Désolé, je n’ai pas aimé Borat. J’ai trouvé ce film vulgaire, pas drôle, prévisible, et l’acteur principal lourd et ennuyeux. Et je dois être le seul. En effet, aucun blog ne dit du mal de ce film. Quant aux médias, ils sont unanimes : c’est un chef-d’œuvre. Le critique ciné du Monde, pour ne citer que lui, a adoré : « Le meilleur exemple en est un match de catch entre Borat et son producteur obèse, moment d'une obscénité et d'une absurdité à faire pendre les mâchoires inférieures les mieux accrochées. La mise en scène de Larry Charles, déguisée en reportage télévisé raté, est assez précise pour que le film ne faiblisse jamais et reste à la hauteur de l'énergie délirante et délétère qui émane de Borat Sagdiyev. » Bref, ce film a réjoui les adolescents boutonneux (ce qui était prévisible) mais aussi les intellos (ce qui l'était tout autant). Ces derniers, craignant de passer pour des ringards, ont ri en voyant Borat secouer devant leur nez une merde dans un sac plastique et se sont éfforcés de voir dans l'étron qu'est ce film une critique alerte de l’american way of life.
Art, littérature - Page 5
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Borat, un étron
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Manuscrit volant
La semaine dernière, je publiais un extrait d'un manuscrit refusé. En réponse, j'ai reçu beaucoup de commentaires et de mails. C’est plus que je n’en attendais. Merci à tous!
Deux éditeurs m'ont contacté. J’ai obtenu les coordonnées de cinq autres éditeurs.
Certains lecteurs m’ont demandé d’autres extraits. Ils m’ont donné des conseils après leur lecture. Merci à Anne, Céleste, Irène, Ludine, Nicolas, Pierre-Marie, Sacha, Saïda et Sylvie. Certains ont aimé, d’autres moins. Tous m’ont donné leur avis. Merci encore! Maintenant, mon manuscrit refusé est devenu un manuscrit volant : il ne m’appartient plus. (à suivre…)
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Manuscrit refusé
Il y a quelques jours, je reçois une grosse enveloppe dans ma boîte aux lettres. C’est un manuscrit que j’ai envoyé à un éditeur. Il m’est renvoyé avec une lettre de refus. J'ai écrit à quatre éditeurs. C’est la quatrième lettre de refus que je reçois.
Mais la nouveauté est que celle-ci est personnalisée. L’éditeur (Verticales) a joint une carte, signée Yves Pagès. Voici ce qu'il écrit:
« L’impassible rigueur, la sobriété désenchantée de ce petit livre en fragments a sa force propre. Il nous semble que ce jeu déceptif ne peut durer au-delà d’une nouvelle sans produire une mise à distance, et même pire, une neutralisation de la lecture. Dommage. Bien à vous. Au plaisir de vous lire à une autre occasion. »
S’il voulait me faire comprendre que mon texte est chiant à mourir, il a réussi. C’est un « petit livre » mais il est encore trop long! Je vais être beau joueur: Monsieur Pagès, vos cinq lignes valent bien mes 150 pages…
Bien sûr, ces refus m’ennuient un peu. Je comprends que ma « sobriété désenchantée » et mon « jeu déceptif » n’amusent pas grand monde. Je vous laisse seul juge. Je publie le premier chapitre de ce livre qui n’a encore ni titre ni éditeur (voir ci après). Si vous trouvez ça vraiment « déceptif » dites-le. Mais dites-le avec art, comme Yves Pagès.
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Ma chambre au triangle d'or
Ma Chambre au Triangle d’or, de Pierre-Louis Basse, est une plongée dans le monde des friqués.
Le triangle d’or est ce quartier compris entre l’avenue des Champs Elysées, l’Avenue Montaigne et l’Avenue George V. Pierre-Louis Basse, auteur à succès de Ma ligne 13, connais mieux les quartiers métissés et populaires. Le triangle d’or, pour lui c’est l’étranger.
Il jette un regard désabusé sur notre société. « Les marchands ont gagné ». Et il l’exprime dans un style enlevé, parfois très crû. Voilà ce qu’il écrit page 38:
« Les marchands avaient fini par s’imposer. Nous risquions de connaître des difficultés. Le monde s’était creusé en de multiples niches. Il y avait des niches pour les Juifs ; quelques cases pour les Arabes ; d’autres encore pour les homosexuels. Ceux qui couchaient dehors, rue de Rivoli ; ceux qui préféraient s’allonger dans des cartons, gare d’Austerlitz, rêvant à de prochains voyages. Tous ceux qui s’ennuyaient ferme : ils n’avaient finalement rien d’autre à faire que d’acheter des dizaines de sac à main en crocodile, ou bien des montres chères, des chaussures, des visons, des filles, des voitures de luxe, afin, peut-être, de se distraire pendant quelques heures.
D’autres encore qui avaient compris, grâce à certains sites grand public, que les filles arabes du 93 étaient de vraies salopes, oui, des chiennes qu’il fallait baiser en urgence. Il fallait baiser aussi les jeunes Russes, les vieilles. Les amputées, les grosses, les femmes enceintes. Les beurettes soumises. Les naines. Les grosses moches. Et tout cela se mélangeait dans des cerveaux fragiles. C’était un nouveau marché qui rapportait beaucoup.
Les arts, finalement, ça n’avait plus tellement d’importance. Je crois que c’était assez illusoire d’imaginer que les arts, désormais, pouvaient nous sauver. L’important dans cette histoire, c’était que nous étions sur le point, enfin, de nous transformer. Des bêtes. Nous étions redevenus des bêtes. Des bêtes immondes ».
Zidane au George V
Pierre-Louis Basse, journaliste sportif (Europe 1), se dit dégoûté du sport spectacle, comme il l’a raconté dans l’émission « minuit dix » (sur France Cul).
Mais ça ne l’empêche pas de réserver la dernière scène du livre à un footballeur. Le plus grand : Zidane.
Zidane, quand il vient à Paris, loge au cœur du triangle d’or. Et Pierre-Louis Basse écrit : « A sa façon, il avait fracassé le monde intouchable du pouvoir de l’argent. il avait choisi la chambre 238 du George V, comme un ancien bougnoule fait un bras d’honneur à l’usine et au chômage. La France s’était amourachée d’un prince arabe. Il y avait peut-être, dans ce pays, un temps pour les ratonnades, un autre pour la gloire. »
En plus:
Pierre-Louis Basse dans wikipédia
Paris au mois d'août I, II, III, IV, V, VI, etc. (série de photos prises sur les Champs, au mois d'aout)
(Photo: Paris au mois d'août, Nike Paris)
Et Maradonna
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Rauschenberg après la grève
Ouf, la grève est finie au Centre Pompidou. J’ai vu l’expo Rauschenberg.
Ses collages, « combines » (le titre de l’expo) sont très matériels, sensuels. « Rétiniens » dirait Marcel Duchamp. La part conceptuelle est plus cachée. Mais les couleurs sont belles, par exemple dans Rébus (voir photo).
Début septembre, j’étais au café de Beaubourg. Il était désert. Un serveur m'explique: « C’est à cause du niveau des expos. Les visiteurs s'enfuient. » Ca m'avait estomaqué.
La semaine dernière, les employés se sont mis en grève. J'ai été moins surpris. Certains jours, la grève était partielle. Une hôtesse annonçait : « A cause d’un mouvement social, tel étage est fermé ». Et elle traduisait : « Due to a strike… »
Vous voyez la différence ? En français c’est un mouvement social, plutôt sympa, et en anglais c’est une saloperie de vieille grève rétrograde de salauds de gauchistes qui prennent en otages les usagers…
Articles liés:Robert Rauschenberg dans wikkipedia.
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Balzac, critique des médias
« Si la presse n’existait pas, il faudrait ne pas l’inventer. » C’est ce que Balzac écrivait en 1843 dans son pamphlet Les Journalistes.
Balzac, ancêtre des critiques des médias ? Effectivement, le romancier aimait peu les journalistes. Un génie criblé de dette a forcément la dent dure avec des médiocres aux poches pleines.
Dans Les Journalistes, Balzac répertorie les différents types de plumitifs. Voici ce qu’il écrit du Ténor (encore appelé Premier-Paris) et qu’on nommerait aujourd’hui éditorialiste :
« Ces faiseurs de tartines s’ingénient à n’être que la toile blanche sur laquelle se peignent, comme aux ombres chinoises, les idées de leur abonné. Le Ténor de chaque journal joue donc un jeu plaisant avec son abonné. A chaque événement, l’abonné se forme une opinion, et s’endort en se disant : « Je verrai demain ce que dira là-dessus mon journal ». Le Premier-Paris, qui n’existe que par la divination perpétuelle des pensées de son abonné, le surprend le lendemain agréablement en lui panifiant sa pensée. L’abonné récompense ce jeu de Vive l’amour, la carte a fait son tour ! par douze ou quinze francs tous les trois mois. »
La situation a-t-elle changé en un siècle et demi ? Allez chez Daniel pour lire ce qu’il écrit des éditorialistes actuels…
Article relié: Simenon, le maître
(Photo: Manuscrit de Balzac)
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Simenon, le maître
La semaine dernière, je me promenais sur les quais de Seine. J’aime flâner chez les bouquinistes. J’ai acheté deux romans de Simenon. Deux Maigret.
Simenon est le maître. Pour définir son style, trois mots me viennent à l’esprit.
D’abord, il est simple. Pas de fioritures chez lui. S’il pleut, il écrit « Il pleut. » Voire « Il pleut ! », suggérant le rythme de la pluie au moyen du point d’exclamation.
Son style est concret. C’est sa force. Simenon n’est pas un théoricien. Il ne manie pas les idées. Il fait voir, humer, toucher les choses. Il nous fait ressentir ce qu'éprouvent les personnages.
Son style est neutre. Pas d’emphase chez lui. L’atmosphère est souvent feutrée. On tue, mais sans déclamer. De plus, Simenon raconte la vie de gens ordinaires. Mais il les prend au moment où leur vie bascule. Par exemple, dans l’Homme qui regardait passer les trains, le personnage principal se dit qu’il a toujours obéit aux autres, il veut s’émanciper. Et c’est là que les ennuis commencent.
Gide: "Le plus grand"
Simenon a écrit des centaines de romans. Il en a vendu des millions. Et il est admiré des grands écrivains. « Je ne pensais pas qu’il était possible d’être à la fois aussi populaire et aussi bon » dit Henry Miller.
Quant à André Gide : « Il est le plus grand de tous… le plus vraiment romancier que nous ayons eu en littérature. »
Pour John Le Carré, c’est le « maître des profondeurs, Simenon avait un style d’une grande simplicité. C’était un écrivain aussi à l’aise avec la réalité qu’avec la fiction, avec la passion qu’avec la raison. Par-dessus tout, il inspirait cette confiance que les lecteurs réservent aux romanciers qu’ils vénèrent. »
(Photo: http://membres.lycos.fr/gomgut/Gomgut.htm)
Voir le site: http://www.lesbouquinistes.org/
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La double vie des écrivains
Un écrivain, ce n’est pas ce qu’on croit. On les imagine passant leur temps à écrire, à répondre à des interviews et recevoir d’énormes à valoir de leurs éditeurs…
La réalité des toute autre. En général, ils ont un deuxième métier. Un boulot à plein temps qui les empêche d’écrire…
Cette double vie des écrivains, on la découvre en lisant La Condition littéraire, de Bernard Lahire. Cet ouvrage de sociologie fera date. En un peu plus de six cents pages, tout est dit : la situation économique des écrivains, la nécessité d’un second métier, les signes qui font qu’un écrivain est reconnu ou pas…
L’intérêt du livre, ce sont les entretiens. Une cinquantaine d’écrivains sont interrogés sur quatre ou cinq pages. Ils expliquent le concret de leur travail d’écriture : comment ils ont commencé, où, quand et comment ils écrivent, quel métier et activités ils exercent.
Maçon et écrivain
Yves Bichet alterne maçonnerie et écriture. « Huit-neuf mois en maçonnerie et trois mois, trois mois et demi en littérature. Je n’ai jamais eu le choix sauf ces cinq dernières années où, quand même, j’ai bénéficié d’une année sabbatique (Ndlr : grâce à une bourse). J’ai fini un roman et j’en ai écrit entièrement un autre. J’ai fait deux chantiers, mais courts. [...] Mais ça C’est que dalle. Le reste, j’ai écrit. C’était vachement bien. »
Alain Piolot est poète, prof à domicile et surveillant d’examens. L’écriture est pour lui une sorte d’ « alcoolisme sans alcool », une chose qui « embellit la vie » : « chaque jour est important. Alors en plus quand les poèmes viennent par-dessus, ça donne une force à la vie qu’on mène. On a l’impression d’être au plus près d’un certain réel. En même temps, on est entre le visible et l’invisible. »
La romancière Nicole Avril est une exception. Elle vit de sa plume. « Les pauvres, qui sont obligés de se lever à cinq heures pour travailler avant d’aller bosser. Alors souvent ce sont des journalistes ou des gens de l’édition ou des enseignants, mais enfin c’est quand même très difficile et je ne sais pas si j’en aurais eu le courage. Il faut quand même avoir le talent bien chevillé au corps. Mes activités, c’est de vivre, de m’occuper un petit peu des gens autour de moi, c’est d’aller voir un film, une exposition, oui, c’est ça. Mais je n’ai pas d’autres métiers. »
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Houellebecq: l'inutilité d'un blog
Il nous a bien eus! Il y a quelques semaines, Houellebecq jouait à l'auteur maudit sur son blog nommé "Mourir". Il traitait Arnaud Lagardère d'"assassin". Il disait vouloir quitter son éditeur Fayard. Certains le pensaient dépressif, suicidaire.
Aujourd'hui Houellebecq va mieux. Il a trouvé un accord avec Hachette. Son roman, La Possibilité d'une île, sera porté à l'écran.
Cette bonne nouvelle, il l'a annoncée sur RTL, à Marc Olivier Fogiel. Ce même MOF qu'il qualifiait de "petite merde" dans son dernier roman. Apparemment, le grand écrivain s'est réconcilié avec la "petite merde" et l'"assassin."
En revanche, les lecteurs de son blog n'ont pas été avertis. Et pour cause, le dernier billet date du 24 août. Autrement dit, le blog n'a servi que de moyen de pression.
Juste une question pour finir: quel nom Houellebec va-t-il donner à ses lecteurs: des « gogos » ?
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Houellebecq: un blog pour rester vivant
En ouvrant un blog, le 30 juillet dernier, Michel Houellebecq n’a pas seulement ravi ses admirateurs. Il a aussi renoué avec un genre qu’il pratique peu : l’autobiographie.
Ce nouveau blog, « Mourir II » est, en effet, un moyen de parler de soi. Et de mettre les points sur les i.
Quand la presse a découvert ce blog, les journalistes se sont surtout intéressé au conflit entre l’écrivain et son éditeur, Fayard. Arnaud Lagardère, PDG du groupe Lagardère, propriétaire de Fayard, est cité dans le blog. « Le second assassin s’est manifesté plus récemment, et m’a porté cette fois un coup qui pourrait bien être mortel. Il s’agit d’Arnaud Lagardère. Il semble aujourd’hui acquis que malgré les promesses formelles, tant écrites qu’orales, d’Arnaud Lagardère, le groupe Hachette ne participera pas au financement du film tiré de “La possibilité d’une île”. »
Mais ce dont la presse dans son ensemble n’a pas parlé, c’est de l’homme que Houellebecq désigne comme « le premier assassin ». Peut-être parce que celui-ci appartient à la même corporation qu’eux ? « Le premier assassin manifesté fut, comme j’ai dit, le journaliste Demorpion. L’assaut, mené avec cette qualité de malveillance cruelle qu’on attribue aux impuissants, me laissa bien diminué, mais avec l’espoir, quand même, de me refaire. Aucun témoin essentiel n’avait parlé - l’exception de ma mère n’étant qu’apparente, car ma mère, au fond, n’a jamais rien compris à ce que j’étais ; elle n’avait rien compris à mon père non plus. »
Il est ici question, on le devine, de Denis Demonpion, auteur de Houellebecq non autorisé: enquête sur un phénomène.
Houellebecq a eu le sentiment d’être dépossédé de sa propre vie. De son droit à avoir une vie privée, tout simplement. En écrivant un blog, il entend se réapproprier ce domaine sacré.
Pourtant, il n’a jamais aimé l’autobiographie. « Ce que je suis en train de faire en ce moment est d’une importance bien moins considérable ; je n’ai pas tellement d’estime pour l’autobiographie, guère plus pour le journal ; je les considère comme des formes primitives de la création, incapables de s’élever à la vérité du roman, incapables aussi de rejoindre le niveau de l’émotion pure qui est celui de la poésie. », écrivait-il dans « Mourir », son précédent blog, tenu l’an dernier.
Houellebecq a vaincu cette réticence à l’égard de l’autobiographie parce que le besoin de vérité était trop fort. Et, depuis une semaine, il alimente chaque jour son blog. Consciencieusement, comme n’importe quel blogueur.
Au fil des notes, on rencontre des personnages connus de l’édition germanopratine. Claude Durand, PDG de Fayard, l’écrivain Frédéric Beigbeder, la comédienne Laura Smet, éric Noleau, journaliste à Libération. On croise aussi Clément, le chien du romancier…
Mais surtout, on retrouve le style inimitable de Houellebecq, fait de froideur et d’ironie. Et rien que pour cela, on aurait tort de ce priver de ce plaisir de littérature. D’autant plus qu’il est en accès libre et gratuit…
Article publié sur Agoravox.
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Marilyn et les femmes
Ce qui m’a surpris, en visitant l’exposition Marilyn, la Dernière séance, au musée Maillol, c’est que beaucoup de spectateurs sont des femmes. Seules ou accompagnées, toutes semblaient impressionnées.
L’exposition regroupe 59 photos de Bert Stern, choisies parmi 2571 clichés. C’est la dernière séance (ou plutôt les deux dernières) de l’actrice qui devait se suicider quelques jours après. Son décès est intervenu la veille de la parution des photos dans Vogue.
Ces circonstances expliquent sans doute l’émotion ressentie en parcourant l’exposition. Mais l’émotion se mêle d’étonnement, devant la longévité du mythe. Et devant l’intérêt qu’il suscite à la fois chez les hommes et chez les femmes. Sans doute ces dernières voient-elles en Marilyn une image idéale de la féminité ? Mais quoi d'autre?
En savoir plus :
Quelques photos de la Dernière séance, sur le site de l’Express
(Photo: Bernt Stern _ Exposition la Dernière séance, Musée Maillol)
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Houellebecq : signer chez Fayard et mourir
(Dernière mise à jour: Libération a repris l'information. Au conditionnel: Houellebecq pourrait quitter Hachette. )
Michel Houellebecq va-t-il quitter Fayard ? Une note publiée sur un blog pourrait le laisser croire.
Ce blog est intitulé « Mourir II ». Il contient un texte titré « Sensible diminution de l’espérance » et une photo de Houellebecq. Est-ce assez pour affirmer que le billet est de lui ? Pas vraiment, d’autant que le texte comporte des fautes d’orthographes. Etonnant de la part d’un écrivain.
Ce précédent blog existe, à l’adresse homepage.mac.com/michelhouellebecq. Il ne contient plus de texte mais on peut le retrouver grâce à la fonction « cache » de Google.
Un article publié sur le site du Point mentionne ce premier blog, qui contenait un texte intitulé « Mourir ». Le journaliste Denis Demonpion, auteur du livre Houellebecq non autorisé. Enquête sur un phénomène, répondait à cet article.
J’ai aussi contacté Raphaël Sorin, directeur littéraire aux éditions Fayard. Ayant vu le blog, il refuse de s’exprimer. « Cela concerne Arnaud Lagardère. C’est lui qui est cité. Adressez-vous à lui ! » Raphaël Sorin ne conteste pas que le blog ait été rédigé par Michel Houellebecq.
Revenons à notre question : « Ce blog est-il de Michel Houellebecq ? » A-t-elle vraiment un sens ? Il semble bien que non. Un blog n’est pas une source sûre à 100%. Tant que l’écrivain n’aura rien déclaré à la presse, nous resterons dans le flou.
Citons le blog « Mourir II »: « Les journalistes s’intéressent peu à Internet, il faudra donc que je répète tout cela à la presse, dans les semaines à venir. » Houellebecq, bientôt à la Une Monde ?
Rappelons que Michel Houellebecq a quitté Flammarion pour Fayard en 2004. Un transfert qualifié d’historique, par plusieurs journaux dont Le Point. « Mais », écrit Le Point le 11 avril 2006, « la belle histoire a tourné court. Selon des informations du quotidien "Les "Echos", le groupe a renoncé à produire le film tiré de "La Possibilité d'une île" : "le contrat a été rompu il y un peu plus d'un an parce que Michel Houellebecq refusait de toucher à son scénario" ».
Le 30 août sort le film Les Particules élémentaires, adapté du roman du même nom. Il est réalisé par l’Allemand Oskar Roelher. Il est déjà sorti outre Rhin.
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Mise à jour: 9 août, 00h15:
- Un mail de Pierre Assouline, écrivain, et blogueur influent:
« Merci de l'info mais la source demande à être vérifiée. Cela dit, tout cela n'est pas bien passionnant. Ca annonce surtout que Lagardère se retrouvera dans la peau d'un sale type du prochain roman de MH... »
- Un mail de la personne qui a révélé l'existence du blog "Mourir II" sur le Forum des amis de Michel Houellebecq (cette personne signe M. Fabian sur le forum):
« Cher Monsieur, J'ai lu votre article. C'est bien son blog. Vous n'avez pas de sujet. Salutations, M.F. »
- Un article de Gilles Klein sur Pointblog
(Photo: http://web.mac.com/michelhouellebecq/iWeb/Site/Blog/3BB8CCA6-1732-4A1E-8A36-110879684642.html)