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Le web 2.0 c'est ça!

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Le web 2.0 c'est ça: c'est Georges Marchais et Louis Aragon regardant la Joconde à moustache de Marcel Duchamp, tableau dont le titre est L.H.O.O.Q.

C'est ma définition du web 2.0. Et quelle est la votre?

 

 

PS: En ce moment je prépare un petit dossier sur le web 2.0. Cette note c'était pour patienter et avoir votre avis. Important, votre avis. Votre avis 2.0!

(Photo trouvée sur le très bon site Inventaire-invention.)



Commentaires

  • Tiens, y a personne qui répond ? Y dorment tous, ou quoi ?

    Avant de parler du web 2.0, parlons du web. Le web est plus ou moins défini par un protocole assez simple, http, un langage très simple, html, des serveurs et des clients. Et surtout le fait que la plupart des gens comprennent à peu près immédiatement comment ça marche, et l'utilisent de façon boulimique.

    Le web 2.0, à ce que j'en comprend n'est pas grand chose qu'un mot (enfin même pas vraiment), qui essaie de définir une collection d'usages et de technos, usages et technos qui évoluent plus vite que l'assimilation du "mot".

    Ca semble englober de façon plus ou moins molle et sur des plans différents xml, les blogs, rss, les web services. Tant qu'à faire un package, on y ajoutera de la mobilité, du multimedia, de l'interactivité ???

    Le web se "définit" par des technos qui sont devenues plus ou moins universelles par l'intérêt des usages qu'elles permettent, le web 2.0 est universel parce que tellement flou qu'on peut y mettre n'importe quoi.

    En plus de tout ça la notation 2.0 appelle un degré de précision assez fin, en complète contradiction avec le vague concept.

    On veut moins de mots et plus de concepts.

  • @Sarkoprout,

    "Le web 2.0, à ce que j'en comprend n'est pas grand chose qu'un mot (enfin même pas vraiment), qui essaie de définir une collection d'usages et de technos, usages et technos qui évoluent plus vite que l'assimilation du "mot". "

    Oui, tu fais bien de rappeler que le web est lié aux technologies développées et aux usages qu'on en fait.
    Si le web 2.0 permet d'introduire des technos radicalement différentes, alors, oui, on passera à un niveau 2.0. Sinon, ce sera toujours le bon vieux web...

    Tu soulignes également que le web 2.0 est avant tout un mot. Un mot de marketing...

    Et la liberté dans tout ça? Un mot aussi flou que le web 2.0?

  • Hier dans Libé

    Internet
    Web 2.0 : le bon tuyau pour l\'Internet

    Le Web 2.0 est devenu ces derniers temps le nouveau champ de bataille où s\'affrontent start-up, géants de l\'Internet et groupes de médias traditionnels dans leur quête de toujours plus d\'audience et de revenus publicitaires. Dans ce deuxième âge d\'un web parvenu à maturité, il ne se passe pas un jour sans que des milliers de «posts» sur les blogs ne viennent alimenter le buzz d\'une nouvelle levée de fonds ou d\'un rachat. Un mouvement démarré il y a un an, à l\'été 2005, lorsque News Corp, le groupe de médias propriété de Rupert Murdoch avait aligné 580 millions de dollars pour le rachat d\'Intermix et de sa pépite, le réseau social MySpace. Dans les médias américains, la notion de Web 2.0 est souvent associée à une nouvelle vague de création et de rachat, souvent à prix d\'or, de start-up à nouveau dopées au capital-risque. C\'est le cas de Netvibes, une société française indépendante, qui a levé 12 millions d\'euros en août.

    Les acquéreurs de ces start-up sont des groupes de médias comme NBC qui a racheté cette année ivillage (portail féminin) pour 600 millions de dollars et Tribe (réseau social) pour 50 millions. Ce sont également les mastodontes de l\'Internet, à l\'appétit vorace. Yahoo s\'est emparé du site de partage de photos Flickr (35 millions de dollars) et de mise en commun d\'adresses de sites web Del.icio.us. De son côté, eBay a racheté il y a un an le site de téléphonie par Internet Skype et vient de confier sa publicité à Google qui, pour sa part, a acquis le site de partage de photos Picasa et la société de cartographie Keyhole (à la base de la technologie Google Earth). Les montants engagés ne sont pas sans évoquer une nouvelle mini-bulle Internet.
    900 millions de dollars. «La situation est différente», corrige le consultant en «économie du savoir» Jonathan Spira. Selon lui, «ce qui intéresse les acquéreurs, c\'est de mettre la main sur des technologies innovantes ou sur un potentiel publicitaire». Celui de MySpace par exemple à qui Google versera 900 millions de dollars dans les quatre prochaines années pour s\'assurer l\'exclusivité de la fonction recherche et de la publicité. «Depuis la bulle, les investisseurs en capital-risque ne se laissent plus avaler par le battage , poursuit Jonathan Spira. Ce n\'est pas ça qui dirige les investissements, c\'est plutôt l\'inverse.» Certains blogueurs, plus sévères, estiment que le point commun de ces sociétés est de mettre en avant le terme pour récolter les fonds. Ou de chercher à rentabiliser par la publicité un contenu fourni gratuitement par les utilisateurs. S\'ils leur fournissent, également gratuitement, des outils très efficaces pour stocker et mettre en avant leurs photos ou vidéos personnelles sur l\'Internet, des sites de partage et d\'agrégation de contenus comme Flickr ou YouTube en tirent aussi de très substantiels revenus en truffant leurs pages de liens sponsorisés.
    Ces derniers jours, les deux start-up les plus en vue au hit-parade du buzz étaient Digg. com (notation d\'articles de presse) et surtout YouTube. Valorisé à 200 millions de dollars, le premier qui n\'attire que 1,3 million de visiteurs uniques chaque mois aurait reçu des offres de Yahoo et d\'AOL.
    Vidéoclips. Véritable phénomène, le second qui est «à la vidéo ce que Myspace. com est au réseau de socialisation», selon Phil Leigh, du cabinet Inside Digital Media, vient de passer la barre des 100 millions de vidéos déposés par les internautes sur son site. Depuis juin, il diffuse même des émissions de NBC à la demande de ce dernier, et Warner cherche à obtenir le même traitement pour ses vidéoclips.
    Ce ne sont plus les start-up qui sont demandeuses d\'un accès aux grands médias pour la diffusion de leurs contenus, c\'est l\'inverse.


    Internet Pierre Chappaz, ex-patron de Yahoo Europe et fondateur du moteur de recherche Wikio, il codirige le site Netvibes :
    «Le Web 2.0 permet à chacun d\'interagir»

    Créateur de Kelkoo, éphémère patron de Yahoo Europe, Pierre Chappaz est un des entrepreneurs les plus en vue dans la nébuleuse 2.0. Chroniqueur sur le sujet pour Libération.fr, il a fondé Wikio, un moteur de recherche recensant 10 000 sources d\'informations francophones et codirige désormais Netvibes, site qui propose aux internautes de se configurer leur page d\'accueil sur le web. Il livre son analyse sur la profusion de nouveaux services communautaires en ligne.

    Vivons-nous une nouvelle explosion d\'innovation autour de l\'Internet ?
    L\'Internet a tourné une page. Il est devenu un média à part entière et même le média ultime, réunion des anciens médias écrits, parlés, filmés, etc. Nous vivons l\'avènement d\'une ère de médias devenus personnels, par opposition aux médias de masse que nous avons connus y compris dans les premiers temps du web. L\'internaute n\'est plus seulement consommateur, il devient créateur de contenus et de services en apportant sa touche à l\'édification d\'un nouvel écosystème d\'intelligence collective. En multipliant les possibilités d\'interactions entre utilisateurs, le web 2.0 augmente par là même l\'utilité sociale du réseau et crée de la valeur.
    Quelles conséquences sur les levées de fonds et créations de start-up ?
    On se situe au début d\'une nouvelle vague de création de sites web après plusieurs années de disette à la suite de l\'explosion de la bulle en 2000. Depuis, l\'Internet a connu une folle croissance, et il y a maintenant une forte demande de nouveaux services permettant aux internautes de mieux communiquer, de mieux naviguer et aussi de reprendre le contrôle sur leur vie numérique. Netvibes a attiré 5 millions d\'utilisateurs en neuf mois. Le cercle vertueux qui va de l\'innovation à sa diffusion de masse et ­ j\'espère ! ­ à sa rentabilisation fonctionne à nouveau.
    Beaucoup des caractéristiques associées au web 2.0, comme la mutualisation ou le partage, existent depuis longtemps sur l\'Internet.
    C\'est vrai, mais je crois que la maturité des internautes et la diffusion massive de nouveaux standards très souples, comme les fils d\'infos RSS et le langage Ajax, ont accéléré le mouvement. L\'Internet ne sert plus seulement à connaître les horaires de train ou à acheter une place de concert, il permet une réelle interaction. En ce sens, le web 2.0 réalise la promesse initiale de l\'Internet : permettre à tout un chacun de s\'exprimer, d\'interagir.
    En quoi justement est-ce si différent ?
    Les nouveaux services tirent mieux parti de la spécificité de l\'Internet, de sa capacité à agréger, échanger, partager tous azimuts. Un site 2.0 comme Netvibes, qui permet de se composer sa page personnelle en allant piocher dans des centaines de contenus produits ­ pour beaucoup ­ par les internautes, illustre bien cette manière de faire naître de nouveaux services en «combinant» des choses hier éparpillées ou disjointes. Les contenus et les technologies sont mutualisés, accessibles à tous, et les frontières, entre sites et usagers, professionnels et amateurs, ont de plus en plus tendance à se brouiller.
    Pourquoi la quasi-majorité de ces sites sont-ils aujourd\'hui gratuits ?
    L\'histoire a tranché. Les modèles économiques du web 2.0 sont surtout des modèles d\'accès gratuit, financés par la publicité. Le pari de ces sites est d\'offrir un service d\'une qualité telle que cela va attirer une audience capable de rentabiliser les investissements. Créer un site coûte aujourd\'hui dix à quinze fois moins cher qu\'il y a cinq ans. Mais pour gagner de l\'argent, encore faut-il une audience importante, car la rentabilité de la publicité rapportée à chaque page est faible. D\'où la prime que cela représente pour les géants de l\'Internet qui bénéficient de l\'effet de réseau. C\'est pourquoi, des start-up sont rachetées par Google, Yahoo et les autres.
    Le 2.0 tend à faire du verdict de la base, des internautes, le premier critère de l\'intérêt d\'un «contenu». C\'est pas un peu simpliste ?
    Les systèmes de notation et de réputation sont un point clé des sites 2.0 dans la mesure où la popularité des contenus auprès d\'une communauté (blogueurs, cyberconsommateurs, etc.) est un bon indicateur de leur qualité. Le verdict de la base doit être associé à d\'autres techniques, telles que l\'analyse sémantique (des concepts dans les contenus) pour améliorer la pertinence des nouvelles générations de moteurs de recherche. Il ne faut pas verser dans le populisme, mais équilibrer le pouvoir de la machine ­ l\'algorithme ­ et le point de vue des hommes.
    Que pensez-vous de la critique selon laquelle certains sites 2.0 se livrent à une exploitation publicitaire de la production des internautes ?
    Ce point de vue est très étrange. Rien ne force les gens à publier leurs photos ou leurs idées en ligne. S\'ils le font, c\'est qu\'ils en ont envie et qu\'ils y trouvent leur intérêt, tout simplement !


    Internet
    Les plus fréquentés, les plus en vue

    YouTube.com : c\'est le numéro 1 de la vidéo sur l\'Internet sur lequel les internautes «postent» leurs créations de films courts et souvent comiques. Le mois dernier, il a franchi le cap des 100 millions de documents regardés gratuitement chaque jour.

    Digg.com : ce site d\'information collaboratif propose des articles et vidéos remarqués sur la toile, que les internautes sont invités à noter. Digg reflète ainsi la hiérarchisation de l\'information établie par sa communauté d\'internautes.
    Del.icio.us : ce gestionnaire de signets permet aux internautes de mettre en commun leurs meilleures pages web repérées sur la toile.
    Flickr.com : propriété de Yahoo, le plus connu des sites de stockage, tri et partage de photos en ligne. Déjà plusieurs centaines de millions de photos disponibles.
    Netvibes.com : ce site français permet de se configurer sa page d\'accueil personnelle avec plus de 300 modules référencés allant de la météo à l\'envoi gratuit de SMS, en passant par l\'information, les jeux en ligne, etc.


    Internet
    Une expression et beaucoup de significations
    Pour les uns, le terme Web 2.0 n\'est qu\'un slogan; pour les autres, un nouvel Internet.

    Si le Web 2.0 a une signification sur laquelle tout le monde peut s\'entendre, la voici : c\'est le titre d\'une conférence annuelle payante permettant à ses participants de cogiter autour du concept de Web 2.0. Pour le reste, les définitions abondent, qu\'elles tiennent en une phrase, en plusieurs pages ou dans des graphiques complexes. Ses promoteurs y voient une nouvelle génération de services et de logiciels sur l\'Internet. Pour les plus critiques, ce n\'est qu\'un slogan qui absorbe tout ce qui semble avoir du succès sur l\'Internet.

    Hit-parade. Pour y voir plus clair, Dion Hinchcliffe, un consultant spécialisé qui tient un Web 2.0 blog, a publié en janvier un hit-parade des «meilleures explications de l\'année sur ce qu\'est le Web 2.0». Il en distingue huit. La première est celle de Tim O\'Reilly, l\'organisateur de conférences qui a popularisé le terme.
    Dans l\'encyclopédie Wikipedia (réalisée par ses utilisateurs et souvent considérée dans la mouvance Web 2.0), le concept est décrit aussi bien comme un «phénomène social», une «architecture» informatique ou un «déplacement de la valeur économique du Web». Jonathan Spira, consultant new-yorkais dans les nouvelles technologies, a réglé la question : «Je préfère ne pas utiliser ce terme, il a trop de significations. Si vous mettez cent personnes dans une pièce, vous aurez autant de définitions.»
    C\'est en 2003 que Dale Dougherty, cofondateur de la société d\'édition et d\'organisation de conférences O\'Reilly Media, lâche le mot en réfléchissant à l\'évolution du Web avec Tim O\'Reilly. Le 1er octobre 2005, ce dernier résume sa pensée en une dizaine de lignes où il est question de «réseau comme plate-forme», de «logiciel comme service constamment actualisé», de «consommer et remixer les données de multiples sources» et d\'une «architecture de la participation».
    Retour. Le consultant Hinchcliffe, insatisfait de la variété des définitions, raconte qu\'il s\'est attaché à un travail de simplification. Il en est venu à se ranger à «la définition la plus compacte de Tim O\'Reilly», à savoir : «Networked applications that explicitly leverage network effects» qui peut se traduire par «applications reliées entre elles qui accélèrent les effets de réseau». Il insiste sur la dimension «lecture-écriture» (chaque lecteur peut devenir auteur) et remarque que c\'est un retour aux origines. C\'était en effet une dimension du projet de Tim Berners-Lee, l\'inventeur du Web. «L\'idée était que toute personne utilisant le Web puisse avoir un espace où écrire, dit-il à la BBC en 2005. Ainsi, le premier navigateur était un éditeur, il permettait aussi bien d\'écrire que de lire.» Finalement, a-t-on vraiment besoin de rajouter «2.0» ?


    Internet A savoir

    Depuis le 3 juillet, Libération.fr a lancé un nouveau site qui s\'inscrit pleinement dans l\'ère du Web. 2.0. L\'objectif est simple : permettre de plus en plus à l\'internaute de participer au débat sur l\'actualité. Libé.fr est ainsi le seul site d\'informations générales en France qui permet aux internautes de réagir directement aux articles des journalistes, sans passer par une zone abonnés. Et le résultat est probant, avec des commentaires de plus en plus nombreux sur les articles du site.

    Blogs
    Il existe entre 50 à 70 millions de blogs sur la Toile. Chaque année, leur nombre double. Plus de huit blogueurs sur dix ont moins de 24 ans en France, selon une enquête récemment publiée par Médiamétrie. La tendance est au «vlog» : le blog vidéo.

    Web 2.0
    Le terme «web deux point zéro» est apparu en 2003 lors d\'une conférence organisée par la maison d\'édition O\'Reilly Media, spécialisée dans les nouvelles technologies. Par opposition à la première vague de l\'Internet, victime de l\'éclatement de la bulle en 2000, le web 2.0 suggérait alors une renaissance, avec une évolution des pratiques des internautes et l\'apparition de nouveaux modèles économiques.
    Ajax
    Cette technologie du Web 2.0 signifie «Asynchronous JavaScript and XML» (deux langages informatiques). L\'Ajax est destiné à prévoir les actions d\'un utilisateur et à trouver l\'information nécessaire sans affecter ce qu\'il est en train de faire. Autrement dit, à permettre de modifier une image ou un texte sur une page web sans avoir besoin de recharger cette page pour voir le résultat. L\'Ajax est ainsi utilisé par Google Maps pour ses cartes ou par Microsoft pour sa messagerie en ligne Outlook.


    Internet Editorial
    Vivier

    L\'Internet est assurément l\'un des domaines où peuvent le plus facilement surgir les effets de mode. L\'expression «Web 2.0» en fait partie, qui s\'est imposée depuis sa naissance il y a un an et demi, au point d\'être devenue le label incontournable pour tout nouveau projet naissant ou en quête d\'investissement. Il faut se dire «2.0» pour être dans l\'air du temps, même si le concept a autant de définitions qu\'il existe d\'internautes, c\'est-à-dire vraiment beaucoup. Mais une fois passé ces considérations ironiques, il faut bien admettre que l\'Internet s\'est considérablement transformé depuis ses débuts, surtout depuis l\'éclatement de la «bulle», qui avait fait douter de la validité d\'un modèle économique sur le Web. Depuis, le nombre d\'internautes n\'a cessé de croître ­ un Français sur deux au-dessus de 15 ans, selon une statistique stupéfiante publiée cette semaine ­, et les services disponibles en ligne se sont diversifiés et enrichis. On est loin des seules applications des débuts, le commerce en ligne ou l\'information à sens unique. L\'heure est à l\'interactivité totale, aux systèmes collaboratifs, aux sites communautaires, aux contenus générés par les utilisateurs. C\'est la véritable révolution de l\'Internet, qui n\'est pas qu\'un simple «tuyau» pour faciliter la transmission de données, mais aussi une nouvelle manière d\'échanger, de partager, de vivre en société. En particulier pour les jeunes qui constituent le vivier des nouveaux services en ligne, le véritable enjeu des sommes considérables qui sont investies sur le Net. Tous les projets ne réussiront pas tant les investisseurs se ruent à se copier les uns les autres, parfois sans réel contenu. Mais le Web 2.0 marque la fin des balbutiements du web, le début d\'un univers plus abouti. Même si on commence déjà à parler de «Web 3.0», tant il est vrai que l\'accélération technologique génère l\'apparition de nouveaux concepts. Accrochez-vous, cela ne fait que commencer.



    Internet
    Des vies numériques plus partagées
    Recherche, commerce, vie privée: exploration non exhaustive des sites nouvelle génération.

    Du commerce en ligne à la recherche d\'informations, en passant par la production «collaborative» de contenus ou le partage de vidéos, le Web 2.0 met en évidence la composante de plus en plus «sociale» de nos vies numériques. A travers quelques exemples de ces nouveaux usages émergents, zoom sur des sites représentatifs de cette nouvelle génération du web.

    Photographie
    De gigantesques banques d\'images à échanger et à vendre
    C\'est la version moderne de la séance de diapos avec les copains. Mais sans les interminables commentaires. Le partage de photos est devenu en un temps record la killer application du web. Fin 2005, son emblème, Flickr, revendiquait 1,5 million d\'utilisateurs, partageant 60 millions de clichés... reçus au rythme de 14 000 à l\'heure. Croissance fulgurante pour ce site américain ouvert en février 2004. Le phénomène n\'a pas échappé à Yahoo, qui s\'en est emparé en mars 2005 pour 35 millions de dollars, alors que Flickr ne comptait qu\'une trentaine de milliers de membres. «Je n\'ai jamais vu autant de gens avec un appareil photo, c\'est presque effrayant», s\'exclamait Jerry Yang, cofondateur de Yahoo, en septembre dernier. De nombreux sites ont tenté de reproduire la simplicité d\'usage qui en a fait son succès : en quelques clics et même à partir d\'un téléphone mobile, on peut mettre en ligne gratuitement (grâce à l\'omniprésence de liens publicitaires) ses photos, peaufinées avec les outils du site. Mais l\'astuce de Flickr a été de faire travailler ses membres pour indexer la masse gigantesque de clichés. Ce sont les auteurs qui associent des «tags» ­ mots-clés utilisables pour une recherche thématique ­ à chaque photo. Sur ces clichés, les contributeurs gardent le contrôle d\'accès : 80 % ont choisi de les rendre publiques.
    Nouveau marché. Ce parfait modèle communautaire a été utilisé par Fotolia pour un autre usage. Ce site français se présente comme une sorte d\'agence photo. «On est partis d\'un constat simple : les tarifs proposés par les grandes agences sont hors de prix pour un grand nombre d\'entreprises, en particulier les PME», explique Thibaud Elzière, son fondateur. «Nous avons été critiqués par des photographes professionnels alors que nous ne faisons que prendre des parts sur un nouveau marché : avant, la plupart des gens cherchaient à ne pas payer leurs photos d\'illustration.» La réponse de Fotolia est simple : des photos libres de droits disponibles à partir de 1 euro. Selon son propre principe de licences, les contributeurs reçoivent une rémunération variable, fixée au minimum à 25 % du prix de vente. Le site, lancé en novembre 2005, propose aujourd\'hui plus de 850 000 photos, et annonce une moyenne de 40 000 photos déposées chaque semaine. La plupart des 100 000 membres sont des amateurs. «Je suis tombée sur eux en cherchant une photo pour mon blog, raconte Anne Rolland, animatrice de Station gourmande, blog gastronomique. Ça a fait tilt . Je me suis inscrite pour déposer mes photos culinaires.» Sur 109 clichés soumis, le site lui en a retenu 80. Bilan : 29 photos vendues depuis le début de l\'année, pour une vingtaine d\'euros au total. Pas de quoi en vivre, même si Fotolia assure que certains membres vendent pour plus de 1 000 euros par mois. La satisfaction est ailleurs : «Quand j\'ai vu que Starbucks m\'avait acheté une photo, c\'était assez flatteur, même si je me suis tout de suite demandé ce qu\'ils en avaient fait.»
    Vidéo
    Des films qui captent la pub
    Le sillon creusé par la photo a été repris par la vidéo. Mis en rodage au printemps 2005, le mastodonte américain YouTube assure diffuser aujourd\'hui 50 millions de vidéos par jour. Le site en reçoit plusieurs dizaines de milliers quotidiennement, du vidéogag le plus crétin au machinima (1) le plus pointu. Dans ce foisonnement, quelques pépites : un clip ahurissant de David Hasselhoff (2), visionné 4,3 millions de fois depuis son apparition en janvier, les internautes s\'étant réexpédiés en boucle le lien par mail.
    Vitrine. Au printemps, YouTube a ouvert les vannes commerciales, en s\'accordant avec MTV, qui y diffuse depuis des extraits de ses programmes musicaux. Ouverture rapidement empruntée par les studios de cinéma : la bande-annonce de Scary Movie 4, déposée en mars, inaugurait Director. Ce programme d\'accréditation a été lancé par YouTube pour mieux contrôler ses contenus et les droits d\'auteur éventuellement associés, en réponse à la demande de la RIAA, équivalent américain de la Sacem. Au-delà, il est devenu une splendide vitrine pour les annonceurs. Ceux-ci commencent à déverser leurs films publicitaires sur les sites de partage vidéo. Mais ces derniers sont aussi devenus d\'excellents vecteurs de marketing viral : de nombreuses pubs sont mises en ligne par les membres eux-mêmes. Chez Dailymotion, lancé en France début 2005, on déniche des clips Good Year pour ses pneus anticrevaison, dans un registre vraiment plus trash que ceux diffusés à la télé. «C\'est une campagne exclusive pour l\'Internet, les spots ont été placés à l\'origine sur le site Caradisiac, mais on les a laissés se diffuser naturellement», explique-t-on chez le fabricant. Le succès n\'est pourtant pas assuré, comme le raconte Magali Gatel, de l\'agence de pub Tv-Lowcost, qui a déposé un clip d\'autopromotion sur YouTube : «On l\'a placé sur les sites qui attirent le plus de gens : YouTube, Google Video, et Dailymotion. Notre clip est déjà connu, mais la tentative de marketing viral sur YouTube n\'a pas été un franc succès : 97 personnes depuis début juin.»
    Martingale. De la vidéo, des liens dans tous les sens et des membres assidus : la martingale pour trouver des financements ? «Les annonceurs adorent la possibilité de lier les vidéos sur Dailymotion avec des blogs, remarque Benjamin Bejbaum, fondateur, avec 100 000 euros seulement, de ce site en pleine croissance. Toutes proportions gardées avec le géant YouTube, qui revendique soixante fois plus de pages vues par jour, il a déjà pu attirer de gros annonceurs comme Puma ou Samsung. Et créer la plateforme communautaire lancée cet été par TF1 sur le modèle de MySpace. «Notre différence, ce sont les astuces technologiques, comme les videorolls , des clips au format vignette qu\'on place très facilement sur son blog, poursuit Benjamin Bejbaum. Ce qui importe, c\'est de simplifier l\'usage et le libre partage des contenus d\'un site à un autre.» Credo de base du 2.0.
    Moteur de recherche
    «Questions plus intuitives et réponses plus directes»
    La nouvelle mode est au moteur de recherche collaboratif. Plutôt que de mouliner quelques milliards de pages web à chaque fois que l\'on cherche une spécialité de cuisine malgache ou la liste des oeuvres d\'Emmanuel Kant, pourquoi ne pas utiliser la faculté des millions d\'internautes à apporter ces réponses ? «Les moteurs de recherche indexent moins de 1 % de la connaissance humaine, explique Olivier Parriche, directeur de la recherche chez Yahoo France, et la restituent de manière encore assez grossière. Le moteur collaboratif libère les boîtes crâniennes des internautes, les questions y sont plus intuitives et les réponses plus directes.» Baptisé «Questions/réponses», le nouveau service de recherche lancé par Yahoo en juin permet de formuler une question en langage naturel et non plus simplement sous forme de mots-clés. Le cadre des interrogations est quasi infini. Chaque internaute peut y répondre. Et la base de données de social search s\'enrichit, au fil des interrogations déjà traitées. «L\'objectif est de mutualiser l\'expertise des internautes sur des milliers de sujets en avançant dans notre quête du graal sémantique, poursuit Olivier Parriche . Ces milliers d\'échanges de connaissances participent, comme l\'encyclopédie Wikipedia ou d\'autres services 2.0, à enrichir la connaissance humaine.»
    Partager les favoris. Si la qualité des questions et réponses laisse à désirer, ce recours à la «base internaute» se décline pour tous les types de contenus. Inspirée de Del.icio.us, un site américain très 2.0 de «social bookmarking» ­ mise en commun des meilleurs signets ­, la start-up française Yoono propose aux internautes de partager leurs «favoris» en intégrant des listes de suggestions dans leur navigateur. «Si vous tapez \"pêche à la mouche\", la liste des sites pêche à la mouche sélectionnés par la communauté Yoono apparaîtra dans un menu, classés par cote de popularité et en fonction de leur pertinence contextuelle, explique Pascal Josselin. Chacun reste libre de choisir son niveau de collaboration, de la simple consultation jusqu\'à la mise en relation avec d\'autres internautes intéressés par le même sujet . »
    «Géniaux». Pour Alex Pang, e-éditeur de l\'encyclopédie Britannica, reconverti dans l\'étude des «logiciels sociaux» à L\'Institut du futur de Palo Alto, en Californie, les machines, aussi sophistiquées soient-elles, ne comprendront jamais aussi bien les humains que... les autres humains. Partant du postulat que nous cherchons moins à dialoguer avec les ordinateurs qu\'à se parler à travers ces ordinateurs, Pang avance que l\'apport des moteurs sociaux comme Del.icio.us ou Technorati (moteur de recherche de blogs) est d\'avoir compris que «les algorithmes sont géniaux pour organiser et trier de gigantesques données et très mauvais pour comprendre les différents sens de certains mots comme \"dépression\". Ils se servent de la recherche non pour se substituer à l\'humain mais pour lui permettre de mieux communiquer, collaborer et penser» .
    Page d\'accueil personnalisée
    Créer son média avec des modules bricolés par des internautes
    Comment rassembler toutes les composantes de sa vie numérique au même endroit ? Son compte sur eBay, sa messagerie sur Google, la météo de Châteaugay en Auvergne et les dernières infos sur la culture manga au Japon ? Sur Netvibes, la petite diva française du Web 2.0, il devient possible de personnaliser sa page d\'accueil en piochant dans des centaines de petits modules dont bon nombre ont été bricolés par les internautes. En reprenant tout en approfondissant le concept de la personnalisation déjà mis en avant par une flopée de portails (My Excite hier, My yahoo, etc.), cette start-up créée par le touche-à-tout Tariq Krim a connu un démarrage en fanfare : traduction du site dans plus de trente langues par les internautes eux-mêmes et déjà plus de 200 services répertoriés. «Notre service permet de se créer son média personnel ou à plusieurs en réunissant sur une même page des contenus hier éparpillés aux quatre coins du Web, explique Tariq Krim. je pense que ce genre de nouveaux services réduit la bureaucratie informatique de l\'Internet, la distance entre l\'usager et le réseau.»
    (1) Film en images de synthèse réalisé avec des logiciels de création de jeux en 3D.
    (2) «Hooked on a feeling», où l\'acteur s\'essaie à la chanson (?), après Alerte à Malibu.

  • ha putain, georges marchais et la Joconde au réveil avec le café.. c'est dur.
    Ca me rappelle les parole du célèbre professeur GLLOQ qui disait : " plus j'pédale moins vite et moins mon vélo avance plus doucement"....
    ... ou comment un certain Eric a, avec son blog et son cerveau, tué dans l'oeuf le Web 2.0 !
    You're a killer man !

  • @Bertrand,

    Chaque internaute a sa définition du web 2.0. Celle de Bertrand, ça aura à voir avec le voyage?

    Oui, Georges il est terrific! Il revient d'une autre époque...

  • Bon, faudrait que je lise l'article de Libé quand même...
    ;-))

  • Bertrand,

    Non, surtout pas!
    En revanche, demain vers 18 h 30 heure française, sur ce blog, un dossier sur le web 2.0. En béton!

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