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Crise dans les médias - Page 17

  • Des "commissaires d'exposition" du web pour organiser l'information

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    Internet est un gigantesque musée, mais il faut accrocher les tableaux soi-même. Une nouvelle fonction est en train d'émerger, pour palier ce problème: on les appelle "digital curator", "content curator", ils sont l'équivalent d'un commissaire d'exposition dans le domaine de l'art et des musées.

    Sur Internet, il y a du contenu, toujours plus de contenu. Des textes, des vidéos, des images, du son. Toutes ces informations ne valent que si ont peut entrer en contact avec elles. Sinon, elles s'entassent, oubliées, comme des archives que plus personne ne lit.

    On peut faire un parallèle avec le monde des musées.

    Un musée, c'est un ensemble d'objets d'arts, accumulés au fil du temps, et réunis en un lieu. Pour donner un sens à cet ensemble, le rôle des conservateurs et des commissaires d'expositions (curator, en anglais) est nécessaire.

    Ils réunissent tous ces objets en sous ensembles cohérents: des collections, des expositions temporaires, etc. Mais ils font plus: ils aident le public à entrer en contact avec les oeuvres. Ils valorisent le contenu des musées, ils font vivre les collections.

    Les sites Internet sont devenus tellement touffus, avec une telle masse de contenu, qu'il est nécessaire d'organiser ce contenu. La fonction de "digital curator" (je vous laisse imaginer la traduction en français) est de donner une cohérence à ce contenu. On peut souligner l'intérêt économique de ce travail: si les sites d'information peinent à gagner de l'argent avec l'actualité, peut-être qu'ils deviendraient rentables grâce à leurs archives.

    Voici quelques exemple de sites web dans lesquels le contenu est traité à la façon d'une exposition, par des "curators":

    Il s'agit d'une section du site du New York Times, où les sujets sont classés par ordre alphabétique, comme dans une encyclopédie. Les lecteurs ont ainsi un accès facile aux archives. Sur 14 000 sujets, les lecteurs ont accès aux articles, images et documents.

    • Listes Twitter:

    Le site Listorious recence les principales listes Twitter réalisées par les utilisateurs. Chaque créateur de liste est un "curator" (c'est le terme employé sur le site). Les personnes qui réalisent des listes sont des commissaire d'une exposition virtuele. Ils réalisent des expositions que les utilisateurs de Twitter sont invités à visiter.

    • Blog:

    L'auteur d'un blog est un "commissaire d'exposition", au sens où il sélectionne et assemble des contenus. Tous ces contenus sont rassemblés rassemblés autour d'une même thématique. (A lire: 10 idées pour tirer parti des archives de votre blog)

    Ce service permet d'organiser le web: l'utilisateur sauvegarde des pages web, symbolisée chacune par un icone en forme de perle. En assemblant des perles, il compose un arbre à perle. Chaque arbre à perle est une petite exposition.

    • Netvibes (pages publiques):

    On peut voir, par exemple, ce qu'a fait l'écrivain François Bon, avec sa page netvibes; où il propose un choix de blogs littéraires. (signalé par Martine Silber)

    Ce blog rassemble des photos de familles: chacun est invité à envoyer des photos de ses parents. L'ensemble compose une collection d'art étonnante, et également un morceau d'histoire et de sociologie.

    • Sites d'agrégation:

    Des sites comme popURL ou Originalsignal rassemblent en un lieu des contenus venus d'horizons divers.

     

    Pour aller plus loin:

     

    The Content Strategist as Digital Curator (A list apart)

    The next big trend? It's all about curation (Steve Rubell)

     

    photo: Salle Van Gogh du Louvre (Eric Mainville)

  • Ecrire pour le Web en 2010

    Ecrire pour le Web en 2010

    View more documents from Legay Luc.
    C'est un document de @luclegay accompagné de @ronez @XM @sbailly et JP Cathelin.(signalé par Cédric Motte)
  • Dmitri Medvedev joue au journaliste

    medvedev.jpgDmitri Medvedev, le président russe, a participé au Forum des médias européens et asiatiques des pays de la CEI et Baltes, comme le rapporte Courrier international. Des professionels de la presse ont débattu des problèmes du journalisme en Russie.

    "La liberté de la presse existe en Russie", nous assure-t-on. D'ailleurs, le président Medvedev anime lui-même un blog. Ce qui lui permet de déclarer:"C'est une bonne opportunité de se sentir soi-même un peu journaliste quand on répond à telle ou telle question ou simplement qu'on raconte quelque chose".

    (Ce billet est écrit en partenariat avec Courrier international)

  • Nécrologie et déontologie à Paris Match

    Des lecteurs avisés ont lu, sur le site de Paris Match, ce qui ressemble à une nécrologie de Johnny Hallyday. Peu après, Paris Match publie des mots pour s'excuser.

    L'auteur du blog qui relève l'info, journaliste dans la presse people, défend la pratique de la nécrologie _ un type d'article qui nécessite l'emploi de nombreux documents d'archive et doit être préparé à l'avance.

    " Ecrire une nécro, c’est écrire une bio. Une bio qu’on sort au moment du décès d’une personnalité, actualisée en fonction du décès. Rien de plus. Préparer ses nécros à l’avance, c’est pas jouer au chacal, c’est s’organiser pour rendre service au lecteur qui, dans la minute où il apprend la départ d’une personne célèbre, se jette sur Google actu pour lire tout ce qui est publié à propos du trop tôt disparu. Quand Michael Jackson est mort, beaucoup sur Twitter ont reproché à i>Télé, BFM et aux sites d’infos leur manque de réactivité. Aujourd’hui, ils leur reprochent de faire leur boulot. Ils sont marrants, les gens".

  • Google récompense-t-il la qualité?

    Il semblerait que non, comme l'explique Fabrice Epelboin. Son analyse montre que les "usines à contenu", telles que Demand Media ou Answers.com, rencontrent un véritable "succès" _ tout du moins ils sont rentables, contrairement à certains sites d'information dits "de qualité".

    Il pointe le rôle de Google, qui est central, car c'est son algorithme qui dicte la loi et achemine des lecteurs visiteurs vers les sites Internet:

    "Les créateurs de contenus et leurs éditeurs doivent travailler sérieusement pour faire gagner les contenus de qualité. Il est clair qu’un article issu du New York Times est plus intéressant qu’un article traitant du même sujet produit par Demand Media, mais les lecteurs ont besoin de l’aide de Google et des autres moteurs de recherche.

    Pour l’instant, la quantité est le maître mot sur le web, la qualité est difficile à trouver. C’est peut être ce qui fait pencher Reuters pour un modèle payant, faisant ainsi payer pour accéder à de la qualité sans avoir à la chercher, un jeu qui pourrait vite se retrouver aussi difficile que de trouver une aiguille dans une bote de foin, au rythme où vont les choses".

  • Quelques liens

  • Pearltrees à Le Web

    Une vidéo sympa de l'ami Patrice, à la conférence Le Web. Il a présenté sa boîte, pearltress (dont j'ai déjà parlé). En face de lui, Robert Scoble, "the" blogueur.

    Le nom de pearltrees est en train de pas mal buzzer ces derniers jours, et c'est très bien!

  • Les journalistes sur twitter et les autres

    Récemment, @Vogelsong philosophait: "@abadinte quel naïf tu fais. Les journalistes sur twitter ne parlent exclusivement qu'aux journalistes #aristocratie"

    Au même moment, Antonin, journaliste, annonçait qu'il allait quitter Twitter. Il est lassé des discussions entre certains journalistes qui ponctuent  de Lol et de Fail chacun de leurs messages.

    Personnellement, je ne pense pas que tous les journalistes refusent de discuter avec les quidams dans notre genre. Et je vous le prouve! J'ai confectionné une liste Twitter des "journalistes conviviaux". Mais ne les harcelez pas, merci!

    Questions: Est-ce le boulot des journalistes de discuter avec le tout venant sur Twitter? Et vous quel intérêt trouvez-vous à 'suivre' des journalistes?

    (PS: J'emploie le mot "convivial" au sens qu'Ivan Illich lui donnait. )

  • L ou W?

    La reprise (économique) est un sujet qui crispe tout le monde. Trois scénarios s'affrontent.

    Il y a les amateurs du L, comme ce président d'un réseau d'agence publicitaires:

    "Les prévisions d'investissement de nos clients dans le monde pour 2010, indiquent qu'on se dirige vers une reprise en "L"" (le monde)

    Oublions le U. Le W a ses partisans.

    Pour eux, "la véritable crise, qui est celle du dollar, n'ayant pas encore eu lieu. Le premier choc a été contenu mais ce n'est que le premier et il faut s'attendre à une courbe en W plus qu'à une reprise en U comme on voudrait s'en persuader avec quelque précipitation." (Jean Zin)

  • Que cherchez-vous?

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    Cet après-midi, j'utilisais la fonction "recherche" de Twitter, comme je le fais chaque jour (j'utilise aussi Google). Et je me suis fait cette remarque: rechercher des informations de cette façon, ce n'est pas une bonne chose. Pourquoi? Hmm...

    Plus tard dans l'après-midi, je suis tombé, sans le chercher, sur un passage du Pouvoir du moment présent, d'Eckhart Tolle:

    Dans un de ses livres, Carl Jung rapporte une conversation qu'il avait eue avec un chef amérindien lui soulignant que, de son point de vue, la plupart des Blancs ont le visage tendu, le regard fixe et un comportement cruel. Ce chef indien disait ceci: "Ils sont toujours en train de chercher quelque chose. Mais quoi? Les Blancs désirent constamment quelque chose. Ils sont sans cesse troublés et agités. Nous ne savons pas ce qu'ils veulent. Pour nous, ce sont des fous."

  • Non à l'information dupliquée, non à l'information dupliquée!

    Luc Mandret a levé un joli lièvre, à partir d'un phénomène classique: la circulation circulaire de l'information. Un journaliste publie une info, ses confrères la reprennent, l'un après l'autres _ parfois souvent sans vérifier l'information de départ.

    Cette fois là, l'affaire est partie d'une rumeur lancée dans les toilettes du G20. Du très haut niveau: Sarkozy et DSK. Et, entre eux, pas de dame pipi, mais un journaliste du Point. Une petite phrase (lancée par un conseiller en communication?) est reprise par tous les médias.

    Luc déplore: "En l'espace de 24h, un grand nombre de médias, dont certains parmi les plus lus et les plus respectés, ne se basent que sur l'article d'un journaliste du Point pour tous réciter la même histoire. "

    Ces jeunes journalistes ont bien décrypté le phénomène et les difficultés économiques qui y sont liées:

    Pour gonfler leurs recettes, la grande majorité des sites de presse en ligne (en dehors des pure players) sont entraînés dans une spirale infernale : traiter de tout, tout le temps, sans hiérarchiser ni contextualiser. En gros, faire de l’agrégation de contenus. Ironie du sort : ils accusent désormais Google de leur voler leurs recettes publicitaires. Pour faire simple, à leurs débuts, les sites Internet disposaient d’un public spécifique. Les internautes allaient sur le site du Figaro, du Nouvel Observateur ou du Parisien parce qu’il s’agissait du Figaro, du Nouvel Observateur ou du Parisien. Mais, à force de vouloir augmenter leur fréquentation, ils ont été contraints de publier tout et n’importe quoi, s’appuyant de plus en plus sur le copié-collé de dépêches.