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  • Les médias s'intéressent plus à l'accessoire qu'à l'essentiel, selon 78% des Français

    Les médias s'intéressent plus à l'accessoire qu'à l'essentiel, selon un sondage Opinion Way pour le Figaro (cité par l'Obs).

    Les médias sont aussi jugés pas assez indépendants et pas assez objectifs

    A la question de savoir si les médias sont trop agressifs envers Nicolas Sarkozy, les Français répondent "non" à 55%. Ca n'empêche pas le Figaro de titrer le contraire*.

    * Bien sûr, le Figaro emploie le mot "excessif" et non "agressif", mais il sous entend bien que l'excès est dans un sens agressif et non louangeur.

  • "C'est pas un tacle, c'est un attentat"

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    Le journalisme, c'est l'art de deviner de quoi on parlera le lendemain dans les bistrots.

    En général, il y a un sujet qui s'impose. Dimanche dernier, dans le café où j'étais, ç'aurait pu être le "pauvre con", ç'aurait dû, mais non.

    Un gars a essayé de lancer la conversation sur le sujet: "IL a encore fait des siennes".

    Pas besoin de dire qui était IL ni ce qu'il avait fait. Mais, étrangement, la conversation n'a pas pris.

    Le gars a alors ouvert l'Equipe. Il a montré LA photo. Le tacle assassin contre le joueur d'Arsenal. La jambe brisée en deux.

    J'ai pris en sténo leur dialogue à quatre voix. 

    _ C'est une fracture ouverte, a diagnostiqué le gars.

    _ Il a dû avoir super mal, a compati une fille.

    _ Non, il n'a même pas mal, a rectifié le gars, qui était footeux.

    _ N'empêche, quand tu as une fracture, tu n'as pas mal, c'est tellement chaud, a précisé un de ses potes.

    Le gars a fait de l'esprit: 

    _ Et après, le mec, il est sorti. Il a pris son pied et il est sorti.

    Personne n'a ri. Une dame s'est penchée sur la photo: 

    _ Ah bon? C'est du foot? Moi je croyais que c'était du rugby.

    Le gars est reparti:

    _ Non, le foot, c'est plus dangereux. C'est pas un tacle, c'est un attentat.

    Un vieil homme, a lâché son Figaro pour protester mollement:

    _ Mais ils sont payés pour ça!

    Son épouse, pragmatique, a souligné: 

    _ Oui, ils sont indemnisés.

  • La bougie du sapeur

    1885665681.jpgLa bougie du sapeur est une revue qui paraît tous les 29 février. Donc, une fois tous les quatre ans.

    Ce journal humoristique est tiré à 200 000 exemplaire. Il est garanti sans interview de Nicolas Sarkozy. (source)

  • Vous lisez Kafka?

    Récemment une écrivaine disait à la radio:"En ce moment, je lis Kafka."

    L'intensité de sa voix trahissait une émotion particulière. Comme si pour elle le fait de lire Kafka avait une signification très forte, incompréhensible du commun des mortels.

    Je ne suis pas certain d'avoir saisi ce qu'elle a voulu dire.

    Lire Kafka, c'est comme partager un secret. Tenter d'y avoir accès mais ne pas y parvenir tout à fait. Rester en dehors.

    Kafka est associé à l'idée de jeûne, de faiblesse physique, de maladie, même si on sait que Kafka jeune était au contraire plutôt sportif.

    Lire Kafka c'est ne pas pouvoir s'en empêcher. C'est être la proie d'une étrange maladie. La maladie de la mort (Duras), la maladie à la mort (Kirkegaard).

    Pour exprimer ce qui est contenu dans l'expression "vous lisez Kafka", il faudrait user d'une comparaison. Une comparaison possible serait "le martyre juif", tel qu'il apparaît dans le livre de Marguerite Duras, Yann Andréa Steiner.

    Dans Yann Andréa Steiner, Marguerite Duras judaïse le nom de Yann Andréa (son dernier compagnon) en ajoutant un patronyme germanique.

    Dominique Denes écrit dans Marguerite Duras écriture et politique (p.183): "des personnages enfermés dans leur solitude ou leur maladie sont judaïsés, et de ce fait, leur douleur prend une autre dimension.  Judaïser  le nom a une double fonction,  à la fois cathartique et mémoriale. Duras écrit:

    [...] J'ai inventé le nom, peut-être, pour pouvoir parler des Juifs assasinés par les Allemands."".

    Voilà le point que je voulais toucher: cette solitude essentielle, cet enfermement. Ce lieu, où l'on ne peut communiquer avec personne. Ce territoire où l'humanité est bannie. Un territoire secret, inviolable.

    C'est ce territoire que nous fait entrevoir Kafka. Kafka n'aurait pas pu être un blogueur...

  • C'est pas bientôt fini de vouloir nous influencer?

    Le débat sur les blogs influents? Faut-il prendre parti?

    Cratyle et le tronconneur n'ont pas tout dit...

    Deux remarques, en passant:

    1) L'influence est un concept marketing. Or, les bons blogs ne sont pas du marketing. Donc, les bons blogs ne sont pas influents. CQFD.

    2) L'internaute recherche une information.  Son esprit est tendu vers cette  recherche (CF. Jakob Nielsen).  Il n'a nulle envie qu'on l'influence. A mon avis, un lecteur ne peut vous être reconnaissant  que si vous lui fournissez l'information qu'il recherche,  que ce soit une photo de Carla Bruni, le cours  du porc  à Rungis  ou l'étymologie du mot "précarité".

    Donc, pour résumer:

    Influence: concept marketing auquel vous êtes prié de croire si vous ne voulez pas être traité d'obscurantiste. Même scepticisme à l'égard de l'authority technoratienne et autre classement de blogs.

  • Luc Mandret intimidé

    Luc Mandret a retiré deux billets de son blog, à la demande de Sylvie Noachovitch. Ou plutôt sous l'injonction de celle-ci qui le menaçait de poursuites judiciaires.

    Semble-t-il, les faits étaient prescrits (la note incriminée datait de juin 2007), mais Luc a préféré abdiquer. N'ayant ni envie ni les moyens d'affronter un éventuel procès.

    Bien sûr, nous soutenons Luc, un copain.

    Il y a quelques jours, nous avons avons vu le cas d'un blogueur attaqué en justice par un homme politique. La méthode est payante, semble-t-il.

    Dans un autre cas, il y a quelques temps, le blogueur a dû fermer son blog pendant le déroulement du procès. Il a gagné ce procès, mais l'élu qui a porté plainte contre lui a tout de même obtenu cette victoire: clouer le bec à un opposant.

    Personnellement, il m'est arrivé deux fois de devoir supprimer un contenu, alors que je n'y étais pour rien. C'était anodin, je le précise.

    La première fois, l'avocat d'une personne connue pour ses démêlés avec la justice m'a demandé de supprimer un commentaire.

    La deuxième fois, une ex journaliste de France télévision, dont j'avais publié le nom (c'était anodin, je le répète: j'écrivais dans le billet qu'elle ne m'avait pas rappelé), m'a demandé faire disparaître cette mention de son identité. Elle venait de perdre son emploi et elle s'inquiétait de voir mon billet apparaître en premier sur une recherche sur son nom. Elle a laissé un message très intimidant sur mon répondeur.

    Dans les deux cas j'ai cédé, parce que ça n'avait aucune importance. Mais, à chaque fois, c'est le même sentiment d'être intimidé.

    Le cas des blogueurs politiques est plus périlleux. Quand franchit-on la ligne jaune qui sépare la critique de la diffamation?

    Et, surtout, que vaut une démocratie où la liberté d'expression consiste à se congratuler mutellement entre blogueurs, à se poker sur Facebook et à uploader sur youtube (pas sur dailymotion!!!) la vidéo où un héros local traite de "pauvre con" un impudent, noue un dialogue fructueux avec un pêcheur de morues ou visite une rame de RER en demandant aux passagers: "Vous avez peur?"

  • Yahoo buzz, concurrent de Digg

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    Yahoo buzz! C'est nouveau. Sur le modèle de Digg, les internautes votent pour des infos ou des documents mis en ligne sur le site. Les plus populaires sont promus en page principale. C'est en anglais.

  • Le "Monde": les titres qui font vendre

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    En examinant quelques exemplaires du Monde, il apparaît que les titres polémiques apparaissent souvent. Une recette pour faire vendre?

    On parlait hier de l'art du teasing...

    Les titres de journaux, si c'est pas du teasing!

    Le Monde, en sa qualité de quotidien de référence, est obligé de se démarquer. Plus sérieux, plus intelligent. Il ne tombe pas dans le bassement people...

    Autrefois, Le Monde était un journal sérieux. "Faites ennuyeux", ordonnait Hubert Beuve-Méry à ses journalistes. A l'époque, il n'y avait pas Internet. L'ennuyeux était gage de sérieux. Le lectorat du Monde voulait être barbé. Aujourd'hui, il veut être excité intelligemment.

    Les polémiques

    Ce jour-là, j'ai trouvé que les titres faisaient ressortir deux thèmes: la polémique et la mort. J'ai signalé en rouge les mots à classer dans la première catégorie et en bleu ceux de la deuxième.

    Le Kosovo, un jeune Etat sous surveillance

    Spectaculaire opération de police à Villiers-le-Bel

    Enquête: l'Etat doit-il sauver les usines en difficulté?

    L'Elysée dénonce la coalition des "aigris et éliminés"

    Mourir à 28 ans, en prison, à Fresnes

    Le football français ébranlé par un nouvel incident raciste

    Des tableaux "orphelins"

    Ce que veut M. Woerth

    La polémique

    Un primitif allemand au XXe siècle

     

    On voit que le rouge l'emporte largement. Des polémiques, des oppositions politiques, des luttes entre Etats: voilà le quotidien d'un monde violent. Le plat quotidien deslecteurs du Monde.

    Le thème de la mort est lié au précédent. Il est parfois juste métaphorique: les tableaux "orphelins" ou la mort des usines.

    En feuilletant d'autres exemplaires du Monde pendant la semaine, j'ai constaté que ma grille de lecture ne fonctionnait pas. C'est ce que je veut dire en soulignant que le Monde n'applique pas de recette toute faite. C'est l'actualité qui dicte les sujets, pas le désir du journaliste.

    Pour donner envie de lire, "Le Monde" a sans doute des recettes. J'ai pris un exemplaire (celui de lundi dernier). Il me semble emblématique du style du Monde. Emblématique, mais qui ne suffit pas à résumer la ligne éditoriale du journal. C'est beaucoup plus compliqué, trop intelligent pour qu'on puisse le réduire en une formule simple.

  • L'art du teasing

    Faut pas abuser du teasing ni de la camomille. Tout le monde sait ça... ou presque.

    Michel Houellebecq a remis un César à Marjane Satrapi. Joli teasing avant la sortie de son film, écrit Julien Vekest.

    Jean-François Kahn s'est accroché avec Jean-Michel Apathie, relate Killcow. C'était la veille de la sortie de Marianne. Beau teasing.

    Nicolas Sarkozy a insulté un passant au Salon de l'Agriculture.

    Où est le teasing, me direz-vous?

    Guy Birenbaum prévoit: Et si ces images servaient à alimenter un débat sur "comment museler ceux que certains nomment déjà les paparazzi d'Internet"?

    Guy n'a pas tort: tout est prétexte à taper sur Internet et sur les blogs.

     

    Machiavélique ou colérique?

    Mais une question me turlupine: Sarkozy a-t-il tout prévu, comme s'interroge Rue89? S'empailler avec un gugusse, ça peut lui faire gagner 3 points?

    Alors, teasing ou pas teasing?

    Imaginons:

    Vendredi matin à l'Elysée, Emmanuelle Mignon a dit à Nicolas Sarkozy: "Bon, boss, y a un blème!* Après le couac sur la scientologie, faut réagir! Vous irez au Salon de l'Agriculture et vous vous ferez filmer en train d'insulter un quidam"

    Et Emmanuelle Mignon se tourne vers un collaborateur: "Robert, vous ferez le type qui insulte le président".

    Et là, Sarkozy, perplexe: "Comprends pas!"

    Elle: "C'est simple! Vous insultez Robert. Un journaliste vous filme. Ca passe en boucle sur Internet. Enorme scandale! Résultat, on fait une loi pour la protection de la vie privée sur Internet. Dans la foulée on introduit une nouvelle taxe qui finance la télé publique."

    Et Nicolas Sarkozy sourit, ce qui lui arrive rarement ces temps-ci: "Et comme ça TF1 peut racheter Areva? Je comprends!"

    Mais nous, on aimerait comprendre...

    * Oui, ils parlent tous comme ça à l'Elysée, en style bling bling. 

  • Twittermeter: mesurer le buzz sur twitter

    Twittermeter permet de savoir combien de fois un mot a été cité ces trois derniers mois sur twitter.

    Par exemple, on peut observer le buzz au moment des rumeurs de rachat de yahoo(schema) ou constater que le mot "Fillon" est tout juste apparu une dizaine de fois sur twitter ces 3 derniers mois.

     

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  • Hubert Beuve-Méry et la "pourriture de la presse" dans les années 30

    Voici un extrait de Journaliste, de François Simon, où il est question d'Hubert Beuve-Méry, le fondateur du Monde.
     
    "Beuve-Méry avait été totalement décontenancé, avant la dernière guerre, par ce qu'il a appelé "la pourriture de la presse". Il en resta marqué toute sa vie. Non seulement les quotidiens acceptaient l'argent des gouvernements et des ambassades étrangères, mais nombre de journalistes allaient très tranquillement chercher chaque mois, dans certains ministères, les enveloppes qu'on leur avait préparées, ce qui, par parenthèse, stupéfia Léon Blum quand il le découvrit en arrivant au pouvoir.
     
    Quand je l'interrogeais sur ce qu'il entendait par "pourriture", Beuve-Méry reprenait les arguments qu'il avait avancés dans un article d'Esprit, étendant les conséquences directes de ces comportements néfastes aux grands événements qui venaient de bouleverser l'Europe. S'il mettait tout d'abord en cause "les hommes d'affaires soucieux, en agissant sur l'opinion, d'amener le gouvernement et le parlement à des décisions qui leur fussent profitables", aussi bien que "les hommes politiques ou désireux de le devenir, s'efforçant d'incliner la presse au service de leurs ambitions" _ il donne ici l'exemple de François Coty, "bon industriel, mais déplorable journaliste, lançant L'Ami du peuple, acquérant Le Figaro et tentant à coup de dizaines de dizaines de millions de se frayer un chemin vers d'importantes charges politiques" _, il n'oublie pas le rôle des gouvernements français et étrangers, demandant "qui fera jamais le total des budgets que leurs services de presse officiels ou officieux ont consacrés à la presse française pour obtenir son appui". Or, considère-t-il, cette étrange conception du journalisme "devait normalement porter des fruits de plus en plus amers". Que la grande presse ait découvert tout à coup les vertus du Duce, ou que, sans être pour autant au service de Hitler, cette même grande presse se soit laissée abuser par le même dictateur allemand ne relevait pas du simple hasard. Il fallait y voir, selon lui, "la connivence, aveugle ou non, de telle ou telle grande banque, de tel ou tel haut personnage de l'Etat " capables de faire accepter par l'opinion publique les accords de Munich et leurs conséquences."
     
    Peu importe pourquoi la "presse des années 30" a ressurgi dans le débat politique*. Ce qui m'intéresse aujourdh'ui, c'est le point de vue d'Hubert Beuve-Méry, le fondateur du Monde. Il parlait de la "pourriture de la presse", une presse achetée par certains hommes d'affaires et hommes politiques, et qui bientôt allait se coucher devant Hitler.
    Hubert Beuve-Méry était journaliste au Temps, il démissionna en 1938 quand la Tchécoslovaquie fut cédée à Hitler, avec l'approbation du journal. Le Temps, accusé de collaboration, disparut après la guerre. Le Monde lui succède en 1944.
     
    *à la faveur quelques attaques très dures, dont celle de Roger Karoutchi.
     

  • Soutien à Christophe Grébert

    2f6477e8de6ce5d0a66a9dcbea0e8a44.jpgChristophe Grébert, journaliste, vient de publier sa liste pour les municipales à Puteaux (92). "Puteaux ensemble" est une liste indépendante, citoyenne.

    J'ai rencontré Christophe Grébert à plusieurs reprises, à la faveur de réunion de blogueurs, et notamment lors d'un débat sur l'engagement citoyen, où j'avais beaucoup appris.

    Christophe Grébert mène une campagne sur Internet et en rencontrant les habitants de sa ville. Opposé à la maire UMP et sans soutien de son parti, le PS, Grébert est un candidat citoyen. Pourquoi les blogueurs ne le soutiendraient-ils pas?