la France, il est étonnant de constater la permanence de la religion catholique. Elle est présente partout, mais en filigrane. Dans nos façons de penser et nos institutions. Le président de la République, par exemple, respecte la séparation de l’Eglise et de l’Etat. Et pourtant, le pensionnaire de l’Elysée est toujours un catholique. A moins que ce ne soit sa femme. Et on peut, à la rigueur, analyser le 21 avril comme la déroute du protestant Jospin. De toute façon, en 2007, le vote catholique ne sera pas à négliger. 

    Une anecdote pour le prouver...

     

    C’était le 18 décembre dernier, vers 17 h 30. Nous nous promenions sur les Champs, ma famille et moi. Il faisait presque nuit. Nous nous sommes engagés sur la rue Montaigne. Les boutiques des couturiers étaient fermées. Soudain, une femme est sortie de chez Valentino. Le magasin avait été ouvert exprès pour elle. Habillée en Chanel de la tête aux pieds, le brushing impeccable. C’était Bernadette Chirac.

     

     

    La "présidente" et le paparazzi 

     

    Comme l'inlassable paparazzi que je suis, j’ai sorti mon appareil numérique et je l’ai photographiée. Bien sûr, je ne publie pas cette photo, par respect pour son droit à l'image.

    Elle m’a lancé un regard terrible. J'ai alors repensé à ce reportage télé où on la voit dans les rues de Bruxelles. Elle est suivie par John-Paul Lepers et refuse de lui parler (la scène apparaît dans le film de Karl Zéro, Dans la peau de Jacques Chirac). Je m’attendais à ce qu’elle se fâche ou appelle ses gardes du corps.

     

    Mais non, pas de garde du corps. Pas de Jacques non plus. Je m’approche d’elle et lui dit : « Bonjour madame Chirac, je suis content de vous voir. » D’un coup, changement d’attitude. Elle me sourit et me serre la main. Je lui présente ma famille. Elle sert la main à tout le monde et nous souhaite « de très bonnes fêtes de fin d’année ». Elle a l’air ravie.

     

    Souvenons-nous, c’était peu après les émeutes, en plein couvre-feu. La cote de Chirac était au plus bas. Rencontrer d’un coup cinq supposés chiraquiens a dû lui remonter le moral. De notre côté, nous étions étonnés de cette rencontre et admiratifs du sang froid et du professionnalisme de Bernadette qui a su très vite retrouver son réflexe chiraquien : la poignée de main. Et finalement, elle nous a charmés.

     

     

    Trouble à l'Elysée

     

     

    Cette petite anecdote aura deux prolongements. Le premier : à l’insistance de ma mère, j’ai adressé à Bernadette Chirac une lettre de vœux. Lettre envoyée à Sarran, en Corrèze. Les services de Bernadette m’ont répondu, quelques jours après, par une carte postée depuis la rue de La Boétie, à Paris. Jolie carte, représentant une œuvre d’art premier.  

    Deuxième prolongement : en lisant Le Canard enchaîné quelques jours après, j’ai appris ce que Mme Chirac a fait après nous avoir rencontrés. Elle a reçu une cinquantaine d’invités à l’Elysée, dont la famille Pinault, Simone Veil, Jean-Louis Debré et monseigneur Di Falco.

    A la fin du repas, elle a demandé à l’évêque Di Falco de prononcer une "prière d’action de grâce". Le Canard enchaîné raconte le trouble ressenti par l’assistance. Et notamment par Jacques Chirac. Laïcité oblige, il y a des choses qu’on ne fait pas, en principe, à l’Elysée. Mais, généralement, à l'Elysée, il y a plus de deux Français sur trois qui sont catholiques.

    Vous trouverez un condensé de l'article du Canard ici, sur le site de « faire le jour », une association qui a pour objet la défense de la laïcité.

    Mais la prière de Bernadette vous choque-t-elle?

     

    (Photo: L'utilisation symboles religieux par l'industrie du tabac. En 2001, aux Philipines, l'entreprise Fortune Tobacco Company fait la promotion de ses cigarettes sur un calendrier représentant la Vierge Maríe. http://www.tobaccofreekids.org/)