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La double vie des écrivains

Un écrivain, ce n’est pas ce qu’on croit. On les imagine passant leur temps à écrire, à répondre à des interviews et recevoir d’énormes à valoir de leurs éditeurs…

La réalité des toute autre. En général, ils ont un deuxième métier. Un boulot à plein temps qui les empêche d’écrire…

 

medium_Lahire.jpgCette double vie des écrivains, on la découvre en lisant La Condition littéraire, de Bernard Lahire.  Cet ouvrage de sociologie fera date. En un peu plus de six cents pages, tout est dit : la situation économique des écrivains, la nécessité d’un second métier, les signes qui font qu’un écrivain est reconnu ou pas…

 

L’intérêt du livre, ce sont les entretiens. Une cinquantaine d’écrivains sont interrogés sur quatre ou cinq pages. Ils expliquent le concret de leur travail d’écriture : comment ils ont commencé, où, quand et comment ils écrivent, quel métier et activités ils exercent.

 

 

Maçon et écrivain

Yves Bichet alterne maçonnerie et écriture. « Huit-neuf mois en maçonnerie et trois mois, trois mois et demi en littérature. Je n’ai jamais eu le choix sauf ces cinq dernières années où, quand même, j’ai bénéficié d’une année sabbatique (Ndlr : grâce à une bourse). J’ai fini un roman et j’en ai écrit entièrement un autre. J’ai fait deux chantiers, mais courts. [...] Mais ça C’est que dalle. Le reste, j’ai écrit. C’était vachement bien. »

 

Alain Piolot est poète, prof à domicile et surveillant d’examens.  L’écriture est pour lui une sorte d’ « alcoolisme sans alcool », une chose qui « embellit la vie » : « chaque jour est important. Alors en plus quand les poèmes viennent par-dessus, ça donne une force à la vie qu’on mène. On a l’impression d’être au plus près d’un certain réel. En même temps, on est entre le visible et l’invisible. »

 

La romancière Nicole Avril est une exception. Elle vit de sa plume. « Les pauvres, qui sont obligés de se lever à cinq heures pour travailler avant d’aller bosser. Alors souvent ce sont des journalistes ou des gens de l’édition ou des enseignants, mais enfin c’est quand même très difficile et je ne sais pas si j’en aurais eu le courage. Il faut quand même avoir le talent bien chevillé au corps. Mes activités, c’est de vivre, de m’occuper un petit peu des gens autour de moi, c’est d’aller voir un film, une exposition, oui, c’est ça. Mais je n’ai pas d’autres métiers. »

 

Commentaires

  • télérama (le sujet du jour censuré dans le métro;0) en a parlé il y a quelques semaines. Etr c\'est vraiment intéressant.

    Mais quand on dit que Nicole Avril, épouse de notre Jean Pierre Elkabbach national et sarkozyste, vit de sa plume, c\'est sans doute vrai mais incomplet, pour qui ne connait pas même approximativement le salaire de son époux ( quelques dizaines de milliers d\'euros mensuels : source PLPL : http://www.homme-moderne.org/plpl/l0503/greveI.html).

    Zgur

  • Zgur,

    OK!

    Ta remarque est intéressante.
    Sans parler du cas de Nicole Avril, que je ne connais pas, plus généralement, les gens préfèrent dire "je suis écrivain" que "je suis prof de fac en disponibilité"...

  • Zgur,

    Ah! Je ne savais pas qu'elle était mariée avec Elkabbach. Coïncidence, je parlais de lui deux notes plus bas...

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