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médias - Page 10

  • "Le Monde" encense Lagardère et boude Houellebecq

    La semaine dernière, tous les journaux ont parlé du nouveau blog de Michel Houellebecq (Tiens, à propos, il a rajouté une note pendant le week-end). Libération, le premier. Ce quotidien écrit que la nouvelle lui été signalée par Pointblog.com. Pointblog précise qu’il tient l’information d’Eric Mainville. Eh oui ! Rappelons-le tout de même : c’est moi qui suis à l’origine du scoop !

    Mais là n’est pas la question. Tous les journaux ont emboîté le pas à Libé. Signalons Le Figaro et le Nouvel Obs sur son site.

     

    Tous les journaux ? Sauf un : Le Monde.

    Pourquoi ? Deux raisons possibles à ce silence:
    • Le Monde est furax de s’être fait griller par Libération. Il souhaite minimiser l’ampleur du scoop. Et prépare la contre-attaque.
    • Le Monde a horreur des informations mal vérifiées. Il a donc laissé ses concurrents employer le conditionnel. C’est tout à son honneur. Et pourtant, comme l'a écrit Le Figaro, le blog est attribué à Houellebecq par le site officiel de l'auteur, donc c'est bien son blog. CQFD. Et donc le Monde pouvait en parler sans crainte...

    Mais il y a peut-être d’autres raisons…

     

    Le Monde a publié samedi un papier sur Arnaud Lagardère, titré « Arnaud Lagardère héritier pragmatique ». Un article intéressant sur celui qui détient, notamment, 17% du capital du Monde SA. Un article plutôt louangeur.

     

    Y a-t-il un lien entre cet article et le fait que Le Monde n’a pas parlé du blog houellebecquien ? Rappelons-le, ce blog ne déclarait rien d’autre que : « Le second assassin s’est manifesté plus récemment, et m’a porté cette fois un coup qui pourrait bien être mortel. Il s’agit d’Arnaud Lagardère. »

    On ne peut pas répondre à toutes les questions.

     

  • Le sexe est-il indispensable?

    medium_paris-hilton-019.jpgL’été, tout le monde est en vacances. People, hommes politiques et journalistes. Il y a donc moins d'infos. Les journaux sont moins épais. Les ventes baissent. <

    Pour y remédier, on use de vieilles recettes. Le sexe en est une. D’où cette question : le sexe est-il indispensable pour vendre des journaux en été ?

    J’ai enquêté dans mon kiosque favori…

    Pour les Inrockuptibles, la réponse ne fait pas de doute. En couverture, une jeune femme blonde dans une suite d’hôtel ultra-chic. Elle vous fait un doigt d’honneur. Le titre : Sexe. Au moins, c’est clair. Les magazines sérieux se dévergondent. Sciences et vie micro explore « le sexe sur Internet ». Historia consacre un dossier à la prostitution en juillet et un aux People à travers les âges, en août. Le Magazine littéraire reste allusif: « Le désir, de Platon à Deleuze ». Tout un programme...

    Le titre de Marianne « Les queues françaises », attire l’œil. Lisez le sous titre : « Non, rien d’érotique dans cette enquête. « Marianne » a voulu tester l’humeur dans les files d’attente qui s’allongent en toutes occasion ». Bien joué!

    Dans le genre pudibond, le Nouvel Obs associe « Les philosophe et l’amour ». Ca permet de parler de philo, autre thème très tendance cet été.

    Le Herald Tribune ose Paris-Plage en Une. Delanoë bannit les strings. C’est une info! Le journal publie une photo.

    Parler de l’absence, c’est parler de la chose absente. Libération annonce en Une un article sur les asexuels. Pour eux le sexe n’est pas indispensable. Donc, on en parle.

    Les magazines féminins n'en rajoutent pas. Cosmopolitan nous apprend "comment réussir un amour d'été". Elle exige: "Soyez érotique!" DS teste des sex toys. La routine, quoi...

    Terminons par les magazines people. Toute l’année, ils vendent du sexe, plus ou moins dénudé. Mais l’été, c’est spécial. Les stars sont en vacances. Sur la plage. Pour les photos, c’est mieux. Ségolène Royal en bikini bleu, Nicolas Sarkozy en caleçon noir (pas sur la même plage, mais en présence de leur compagnon respectif, évidemment!): VSD titre "Duel au soleil".

    Certains journaux, comme Voici, réduisent leur prix. Vraiment tous les moyens sont bons!

    C'est indéniable, le sexe fait vendre. Certains n'y vont pas de main morte. Mention spéciale à une marque de vêtement. Elle propose sur son site un film X en téléchargement gratuit. Le buzz est énorme. Les ventes explosent. Je ne cite pas son nom car c'est une marque connue. Et si je ne donne pas le lien, c'est que mon blog peut être consulté par des mineurs... De toute façon, ça n'intéresse pas mes lecteurs...

    Enfin, si vous vous demandez encore si le sexe est indispensable pour augmenter l’audience de son site et s'il faut afficher des photos de Paris Hilton nue, renseignez-vous ici, chez Nicolas. Vous saurez tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur Internet sans oser le demander.

  • Laure Manaudou et la haine du sport

    « Avec quatre médailles d’or, un record d’Europe et un record du monde, Laure Manaudou soulève inévitablement beaucoup d’interrogations au bord des bassins. Certains parlent de dame de fer, d’autres de pure folie, quelques uns de dopage. Si, sur le papier, ce résultat peut paraître surnaturel, à mes yeux Laure a réalisé à Budapest une semaine tout à fait plausible », écrit Roxana Maracineanu, dans l’Equipe (7 août). L’ancienne championne du monde n’accuse pas, elle interroge. Mais poser des questions, n’est-ce pas déjà y répondre ?

     

    Rumeurs

     

    L’Equipe évoque « le revers de la médaille ». Il ouvre le dossier Manaudou. La nageuse a été contrôlée deux fois pendant les championnats d’Europe, et 15 fois depuis 2003, dont 7 contrôles inopinés. Jamais positive, cela va sans dire. Alors, pourquoi en parler?

     

     

    On ne peut empêcher les gens de se poser des questions. Mais est-ce le rôle de l’Equipe de propager des rumeurs ? Parler d’un sportif dopé, d’accord. Sous entendre qu’il pourrait l’être, est-ce encore de l’information ?

     

    L’éditorial du Monde est titré « le sport menacé ». L’auteur salue les résultats de Manaudou. Mais il tempère. « Il faudrait s’enthousiasmer également. Et c’est là que tout se complique, après les multiples turbulences que vient de traverser le sport mondial, et qui jettent désormais _ de façon injuste, parfois _ une ombre sur toute performance sportive de haut niveau. »

    Et le journaliste d’énumérer les affaires récentes : les matchs truqués du championnat italien de foot, Floyd Landis, le coup, de tête de Zidane, et j’en passe. Des faits avérés, mais quel rapport avec Laure Manaudou ? Où veut-on en venir ?

     

    Une fois encore, nous tombons dans un travers typiquement hexagonal : en France on n’aime pas les gagnants. Et on préfère laisser parler ceux qui ont la haine du sport…

    Quelques liens

     

     

  • L'emploi du temps des internautes

    medium_internaute.jpgL’internaute, un homme pas tout à fait comme les autres ! C’est ce que nous apprend une étude sur l'emploi du temps des internautes, publiée au Canada. Est-ce que vous vous y reconnaissez ?

     

    L’étude s’intéresse aux grands utilisateurs d’Internet. Ce sont les personnes qui passent plus d’une heure sur le net. Voici leur portrait-robot :

    • Ils passent plus de temps seuls (deux heures de plus que les autres). 
    • Ils passent plus de temps à envoyer et recevoir des courriels et à téléphoner
    • Ils consacrent moins de temps à un travail rémunéré et aux tâches domestiques
    • Ils passent moins de temps à dormir, se détendre et se reposer
    • Ils sont huit ans plus jeunes que les non internautes; six sur dix sont des hommes ; ils sont plus souvent étudiants ou chômeurs
    • Ils lisent plus de journaux et de livres, regardent plus la télé
    • Ils se sentent moins stressés ou pressés que les autres

     Phrase recueillie sur le forum de Libération:

    "Mes collegues qui n' ont pas internet parlent tous les jours de programmes débiles de la télé qu'il regardent tous les jours pendant des heures !! et moi j ai rien a dire car je surfe sur le web !! bah oui .... pourtant je me sens moins con qu'eux !! ben ouai le web c'est interactif et infini !"

    (Photo : http://monalisa123.typepad.com/)
  • La bloguerre du Liban

    J’emprunte à Libération son néologisme : Bloguerre, blog de guerre. Ces carnets de bord sont tenus par des personnes embarqués dans la guerre. Ils nous font vivre l’horreur depuis un abri, un bunker, une rue bombardée. The Truth Laid Bear, portail californien, répertorie des blogs de guerre. Blogueurs libanais, israeliens et palestiniens s’y retrouvent. On peut les repérer sur une carte de la région.

     

    Ces blogs sont des témoignages. Pas des reportages de journalistes. Certains sont même des documents de propagande. Une image n’est pas forcément juste : c’est juste une image, comme l'a rappelé la polémique sur la photo des fillettes israëliennes signant des obus (en lien, le blog de Lisa Goldman, blogueuse israëlienne).

     

    Les grands médias consultent régulièrement les blogs. Il y en a qui vont plus loin. « Certains médias traditionnels ne se sont pas gênés pour piocher photos et documents dans les blog », souligne Libé. La guerre de l'information ne connaît pas de trève...

     

     

    Trois liens:

     

    Un blog de Beyrouth, bloggingbeirut

    Un blog israelien, "Live from an israeli bunker"

    Lebanon blogs, un agrégateur de blogs libanais

     
  • Le Canard enchainé « allume » la télé

    Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la télé se trouve dans le dernier Dossier du Canard enchaîné. « La télé à cache cash » est son titre. C’est une série de portraits des patrons de la télé et de leurs animateurs stars. La télé vue comme une formidable machine à cash.

    En ouverture du dossier, à tout seigneur tout honneur : Patrick Le Lay. Le patron de TF1 est connu pour ses bons mots (« le temps de cerveau disponible »), son amour de la Bretagne (y compris les nationalistes bretons), et ses colères. Mais le Canard nous apprend également que sa gestion réussie de TF1 n‘est pas exempte d’échecs. Il a manqué le rachat Kirch média, l’empire allemand. Il a aussi manqué plusieurs occasions de rachats en Afrique du Sud et en Europe. Il s’est fait devancer par AXA sur le rachat des blogs de Skyrock. L’action de la chaîne a ainsi chuté de 33% en 5 ans.

    Les rédacteurs du Canard a le don des titres. Jugez plutôt : « Martyr, c’est pour rire un peu ». Une contrepèterie qui résume la fin de parcours de Karl Zéro à Canal+. L’article nous apprend tout sur Marc Telenne (vrai nom de Zéro). Et notamment ceci : « En plein procès des emplois fictifs du conseil général de l’Essonne dirigé par Xavier Dugoin, Zéro omet d’allumer un des acteurs majeurs de l’affaire, éminence grise et nègre de Pasqua, jugé pour « recel d’abus de confiance et détournements de fonds » au côté de Xavière Tibéri. Explication : l’intéressé s’appelle Bruno Telenne, alias Basile de Koch, frère de Marc Telenne, alias… Karl Zéro. »

     

     

    Le Canard allume toutes les stars de la TV. Cauet, « le hamburger 100% beauf ». Morandini : « ça laisse des trash ». France Télévisions : « Coûts, coûts, c’est nous ! » Béatrice Scönberg : « Potiche ou fortiche. » Un Canard à savourer toutes télés éteintes…
  • Crise de la presse: 2005 année noire

    La presse va mal. Les ventes sont en baisses et, nouveauté, les abonnements aussi. C’est ce que révèle un rapport de la Direction du développement des médias (DDM), service rattaché au premier ministre. Rapport jugé alarmiste par Le Monde.

     

    La DDM parle de l’année 2005 comme d’une « année noire ». Le secteur le plus touché est la presse nationale d’information générale et politique. Cela n’étonnera personne, quand on sait les problèmes rencontrés par Libération et, dans une moindre mesure, Le Monde et Le Figaro. En revanche, la presse locale est épargnée, car elle n’est pas concurrencée par les gratuits.

     

    Les gratuits, justement. Ce sont eux les grands gagnants. En 2005, les recettes publicitaires de la presse ont progressé de 60 millions d’euros et cette somme est allée vers les gratuits, dont les recettes ont progressé de 820 à 880 millions d’euros (sur 4,57 milliards d’euros au total).

    En savoir plus:

     

    Le rapport de la Direction du développement des médias (pdf).

     

    Le site de la DDM.

  • Bloguer au-delà de l'actualité

    Chaque fois c’est pareil. Un événement se produit, la blogosphère réagit.

    La dernière secousse en date a pour nom « coup de boule de Zidane ». Chacun l’a observé sur son blog : des visiteurs en plus, des commentaires en pagaille et des trolls à foison…

    Les blogueurs seraient-ils des moutons, eux qu’on désigne souvent comme les pionniers d’une démocratie participative encore à inventer ? Seraient-ils, comme les journalistes, enclins à se copier les uns les autres ?

    Il existe une logique de l’actualité. Chaque jour, une information s’impose. Mais ce qui est vrai pour les journalistes l’est-il pour les blogueurs ? Le blog est une sorte de café du commerce où circulent les idées « dans l’air ».

    Certains regrettent cette tyrannie de l’actualité et de l’instantané. Un blogueur rapporte la remarque d’un de ses lecteurs:

    « Tu chopes tout ce qui fait la une, et tu écris dessus, trop souvent. Ce qui fait qu’on retrouve chez toi ce qu il y a chez beaucoup d'autres. Du coup, foot, politique, baronnage à la con, foot, politique, grandes lignes des blogs ». Et Ginisty, de conclure : « Cette personne à raison. Mille fois raison. Ce qu'elle ne sait peut-être pas, c'est que j'en ai aussi assez d'écrire ce blog de cette manière. Alors c'est décidé, mon blog va devenir le blog perso que j'ai vraiment envie de faire depuis longtemps sans y être parvenu jusqu'à présent. »

    Bloguer au-delà de l’actualité, voilà la solution ! Ou plutôt une solution possible.

  • Zidane et les marchands de tulipes

    Le coup de tête de Zidane. On l’avons vu en direct. Et puis on l’a revu. L’image a été téléchargée plus 1,6 million de fois sur Youtube. Journaux, télés et radios ont relayé le fait. Tous ont été interviewés : des joueurs, le frère de Zidane, le père de Materazzi, des psychologues, des sondeurs et, évidemment, Jacques Chirac ou Maradonna

    En un mot, une bulle médiatique a gonflé sous nos yeux. Comme pour les caricatures de Mahomet, l’épopée de Youssef Fofana, l’affaire Clearstream, le tsunami et la mort de Jean-Paul II.

    La bulle médiatique est comparable à une bulle spéculative. Une bulle spéculative ou boursière est une surestimation de la valeur d’un titre ou de l’ensemble des valeurs d’un secteur.

    On se souvient de la bulle d’Internet. La valeur de certaines entreprises a été surestimée. Puis, d’un coup, le cours des actions s’est effondré. La bulle a éclaté.

    C’est en Hollande, au XVIIème siècle qu’on a observé la première bulle. La spéculation portait sur les bulbes de tulipes. En 1636, un seul bulbe valait un carrosse, deux chevaux et tout leur harnachement, selon un historien.

    Peter Sloterdijk, philosophe allemand a expliqué le lien qui existe entre bulle médiatique et bulle spéculative. Il résume l’idée en une formule : « Les journalistes sont des marchands de tulipes ».

    Il argumente: « Aujourd’hui, chaque sujet ou thème qui peut provoquer l’indignation collective, est à comprendre comme autant de tulipes. Et les journalistes, dans cette perspective, ne sont rien d’autre que des vendeurs de tulipes, qui vous proposent des tulipes chaque jour. Ainsi, ‘‘le 20 heures’’ avec ces informations est le moment critique de la journée où l’on propose à une population une dizaine de sujets sur lesquels elle pourrait facilement s’indigner. Les thèmes sont toujours choisis de telle sorte qu’ils contiennent un certain potentiel d’indignation. Et de temps à autre, l’affaire éclate. La plupart du temps on passe sur cette proposition d’excitation, sur cette proposition d’indignation, tout simplement parce que la population est fatiguée : on ne peut guère s’indigner tous les jours. Mais dans le même temps on apprécie vivement le fait que les journalistes fassent leur travail, lequel consiste précisément dans le fait de nous présenter continuellement un répertoire de possibilités de nous indigner. De sorte que la température d’indignation de la société reste toujours constante. »

    Précisons que Peter Sloterdijk a été au centre d'une "affaire" il y a quelques années, lors de la parution d'un de ses livres, comme c'est expliqué ici. Il sait donc de quoi il parle.

    S'il y a des vendeurs de tulipes, c'est qu'il y a des acheteurs. Supprimons les vendeurs et les acheteurs vont eux même cherchez leur dose de tulipes sur Youtube et ailleurs...

  • Le Gri-Gri international, le rire de l'Afrique

    Vous voulez savoir ce qui se passe au Togo ? Comprendre la crise ivoirienne ? Explorer les dessous de la politique d’immigration de la France ? Lisez le Gri-Gri International.

    Le Gri-Gri International est un journal satirique africain. Il a été créé en juillet 2001 par le journaliste gabonais Michel Ongoundou Loundah. Il paraît un jeudi sur deux. Il compte huit pages. Il coûte 2 €, soit 500 Francs CFA.

    Dans le Gri-Gri on trouve des caricatures d’Idriss Déby, Omar Bongo et… Jacques Chirac. On lit des reportages sur les pays francophones d’Afrique et les autres. Toujours avec de l’humour.

    Le Gri-Gri se bat pour la liberté d’expression. Il a été interdit par Omar Bongo au Gabon. Puis au Cameroun, dans la République du Congo et la République démocratique du Congo. Il a même été interdit de diffusion à l’Assemblée nationale le 9 février dernier. Une caricature de Jacques Chirac en short à côté d’une poupée vaudou à l’effigie de Sarko a été jugée « injurieuse ».On en a moins parlé que des caricatures de Mahomet…

    Le Gri-Gri a réalisé quelques coups journalistiques. L’interview de Jean-Marie Le Pen reste un sommet. Elle a été jugée « complaisante » par une partie de la rédaction. Résultat : plusieurs journalistes sont partis, la société des « amis du Gri-gri » s’est dissoute et le journal a frôlé la faillite.

    Mais il renaît, après 3 mois de crise, le 18 mai dernier. En Une, l’interview de Le Pen. Un entretien, effectivement, assez complaisant. Par exemple, la question « savez-vous que bon nombre d’Africains vous aiment bien ? » Il y a plus dérangeant ! Et on aurait pu lire ailleurs cette déclaration de Le Pen : « C’est vrai que chez les Français, il doit y avoir des racistes comme il y en a chez les Arabes, les Noirs et les Juifs. » Mais, reconnaissons que les médias ont toujours eu du mal avec le Front National…

    Le numéro suivant, le Gri-Gri faisait sa Une sur Dieudonné. Sans doute pour respecter l’équilibre droite gauche ? Deux numéros plus tard, on retrouve Dieudonné dans la page « spectacle ». Le Gri-Gri, un ami de Dieudonné ?

    Mais l’essentiel des informations proviennent d’Afrique. Le Gri-Gri donne éclairage différent de Jeune Afrique ou des journaux français. « Je suis personnellement abonné au Gri-Gri et pour moi il comble une lacune dans la presse franco-africaine diffusée en France. Par contre, ils ont encore beaucoup de progrès à faire dans le côté "gestion du journal", même si les articles sont très bons », explique l’animateur du site consacré à Pierre Mamboundou, opposant Gabonais.

    Le dernier numéro consacrait un dossier sur le Togo. Le personnel politique est passé au crible. La décolonisation et le rôle de la France est évoqué. Kpatcha Gnassingbé, président ministre de la Défense du Togo a droit a un portrait.

    Dans le numéro précédent, le 15 juin, le dossier portait sur les rebellions en Afrique. Côte d'Ivoire, Darfour-Soudan, Mali, Tchad, sont les étapes de ce voyage où on rencontre ceux qui sont "trop rebelles pour être honnêtes"...

    Le Gri-Gri est en vente en France dans les kiosques.

    Cet article a été publié sur Agoravox et CentPapiers