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Balzac, critique des médias

medium_balzac.jpg« Si la presse n’existait pas, il faudrait ne pas l’inventer. » C’est ce que Balzac écrivait en 1843 dans son pamphlet Les Journalistes.

 

Balzac, ancêtre des critiques des médias ? Effectivement, le romancier aimait peu les journalistes. Un génie criblé de dette a forcément la dent dure avec des médiocres aux poches pleines.

 

Dans Les Journalistes, Balzac répertorie les différents types de plumitifs. Voici ce qu’il écrit du Ténor (encore appelé Premier-Paris) et qu’on nommerait aujourd’hui éditorialiste :

 

 « Ces faiseurs de tartines s’ingénient à n’être que la toile blanche sur laquelle se peignent, comme aux ombres chinoises, les idées de leur abonné. Le Ténor de chaque journal joue donc un jeu plaisant avec son abonné. A chaque événement, l’abonné se forme une opinion, et s’endort en se disant : « Je verrai demain ce que dira là-dessus mon journal ». Le Premier-Paris, qui n’existe que par la divination perpétuelle des pensées de son abonné, le surprend le lendemain agréablement en lui panifiant sa pensée. L’abonné récompense ce jeu de Vive l’amour, la carte a fait son tour ! par douze ou quinze francs tous les trois mois. »

 

La situation a-t-elle changé en un siècle et demi ? Allez chez Daniel pour lire ce qu’il écrit des éditorialistes actuels…

 

 

Article relié: Simenon, le maître

 

 

(Photo: Manuscrit de Balzac)

Commentaires

  • Ah bon? Je ne savais pas que Depardieu n'aimaît pas les journalistes.
    C'est vrai, quand il rencontre un paparazzi, il lui casse la gueule.

  • @Jaafar,

    Il ne faut pas confondre paparazzo et journaliste!

  • Eric,

    Je fais du hors sujet complet (à part que j'ai bien aimé le lien chez Daniel) :

    L'autre jour, tu nous as présenté www.netvibes.com que j'utilise maintenant beaucoup pour vérifier la présence de nouveaux billets de mes blogueurs préférés.

    Existe-t-il un truc équivalent pour suivre les commentaires qui sont postés dans les commentaires ?

    Des trucs comme "blogspirit" permettent de s'abonner au fil de la discussion. Des trucs comme "blogspot" ne proposent rien. Le tien (hautetfort) propose de s'abonner au fil de la discussion, mais ça ne fonctionne pas (peut-être suis-je le seul à qui ça arrive ?)

  • Je ne sais pas, normalement ça fonctionne. Normalement...

    Tiens, info intéressante: la liste des 200 blogs les plus influents (selon technorati)
    (http://www.micropersuasion.com/2006/10/edelman_and_tec.html)

    Je n'y suis pas, mais comme le 200 ème est a un rang de 93 et est 28 000 ème (et moi 78 et 35 000) en gros, je dois être dans les 300. Sachant que Guy Birenbaum a été oublié dans les 200, ça relativise la fiabilité du classement technorati...

  • Au fait, chez bonvote, il font quoi aujourd'hui ?
    Franssoit, toi et moi, on est à égalité !

  • Ils ont bouffé la feuille de match! Ca leur passera...

  • Eric,
    Après Houellebecq et Simenon, maintenant Balzac. Vous voulez me séduire ou bien?

    Une remarque préalable: accoler Depardieu à Balzac par l'intermédiaire de cette affiche me fait gerber. Réellement, c'est pas possible.
    Je vous demande comme une faveur de retirer cette photo de votre article. S'il vous plaît.

    Indépendamment des "Journalistes", LE personnage qui incarne l'aversion de Balzac pour cette profession est Lucien de Rubempré dans "Les illusions perdues", roman sublime, dont la suite "Splendeurs et misères des courtisanes" est un égal chef-d'oeuvre.
    Il faut lire ce malheureux Lucien, héritier d'une noblesse pauvre qui vit dans une pension misérable se démener et se compromettre pour devenir journaliste. Toutes les bassesses à l'égard de ceux qui "sont dans la place", les compromissions politiques, tous les atermoiements sur la difficulté d'écrire, ce besoin d'écriture noble qui au-delà du journalisme révèle l'écrivain frustré, la description des libraires (qui à l'époque étaient les éditeurs) et la façon dont ils exploitent les plumes qui se présentent en les sous-payant. Bref, rien de tout cela n'a vieilli.
    Quand on sait que Balzac s'est ruiné en inventant le "livre de poche", c'est-à-dire la publication pour le peuple, qui ne verra le jour que 2 siècles plus tard, on peut se dire qu'il était un visionnaire de génie, de ceux qui nous manquent cruellement à l'heure actuelle.

    Merci de ce billet, Phil (mais s'il vous plaît, pour la photo, vous y pensez? ;)

  • @Sacha,

    "Une remarque préalable: accoler Depardieu à Balzac par l'intermédiaire de cette affiche me fait gerber. Réellement, c'est pas possible."

    Depardiou me fait marrer, je n'y peux rien. Quand j'ai cherché une photo de Balzac, j'ai principalement trouvé une image, la plus connue de Balzac.
    En général, j'aime bien jouer la photo décalée. Ca provoque des réaction, comme la vôtre. Si c'est une critique, c'est intéressant.

    "Toutes les bassesses à l'égard de ceux qui "sont dans la place", les compromissions politiques, tous les atermoiements sur la difficulté d'écrire, ce besoin d'écriture noble qui au-delà du journalisme révèle l'écrivain frustré, la description des libraires (qui à l'époque étaient les éditeurs) et la façon dont ils exploitent les plumes qui se présentent en les sous-payant. Bref, rien de tout cela n'a vieilli."

    D'accord avec vous. Le journalisme est une sorte de laboratoire du capitalisme. Les journalistes eux-mêmes sont complices car, en général, ils sont très individualistes et refusent de s'unir pour améniolrer les choses.
    Quant à Balzac, il était au-dessus de tous ces bons artisans ou de ces médiocres tâcherons. Mais, comme disait Céline, "celui qui a du talent fait fortune, celui qui a du génie jamais". Il y a quelques exceptions à cette règle de Céline.

  • Merci pour la photo ;)
    (c'est vrai, celle de Balzac, c'est toujours la même!)

    "Les journalistes eux-mêmes sont complices car, en général, ils sont très individualistes et refusent de s'unir pour améniolrer les choses."

    Je sais que les scénaristes (tout aussi individualistes) ont fondé un syndicat professionnel (totalement apolitique) pour défendre leurs intérêts. Ils ont d'ailleurs élaboré une charte de déontologie et réussi à obtenir quelques (minimes) avancées pour leurs conditions de travail (tout aussi désastreuse, notamment à cause de ceux qui acceptent n'importe quelle condition pour obtenir un contrat).
    Cela s'appelle l'ugs (union guilde des scénaristes) fondée par quelques hommes de bonne volonté.
    Peut-être que les journalistes devraient s'en inspirer...

    Quant au capitalisme, je ne pense pas que ce soit le problème. Le problème, ce sont les compromissions et l'absence d'honneur. Le capitalisme n'a rien à voir avec la morale individuelle, la preuve: les socialistes sont tout aussi corrompus ;)

  • Sacha,

    Pour les journalistes aussi, il y a le SNJ.
    Mais je voulais parler d'une attitude générale, pas partagée par tous, il est vrai.

    Les compromissions. C'est ce à quoi je pensais en entendant les journalistes saluer la mort de "notre consoeur" Anna Ploitovskaïa. Ca n'est pas du tout leur consoeur. Elle faisait un autre métier.
    Mais je pense qu'en général le journalisme a pour rôle de maintenir la société en place, pas de la faire bouger.

  • Je croyais que le SNJ était politisé, ce n'est pas le cas?

  • I don't know.

  • Heu... mais vous n'êtes pas journaliste?
    Comment se fait-il que vous ne sachiez pas ce qu'ils font, qui ils sont?

    Qu'un journaliste en activité en sache si peu sur son syndicat me stupéfie. Il n'y a que l'union qui fait la force, qui peut organiser le contre-pouvoir, ce n'est pas un scoop.

    Décidément, vous partez (vous journalistes) de très très loin... ;)

    Mais le problème est général, en France, les syndicats n'ont pas la côte (la faute à qui? La faute à De Gaulle initialement puis ensuite la récupération de l'extrême de gauche)
    Rocard l'a toujours déploré.
    Et je pense très sincèrement que nous ne nous en sortirons jamais (nous citoyens) face au pouvoir monarchique tant que nous ne serons pas unis professionnellement et socialement dans des syndicats, des clubs, des associations non politisés (ou disons qui ne ne soient pas réservé à l'usage unique des trots-kystes ;)

    L'exemple de l'association Que choisir qui a réussi à faire plier les géants de la téléphonie mobile en dénonçant leur coalition et leurs contrats (ce qui s'est concrêtisé par des amendes puis une loi ramenant à 1 an la durée des primo-contrats) est passionnant. Au départ, qu'est-ce que c'est? Juste une association de consommateurs en colère.

    On devrait s'en inspirer...

  • @Sacha,

    Je suis un journaliste indépendant, qui n'a pas un CV très prestigieux. Plus précisément, on pourrait dire que je suis un "intello-précaire". Et la question syndicale ne m'intéresse pas beaucoup.

    "L'exemple de l'association Que choisir qui a réussi à faire plier les géants de la téléphonie mobile en dénonçant leur coalition et leurs contrats (ce qui s'est concrêtisé par des amendes puis une loi ramenant à 1 an la durée des primo-contrats) est passionnant. Au départ, qu'est-ce que c'est? Juste une association de consommateurs en colère."

    Oui. En principe, la loi sur les classe actions (que je ne connais pas) doit permettre à des associations de faire pression sur les marques.
    Plus généralement, le débat sur la démocratie (en une époque de sur information) est central. J'avoue que ça me dépasse un peu, mais j'essaierai d'en parler...

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