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  • "Tout le monde sait que la bonne humeur sent les fleurs» de Jessica Lisse

    Ca y est, les éditions Filaplomb sont bel et bien lancées. Bravo à Philippe, un pote blogueur de Toulouse! Il a fait le pari de s'intéresser à des textes brefs, des nouvelles littéraires et, bientôt peut-être, des textes plus journalistiques.

    8240f04a206c897b35e0e08d3c21b03a.jpgCe mois-ci, il publie quatre nouvelles. Parmi elles, le livre de Jessica Lisse, une jeune fille de 18 ans. Elle possède son propre blog. Plein de sensibilité. Extrait:

    «Les cafés parisiens sont quelquefois beaux et bien. Nous les sélectionnons, bientôt devenons des presque expertes des bistrots parigots. Une belle vue sur la rue. Des miettes de sucre à ramasser à l’index sur le dessus de la table. De la crème à la surface. Mais également un serveur hésitant. Des enfants, des mamans, des choses de roman. Des jeunes gens, des écrivains, s’approcher se pencher pour demander :

    - Qu’est ce que vous écrivez ?»

    Plus d'info sur Filaplomb.fr

  • Chloé Delaume: conseils pour être publié

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    Cholé Delaume, romancière mais pas chiante, donne neuf conseils aux romanciers en quête d'éditeur. J'en retiendrai deux.

    Le premier est très sympa: "Si votre manuscrit entre dans la catégorie littérature expérimentale, et uniquement dans ce cas, vous pouvez m'envoyer votre texte, via la page contact, pour que je vous donne un coup de main".

    Le deuxième est judicieux: "Votre manuscrit sera observé dans l'ordre suivant : début et fin, puis pages pris au hasard au milieu. C'est seulement après avoir passé ce test qu'il sera éventuellement lu en intégralité".

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    Extrait d'une interview sur Fluctuat:

    Flu : Pourquoi écris-tu, et pour qui ?

    Chloe Delaume : L'écriture comme la lecture font partie des rares activités qui me paraissent concrètes et auxquelles j'accorde de l'intérêt. Ecrire est probablement le seul moyen que j'ai trouvé pour agir sur quelque chose, de manière ludique : toucher physiquement à la langue, la manier voire la manipuler. Je n'écris pas pour quelqu'un, la question de la réception du texte ne se pose pas pendant la phase d'écriture.

    Flu : Comment qualifier tes récits ? Romans, prose poétique ? Est ce que cela t'énerve si on parle d'autofiction ?

    C.D. : Je pense qu'on peut appeler ça du roman expérimental, même si le terme peut paraître ronflant ou suranné. Il y a bien une trame romanesque mais dans sa forme et son agencement je fais des tentatives de laboratoire. Il ne s'agit pas pour moi d'imposer quelque style que ce soit, ce sont des propositions. De même la notion d'autofiction est indéniable mais ce n'est pas le contenu du récit qui importe, c'est la manière dont il est rapporté. La ré-appropriation de l'expérience par le verbe et l'expérimentation parallèle du verbe.

    Flu : Le jeu avec les analogies entre sons et/ou sens est très présent dans tes écrits, est-ce que cela résulte d'une écriture automatique ou d'un gros travail de réécriture ?

    C.D. : Ni l'un ni l'autre. En fait je m'impose des contraintes en amont, comme dans les ateliers de l'OULIPO. Je prends des mots précis, des extraits d'hypotextes, parfois des bouts de chansons qui sont venus à moi en feuilletant des livres, en me promenant dans le dictionnaire ou en écoutant les disques qui tournent pendant que je travaille. Ces cuts peuvent être insérés dans le passage en cours, mais le plus souvent, comme il n'y a pas de hasard, ils deviennent la structure même de la page ou du paragraphe en question. Il y a un tas de "motifs dans le tapis", qui se déclinent de manière presque autonome. La phase la plus excitante de l'écriture réside dans ce moment-là. Il ne peut pas s'en suivre une réécriture laborieuse, ce n'est pas compatible avec la démarche initiale.

    Flu : Penses-tu que le lecteur comprend tout dans tes livres ? Est-ce que d'après toi la compréhension totale est nécessaire pour les apprécier ?

    C.D. : Compte tenu des détournements de référents utilisés, le lecteur ne peut effectivement pas tout voir, mais ça ne l'empêche pas d'entendre. Je suis parfaitement consciente qu'on peut taxer mon travail de précieux ou d'hermétique, que pour rentrer dans le texte une certaine attention est nécessaire, ce qui rebute souvent. Surtout que mon travail ne s'inscrit pas vraiment dans les courants à la mode, où comme le disait un magazine dont je tairais le nom par mansuétude "l'important n'est pas de bien écrire". En m'attachant au verbe davantage qu'à l'histoire je sais très bien que je ne peux être suivie par une grande partie du lectorat. Si c'est leur credo, c'est plutôt rassurant de ne pas leur convenir. La lecture constitue elle aussi une expérience en soi : la reconstruction du sens passe par une errance première et un apprivoisement progressif. En tant que lectrice j'aime beaucoup chercher les clefs de lecture. Ça a un côté Castors Juniors.

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  • Interview: Les écrivains blogueurs

    L’écrivain-blogueur est un animal en voie d’apparition. Pour en savoir plus sur ce phénomène, j’ai interrogé cinq blogueurs : Irène Delse (écrivaine), Juan Asensio (critique littéraire), Pierre Assouline (écrivain, journaliste), Guy Birenbaum (éditeur, écrivain) et Loïc Le Meur (entrepreneur).

    Leurs réponses indiquent que le blog est un bon outil pour la création littéraire. Il permet à l’écrivain d’entrer en contact avec ses lecteurs et de pratiquer l’écriture au jour le jour. Le blog, semble-t-il, est aussi un bon outil promotionnel. Enfin, l’écriture sur Internet entraîne une mutation de la notion de droit d’auteur.

    Ces entretiens ont été réalisés par mail fin août 2006. A l'époque, je m'intéressais au blog de Michel Houellebecq. Je les ai oubliés pendant quelques temps et je les publie aujourd'hui.

    L’intégralités des entretiens est à télécharger ici (en pdf):ecrivains_blogueurs.pdf

     
    Ecrire un blog chaque jour dilapide-t-il  l’inspiration ?

     

    Pierre Assouline répond : « La tenue d'un blog ne dilapide pas l'inspiration dans la mesure où c'est le journaliste en moi, et non l'écrivain, qui blogue. Ce sont deux activités distinctes. »

    Guy Birenbaum confirme : « Pas du tout c'est un entraînement quotidien. »

    Selon Irène Delse : « Non, pas vraiment. J'ai écrit un roman de fantasy, L'Héritier du Tigre […] C'est un monde imaginaire, des personnages fictifs. Le blog a un contenu plus personnel, plus divers et plus ancré dans l'ici et maintenant. Le problème, c'est plutôt le temps que cela me prend. […] On devient vite accro. »

    Quant à Juan Asensio : « Mon inspiration étant celle d'un critique, je ne risque pas grand-chose, encore que... Oui, sans doute : la superficialité généralisée telle qu'on peut en constater le triomphe sur la Toile n'est guère le synonyme d'une  recherche approfondie, d'une lecture patiente, d'une écriture tentant de  s'abriter du bruit, bref, l'antithèse même de la solitude de l'écrivain (et du critique un tant soit peu sérieux), horrible cliché qui est pourtant une évidence absolue. Ceci dit : dilapider ne me gêne point, proposer des textes qui demandent beaucoup d'efforts (ceux-là mêmes que j'exige en retour de mes lecteurs...), qui peut-être ont pu dessiller quelques regards sur l'état lamentable de la République française des lettres, voilà qui est bien la seule tâche digne d'être accomplie à notre époque... »

    Ecrire un blog comporte-t-il un risque de vendre moins de livres, puisque les lecteurs peuvent lire gratuitement un auteur sur le net.

     

     
    Pour Pierre Assouline, « non seulement la gratuité du blog ne devrait pas faire baisser la vente des livres d'un blogueur mais elle devrait l'augmenter car elle le fait connaître urbi et orbi de lecteurs qui ne connaissaient pas ses livres ».

    Loïc Le Meur est du même avis : « C'est l'inverse, le buzz que génère le blog donne envie à aux lecteurs du blog d'acheter le livre, dans mon cas les ventes ont augmenté. »

    Selon Irène Delse : « Non, au contraire. D'abord parce que je ne mets pas gratuitement en ligne tout ce que j'écris ! […] Ecrire ce blog, c'est un moyen de me faire connaître en tant qu'auteur. C'est aussi une façon de communiquer avec mes lecteurs (potentiels ou déjà connus), de faire passer des informations utiles (par exemple une signature, une date de publication...) et d'avoir des échos de leur part. Cette interaction avec les lecteurs est probablement ce qu'il y a de plus stimulant dans toute mon expérience de blogueuse. »
    Selon Guy Birenbaum : « Je ne crois pas. On va voir. Mais ce que j'écris chaque jour est différent de ce que je dis à la radio et de ce que j'écris dans la presse comme dans mes livres. Disons que le blog est une très bonne bande annonce... Et un moyen de réagir en temps réel. Un média brûlant ! »

    Qaunt à Juan Asensio : « Encore une fois, je vous répondrai franchement : je m'en moque. J'aurais même tendance à penser que le fait de réduire pour le moins drastiquement toute volonté d'exiger ces droits serait une belle leçon pour tous ces petits monsieurs qui, après avoir écrit un poème sur la queue de cerise croquée par Germaine, se déclarent Princes des poètes. Tout doux mes amis, tout doux... »

     

    Internet constitue-t-il une régression en ce qui concerne le droit d'auteur ?

     

     
    « Pas une régression mais une révolution qui oblige le droit d'auteur en se remettre en question », indique Pierre Assouline.

    Selon Loïc Le Meur : « Bien au contraire, c'est une avancée en particulier avec la licence Creative Commons qui permet de partager du contenu uniquement pour une utilisation non commerciale ».
    Guy Birenbaum est plus mesuré : « Je ne sais pas. Je pense que tout travail mérite salaire et je suis ennuyé d'écrire "pour rien" mais on ne peut pas tout avoir... »

    Irène Delse estime : « Internet en soi, non. L'utilisation qu'on en fait, c'est possible. Comme je disais plus haut, il s'agit à la fois d'un outil et d'un média. La technologie est différente que pour le papier imprimé, mais les règles de bases sont les mêmes. Les lois sur la propriété intellectuelle s'appliquent, depuis le droit du créateur à être identifié comme auteur de l'oeuvre à l'autorisation de citer de courts extraits. Personnellement, cela ne me dérange pas si un lecteur lambda veut s'amuser à numériser mon bouquin en tout ou partie, mais uniquement s'il le fait pour son usage personnel (le lire sur son PDA, par exemple). Mais s'il met le fichier en ligne sur un serveur sans mon autorisation ou celle de l'éditeur, alors là, non ! »

  • Guy Birenbaum: fallait pas le chercher!

    C’est une « bombe », écrit Nicolas Voisin sur Nues blog. « Vous m’aurez bien cherché », le livre de Guy Birenbaum devait sortir en novembre. Son éditeur, Stock, l’a refusé, écrit Guy Birenbaum.  Il explique cela sur son blog, un de mes favoris. Ce matin, le Canard enchaîné a repris l’info, titrant « une autocensure pour épargner Villepin ».

    Le sujet du livre? Explosif. "Il s'agit de la chronique de quatre ans de tentatives diverses et variées de manipulations dont j'ai été l'observateur puis la victime non consentante. On y croise aussi bien Nicolas Sarkozy que Dominique de Villepin, Dominique Ambiel, Lionel Jospin, Éric Halphen, Michel Denisot ou encore dans un rôle majeur Yves Bertrand, l'ex patron des renseignements généraux (pendant douze ans de 1992 à 2004)", écrit Guy Birenbaum.

    Bombe à retardement cherche éditeur courageux…

  • Houellebecq : signer chez Fayard et mourir

    (Dernière mise à jour: Libération a repris l'information.medium_hll.JPG Au conditionnel: Houellebecq pourrait quitter Hachette. )

    Michel Houellebecq va-t-il quitter Fayard ? Une note publiée sur un blog pourrait le laisser croire.

    Ce blog est  intitulé « Mourir II ». Il contient un texte titré « Sensible diminution de l’espérance » et une photo de Houellebecq. Est-ce assez pour affirmer que le billet est de lui ? Pas vraiment, d’autant que le texte comporte des fautes d’orthographes. Etonnant de la part d’un écrivain.

     

     

    L’information a été reprise sur le Forum des amis de Michel Houellebecq. J’ai contacté Michelle Lévy, présidente de l’association « les Amis de Michel Houellebecq ». « C'est effectivement son blog; une suite à celui qu'il avait ouvert l'année dernière à la même époque », m’a-t-elle répondu par courriel. 

     

    Ce précédent blog existe, à l’adresse homepage.mac.com/michelhouellebecqIl ne contient plus de texte mais on peut le retrouver grâce à la fonction « cache » de Google.

     

     

    Un article publié sur le site du Point mentionne ce premier blog, qui contenait un texte intitulé « Mourir ». Le journaliste Denis Demonpion, auteur du livre Houellebecq non autorisé. Enquête sur un phénomène, répondait à cet article.

    J’ai aussi contacté Raphaël Sorin, directeur littéraire aux éditions Fayard. Ayant vu le blog, il refuse de s’exprimer. « Cela concerne Arnaud Lagardère. C’est lui qui est cité. Adressez-vous à lui ! » Raphaël Sorin ne conteste pas que le blog ait été rédigé par Michel Houellebecq.

     

     

    Revenons à notre question : « Ce blog est-il de Michel Houellebecq ? » A-t-elle vraiment un sens ? Il semble bien que non. Un blog n’est pas une source sûre à 100%. Tant que l’écrivain n’aura rien déclaré à la presse, nous resterons dans le flou.  

    Citons le blog « Mourir II »: « Les journalistes s’intéressent peu à Internet, il faudra donc que je répète tout cela à la presse, dans les semaines à venir. » Houellebecq, bientôt à la Une Monde ?

     

    Rappelons que Michel Houellebecq a quitté Flammarion pour Fayard en 2004. Un transfert qualifié d’historique, par plusieurs journaux dont Le Point. « Mais », écrit Le Point le 11 avril 2006, « la belle histoire a tourné court. Selon des informations du quotidien "Les "Echos", le groupe a renoncé à produire le film tiré de "La Possibilité d'une île" : "le contrat a été rompu il y un peu plus d'un an parce que Michel Houellebecq refusait de toucher à son scénario" ».

    Le 30 août sort le film Les Particules élémentaires, adapté du roman du même nom. Il est réalisé par l’Allemand Oskar Roelher. Il est déjà sorti outre Rhin.

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    Mise à jour: 9 août, 00h15:

    « Merci de l'info mais la source demande à être vérifiée. Cela dit, tout cela n'est pas bien passionnant. Ca annonce surtout que Lagardère se retrouvera dans la peau d'un sale type du prochain roman de MH... »

    • Un mail de la personne qui a révélé l'existence du blog "Mourir II" sur le Forum des amis de Michel Houellebecq (cette personne signe M. Fabian sur le forum):

    « Cher Monsieur, J'ai lu votre article. C'est bien son blog. Vous n'avez pas de sujet. Salutations, M.F. »

    Attentons d'en savoir plus...

    (Photo: http://web.mac.com/michelhouellebecq/iWeb/Site/Blog/3BB8CCA6-1732-4A1E-8A36-110879684642.html)