Politis est en danger. L’hebdo, fondé en 1988, lance une souscription pour se sauver. Il a été placé en redressement judiciaire depuis le 8 août. Pour en savoir plus, allez chez Philippe Gammaire.
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Politis est en danger. L’hebdo, fondé en 1988, lance une souscription pour se sauver. Il a été placé en redressement judiciaire depuis le 8 août. Pour en savoir plus, allez chez Philippe Gammaire.
Commentaires
Oui ça vaut le coup de donner un coup de main, avant qu'il se transforme en hebdo pipole
Bon, comme d’hab. je vais me faire l’avocat du Diable (c’est un pote). Hé ben j’ai jamais vu aucune entreprise déficitaire être relancée par un appel de fonds. Au mieux, ça équivaut à la brancher sous respirateur artificiel pour prolonger son agonie de 6 mois, un ou deux ans, maxi.
D’aucuns diront : « Si grâce à mes 25 euros Politis vis deux ans de plus, tant mieux ». Mouais.
Moi, je suis pour l’euthanasie. Tout simplement, parce que si Politis décline, c’est qu’il y a des raisons (Mauvaise gestion ? Désintérêt de la presse écrite ? Une combinaison des deux où une entreprise a plus de dépenses que de recettes, auquel cas les subventions ne peuvent changer l’équilibre que de manière superficielle et provisoire).
On peut souhaiter aller contre ces raisons que l’on trouve injustes (au nom d’une presse libre) mais c’est plus que malsain, car elles sont bien réelles. Alors autant laisser mourir Politis afin qu’il renaisse (ou pas) de ses cendres, grâce à une saine remise en question.
Copie chez Phil, je vais quand même pas me répéter ;)
Sacha,
Belle leçon de libéralisme! ou de défaitisme...
Je répondrai deux choses:
1) aider un journal financièrement, ce n'est pas l'affaiblir. Même les journaux qui prônent le libéralisme, comme le Figaro, reçoivent des subventions de l'Etat et ils ne crachent pas dessus. Alors, aider Politis est une bonne chose, même si vous prônez le libéralisme.
2) laisser mourir Politis pour qu'un autre titre apparaisse. Vous savez sans doute que créer un titre est bien plus difficile que d'en faire vivre un qui existe déjà. Donc, méfiance...
@Tonnegrande,
un magazine people, Politis? Pas encore...
Mais pourquoi un autre titre apparaîtrait-il? Il y a un déficit de lecteurs de la presse écrite, il n'y a aucune raison à ce qu'un autre titre se crée en substitution à la disparition de Politis!
Cela relève du fantasme, non?
Je ne comprends absolument cet argument (que je lis régulièrement, sans plus d'explication logique à ça).
Quant au libéralisme, je ne sais pas, j'appelerai plutôt cela du bon sens dû certainement à une longue pratique institutionnelle de l'octroi de subventions. Mais peut-être avez-vous raison, à trop fréquenter les gens de gauche, je dois être devenue libérale (cherchez l'erreur...;)
Sacha,
"Mais peut-être avez-vous raison, à trop fréquenter les gens de gauche, je dois être devenue libérale (cherchez l'erreur...;)"
Je vous comprends! Moi aussi, avec les gens de gauche je me sens presque de droite, et c'est quand je rencontre ceux de droite que je me sens mieux à gauche...
Au final, ces appellations droite-gauche, ces camps, ça reste artificiel...
Oui, d'accord avec vous: si un titre disparaît, pourquoi un autre apparaitraît à sa place?
Politis est peut-être victime d'une prolifération de petites revues alternatives qui ont vu le jour ces dernières années. Par exemple, le décroissant que j'ai interrogé il y a peu lit La décroissance, CQFD, L’écologiste, Le Monde diplomatique, Silence, Sortir du nucléaire, L’age de faire, Plan B, Offensive libertaire… Et il ne lit pas Politis.
Mais je ne peux pas me réjouir de voir disparaître des titres comme Politis, Libération, L'Humanité, et d'autres...
D'abord, merci Eric de répercuter l'appel.
J'ai déjà répondu à Sacha sur le site de Phil (universmédia.com), mais je reposte ici pour ceux qui suivent ce débat (et pour toi !) :
Rapido, Sacha, parce que j'ai pas trop le temps aujourd'hui :
-Sur le fond, tu as raison, il y a bien un problème de gestion (celle du directeur administratif, soutenu pour des raisons externes au journal par l'actionnaire principal), envers qui la rédaction a voté plusieurs motions de défense, sans aucun effet.
-Reste que la situation générale n'a rien de désespéré (ni désespérant), que le fonds d'abonnés est solide et que l'équilibre peut être atteint assez vite.
-Un "business-plan" existe, celui qui sera soumis au tribunal de commerce quand on aura trouvé l'argent. L'ancien directeur ne fera plus partie de l'équipe.
-Je ne suis plus moi-même "aux affaires", et je ne connais pas tout au détail près. Je pense que Sieffert s'explique plus longuement dans le numéro qui sort jeudi prochain.
-Nous en appelons aux lecteurs, parce qu'ils ont prouvé depuis longtemps leur attachement au titre, et que leur participation, même symbolique, est essentielle. Il va de soi que nosu recherchons aussi, en parallèle, des investisseurs éventuels qui pourraient participer au capital de la nouvelle société. Ceux-là, bien-sur, pourront étudier le projet en détail.
Si le cœur t'en dis ? ;-)
Commentaire n° 5 posté par: Bernard Langlois(site web) le 09/10/2006 - 14:58:20
Trackbacks
@Bernard,
Bonne chance pour Politis et merci des précisions.
Merci de ces précisions Bernard. Je trouve ça déprimant que les journaux se cassent tous la gueule les uns après les autres pour cause de "mauvaise gestion". Vraiment déprimant. Et ce qui me déprime encore plus c'est de savoir que les responsables ne seront en rien inquiétés alors que n'importe quel minuscule patron de PME de base risque le pénal pour "défaut de gestion". Renflouer une société évite le dépôt de bilan, c'est bien, mais cela évite aussi la sanction, et ça c'est moins bien. Ca participe à l'impunité générale. Je maintiens donc ma position initiale: puisque les lecteurs existent, mieux vaudrait laisser mourir le Politis actuel pour le faire renaître de ses cendres sur des bases saines.
@ Eric: c'est une position libérale, ça? ;)
@Sacha,
Vous le savez mieux que moi. J'avoue mon incompétence dans le domaine. Vous dites "mieux vaudrait laisser mourir le Politis actuel pour le faire renaître de ses cendres sur des bases saines."
Laisser mourir, c'est-à-dire "laisser faire "le marché", c'est un peu libéral, non?
@ Eric
Non. "laisser mourir" veut dire "déposer le bilan" et "sanctionner les responsables de cette mauvaise gestion" pour ensuite recréer une entreprise saine avec les mêmes journalistes et les mêmes lecteurs mais sans les pertes. Le dépôt de bilan permet le nettoyage. Certains d'ailleurs en abusent et on appelle cela un dépôt de bilan frauduleux. Les gérants honnêtes hésitent à le faire à cause de leurs stocks et de leurs immobilisations (les actifs de la société) mais dans le cas d'un journal qui ne produit pas de "richesse" et ne gère pas de stocks, à vue de nez, ça me paraît être une solution envisageable. Mais je ne connais rien à la presse, c'est juste du bon sens de gestionnaire qui n'a rien à voir avec la "loi du marché" ;)
@Sacha,
Très bien! Merci des infos.