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philosophie

  • Les Sourire du Tao (8): n'oubliez pas de respirer

    Les techniques de respiration font partie intégrante de la philosophie taoïste. Sans entrer dans les détail, "n'oubliez pas de respirer" me paraît être un bon conseil. Respirer, prendre son temps, faire les choses comme il se doit, sans précipitation...

    Les art martiaux, le bouddhisme, le yoga s'intéressent aussi à la respiration. Mais le taoïsme est particulier. Selon wikipedia: "Les chinois ont une métaphysique et une technique différente. Ils cherchent à retenir le souffle le plus longtemps possible. Cette apnée a des effets psychotropes différents, accompagnés de représentations. L’air, le Qi, est considéré comme la substance de tous les corps. L’adepte, en respirant, régénère sa matière, avec un accompagnement mental de la sensation d’air dans une anatomie sentie, la circulation du souffle. Un occidental peut se faire une idée de ces exercices avec la sophrologie, expérimenter l’effet à long terme demande un engagement plus important."

    Ces techniques sont-elles applicables à nos modes de vie occidentaux? Peut-être pas. A l'époque où je faisais des compétitions d'échecs, je faisais des exercices respiratoires. C'était très empirique. Mais, depuis, je reste convaincu de l'importance de bien respirer, de façon consciente et ample...

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  • Le Sourire du Tao (6): le vieil arbre

    Je reviens à la série sur Le Sourire du Tao. Aujourd'hui, un extrait du Tchouang Tseu (chapitre 20). Je l'appelle l'histoire du vieil arbre, oubliant la fin de l'histoire. Rien à dire sinon que je l'aime beaucoup.

    5dd120a6742c43307cc2978361362cdc.jpgComme Tchouang Tseu traversait les montagnes, il vit un grand arbre, aux branches longues et luxuriantes. Un bûcheron, qui coupait du bois près de là, ne touchait pas à cet arbre.

    — Pourquoi cela ? demanda Tchouang Tseu.

    — Parce que son bois n’est propre à rien, dit le bûcheron.

    Le fait de n’être propre à rien vaudra donc à cet arbre de vivre jusqu’à sa mort naturelle, conclut Tchouang Tseu.

    Après avoir franchi les montagnes, Tchouang Tseu reçut l’hospitalité dans une famille amie. Content de le revoir, le maître de la maison dit à son domestique de tuer un canard et de le faire cuire.

    — Lequel de nos deux canards tuerai-je ? demanda le domestique ; celui qui sait caqueter, ou celui qui est muet ?

    — Le muet, dit le maître.

    Le lendemain le disciple qui accompagnait Tchouang Tseu lui dit :

    — Hier, cet arbre a été épargné, parce qu’il n’était bon à rien ; ce canard a été égorgé, parce qu’il ne savait pas caqueter ; alors, d’être capable ou d’être incapable, qu’est-ce qui sauve ?

    — Cela dépend des cas, dit Tchouang Tseu, en riant. Une seule chose sauve dans tous les cas ; c’est de s’être élevé à la connaissance du Principe et de son action, et partant de se tenir dans l’indifférence et dans l’abstraction. L’homme qui en est là fait aussi peu de cas de l’éloge que du blâme. Il sait s’élever comme le dragon, et s’aplatir comme le serpent, se pliant aux circonstances, ne s’obstinant dans aucun parti pris. Que sa position soit élevée ou humble, il s’adapte à son milieu. Il s’ébat dans le sein de l’ancêtre de toutes choses (le Principe). Il dispose de tous les êtres comme il convient, n’étant affectionné à aucun être. Advienne que pourra, il ne craint rien. Ainsi dirent Chenn-noung et Hoang-ti. Les politiciens actuels (Confucius et ses disciples) font tout le contraire, aussi éprouvent-ils des revers. Après la condensation, la dissipation ; après le succès, la ruine. La force appelle l’attaque, l’élévation attire la critique, l’action ne va pas sans déficits, les conseils de la sagesse sont méprisés, rien n’est ni stable ni durable. Retiens bien, ô disciple, que le seul fondement solide, c’est la connaissance du Principe et de son action.

    (photo: aixcraker sur Flickr

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  • Détendez-vous

    medium_41ZPDJCN8ZL._SS500_.jpgVoici un dialogue entre Swâmi Prajnânpad, le maître indien, et un de ses élèves occidentaux. Juste un extrait:

    Swâmi Prajnânpad : Voyez si les jambes sont détendues ou non ou s’il y a une tension quelconque, si vos mains sont détendues ou non, ou s’il y a la moindre tension. Voyez s’il y a la moindre tension quelque part.

    Etudiant : Oui, mais je suppose que cela a un effet sur l’esprit ?

    Swâmi Prajnânpad : Et en plus de cela, si vous pouvez vous détendre l’esprit, ce sera très bien. Pour vous détendre mentalement, une seule chose à l’arrière plan, vous devez avoir l’idée qu’il n’y a pas de jugement de valeur. C’est la seule chose qui est nécessaire.

    Etudiant : Parce que c’est ce qui crée la tension ?

    Swâmi Prajnânpad : C’est la racine de toute tension. Et pas de jugement de valeur. Pourquoi ? Voyez ! Tout est différent, tout change. Comment pouvez-vous comparer quoi que ce soit à n’importe quoi d’autre ? Il n’y a pas deux choses qui peuvent être comparées. Alors comment pouvez-vous dire que ceci est bien, que cela est mal ? Non, non, non. Voyez seulement cela et si vous pouvez avoir cette idée, vous verrez vous serez toujours détendu parce que vous êtes vous-même. La tension, qu’est-ce que cela veut dire ? Vous n’êtes pas avec vous-même ; vous n’êtes pas en vous-même.

    Etudiant : Oui, deux opposés se combattent.

    Swâmi Prajnânpad : Deux opposés combattent l’un contre l’autre. C’est la racine de la tension.

    (extrait de Ceci, ici, à présent: seule et unique réalité).

  • Hypomnéma

    « Les Pensées de Marc Aurèle appartiennent à ce type d’écrit que l’on appelait hypomnéma dans l’Antiquité, et que nous pourrions définir comme des « notes personnelles prises au jour le jour », écrit le philosophe Pierre Hadot*.

    D’une certaine façon, Marc Aurèle, empereur philosophe, était un blogueur. Mais la comparaison s’arrête là :

    « Ces notes sont pour la plupart des exhortations à soi-même, c’est-à-dire un dialogue avec soi-même, rédigé la plupart du temps d’une manière très soignée. »

    C’est là qu’apparaît la spécificité du blog. Il permet un « dialogue avec soi-même », mais aussi avec les autres.

    Le blog représente un progrès technique par rapport à l'antique carnet de note antique. Pour autant, peut-on dire que ce soit un progrès sur le plan philosophique, ou intellectuel?

     

     

    *Pierre Hadot _ Introduction aux "Pensées" de Marc Aurèle

  • Bloguer dans la clairière

    medium_sloterdijk_bio.jpgCa se passait il y a quelques années, lors du Forum « Le Monde- Le Mans ».

     

    Peter Sloterdijk parlait. Et quelqu’un a osé lui dire qu’il ne comprenait rien. Et, c'est vrai, dans la salle, les profs d’universités ramaient. Et le grand public, il était largué.

     

    C’est alors que le philosophe aux yeux bleus et à la fine moustache nous a expliqué le concept heideggerien de clairière, (lichtung en Allemand).

    « La clairière, c’est très simple. Un enfant de cinq ans comprendrait ça. La clairière, c’est quand vous êtes dans une forêt et qu’il n’y a pas d’arbres. »

    Explication un peu "légère". Mais l'essentiel est là. Surtout, pas besoin de lire 500 pages de Heidegger...

     

    Sloterdijk parle de clairière dans les Règles pour le parc humain. La clairière est un espace qui s’ouvre devant l’homme. L’homme, lui-même, n’est jamais fermé. C'est un mutant perpétuel. Il est le résultat d’un processus d’hominisation jamais achevé.

     

     

    La clairière du blog

    Appliqué à Internet et aux blogs, le concept de clairière me semble pertinent. Quelqu’un qui écrit son blog ne sait pas où il va. Il marche dans une clairière et il défriche. De temps en temps, il découvre d’autres hommes. Il coupe des arbres. Il déniche des informations.

     

    Depuis que j’écris crise dans les médias, ma perception du problème des médias s’est modifiée. Aujourd’hui je parlerais plus d’une mutation que d’une crise.

    J’ai aussi découvert plusieurs domaines d’intérêt que je ne soupçonnais pas.

    Et vous, que vous a apporté votre blog ?

     

    En plus:

    un site sur Peter Sloterdijk

    L'"affaire Sloterdijk"

    Quelques liens sur Sloterdijk

     

    (Photo: Peter Sloterdijk _ FTS media)

     

     


     

     

  • L'été, la presse est philosophe

    La philosophie est à la mode. On s’arrache les livres de Michel Onfray et Luc Ferry… et même ceux d’Epictète, Nietzsche et Platon !

     

     

    La presse n’est pas en reste. Surtout en été, où il faut rivaliser d'imagination pour capter des lecteurs. Ainsi la philo a fait la couverture du Point et du Figaro magazine, la semaine dernière. Philosophie, un bimestriel lancé au début de l’année, sort son troisième numéro. Que faut-il en retenir ?

     

    Philosophie : agréable et léger

    Le projet de Philosophie est de capter un large public. Maquette agréable, semblable à celle du Magazine littéraire, dossiers fédérateurs (ce mois-ci le voyage, le mois précédent l’animalité), plumes célèbres (Glucksmann, Bouveresse et… Confucius) : tout est fait pour séduire. A première vue, on est séduit. Mais quand on creuse un peu, on est déçu. Les articles constituent une bonne initiation, pas plus.

     

    Toutefois, ces défauts sont contrebalancés par d’indéniables qualités : la diversité des sujets, les nombreux interviews, pistes de lectures, expos, films… Bref, c’est stimulant, mais un peu léger. C’est pourquoi il m’étonnerait que Philosophie connaisse le succès de Psychologies.

     

     Un Point, c’est tout

    Le dossier du Point a été confié à Roger-Pol Droit, un connaisseur des philosophies antiques et orientales. Le résultat est tout juste passable. La philosophie antique est-elle une thérapie efficace pour l’homme moderne ? Oui, jusqu’à un certain point. Elle est une solution individuelle, or beaucoup de problèmes modernes sont globaux. De plus, les philosophes de l’antiquités doivent être replacés dans leur époque : leurs leçons ne sont pas transposable tel quel.

    Ce dossier est complété par dix fiches biographiques de philosophes : Pythagore, Socrate, Antisthène, Diogène, Épictète, Sénèque, Plotin, Porphyre, Boèce, Marc Aurèle.

     

    Le Fig Mag et la philo MEDEF

    Le dossier du Figaro Magazine est beaucoup plus étriqué. Son but semble être de promouvoir le dernier livre de Luc Ferry, qui pourtant n’ en a pas besoin (180 000 ex. vendus).

    Mais la goutte qui fait déborder le vase, c’est l’article où des « spécialistes du bonheur » donnent leurs recette. Parmi eux : Laurence Parisot, présidente du MEDEF. Selon elle, le bonheur naît de l’écoute : « Nous détournons la valeur française de l'égalité en nous interdisant d'admirer et de louer les qualités et les succès des autres. Tout cela fabrique des frustrations et des illusions qui aiguisent la jalousie. » Ah ! Si les pauvres pouvaient se contenter d’admirer messieurs Arnault et Pinault ! Vanter les inégalités au non de l’égalité : décidément, Mme Parisot est une philosophe décoiffante…

    En résumé, si la presse s’intéresse à la philo, ce n’est pas pour des raisons philosophiques. A l’exception de Philosophie, qui mérite d’être découvert, le reste ne vaut pas grand chose.

    Cet été, sur la plage, prenez plutôt un bon livre de Nietzsche !

     

     

    Quelques liens...