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Crise dans les médias - Page 15

  • Au Québec, l’indépendance des journaux paie

    Le Devoir est un des rares quotidiens canadiens encore indépendant, nous apprend Courrier International.

    "Le Devoir, fondé par Henri Bourassa, visait d’abord et avant tout à servir le peuple québécois. Il n’a ja­mais recherché l’enrichissement de ses artisans. Il s’emploie encore aujourd’hui, malgré la modestie de ses ressources, à pratiquer un journalisme de service public. Au Québec comme ailleurs dans le pays, d’autres rédactions, il est vrai, comptent des journalistes d’un professionnalisme indiscutable. Dans les empires de presse, cependant, leur métier sinon leur emploi est devenu de plus en plus précaire."

    Avec une diffusion moyenne de 26 000 exemplaires, Le Devoir, que l’on surnomme “le petit miracle”, a été sauvé au début des années 1990 par un mécène, Pierre Péladeau, propriétaire d’un titre concurrent, Le Journal de Montréal. Aujourd’hui, malgré la crise de la presse, Le Devoir est dans une bien meilleure situation que ses rivaux.

    (Ce billet est écrit en partenariat avec Courrier international. L'opération prend fin ce mois-ci. Merci à Aurélia et à l'agence Tribeca pour leur  collaboration.)

  • Les enfants américains et les médias

    La consommation de médias n'a jamais été aussi élevée qu'aujourd'hui chez les jeunes Américains. Elle s'élève en moyenne à 7 h 30 par jour, selon une étude de la Kaiser Family Foundation (à télécharger)

    Les enfants font un usage multitâche des médias: ils regardent la télévision en téléphonant, ou écoutent la radio en utilisant leur ordinateur. Cela porte l'exposition aux médias à plus de 11 h par jour pour les jeunes de 11 à 18 ans.

    La télé reste le média numéro un (4 h 30 par jour), devant l'écoute de la musique (2 h 30), l'ordinateur (1 h 30) et les jeux vidéos (1 h 15).

    (New York Times)

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  • Le dilemme de la machine à café

    vanite.jpgCe matin, j'ai hésité devant la machine à café. Et puis, j'ai choisi un café long sans sucre.

    On parle souvent de la perte des valeurs héroïques dans nos sociétés. Un hédonisme diffus corrode chacun de nos actes. Tout est facile, accessible, abondant, et si on a marre, on peut cliquer, zapper, passer à autre chose. Rajouter du sucre.

    Boire un café long sans sucre est un des derniers actes d'héroïsme quotidien. Ce n'est pas grand chose. On rirait de vous si vous osiez employer ce mot devant la machine à café. Et, justement, c'est en cela que réside l'héroïsme du quotidien: assumer en toute modestie l'aspect dérisoire de ces actions.

    Devant la machine à café, il s'agit juste d'arbitrer entre plusieurs valeurs. Le plaisir ou la santé, le court ou le long terme. Ce n'est pas le chemin qui est difficile, mais c'est le difficile qui est le chemin: à ce moment, tous les poncifs du stoïcisme nous reviennent en mémoire. C'est cela aussi, l'héroïsme du quotidien: savoir que, quoi qu'il arrive, tu n'échapperas pas à la banalité d'un destin stéréotypé.

    Pour certaines situations les mots manquent. Tu termineras ta vie dans une chambre d'hôpital et tes proches parents parleront à voix basse, ou ne diront rien. C'est le genre de pensée qui peut vous traverser l'esprit au moment d'appuyer sur le bouton « café long sans sucre » d'une machine à café.

  • Quelques liens

  • Internet, révolution culturelle?

    internet-revolution.pngUn numéro de Manière de voir (le Monde diplomatique) est consacré à Internet.

    Intéressant, notamment, cet article de Jean-Marc Manach "Les bidouilleurs de la société de l'information".

    Les bidouilleurs sont aussi appelés les hackers. "L’objectif des hackers n’est pas de favoriser les cambriolages ou les usurpations d’identité, mais simplement d’alerter sur l’inefficacité et / ou sur les atteintes imprévisibles — mais dont certaines sont d’ores et déjà avérées — à la vie privée et aux libertés provoquées par ces technologies dans lesquelles on investit massivement."

    Serge Halimi, directeur du Monde diplomatique, écrite: "Dans les reproches adressés à Internet, on décèle souvent autre chose qu’une inquiétude légitime devant les modes d’acquisition du savoir et de transmission de l’information : l’effroi que le magistère de quelques barons du commentaire touche à son terme. [...] Mais un jour, des sans-culottes ont débarqué avec leurs claviers…" (cité par Hugo Roy)

    A un moment où Internet menace de se "verrouiller" (loi Hadopi, sites d'information aidés par l'Etat et tentés d'opposer leur "légitimité" à la fureur des sans culottes du web _ vous et moi), on peut se demander: qu'en est-il de cette "révolution culturelle"?

  • Journaliste: espèce en voie de raréfaction?

    A lire, la longue réflexion de Tatiana, sur les journalistes, qu'elle compare au dodo, un oiseau de l’océan Indien dont l’espèce a disparu à la fin du 17e siècle.

    "Observons le dodo-journaliste : il travaille dans une rédaction en open-space avec ses collègues dodos, s’affaire à un petit bureau couvert de piles de dossiers, passe des coups de fil, sort déjeuner avec untel, part en reportage, participe à des réunions, tape frénétiquement ses papiers à l’ordinateur au moment du bouclage. Quand prend-il le temps de s’informer sur le devenir de sa profession?"

  • Une année en 60 secondes

     

    trouvé chez Zawap

  • "Le Monde " et quelques oublis dans la chronologie

    Le journal Le Monde a publié, le 13 janvier, une chronologie de la décennie écoulée, intitulée "2000-2010: chronologie des événements".

    Problème, il manque quelques dates: le 11 septembre 2001 et le 21 avril 2002, pour ne citer que les plus importantes.

    Autre source d'étonnement: cet oubli est signalé par un commentateur sur le site du Monde mais aussi par un article sur Le Post, site dans le groupe du Monde. Mais, pourtant, l'oubli n'a pas été réparé.

    le monde.jpg

     

  • Avec Philippe Val à France Inter, qu'est-ce qu'on se marre

    Il ne faut jamais oublier que la formation de base de Philippe Val, c'est le comique.

    C'est pour ça qu'aujourd'hui, s'il juge "inacceptable" (Libé) une chronique de Stéphane Guillon (vidéo ci-dessous), c'est le patron de France Inter qui parle, mais c'est aussi le comique.

    Dresseur de clowns, c'est ingrat comme métier.

    Philippe Val nous avait fait rire dans le rôle du défenseur de la liberté d'expression contre les barbus. Revendiquer le droit de rigoler et aller devant les tribunaux, c'était drôle!

    Et puis, il a eu affaire du dessinateur Siné. Philippe Val lui a démontré que son comique était périmé. Siné, convaincu par son patron, a pris la porte.

    Avec Stéphane Guillon, le problème est plus épineux. Le gars n'est ni un vieux grincheux ni un barbu fanatique. C'est un comique dans la force de l'âge, populaire et incontrôlable.

    Stréphane Guillon est un comique pur: il tape sur tout ce qui bouge. DSK, Sarko, ses patrons à France Inter. Il cartonne tout ce qui détient du pouvoir. Il grossit le trait, caricature les défauts des grands hommes.

    Et Philippe Val, le comique devenu chef, resemble à un adjudant qui glapit des ordres avec fureur. Ah, qu'est-ce qu'on se marre à France Inter!

     

  • Dire ce que les autres ont déjà dit

    duchamp.jpgAvec les blogs, on découvre (ou plutôt on redécouvre) le plaisir de dire ce que les autres ont déjà dit. Ce qu'ils ont dit mieux que nous, et, cela va de soi, avant nous.

    Depuis l'origine, le blog s'inscrit dans une culture du mème: les chaînes de blogueur, sont là pour nous le rappeler.

    Je me faisais cette réflexion en constatant le nombre effarant de billets publiés sur la mort de Philippe Séguin.

    Chacun y est allé de son petit couplet. Pas un qui ne s'est dit: "tout le monde en a parlé, les journaux, la télé, et j'ai déjà lu cinq billets sur le sujet". Ici, et , , , , , , , mais aussi , , , , et forcément .

    Non, ils ont sacrifié à ce plaisir: dire ce que les autres ont déjà dit. Et c'est très bien ainsi.

    "Tout est dit et on vient trop tard", disait un auteur classique qui avait piqué cette phrase à un auteur de l'antiquité, qui lui-même la tenait d'on ne sait qui.

    Dire ce que les autres ont déjà dit est une forme de rituel. Un rituel laïc. Une façon de s'inscrire dans une communauté. Et aussi une façon de se rassurer, peut-être.

     

    illustration: Marcel Duchamp. En avance du bras cassé. Août 1964 (4eme version, après l'original perdu de novembre 1915). Moma