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journalisme - Page 7

  • Blog et diffamation

    Récemment, deux blogs ont fermé. L’un était tenu par un inspecteur du travail (comme le rapporte Agnès Maillard), l’autre par un policier. Leur hiérarchie a fait pression sur eux. « Y a quelque chose qui débloque ! », s’exclame Frédéric L.N. commentant ces deux cas.

    Sur Internet, la liberté d’expression est sous haute surveillance. Est-elle  menacée ? Pour se faire une idée, faisons un tour d’horizon des affaires récentes. Variation autour du mot « diffamation »... 

    mise à jour: le blogueur a gagné deux procès contre le maire. (le Parisien) Affaire classée
    • Le monde à l’envers. Des hactivistes ont déclaré, fin septembre : « On veut un procès ». Ce sont des militants du peer to peer.
    • Moi-même, il y a peu, j’ai reçu un courriel. Il provenait de l’avocat d’une personne, récemment accusée de mythomanie. L’avocat avait repéré sur mon blog le commentaire d’un internaute, jugé diffamant pour son client. J’ai dû effacer ce commentaire. En effet, ma devise est: "Un procès, oui, mais contre quelqu'un de puissant! Sinon, ça ne vaut pas le coup."
  • Parler dans le vide

    Dimanche soir, j’ai vu un drôle d’homme, sur le quai du métro. La soixantaine, barbe blanche. Etait-ce un barde gaulois ? Un missionnaire chrétien ? Un simple clochard ? Un fou ?

    Il se tenait face au vide. Soudain il a déclamé un texte (écouter ici). Sur le quai d’en face, les gens faisaient mine de ne pas l’entendre. Mais ils l’entendaient. Sauf ceux qui avaient un baladeur ou téléphonaient avec leur portable. La voix résonnait. Puissante, insistante, un peu dérangeante aussi. Enfin, le métro est arrivé. Le poète s'est tu. Puis il a disparu.

    Aujourd’hui, en écrivant ce blog, je me sens comme lui. Ecrire, c’est être face au vide. Vide, page blanche, désert ou océan…

    Mais quand j’écris, je ne suis pas seul. La présence d’autrui n’est pas évacuée. Elle est inscrite en creux, comme une potentialité qui ne demande qu'à s'éveiller…

    Et vous, ça vous fait quoi de parler dans le vide ?

  • Balzac, critique des médias

    medium_balzac.jpg« Si la presse n’existait pas, il faudrait ne pas l’inventer. » C’est ce que Balzac écrivait en 1843 dans son pamphlet Les Journalistes.

     

    Balzac, ancêtre des critiques des médias ? Effectivement, le romancier aimait peu les journalistes. Un génie criblé de dette a forcément la dent dure avec des médiocres aux poches pleines.

     

    Dans Les Journalistes, Balzac répertorie les différents types de plumitifs. Voici ce qu’il écrit du Ténor (encore appelé Premier-Paris) et qu’on nommerait aujourd’hui éditorialiste :

     

     « Ces faiseurs de tartines s’ingénient à n’être que la toile blanche sur laquelle se peignent, comme aux ombres chinoises, les idées de leur abonné. Le Ténor de chaque journal joue donc un jeu plaisant avec son abonné. A chaque événement, l’abonné se forme une opinion, et s’endort en se disant : « Je verrai demain ce que dira là-dessus mon journal ». Le Premier-Paris, qui n’existe que par la divination perpétuelle des pensées de son abonné, le surprend le lendemain agréablement en lui panifiant sa pensée. L’abonné récompense ce jeu de Vive l’amour, la carte a fait son tour ! par douze ou quinze francs tous les trois mois. »

     

    La situation a-t-elle changé en un siècle et demi ? Allez chez Daniel pour lire ce qu’il écrit des éditorialistes actuels…

     

     

    Article relié: Simenon, le maître

     

     

    (Photo: Manuscrit de Balzac)

  • Google est-il dieu?

    medium_logo.JPGGoogle est-il Dieu ? Question mi sérieuse mi humoristique. Thomas L. Friedman, journaliste américain, se la posait déjà il y a trois ans (en anglais).

     

    Certains ont noté que le moteur de recherche possède des attributs de Dieu : il sait tout, il est partout, il répond aux prières, il est (à peu près) immortel et infini, il garde tout en mémoire et ne peut faire le mal (en principe).

     

    medium_logo_ask_new_2.2.JPG

    Google a une église : un site nommé the Church of Google (trouvé via aeiou). Cette église n'est pas officielle. En revanche, les prêtres de google le sont. Le premier d'entre eux, Vint Cerf, a été embauché l’an dernier comme « évangéliste internet en chef ». Voir ici un dossier sur google désigné comme un "cyber-léviathan".


    Et vous, êtes-vous des adeptes de la religion google ? Que pensez-vous de ce moteur de recherche le plus populaire au monde?

     medium_logo_home.JPG

     

     

     

    Article relié: Google et les marques les plus populaires

     

    (Photo: logo "google trends" un utilitaire qui indique les tendances d'une requête au cours du temps _ logo du moteur de recherche "Ask" _ logo du moteur de recherche de blogs "sphere")

     

  • Sauver Politis

    Politis est en danger. L’hebdo, fondé en 1988, lance une souscription pour se sauver. Il a été placé en redressement judiciaire depuis le 8 août. Pour en savoir plus, allez chez Philippe Gammaire.

  • Simenon, le maître

    medium_simenon.jpgLa semaine dernière, je me promenais sur les quais de Seine. J’aime flâner chez les bouquinistes. J’ai acheté deux romans de Simenon. Deux Maigret.

     

    Simenon est le maître. Pour définir son style, trois mots me viennent à l’esprit.

     

    D’abord, il est simple. Pas de fioritures chez lui. S’il pleut, il écrit « Il pleut. » Voire « Il pleut ! », suggérant le rythme de la pluie au moyen du point d’exclamation.

     

    Son style est concret. C’est sa force. Simenon n’est pas un théoricien. Il ne manie pas les idées. Il fait voir, humer, toucher les choses. Il nous fait ressentir ce qu'éprouvent les personnages.

    medium_maigret.jpg

     

    Son style est neutre. Pas d’emphase chez lui. L’atmosphère est souvent feutrée. On tue, mais sans déclamer. De plus, Simenon raconte la vie de gens ordinaires. Mais il les prend au moment où leur vie bascule. Par exemple, dans l’Homme qui regardait passer les trains, le personnage principal se dit qu’il a toujours obéit aux autres, il veut s’émanciper. Et c’est là que les ennuis commencent.

     

     

    Gide: "Le plus grand"

     

    Simenon a écrit des centaines de romans. Il en a vendu des millions. Et il est admiré des grands écrivains. « Je ne pensais pas qu’il était possible d’être à la fois aussi populaire et aussi bon » dit Henry Miller.

     

    Quant à André Gide : « Il est le plus grand de tous… le plus vraiment romancier que nous ayons eu en littérature. »

     

    Pour John Le Carré, c’est le « maître des profondeurs, Simenon avait un style d’une grande simplicité. C’était un écrivain aussi à l’aise avec la réalité qu’avec la fiction, avec la passion qu’avec la raison. Par-dessus tout, il inspirait cette confiance que les lecteurs réservent aux romanciers qu’ils vénèrent. »

     

    (Photo: http://membres.lycos.fr/gomgut/Gomgut.htm)

    Voir le site: http://www.lesbouquinistes.org/

     

  • République des blogs: conviviale, militante et médiatique

    Ce que je retiens de la République des blogs, soirée initiée par Versac. Trois choses principalement :

     

    • La convivialité. L’événement est organisé sans qu’on s’aperçoive que ça l'est. On vient au Pavillon Baltard (Paris) prendre un verre et il y a une centaine de blogueurs, des journalistes, des caméras ainsi que Bayrou et Voynet en (rase) campagne. On discute sur un pied d’égalité avec (presque) tout le monde. On passe d’un groupe à l’autre comme sur internet : double clic, déplacer-glisser et on se retrouve au bar.

    • Le militantisme. Presque tous les blogueurs (sauf moi !) soutiennent un candidat, ont la carte d’un parti. Je n’ai pas fait un sondage, mais ça semblait la norme. Et ils sont venus aussi pour observer ce qui se dit et se fait dans l’autre camp.

    • La médiatisation. Les caméras étaient très (certains disent trop) présentes. Il y avait TF1, Canal+ et quelques petites chaînes ainsi que des vidéastes qui diffusent sur le net. J’ai dit tellement de bêtises pendant cette soirée que j’ai un peu peur qu’une caméra m’ait filmé. D’autres, qui craignent les objectifs, ne sont pas venus...

    En arrivant, j’ai discuté avec un blogueur sarkozyste et un blogueur ségoliste. L’un anime Sarkozy 2007 et l’autre Ségonordic. Deux blogs très pointus.

     

    « Sarkozy 2007 est un des premiers sites sur Nicolas Sarkozy. Je suis un militant UMP. Je veux participer à la campagne. J’ai décidé de me lancer dès 2005 pour être bien référencé », explique son animateur.

     
    Aujourd’hui il est dans les 100 premiers de bonvote.com. Il rassemble tous les discours de Nicolas Sarkozy. Il contient également des vidéos (Sarko TV). « Je reçois beaucoup de réactions par mail. L’activité sur le forum est bonne. » Il déplore que les blogs UMP soient pas assez actifs. « Les gens les ouvrent et ensuite ils les alimentent peu. » Il m'a annoncé qu'il allait interviewer Patrick Devedjian.

     

     

    Elkabbach est dans la place

    Ségonordic est consacré à Ségolène Royal et au modèle suédois et d'Europe du Nord. Le titre Segonordic ou Gonordisk a des allures de code secret. Ce site est très fréquenté. Il est dans les 15 premiers sites politiques d’over-blog, première plateforme française.

     

    Son animateur raconte: "J'interviens également sur désirs d'avenir, le forum participatif de Ségolène Royal.  Plusieurs de mes contributions  ont été  retenues  dans  la synthèse publiée sur le site.  C'est intéressant de participer à l'élaboration du projet."

     

    Ces deux blogueurs ont discuté longuement avec moi. A un moment, j’ai lancé le nom d’Elkabbach, pour rappeler une interview récente de Nicolas Sarkozy. Et Jean-Pierre Elkabbach est entré au Pavillon Baltard. Cette coïncidence nous a fait rire.

     

     

    Grébert, journaliste militant

    J’ai rencontré Christophe Grébert (Monputeaux). Le mec le plus sympa de la soirée. Il se définit comme un « journaliste local et militant ». Il est militant PS et journaliste radio. Il m'a dit qu'il a déjà consulté mon blog. Ce qui m'a surpris et amusé.

     

    « Mes sources d’informations, ce sont principalement les habitants. Ils m’informe de ce qui arrive à Puteaux.». L’autre source, c’est les informations officielles de la mairie. Grébert estime que les blogs locaux vont se développer. A Puteaux notamment, plusieurs blogs se sont ouverts. Mais méfiez-vous des contrefaçons!

     

    medium_voynet.JPGJ’ai discuté avec François Bayrou (voir billet précédent). Pas avec Dominique Voynet. J'ai le sentiment qu'elle était surtout là pour répondre aux grands médias. Bayrou, lui, visait les deux: médias et blogueurs.

     

     

    Loïc ?

    J’ai aussi vu deux blogueurs qui m’ont reconnu et appelé par mon prénom sans m'avoir jamais rencontré avant (ils ont vu la photo du blog) : Gilles Klein (Le Phare), un des gourous de l'internet français et Farid Taha. Ce dernier commente chez Guy Birenbaum. Précision importante. Et d'ailleurs c'était le première question à poser, ce soir-là: "chez qui tu commentes?" Moi, comme Farid, c'est chez Guy, mais aussi chez Daniel (Schneidermann), Nicolas (Partageons mon avis), Bertrand(Valparaiso blog) et Olivier (Plume de Presse)...

     

    Puis j’ai pu approcher deux participants du Monde Citoyen : Carlo Revelli (Agoravox) et Adam Kesher. Nous avons discuté avec Delphine, animatrice du site petitesphrases.com. J'ai aussi parlé avec un blogueur qui se fait appeler bougakof.

     

    Discussion intéressante avec Laurent Guerby à propos des médias. Il ne lit plus la presse papier, n'a pas de télé. Il s'informe beaucoup sur le net. Il reste fidèle au Canard enchaîné. Il trouve que les médias ne parlent pas d'un sujet intéressant: la précarisation des journalistes. Comme tu as raison, Laurent!

     

    J’ai pris quelqu’un pour Loïc Le Meur. Je lui ai dit trois fois : « Vous êtes Loïc ? » Il l’a assez mal pris, non pas d’être pris pour Loïc Le Meur, mais de ne pas être reconnu. Je te prie de m’excuser(je tairai ton nom, pour éviter d'en rajouter), si par hasard tu lis ces lignes…

     

     

    (photo: Dominique Voynet interviewée pour Campanet, une émission de Canal+)

  • "Stratégie" recommande "crise dans les médias"

    medium_logo_strategies_fr.jpgMerci au magazine Stratégie qui conseille la lecture de mon blog dans sa dernière newsletter.

    « Eric Mainville, un journaliste passionné d'échecs, promet des "infos sur les médias et notre façon de les consommer". Sa définition critique et  personnelle du Web 2.0 sera utile à ceux qui se demandent encore ce qu'est ce fameux "deuxpoinzéro" qui envahit tout », écrit Stratégie dans sa rubrique « L’œil sur le net ».

    Ce coup de projecteur est plaisant et aimable. Et je souhaite la bienvenue aux lecteurs de Stratégie.

  • Le web 2.0 en quelques clics

     

    Le web 2.0, c'est tout nouveau. Mais déjà, ses partisans et ses adversaires s'opposent. Voici quelques exemples de sites web 2.0 et, en fin d'article, des liens vers des sites qui font le tour de la question.

     

    Plutôt que de définir le web 2.0, le mieux est de donner des exemples. Vous connaissez Dailymotion , Netvibes, Wikio ? Ce sont des sites français du web 2.0. Digg, Marktd ou Original signal viennent des USA.

     

    Petite pose. Faites le test Etes-vous branché 2.0 ?

     

    Les sites web 2.0 se présentent généralement comme des portails ou des agrégateurs. Ils laissent une plus grande place à l’utilisateur. C’est souvent ce dernier qui fournit le contenu, selon le principe de l’auberge espagnole : chacun apporte son repas et après on partage. Sauf qu’avec le web, l’auberge est un peu plus grande…

    Au niveau visuel, le web 2.0 se veut attrayant. Couleurs pastels (voir logo), bordures arrondies, grosses icônes, polices de grande taille: tout est fait pour le confort de l'utilisateur.

     

    Generated Image

     

    « Les partisans  de l'approche  Web 2.0 pensent que l'utilisation du Web s'oriente de plus en plus vers l'interaction entre les utilisateurs, et la création de réseaux sociaux rudimentaires, pouvant servir du contenu exploitant les effets de réseau, avec ou sans réel rendu visuel et interactif de pages Web. En ce sens, les sites Web 2.0 agissent plus comme des points de présence, ou portails web centrés sur l'utilisateur plutôt que sur les sites web traditionnels », explique-t-on dans la page wikipedia consacrée au web 2.0.

     

     

     

    L’avis des blogueurs

     

    Qu’en pensent les blogueurs ?

    Jean-Claude Billaut est enthousiaste après un voyage aux Etats-Unis : « Je dois dire que je suis impressionné, que dis-je atterré, par ce qui se passe là-bas dans ce qu'il est convenu d'appeler maintenant le Web 2.0...  C'est un véritable tsunami qui va toucher tous les secteurs d'activité... Cela explose dans tous les coins (même dans le secteur bancaire avec prosper.com, Zopa en Angleterre...)... d'autant plus que cela ne nécessite guère de capitaux... en tout cas moins que dans le Web 1.0... »

     

    Laurent Gloaguen (Embruns) est dubitatif: « Les deux caractéristiques essentielles du Web 2.0 sont son absence de définition (ce qui tendrait à prouver son inexistence concrète, voire sa totale vacuité) et la spéculation (Bubble Revival). J’ai l’intuition que s’il y a des révolutions à venir sur le Web, elles ne naîtront pas du tout dans le champ où tous les regards sont braqués. »

     

    Versac préfère s’amuser de la notion de web 2.0 en imaginant un « rebranding » cocasse de son blog.

     

     

    Esclavage 2.0

     

    Le blog Caveat Emptor est plus critique: "Le développement coopératif, la mise en mouvement de milliers de cerveaux préexistaient à cette nouvelle ruée entrepreneuriale. Des forums au web, des logiciels libres aux blogs, des Creative Commons aux listes de discussions, l’Internet s’est construit sur ce mode partageux. Là où l’on tique, c’est de voir débouler des centaines de chercheurs d’or se posant l’éternelle question: comment vais-je faire du pognon avec ce chaos prolifique?"

     

    Karl Dubost va jusqu’à parler d’esclavage 2.0.: "Toutes les entreprises du Web 2.0 sont là pour faire du commerce, pour exploiter vos données personnelles afin de les faire fructifier, parfois même en vous faisant payer. Technorati ne respecte pas le robots.txt, Google se sert de votre contenu pour faire des revenus publicitaires, même si votre contenu est sous une licence d’utilisation non commerciale, etc. Il faut arrêter de prendre les gens pour des imbéciles. Utiliser les concepts de liberté, de créativité, de beaux sentiments, de communautés pour mieux vous abuser, pour mieux pomper tout ce qui fait de vous un consommateur bien identifié est une arnaque."

     

     

    En savoir plus

     

     

    TF1 parle du web 2.0

     

    Dossier sur le web 2.0 sur Journal du net
      

    Un diaporama du web 2.0

    Une vidéo (en anglais) expliquant ce qu'est le web 2.0

    Le meilleur du web 2.0, selon le blogueur Dion Hinchcliffe.

    (Logo: "Crise dans les média" en version 2.0, obtenu grâce au générateur de logo Msig.)

     

  • Bayrou et la crise dans les médias

    medium_bayrou_udf.jpgFrançois Bayrou dénonce une crise dans les médias !

    Il accuse les grands patrons de presse de favoriser Sarko et Ségo. Il critique, sans les nommer, Bouygues, Dassault et Lagardère. La réaction des médias ne s’est pas faite attendre…

     

    Dans Le Monde, dont Lagardère est actionnaire : « La stratégie de Bayrou inquiète les barons de l’UDF ».  Et la pensée unique, ça n'inquiète pas Le Monde?

    Le Figaro, journal de Dassault se contente d’une brève. Ca ne valait pas plus ?

    Sur le site de TF1, détenu par Bouygues : « Bayrou soutient le projet de Nicolas Hulot ». La critique des grands groupes de presse est expédiée en deux phrases en fin d’article. Sans citer le nom de Bouygues, évidemment…

    CQFD.

     

    Le patron de l’UDF avait déclaré : « Il y a en France aujourd'hui des puissances très importantes qui en particulier ont des intérêts dans les médias, qui poussent à ce choix tout fait qu'ils ont choisi eux-mêmes: Nicolas Sarkozy d'un côté, Ségolène Royal de l'autre. »

     

    Citant à demi-mots Bouygues, Dassault et Lagardère, il a évoqué des « puissances considérables qui ont avec l'Etat des rapports de clients, dont la vie et le développement dépendent de la commande publique et donc qui ont le plus grand intérêt à maîtriser, tenir les choix futurs des Français, à les diriger, les orienter ».

     

    (Photo: http://jlhuss.blog.lemonde.fr/jlhuss/11politique_et_socit/index.html). 

  • Lire la presse: un plaisir complexe

    Lire la presse est un plaisir. Et pourtant, les journaux sont remplis de mauvaise nouvelles. Paradoxal?

    Vous entrez dans un café. Un café où vous allez souvent. Il y a beaucoup de monde, mais pas trop. De la musique, pas trop forte. Et, dans la rue, des passants. Vous les regardez, mais sans insister.

    Vous ouvrez le journal. C'est celui du café ou un que vous venez d’acheter. Vous le feuilletez. En commençant par la fin ou par le début : il y a deux écoles. Et rapidement vous trouvez un article qui vous intéresse. Vous « entrez dedans ». Et maintenant vous y êtes.

    Votre attention est concentrée. Vous êtes emporté, embarqué. Tout part avec vous : le café, les gens qui parlent, la musique, la rue et l’odeur du papier journal ; toutes les sensations se fondent en une seule. C’est comme un flot qui vous emporte.

    medium_lire_la_presse.jpgChacun a vécu cette expérience très simple : lire le journal dans un café. Plaisir sensuel et intellectuel mêlés. La vue, le toucher, l’odorat, l’ouie sont en éveil et le goût si vous buvez un café. L’intellect est stimulé : lire la presse c’est vouloir connaître le monde, l’appréhender comme un tout cohérent.

    Cette expérience a été nommée flot (flow en anglais) ou expérience optimale par Mihaly Csikszentmihalyi. Ce psychologue est un des fondateurs de la psychologie positive ou "psychologie du bonheur".

    Dans Vivre, un de ses livres parus en français, il écrit : « Voici ce que nous entendons par expérience optimale : c’est ce que ressent le navigateur quand le vent fouette son visage et que le bateau fend la mer _ les voiles, la coque, le vent et la mer créent une harmonie qui vibre dans ses veines ; c’est ce qu’éprouve l’artiste peintre quand les couleurs s’organisent sur le canevas et qu’une nouvelle œuvre (une création) prend forme sous la main de son créateur ébahi ; c’est le sentiment d’un père (ou d’une mère) face au premier sourire de son enfant. […] Contrairement à ce que croient bien des gens, les meilleurs moments de la vie, n’arrivent pas lorsque la personne est passive ou au repos (même si le repos peut être fort agréable après l’effort). Ces grands moments surviennent quand le corps ou l’esprit sont utilisés jusqu’à leurs limites dans un effort volontaire en vue de réaliser quelque chose de difficile et d’important. »

    N'est pas paradoxal que lire la presse soit un plaisir, sachant que les journaux rapportent essentiellement des mauvaises nouvelles?

    Quelques liens

     

    (En complément: lisez l'article de Nicolas  http://jegoun.blogspot.com/2006/08/vive-les-comptoirs-des-bistros.html) 

    Le site Authentic happiness du Dr Seligman, cité par le magazine Time dans un dossier consacré à la psychologie positive. On peut lire le dossier de Time en cliquant sur un lien en bas à droite de la page d’accueil.

    Un résumé de Vivre, de Mihaly Csikszentmihalyi figure sur le site d’un dénommé Daniel Martin. Ce résumé donne une bonne idée du livre. Par ailleurs, le site plein d’informations et de commentaires sur divers sujets.

    Vivre, de Mihaly Csikszentmihaly.

    Le site du magazine Psychologies, dont le directeur, Jean-Louis Servan-Schreiber a préfacé Vivre.  

    (Photo : Dans un café de Bagdad, six mois avant le début de la guerre d'Irak. http://www.csmonitor.com/2002/0918/p01s01-usgn.html)

  • Ecrivez à Jacques Chirac

    Poser une question à Chirac ? Impossible, à moins de s’appeler PPDA ou Pujadas, disait hier un journaliste sur RTL. Mais impossible n’est pas Français. Je veux donc avec vous relever le défi …

     

    Hier sur RTL, dans l’émission « On refait le monde »,  le journaliste Nicolas Poincaré disait ceci (durée 37 sec.) :


    podcast

    Aussi étrange que ça paraisse, dans une grande démocratie comme la France des journalistes se plaignent de ne pas pouvoir interroger le président de la République. Est-ce qu’ils n’exagèrent pas un peu ?

     

    Il y a pourtant un moyen de poser des questions à l’Elysée. Philippe Val, rédacteur en chef de Charlie Hebdo, l’explique, au cours de la même émission (durée 22 sec.) :


    podcast

    Ecrire à l’Elysée, c’est donc possible !

    C’est ce qu’a fait Réseau éducation sans frontière (RESF) qui a déposé une pétition signée par plus de 100.000 personnes pour défendre les enfants de sans-papiers menacés d'expulsion.

     

    Parfois il arrive que l’Elysée vous réponde sans qu’on lui écrive ! C’est arrivé à un blogueur. Il avait créé jacqueschirac.org, le journal imaginaire du président de la République. La lettre, glaciale, figure sur le blog à la date du 24 mai 2005. Le blogueur a compris le message : il a aussitôt fermé ce blog impertinent. Renseignement pris (merci Nico!), cette lettre est aussi un faux. Abracadabrantesque...

    Aujourd’hui, Jacques Chirac s’approche à grands pas de la fin de son deuxième mandat. Ce sera sans doute le dernier… Il ne reste donc que quelques mois pour lui écrire. J’en ai très envie. Vous aussi? Dans ce cas, notez vos questions ici. Je me ferai un devoir de les lui transmettre…

    medium_ecrire_a_chirac.JPG

     

    (Photo: capture d'écran du message, signé Jacques Chirac, adressé aux internautes qui souhaitent lui envoyer un mail sur le site de l'Elysée).