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Crise dans les médias - Page 94

  • La France a une bonne « image de marque »

    Le dernier classement de l’image de marque des nations a été publié par la société américaine GMI. Il est sensé mesurer comment les gens perçoivent ces pays.

    Le Royaume-Unis, l’Allemagne et le Canada forment le tiercé de tête. La France est quatrième. Plutôt honorable, après tout le mal qu’ont dit de nous nos amis anglo-saxons !
    Beaucoup de communiqués de presse ont mis en exergue la dernière place de l’Iran (38ème). Israël est 37ème.

    Les Etats-Unis pointent à une modeste 9ème place. Pourtant ce pays investit beaucoup dans la communication. Il faut croire que sa politique étrangère est moyennement appréciée...

    Le “Anholt Nation Brands Index” est un classement de 38 nations considérées comme des marques. Le classement est basé sur six principaux critères (voir shéma).

    Entre nous, considérer les nations comme des marques, c’est vraiment le signe de la totale marchandisation du monde. Mais passons.

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  • Identité française

    medium_drapeau_france.JPGJean-Eric Boulin écrit dans son roman Supplément au roman national :

    « L’identité de la France tient en cette ligne. Un pays au climat tempéré, à gauche de l’Allemagne. Terre de la hantise. Rue de la Roquette, un Beur se lève d’une sandwicherie pour écouter la musique orientale d’une voiture qui passait. « Putain, ça me rappelle le bled. » Une origine. Des rites. Pas de ça, ici. Que des villes de taille moyenne, serrées comme des pucelles. Un pays frigide. Sans culture, en manque de mythes honorables. Qui s’invente péniblement chaque jour, avec rien dedans de bandant. »

    L’identité française, est-ce que ça nous parle encore ? Et, d'abord, qu’est-ce que c’est ? Une langue ? Des paysages ? Une histoire ? Une équipe de football ? Des symboles? Un truc d’ancien combattant ? 1789? Une saloperie vichyste et colonialiste ? Une fameuse exception que le monde nous envie? Le cassoulet, le fromage, le vin et le couscous?

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  • Régis Debray commente la "Coupe de l'Elysée 2007"

    Le Monde a offert une page entière à Régis Debray pour s’exprimer sur la campagne présidentielle. Il a titré « La coupe de l’Elysée 2007 ». Ironie du penseur qui regarde de tout petits hommes politiques.

    Régis Debray est un intellectuel de gauche, lui. Contrairement aux penseurs bushistes et autres animateurs de deuxième partie de soirée à la télé.

    Dans les années 60, il était au côté du Ché quand les autres buvaient des laits fraises à la terrasse du Flore.

    Aujourd’hui, ces « progressistes » le considèrent comme un réactionnaire.

    Mais quand les progressistes se nomment Alain Finkielkraut, Loïc Je Meur, André Glucksmann, Doc Gynéco et Nicolas Sarkozy, il faut accepter d’être traité de réactionnaire. Quand la modernité c’est les délocalisations, le Contrat nouvelle embûche, les golden parachutes et le kärcher dans les banlieues, il faut préférer ne pas être moderne. Ou plutôt, rétorquer que la modernité ce n’est pas ça.

    Pour Régis Debray, la présidentielle 2007 c’est une bataille d’image, de com et d’ego. Tout juste une compétition sportive. La coupe de l’Elysée 2007.

    Il reste de gauche. Et nous explique quel sera son vote : « Pourquoi ne pas soutenir au premier tour une candidature "antilibérale et populaire" (pour autant que l'ombre de l'extrême droite ne grandisse pas d'ici là) ? Quitte, au finish, à jouer contre mauvaise fortune bon coeur Ségolène, fidélité oblige. Ou dans un autre cas de figure, peu probable, le tracteur contre le Kärcher ».

    Voici ce qu’il dit de François Bayrou. « François Bayrou ? De l'étoffe. Et de la vaillance. Mais Pierre Mendès France n'était ni atlantiste ni européiste, et le meilleur démo-chrétien conserve un fumet MRP. Effet de l'âge, sans doute injuste, mais pour qui garde en tête le "Bloc-notes" de François Mauriac, encore rédhibitoire. Georges Bidault et Jean Lecanuet sont décédés, mais les morts pèsent très lourd, qu'on m'en excuse, sur le cerveau des vivants. Bon vent au troisième homme. Il le mérite. »

    Il tacle les pseudo intellectuels : Les prétendants à l'Elyséee « feuillettent les magazines et surfent sur les écrans. Ce qui ne passe pas à la télé, à leurs yeux, n'existe pas. Aussi sont-ils sûrs d'avoir recruté la philosophie avec André Glucksmann ou Bernard-Henri Lévy et la littérature avec Christine Angot ou Jean d'Ormesson. »

    On attend leur réponse. Dans Le Monde, évidemment.

  • Le Vatican est sous Linux

    Quelques infos "techno".

    • Le Vatican est sous Linux. C’est ce que nous apprend Sœur Judith animatrice du site papal. (chez Scobble, en anglais).
    • Netvibes vient de créer un module pour accéder à « Remember the milk ». Remember the milk est un pense bête qui sur lequel vous classez  tout ce que vous avez à faire dans la semaine. 
    • David Larlet explique comment améliorer l’ergonomie et la lisibilité d’un blog en 16 questions.
    • Autoroll est un widget qui propose des liens vers des blogs. En principe, les liens sont en rapport avec le thème de mon blog. Ca vous amène quelques visiteurs. Je vais le tester. On verra bien si je l’adopte.
    • Les agrégateurs de fils RSS. Netvibes semble être le préféré.

     

  • Blogs toxiques

    Certains blogs sont toxiques. Ils vous droguent, vous font planer et vous rendent dépendants. Et puis ils vous rendent malades.

    Les blogs toxiques ne sont pas forcément des blogs dits « influents »...

    Les blogs toxiques diffusent des informations pourries. De la malinformation (junkinformation en anglais). Ils font du buzz avec des rumeurs. Ils organisent des polémiques. Leur fil de discussion purule d’attaques, d’invectives et d’insultes. Des vidéos virales, des images truquées, de la provoc, et un peu de Claire Chazal nue : voilà les ingrédients de leur succès.

    "les blogs me font chier"

    J’ai employé l’expression « blogs toxiques » pour la première fois le 15 décembre 2006. C’était en commentaire d’un billet titré « les blogs me font chier », chez Bertrand Soulier. A cette époque, la blogsphère s'intoxiquait du buzz "web 3". Vous vous souvenez de cette réunion de blogueurs? Tout le monde en avait marre.

    Ce jour-là j’écrivais : « si on parlait de “blogueurs toxiques”? Au lieu de diffuser des infos (ou leur opinion, ce qui est respectable), ils propagent de l’intox. »

    Overdose d'info

    Le professeur Michel Desjoyeux, dans son livre « Overdose d’info », compare le drogué d’info à un hypocondriaque. Il s’informe pour échapper aux dangers : terrorisme, grippe aviaire, insécurité, crise boursière, averse en fin d’après-midi, etc.  

    Pour le philosophe Peter Sloterdijk, c’est notre époque qui est toxique. Pas moyen de s’échapper. Télé, radio, journaux, livres, conversation… Tout vous ramène aux obsessions de l’époque, à ses hystéries, à ses peurs…

    Que cherche-t-on sur Internet? De l'information. Mais encore? Amitié? Amour? Lien? Non. Ces sentiments ont besoin d'un contact réel pour s'épanouir. Ce qu'on cherche sur Internet, c'est de l'excitation. Et cette excitation, les blogs toxiques nous la procurent.

    Pour se préserver d’eux, une seule solution : ne plus les lire. Supprimez-les de vos favoris et de vos agrégateurs. Ne cliquez pas sur les liens menant vers eux. Ne prononcez même pas leur nom. C’est à ce prix qu’on se désintoxique.

  • Les médias de panurge

    mouton.JPGJean François Kahn (patron de Marianne) répond à un internaute qui pose cette question: « Les médias sont-ils de gauche ? » Extraits :

    « Il y a une réalité incontournable, c'est que, pour la première fois dans l'histoire de la République, tous les propriétaires des grands groupes de média, de communication et de publicité sont favorables au même candidat et amis de Sarkozy, sauf un, mais son hebdo est tout de même sarkozyste. Même le propriétaire de Libération est un ami de Sarkozy et le Président du Conseil de surveillance du Monde, Alain Minc a pris position en sa faveur. »

    « En fait, ce qui domine, dans le milieu journalistiquo-politique, c'est le panurgisme et le suivisme, ainsi que la tendance à être fasciné par la puissance et le pouvoir : ainsi le pouvoir journalistique fut-il massivement favorable à Balladur, puis à Lionel Jospin, puis aujourd'hui à Nicolas Sarkozy. »

    Lire aussi

  • Plan B, absence de pluralisme et "qui vous savez"

    Le Plan B a eu une bonne idée : rassembler sur une page les Unes de journaux publiée lors de l’investiture de qui vous savez (14 janvier).

    C’est bien simple, toutes parlent d’un seul homme. Pour dire que cet homme est génial, qu’il faut l’élire sans attendre.

    Le Plan B accompagne ces couvertures d’une citation d’Alain Lancelot : « J’estime qu’à l’heure actuelle, le pluralisme dans la presse est assez largement réalisé. » M. Lancelot est l’auteur d’un rapport sur les médias, réalisé à la demande du gouvernement Raffarin en 2005.

    Ce que démontre lePlan B, c'est que la concentration dans les médias est inquiétante, contrairement à ce qu'indique le rapport Lancelot.

    On ne cesse de se plaindre de la faible qualité du débat politique. Et ça n'aurait rien à voir avec l'absence de pluralisme?

    Parmi toutes les Unes citées par le Plan B, il est difficile de dire laquelle est la plus "cire pompes".

    La Dépêche du midi fait assez fort : « Le triomphe de qui vous savez ». Plusieurs Unes parlent de plébiscite, de mise sur orbite, mais aussi de la personnalité profonde (et vachement sympa) de qui vous savez.

    J’aime bien également Le Journal du dimanche: « Tout commence aujourd’hui ». Tout ? Quoi? Faites pas semblant de ne pas comprendre: la campagne de monsieur. Pourquoi citer son nom, il est évident que les journaux ne peuvent parler que de lui, l'ami des patrons de presse.

  • La photo de l'année 2006

    Guerre du Liban. Après les combats, des jeunes fortunés parmi les ruines dans une voiture de sport. Contraste saisissant.

  • Qui peut être NOTRE président (e)?

    « Il y a deux temps dans une campagne présidentielle. Celui on se demande « qui peut-être président ». Et celui où on se demande qui peut être notre président. » (François Bayrou).

    J’ajouterai : ou notre présidente.


    Le rdv de bayrou
    envoyé par jaganseb

  • Blogueur/journaliste

    Gilles Klein (Le Phare) répond sur l’opposition entre blogueur et journaliste : « Je pense qu'il n'y a jamais eu d'opposition. Un exemple : depuis les débuts de la photo, il y a des photographes de presse qui sont payés pour prendre des photos, et des amateurs qui font aussi des photos. Le fait d'avoir un appareil photo ne fait pas de vous un journaliste. [...]

    Les journalistes professionnels en France ont une carte de presse, travaillent dans des entreprises « de presse » qui respectent un certain nombre de régles, et bénéficient de certains avantages fiscaux. D'autres, qui ne sont pas journalistes, sont payés pour un travail de rédaction, d'édition, de communication, de marketing, de relations publiques. D'autres encore, pour qui ni le journalisme, ni la communication ne sont un métier, contribuent aux contenus diffusés par les médias sans être rémunérés. Une chose est sûre, les médias ont toujours dialogué ou associé leur audience à leurs contenus, ce dialogue est grandement facilité par Internet".

    Dans l’interview donnée à NetEco, il évoque aussi le nerf de la guerre:

    « Les contenus générés gratuitement par des internautes, enthousiastes et souvent naïfs, sont simplement une formidable opportunité marketing pour des entreprises qui profitent de cette mode qu'elles exploitent à fond, tout en faisant ou en espérant faire des bénéfices plus ou moins importants, comme YouTube ou FlickR, pour ne parler que des plus connus. […] Néanmoins, certaines entreprises commencent à envisager de partager avec les internautes contributeurs, une part des revenus publicitaires générés ».

  • Comment parler des livres qu’on n’a pas lus

    Comment parler des livres qu’on n’a pas lus, de Pierre Bayard est un succès de librairie.

    Je ne l’ai pas lu.

    Je vais vous en parler.

    Ce qui est intéressant dans ce livre, c’est que l’auteur nous décomplexe. Il nous dit que Paul Valéry ou Montaigne parlaient volontiers de livres qu’ils n’avaient jamais ouvert. Lui-même a lu une centaine de pages de l’Ulysse de Joyce et il peut faire cours à l’Université sur ce livre.

    L’idée principale de Pierre Bayard est qu’il existe plusieurs parcours de lecture. On n’est pas obligé d’aller du début à la fin.

    Il distingue plusieurs manières de n'avoir pas lu un livre :

    1. lorsqu'on ignore jusqu'à son existence,
    2. lorsqu'on l'a parcouru,
    3. lorsqu'on l'a évoqué,
    4. et lorsqu'on l'a oublié.

    Personnellement, quand je ne finis pas un livre, je culpabilise. Et en général, je ne finis pas les livres. Grâce à Pierre Bayard, je vais pouvoir revivre!