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  • Manuscrit refusé

    Il y a quelques jours, je reçois une grosse enveloppe dans ma boîte aux lettres. C’est un manuscrit que j’ai envoyé à un éditeur. Il m’est renvoyé avec une lettre de refus. J'ai écrit à quatre éditeurs. C’est la quatrième lettre de refus que je reçois.

     Mais la nouveauté est que celle-ci est personnalisée. L’éditeur (Verticales) a joint une carte, signée Yves Pagès. Voici ce qu'il écrit:

     « L’impassible rigueur, la sobriété désenchantée de ce petit livre en fragments a sa force propre. Il nous semble que ce jeu déceptif ne peut durer au-delà d’une nouvelle sans produire une mise à distance, et même pire, une neutralisation de la lecture. Dommage. Bien à vous. Au plaisir de vous lire à une autre occasion. »

     S’il voulait me faire comprendre que mon texte est chiant à mourir, il a réussi. C’est un « petit livre » mais il est encore trop long! Je vais être beau joueur: Monsieur Pagès, vos cinq lignes valent bien mes 150 pages…

    Bien sûr, ces refus m’ennuient un peu. Je comprends que ma « sobriété désenchantée » et mon « jeu déceptif » n’amusent pas grand monde. Je vous laisse seul juge. Je publie le premier chapitre de ce livre qui n’a encore ni titre ni éditeur (voir ci après). Si vous trouvez ça vraiment « déceptif » dites-le. Mais dites-le avec art, comme Yves Pagès.

    Sans_titre.pdf

  • Les programmes présidentiels sont dans un wiki

    Que propose tel candidat sur tel sujet ? La réponse, on pourra l’avoir en consultant le wiki des programmes.

    L’initiative est due à l’Institut de l’entreprise, "un des plus anciens think tanks français" (selon le Journal du management). L'Institut de l'entreprise compte plus de 120 adhérents parmi des entreprises qui génèrent un chiffre d'affaire cumulé de plus de 20% du PIB marchand de la France.  Plus d’informations chez Versac.

    Ce wiki se veut une source d’information neutre. Neutre au sens où chaque programme sera présenté. Le contenu évoluera au fil du temps, sur le modèle de wikipedia.

    Pour l’instant, huit « chantiers » ont été définis. Rien concernant l’environnement ou l’écologie, ce qui est un peu étrange. Mais ça va évoluer! Les huit chantiers sont l’Assurance maladie, les Retraites, l’Emploi, la Dette publique, la Réforme de l’Etat, la Fiscalité, l’Enseignement scolaire et l’Enseignement supérieur.

    En plus:

    Un article de Marianne sur l'Institut de l'entreprise

  • L'Huma, la Croix et le pluralisme

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    La Croix et l’Huma. Deux journaux atypiques aujourd'hui, car ce sont des journaux d’opinion. J’ai comparé deux éditions de ces quotidiens (celle du 26 septembre 2006). Et, effectivement, le journal catholique et le journal communiste ont des visions du monde différentes.

    Juste trois remarques:

     

    • Sur la Une, les deux journaux n’ont rien en commun. Le titre de Une : « GDF : la parole d’Etat reniée » pour l’Huma et « La baisse du chômage touche enfin les Rmistes » pour La Croix. Les deux journaux ont un titre en bandeau : « Cachan : toute la gauche répond présent » et « Benoît XVI veut développer le dialogue entre chrétiens et musulmans » (vous avez deviné que le premier c’est l’Huma et le second La Croix). Enfin, dix autres sujets apparaissent en Une. Pas un seul ne se retrouve à la fois chez La Croix et L’Huma. « Bush s’accroche à la torture », « l’agression des policiers aux Tarterêts », « les collectifs anti libéraux », « le Printemps en septembre (Toulouse) » pour l’Huma. « L’accueil des handicapés », « l’immigration en Europe », « la Bulgarie et la Roumanie en Europe », « Le budget de la France », « Nouveau gouvernement au Japon », « Ben Hur de Robert Hossein », « Un éditorial ».

    • Sur certains sujets, il y a des convergences. Exemple : un référendum suisse qui durcit la loi sur les étrangers. Le sujet est présenté dans les deux journaux. Les deux réprouvent cette loi. Comme l’écrit La Croix « les appels de la gauche, des Eglises et de certains partis du centre droit contre le durcissement de ces mesures ont été vains. » Autre point commun, en passant: ces deux journaux sont au format tabloïd.

    • Le pluralisme est essentiel. Il est en danger. Politis, Libé, L’Huma, France Soir, sont menacés de disparition. Par ailleurs, beaucoup de titres ont des lignes éditoriales très voisines. Le Point, L’Express et le Nouvel Obs sont très souvent interchangeables. Enfin, une question : que ce serait-il passé si j’avais comparé Métro et 20 Minutes ?


    (Photo: Don Camillo, ou l'époque bénie des luttes entre les curés et les cocos).

     

  • Chirac: De Gaulle, l'inspirateur

    medium_De-gaulle-radio.jpgLe magazine Time publie cette semaine un article de Jacques Chirac.

    C’est un portrait du Général de Gaulle, à l’occasion des 60 ans du magazine. L’article n’a rien d’exceptionnel, si ce n’est qu’il nous fait entrevoir ce que représente pour Chirac cette doctrine mystérieuse qu’est le gaullisme.

    On peut la résumer par deux idées : une attention portée aux questions sociales et un souci de l’indépendance de la France. Le tout, soutenu par « une certaine idée de la France. »

    Chirac rappelle le rôle historique du général de Gaulle : « C'est l'homme qui de Londres, le 18 juin 1940, appela les Français à refuser le honteux armistice avec l'Allemagne nazie. » « A la Libération, il rétablit la République, assura la concorde civile, remit en marche l'industrie et les forces vives du pays. » « En 1958, après douze ans de désordre institutionnel, dans les convulsions de la guerre d'Algérie, c'est lui qui sauva à nouveau la République. »medium_Jacques_Chirac.jpg

     

    "notre identité"

    De Gaulle est celui qui a accordé « enfin le droit de vote aux femmes » et mis en place « la Sécurité sociale qui fait partie de notre identité ». Un clin d’œil appuyé aux adeptes de la rupture, qui voudraient remettre en cause cette « partie de notre identité »…

    De Gaulle a doté « notre pays d'une force de dissuasion qui garde toute son actualité, et sans laquelle l'indépendance de notre pays ne serait qu'un mot ». Deuxième clin d’oeil aux adeptes de la rupture, qui se voudraient plus proches des Etats-Unis. De Gaulle a aussi « choisit la réconciliation avec l'Allemagne ».

     

     Mondialisation

    Jacques Chirac, applique la leçon gaulliste à la mondialisation : « C'est, je crois, dans la fidélité à cette conception du rôle de la France que j'ai construit la réponse de notre pays à la mondialisation : la recherche d'une gouvernance mondiale qui soit fondée sur des valeurs et non pas sur les seuls intérêts économiques ; l'importance des peuples, indépendants et souverains, qui doivent être respectés ; le refus de l'usage unilatéral de la force dans un monde qui doit être régi par le droit et la solidarité ; la diversité conçue comme une richesse ; le refus du choc des civilisations et la nécessité du dialogue des cultures ».

    Un texte qui éclaire un peu sur la vision de Chirac, si ce n’est celle de De Gaulle. Faut-il y voir un testament politique ou un programme en vue d'un nouveau départ ? 

     

    Le texte en français sur le site de l'Elysée

  • Web 2.0

    Dessine-moi le Web 2.0. C’est un blog collectif, "un Agoravox sur le web 2.0", selon Vincent Abry.

    Sur le même sujet, on continuera à consulter Original signal, plateforme regroupant 15 sites. A lire aussi, 13 livres gratuits sur le web 2.0.

    Intéressant aussi: chainki, un annuaire de liens.

  • Comment plier vos T-shirts avec Yahoo! et Youtube

    Comment plier un T-shirt en deux gestes ? C’est la vidéo la plus vue sur Yahoo vidéo. Elle a été téléchargée 1 440 000 fois.

    Yahoo vient de lancer la version française de son service d’échange de vidéo. Une réponse au rachat de youtube par google.

    « Le couple YouTube-Google Vidéo détient environ la moitié des parts de marché de la vidéo en ligne contre 6 % à Yahoo! Vidéo, lancé le 1er juin 2006. », indique Le Monde.

    Comment plier un T shirt en deux mouvements (sur youtube).  


  • Ma chambre au triangle d'or

    Ma Chambre au Triangle d’or, de Pierre-Louis Basse, est une plongée dans le monde des friqués.

     

    Le triangle d’or est ce quartier compris entre l’avenue des Champs Elysées, l’Avenue Montaigne et l’Avenue George V. Pierre-Louis Basse, auteur à succès de Ma ligne 13, connais mieux les quartiers métissés et populaires. Le triangle d’or, pour lui c’est l’étranger.

     

    Il jette un regard désabusé sur notre société. « Les marchands ont gagné ». Et il l’exprime dans un style enlevé, parfois très crû. Voilà ce qu’il écrit page 38:

     

    « Les marchands avaient fini par s’imposer. Nous risquions de connaître des difficultés. Le monde s’était creusé en de multiples niches. Il y avait des niches pour les Juifs ; quelques cases pour les Arabes ; d’autres encore pour les homosexuels. Ceux qui couchaient dehors, rue de Rivoli ; ceux qui préféraient s’allonger dans des cartons, gare d’Austerlitz, rêvant à de prochains voyages. Tous ceux qui s’ennuyaient ferme : ils n’avaient finalement rien d’autre à faire que d’acheter des dizaines de sac à main en crocodile, ou bien des montres chères, des chaussures, des visons, des filles, des voitures de luxe, afin, peut-être, de se distraire pendant quelques heures.

     

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    D’autres encore qui avaient compris, grâce à certains sites grand public, que les filles arabes du 93 étaient de vraies salopes, oui, des chiennes qu’il fallait baiser en urgence. Il fallait baiser aussi les jeunes Russes, les vieilles. Les amputées, les grosses, les femmes enceintes. Les beurettes soumises. Les naines. Les grosses moches. Et tout cela se mélangeait dans des cerveaux fragiles. C’était un nouveau marché qui rapportait beaucoup.

     

    Les arts, finalement, ça n’avait plus tellement d’importance. Je crois que c’était assez illusoire d’imaginer que les arts, désormais, pouvaient nous sauver. L’important dans cette histoire, c’était que nous étions sur le point, enfin, de nous transformer. Des bêtes. Nous étions redevenus des bêtes. Des bêtes immondes ».

     

    Zidane au George V

    Pierre-Louis Basse, journaliste sportif (Europe 1), se dit dégoûté du sport spectacle, comme il l’a raconté dans l’émission « minuit dix » (sur France Cul).

    Mais ça ne l’empêche pas de réserver la dernière scène du livre à un footballeur. Le plus grand : Zidane.

    Zidane, quand il vient à Paris, loge au cœur du triangle d’or. Et Pierre-Louis Basse écrit : « A sa façon, il avait fracassé le monde intouchable du pouvoir de l’argent. il avait choisi la chambre 238 du George V, comme un ancien bougnoule fait un bras d’honneur à l’usine et au chômage. La France s’était amourachée d’un prince arabe. Il y avait peut-être, dans ce pays, un temps pour les ratonnades, un autre pour la gloire. »

     

     

    En plus:

     

    Pierre-Louis Basse dans wikipédia

    Paris au mois d'août I, II, III, IV, V, VI, etc. (série de photos prises sur les Champs, au mois d'aout)

    (Photo: Paris au mois d'août, Nike Paris)

    Et Maradonna 

  • Saddam

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  • Le loto, on y croit

    medium_img-loto.JPGLes Français investissent des milliards dans les jeux d'argent. Cet opium du peuple me fascine...

    Samedi après-midi, j'étais dans un café où on joue au loto, au millionnaire et autre morpion. Une trentaine de personnes défilent à la caisse tandis que je bois mon café, accoudé au bar. Les joueurs se succèdent, leurs feuilles de jeu à la main.

    Qu’est-ce qui rassemble tous ces gens ? Je tente de saisir l'expression à la fois souriante et grave qui se peint sur chaque visage. Oubli des problèmes quotidiens, espoir de gain…

     

    Allégresse

    C’est un sourire esquissé, une joie fugace, une excitation bien maîtrisée. Ceux qui jouent semblent dire : « je sais que je n’ai aucune chance », « je n’y crois pas et tout en n’y croyant pas, j'y crois… » Les adultes, plus que les enfants, aiment le « faisons comme si »…

    La jeune fille derrière la caisse introduit les feuilles de loto dans la machine. Elle reçoit et rend de l’argent. Un homme convertit son gain en une cartouche de cigarettes. Après lui, une femme choisit le grattage. La jeune fille connaît la moitié des clients. Tous investissent au moins dix euros, certains plusieurs dizaines.

     

    Rituel

    Sauf exception, le jeu n’a rien de pathologique. C’est un rituel. Un de ces nombreux rites qui « structurent » une société sécularisée. Le comptoir joue le rôle de l’autel ou du temple. L’échange d’argent est une version moderne de la transsubstantiation. Et la serveuse est promue au rang de prêtre ou plutôt de vestale. Le loto, c'est tout une métaphysique...

     

  • Bayrou, tiers état et politicshow

    medium_bayrou.jpgSympa l'interview de François Bayrou par Nicolas Voisin. On la voit sur le Politicshow et sur Dailymotion.

    Le président de l'UDF y apparaît chaleureux et humain. L'entretien retrace sa carrière. Un fils de paysan devenu agrégé de Lettres. Un écrivain talentueux: sa biographie de Henri IV est un best seller grâce à quoi il achète des chevaux, autre passion du béarnais. Il essaie aussi de nous démontrer qu'il a été un grand ministre de l'éducation. Et puis, il s'est révolté contre le sytème traditionnel des partis. En somme, c'est un homme intègre et qui inspire le respect.

     

    Au nom du tiers état

    Par ailleurs je lis son livre, Au nom du tiers états

    C'est un recueil de discours prononcés à l'Assembée. Dans la préface (longue de 50 pages), François Bayrou explique ce qui cloche dans notre démocratie. Un président monarque, un parlement sans pouvoir réel, un gouvernement qui a accaparé le pouvoir législatif, etc.

    « Les citoyens sont victimes », écrit-il, « parce que, lorsqu’il n’y a pas de contre-pouvoir, c’et un clan qui accapare le pouvoir et décide de tout, plaçant ses copains à tous les postes de responsabilité. » « Un réseau opaque d’intérêts, partisans, claniques, économiques, médiatiques, commande les décisions qui sont prises, impose son influence à l’action de l’Etat. »

    Enfin, à ceux qui se demandent si je suis atteint de bayroumania, je leur répondrais: "il est sympa pour un mec de droite!" C'est tout.

    (Photo: couverture de Au Nom du tiers état)

  • Libé: que fais-tu Edouard?

    L’avenir de Libération est incertain. Edouard de Rothschild, actionnaire principal, s’est opposé au projet du journaliste Edwy Plenel, dans une tribune publiée hier. Projet qualifié d’ « économiquement dangereux ». M. de Rothschild ajoute : « la méthode employée par Edwy Plenel m'a parfois embarrassé : était-il bien raisonnable […] de tenter de forcer la main de tel ou tel par une succession de manoeuvres ? »

    Que va-t-il arriver à ce « canard sans tête » (depuis le départ de son directeur Serge July), sans projet éditorial fixe mais avec encore quelques lecteurs ?

     

    Daniel Schneidermann commente : « Pour convaincre qu’il est convaincu qu’un journal, c’est d’abord un projet, Rothschild devrait dire dans quelle direction (générale) il souhaite aller. Et le dire vite. »

     

    Bernard Lallement, un des fondateurs du journal souhaite « de l’audace intellectuelle et financière. Je n’ai rien entendu de tel dans les propos de Plenel et ce qui m’inquiète, aussi, c’est que je ne les perçois pas, non plus, dans ceux de M. de Rothschild. »

     

    Un dossier est sur le site de Libé, un autre sur le site de l’Obs.

    Enfin, ça n'a rien à voir, mais c'est intéressant, Edwy Plenel, ex du Monde, et Denis Robert, ex de Libé, s'empoignent violemment au sujet de l'affaire Clearstream, comme le rapporte David Leloup, qui s'intitule joliment "journaliste pronétarien".