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Art, littérature - Page 4

  • Chloé Delaume: conseils pour être publié

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    Cholé Delaume, romancière mais pas chiante, donne neuf conseils aux romanciers en quête d'éditeur. J'en retiendrai deux.

    Le premier est très sympa: "Si votre manuscrit entre dans la catégorie littérature expérimentale, et uniquement dans ce cas, vous pouvez m'envoyer votre texte, via la page contact, pour que je vous donne un coup de main".

    Le deuxième est judicieux: "Votre manuscrit sera observé dans l'ordre suivant : début et fin, puis pages pris au hasard au milieu. C'est seulement après avoir passé ce test qu'il sera éventuellement lu en intégralité".

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    Extrait d'une interview sur Fluctuat:

    Flu : Pourquoi écris-tu, et pour qui ?

    Chloe Delaume : L'écriture comme la lecture font partie des rares activités qui me paraissent concrètes et auxquelles j'accorde de l'intérêt. Ecrire est probablement le seul moyen que j'ai trouvé pour agir sur quelque chose, de manière ludique : toucher physiquement à la langue, la manier voire la manipuler. Je n'écris pas pour quelqu'un, la question de la réception du texte ne se pose pas pendant la phase d'écriture.

    Flu : Comment qualifier tes récits ? Romans, prose poétique ? Est ce que cela t'énerve si on parle d'autofiction ?

    C.D. : Je pense qu'on peut appeler ça du roman expérimental, même si le terme peut paraître ronflant ou suranné. Il y a bien une trame romanesque mais dans sa forme et son agencement je fais des tentatives de laboratoire. Il ne s'agit pas pour moi d'imposer quelque style que ce soit, ce sont des propositions. De même la notion d'autofiction est indéniable mais ce n'est pas le contenu du récit qui importe, c'est la manière dont il est rapporté. La ré-appropriation de l'expérience par le verbe et l'expérimentation parallèle du verbe.

    Flu : Le jeu avec les analogies entre sons et/ou sens est très présent dans tes écrits, est-ce que cela résulte d'une écriture automatique ou d'un gros travail de réécriture ?

    C.D. : Ni l'un ni l'autre. En fait je m'impose des contraintes en amont, comme dans les ateliers de l'OULIPO. Je prends des mots précis, des extraits d'hypotextes, parfois des bouts de chansons qui sont venus à moi en feuilletant des livres, en me promenant dans le dictionnaire ou en écoutant les disques qui tournent pendant que je travaille. Ces cuts peuvent être insérés dans le passage en cours, mais le plus souvent, comme il n'y a pas de hasard, ils deviennent la structure même de la page ou du paragraphe en question. Il y a un tas de "motifs dans le tapis", qui se déclinent de manière presque autonome. La phase la plus excitante de l'écriture réside dans ce moment-là. Il ne peut pas s'en suivre une réécriture laborieuse, ce n'est pas compatible avec la démarche initiale.

    Flu : Penses-tu que le lecteur comprend tout dans tes livres ? Est-ce que d'après toi la compréhension totale est nécessaire pour les apprécier ?

    C.D. : Compte tenu des détournements de référents utilisés, le lecteur ne peut effectivement pas tout voir, mais ça ne l'empêche pas d'entendre. Je suis parfaitement consciente qu'on peut taxer mon travail de précieux ou d'hermétique, que pour rentrer dans le texte une certaine attention est nécessaire, ce qui rebute souvent. Surtout que mon travail ne s'inscrit pas vraiment dans les courants à la mode, où comme le disait un magazine dont je tairais le nom par mansuétude "l'important n'est pas de bien écrire". En m'attachant au verbe davantage qu'à l'histoire je sais très bien que je ne peux être suivie par une grande partie du lectorat. Si c'est leur credo, c'est plutôt rassurant de ne pas leur convenir. La lecture constitue elle aussi une expérience en soi : la reconstruction du sens passe par une errance première et un apprivoisement progressif. En tant que lectrice j'aime beaucoup chercher les clefs de lecture. Ça a un côté Castors Juniors.

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  • Editions Filaplomb: soutenez le projet

    7b5ba702fe8be11717475645995e8470.jpgPhilippe, dit Filaplomb, est un copain qui porte un projet de maison d'édition. Le projet est en train de voir le jour. Vous pouvez y participer. En affichant sur votre blog la bannière que vous trouverez chez les influenceurs. Soit en aidant financièrement le projet. Pour l'instant, 21 personnes ont apporté leur soutien et 28 ont affiché la bannière.

    "Filaplomb, éditeur de nouvelles et de textes courts, doit démarrer dans quelques semaines par l'intermédiaire d'un emprunt réalisé auprès de l'Adie. Si vous le souhaitez, vous pouvez d'ores et déjà aider à sa naissance en effectuant un don, même minime, qui allégera d'autant sa dette initiale".

    Le site des éditions Filaplomb publie des extraits des livres qui seront bientôt publiés (photo). Un projet qui a du coeur...

  • Christine Albanel et l'adoration du Veau de Picabia

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    On ne pouvait pas trouver meilleur symbole. Christine Albanel, ministre de la "Culture" a  présenté l'Adoration du Veau, toile de Picabia, récemment acquise par l'Etat.

    L'Adoration du Veau d'or, n'est-ce pas une belle illustration de la politique menée actuellement? Par l'achat d'une toile qui met en  accusation toutes ses valeurs, qu'entend prouver l'actuel pouvoir? Rien, sans doute. Comme le titrait le Figaro, il s'agit de prôner "une France de l'art compétitive".

    (photo: AFP)

  • La Républouquinosphère des blogs

    J'irai à la bouquinosphère demain. Dommage que ce soit le même jour que la république des blogs... J'irai aussi, si je peux... me dédoubler.

    Clin d'oeil à Celui, qui est le seul inscrit de la République des blogs de Bruxelles. Il m'avait classé 6ème de son véritable classement des blogs les plus influents et il a eu raison. Son blog est très personnel.

  • Les tribulations d'un précaire

    852dc659895fcf3f1198c942eb1026db.jpgTribulations d'un précaire, de l'amérivain Iain Levison, est un des bon livres de la rentrée. C'est l'histoire d'un intello précaire, obligé de voyager à travers les Etats-Unis pour gagner sa vie. Le ton est enjoué, sauf dans l'extrait que je vous donne:

    "Plus je voyage et plus je cherche du travail, plus je me rends compte que je ne suis pas seul. Il y a des milliers de travailleurs itinérants en circulation, dont beaucoup en costume cravate, beaucoup dans la construction, beaucoup qui cuisinent ou qui servent dans vos restaurants préférés. Ils ont été licenciés par des entreprises qui leur avaient promis une vie entière de sécurité et qui ont changé d'avis, ils sont sortis de l'université munis d'une tapette à mouche de quarante mille dollars*, se sont vu refuser vingt emplois à la suite, et ont abandonné. Ils pensaient: Je vais prendre ce boulot temporaire de barman / gardien de parking / livreur de pizza jusqu'à ce que quelque chose de mieux se présente, mais ce quelque chose n'arrive jamais, et c'est tous les jours une corvée de se traîner au travail en attendant une paie qui suffise à peine pour survivre. Alors vous guettez anxieusement un craquement dans votre genou, ce qui représente cinq mille dollars de frais médicaux, ou un bruit dans votre moteur (deux mille dollars de réparations), et vous savez que tout est fini, vous avez perdu. Pas question de nouveau crédit pour une voiture, d'assurance maladie, de prêt hypothécaire. Impensable d'avoir une femme et des enfants. Il s'agit de survivre. Encore y a-t-il de la grandeur dans la survie, et cette vie manque de grandeur. En fait, il s'agit seulement de s'en tirer."

    * Le narrateur a payé 40 000$ son diplôme; ça se passe comme ça aux USA (et un peu en France) 

  • Editions Filaplomb: participez au projet!

    Philippe (pseudo: Filaplomb) est un blogueur avec qui j'ai beaucoup échangé, sur son blog, le mien et dans des échanges de courriels. Proximité d'idées, sensibilité commune.

    Aujourd'hui, Filaplomb se lance dans un projet: lancer une maison d'édition. Il en parle sur le blog "Capital Public". Je lui ai posé cinq question sur les éditions Filaplomb.

    Peux-tu nous décrire ton projet?

    C’est une maison d'édition spécialisée dans les textes courts et les nouvelles.

    Elle propose des petits livres de 24 pages vendus directement sur Internet et expédiés, après commande, par voie postale.

    Le site de la maison d'édition ressemblera à un blog avec son espace "commentaires" qui permettra les échanges entre lecteurs. Les auteurs sont aussi invités à venir participer aux discussions en ligne. Chacun pourra ainsi échanger avec d'autres ses impressions, ses coups de cœur voire ses colères…

    Pourquoi avoir voulu lancer cette maison d'édition?

    La nouvelle est un genre littéraire qui marche à peu près partout mais pas en France. Or, j'adore la nouvelle !

    La nouvelle, d'après moi, est un genre adapté à notre époque. La forme courte permet à l'auteur de se concentrer sur le style et la narration sont trop s'encombrer de la structure qui existe dans le roman. C'est un genre plus libre et plus souple, me semble-t-il.

    Les éditeurs ne cherchent pas à la valoriser ou ne la propose que dans des recueils. Or, c'est très différent de lire une nouvelle ou d'acheter un recueil de 10-12 textes en un seul volume.

    Quelle différence avec une maison d'édition classique?

    Les Editions Filaplomb publient des nouvelles en tant que texte autonome. Sans les regrouper en volume ni obliger les auteurs à d'abord écrire un roman

    J'essaie d'améliorer la rémunération des auteurs

    Les éditions Filaplomb utilisent Internet pour la distribution et au delà de l'aspect commercial et économique, proposeront un lieu d'échange entre lecteurs et avec la participation des auteurs qui le souhaitent. J'espère réussir à regrouper une sorte de "communauté" de lecteurs autour de la nouvelle.

    Quel style de textes tu veux publier?

    Je recherche plutôt des textes inscrits dans la modernité, notre monde actuel, même si je n'exclus pas les autres. Question de goût personnel.

    Ce seront des textes de fiction ou des choses vécues mais aussi, pourquoi pas, des articles de journalistes ne trouvant pas place dans les médias existants.

    Je pense que je suis plutôt du côté de la subjectivité assumée.

    Le format (10x15 cm - 24 pages) est adapté aux nouvelles mais peut bien sûr servir de support à mille autres réalisation.

    Par exemple des "micro-guides" touristiques : non pas le côté pratique d'un endroit particulier mais au contraire le point de vue tout à fait subjectif d'un auteur sur un lieu précis. Une église au fin fond d'un village quelque part, une statue particulière dans un parc parisien…

    Je rêve aussi que des auteurs de BD s'approprient le format et propose des créations adaptées.

    A qui t'adresses-tu, quel type d'auteur?

    Je m'adresse à tous ceux qui aiment les histoires.

    J'aimerais que mes "petits livres" se retrouvent dans les poches et les sacs à main, dans les trajets en métro [slogan futur : Il n'y a pas que l'info, il y a aussi les nouvelles], dans les salles d'attente des médecins, dans les parcs, sur les plages et partout où il est possible de lire !

    Des blogueurs, des mères de famille, des banquiers, des sdf, des employés de pizzeria, tout le monde peut être auteur.

    C'est plus une question de qualité d'écriture que de statut social. Plutôt une question de texte que de personne.

     Il y a d'ailleurs, il me semble énormément d'auteurs et d'amateurs de nouvelles et j'essaie aussi de répondre a leur frustration.
  • Comment choisissez-vous vos livres

    Je prends la suite d'Irène. Elle demande "à qui voudra" de continuer une chaîne. Cette chaîne consiste à lister les sept raisons qui font que je choisis un livre. C'est parti du blog "Aimez-vous lire". Si ça vous tente, faite de même...

    1. Je choisis souvent un livre en flânant dans les librairies.

    2. A une époque, je me déterminais en fonction des critiques du masque et la plume. Un soir de 1987 ils ont démoli Les Yeux bleus cheveux noirs de Marguerite Duras. J'ai eu envie de découvrir cet auteur. Oui:  je fais souvent le contraire de ce que disent les critiques du masque et la plume.

    3. Je lis les classiques. Donc, j'essaie de boucher les trous. Il y a toujours des manques à combler.

    4. J'ai la manie d'achter plusieurs livres à la fois.

    5. J'achète les livres d'un auteur que je connais.

    6. J'achète des livres d'auteurs du même courant littéraire ou de pensée, ou de la même époque.

    7. J'achète plutôt des auteurs français, allemands et d'Asie.
  • Roy Lichtenstein à la pinacothèque

    079cdaea2461b3fdaf8ed533f4eca2f0.jpgTrès bien l'expo Lichtenstein. C'est à la Pinacothèque de Paris, place de la Madeleine.

    Roy Lichtenstein est un artiste bien connu du pop art. L'exposition présente des oeuvres postérieures à cette période. Ca permet de découvrir l'évolution du peintre. Et c'est d'ailleurs le titre de l'expo. Evolution.

    L'évolution de Lichtenstein se fait dans la continuité. On connaît ses oeuvres inspirées de la bande dessinée. Toute sa vie il a poursuivi dans cette veine là.

    Oscillant entre Picasso et Hergé, son oeuvre est légère. Que ce soit Tintin ou des jeunes femmes nues jouant au ballon sur la plage, on a le sentiment de voir exposée une vie sans douleur. Sans métaphysique.

    Les couleurs primaires sur fond blanc rappellent un peu  Mondrian. Son exigence aussi, sa recherche de la perfection formelle. Les oeuvres sont bien mises en valeur dans l'espace aux murs de béton blanc.

    L'expo s'appelle évolution également (et avant tout) parce qu'elle montre les différentes étapes de la création des oeuvres.

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  • Houellebecq: "Je fume trop pendant les interviews"

    Houellebecq parle. Le chien est gentil. Bonjour chez vous. (voir la video)

  • Warhol record

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    L'accident de voiture le plus cher du monde. 53 millions d'euros pour le "Green car crash" d'Andy Warhol. De quoi dire Thank you Andy Warhol (en principe le lien foncitonne)

  • Comment parler des livres qu’on n’a pas lus

    Comment parler des livres qu’on n’a pas lus, de Pierre Bayard est un succès de librairie.

    Je ne l’ai pas lu.

    Je vais vous en parler.

    Ce qui est intéressant dans ce livre, c’est que l’auteur nous décomplexe. Il nous dit que Paul Valéry ou Montaigne parlaient volontiers de livres qu’ils n’avaient jamais ouvert. Lui-même a lu une centaine de pages de l’Ulysse de Joyce et il peut faire cours à l’Université sur ce livre.

    L’idée principale de Pierre Bayard est qu’il existe plusieurs parcours de lecture. On n’est pas obligé d’aller du début à la fin.

    Il distingue plusieurs manières de n'avoir pas lu un livre :

    1. lorsqu'on ignore jusqu'à son existence,
    2. lorsqu'on l'a parcouru,
    3. lorsqu'on l'a évoqué,
    4. et lorsqu'on l'a oublié.

    Personnellement, quand je ne finis pas un livre, je culpabilise. Et en général, je ne finis pas les livres. Grâce à Pierre Bayard, je vais pouvoir revivre!

  • Zidane : coup de blues

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    La Mélancolie de Zidane est un joli petit livre*. Jean-Philippe Toussaint y fait revivre le coup de boule de Zidane. En fait, un gros coup de blues.

    Voici comment Toussaint l'explique : « Deux vastes courants souterrains ont dû porter le de très loin, le premier, de fond, large, silencieux, puissant, inexorable, qui ressort autant de la pure mélancolie que de la perception douloureuse de l’écoulement du temps, est liée à la tristesse de la fin annoncée, à l’amertume du joueur qui dispute le dernier match de sa carrière et ne peut se résoudre à finir. […] L’autre courant qui a porté son geste, courant parallèle et contradictoire, nourris d’excès d’atrabile et d’influences saturniennes, est l’envie d’en finir au plus vite… »

    Et pour les blogueurs, Zidane a déclenché un énorme coup de buzz...

    Lire aussi Maradonna

    * 24 pages, 5€, éd. Minuit.

    (Photo (anicienne): mais qui est ce type bedonant à côté de Zidane?)