Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Crise dans les médias - Page 12

  • L'avenir des blogs

    L'article de Jean Véronis sur la fin des blogs a fait un peu de bruit. J'en ai parlé, tout comme Matthieu. Pierre Chappaz analyse aussi le phénomène.

    Un défi est lancé aux blogueurs: quel avenir dans un écosystème dominé par Facebook et autres réseaux sociaux?

    Du contenu de qualité

    L'avenir des blogs sera basé sur leur point fort: le contenu. Et un contenu de qualité, cela va de soi. Non, cela ne va pas de soi. Comme l'explique bien l'auteur d'Ecrire pour le web, on peut générer plus de trafic avec du contenu de mauvaise qualité (selon des critères professionnels).

    Recherche d'authenticité

    Ce que l'internaute recherche, c'est bien sûr du contenu de qualité. (On le clame sur tous les tons!) Mais c'est aussi, et même surtout, une expérience de qualité. Pouvoir interagir, se lier, se passionner, toucher les autres, les rencontrer. Il y a une recherche d'authenticité.

    L'avenir des blogs passe aussi par les médias sociaux. Diffuser son contenu le plus largement possible permet de toucher un maximum de lecteurs, explique Juan. Pour Nicolas, entre Stakhanov et Boileau, il faut choisir. Autrement dit, il faut produire.

    Plaisir d'écrire

    Mais l'avenir des blogs, il ne faut pas le chercher bien loin: c'est le plaisir d'écrire.

    "A force de se concentrer sur les bénéfices qu'il y a à avoir un blog (= des articles publiés), on perd de vue les bénéfices du simple acte de bloguer - de l'utilité pour soi de cet exercice d'écriture." (Seth Godin, cité par Stéphanie Booth)

  • MGMT: des stars avec un surmoi

    0886976733926.jpgEn lisant cette interview de MGMT, comment ne pas être frappé par le côté atypique de ce groupe? Ces deux fans de musique sont devenus des stars mondiales, presque à leur corps défendant.

    Et, contrairement aux rock stars typiques, qui sombrent avec délices dans le stupre et la drogue, eux semblent avoir vécu les excès avec réticence, puis avec remords. Des stars avec un surmoi.

    Leur dernier (et deuxième) album "Congratulation" porte la trace de tout cela:

    "La chanson « Congratulations » me traînait dans la tête depuis des mois, depuis la fin de la précédente tournée. Une sorte de réponse à tout ce que nous avions vécu. L'un des résultats du craquage par lequel je suis passé a été une réflexion assez poussée sur les relations entre les gens, notamment sur ma relation avec les gens.

    En me posant un peu, je me suis rendu compte que je n'étais pas fier de moi, pas satisfait de la manière dont je m'étais comporté pendant des mois."

     

    L'album de MGMT est en écoute sur leur site.

  • Prisa, 'Le Monde', et eux

    Le_Monde_logo.pngPrisa veut prendre le contrôle du Monde, écrivait Electron libre, il y a quelques jours. Le groupe de médias espagnol Prisa, déjà actionnaire du Monde, veut accroître sa participation (Les Echos). La rédaction du Monde perd le contrôle du journal, en conclut 20 Minutes. Rue89 ajoute un point d'interrogation. A nouveau le gros temps pour Le Monde, commente Marianne. Le Figaro reste prudent: "Le Monde: Prisa monterait au capital".

  • De skyblog à Facebook

    Il semblerait que les "jeunes" aient migré de skyblog vers Facebook. C'est ce que remarque Jean Véronis, dans son dernier article sur les blogs:

    Image 5.png
    "On voit très clairement la progression jusqu'à la mi-2007. Les vacances scolaires ont été fatales... A la rentrée scolaire, les copains ont changé, et visiblement les habitudes aussi (et c'est le moment où Facebook a émergé en France) ! La fin 2007 a hésité, et la chute est constante depuis. Il est vrai que Skyblog a changé officiellement de nom pour Skyrock Blogs, comme Alphoenix me l'a fait remarquer sur Twitter, il faut donc être prudents. Cependant, il semble que tout le monde continue à parler de Skyblog, comme d'ailleurs le JDN. Au demeurant les requêtes Skyrock et Skyrock Blog sont elles-mêmes en déclin".
    • A lire ailleurs: La mode des apéros géants Facebook sévit dans l'Ouest de la France. On attend le prochain, au Mans, le 15 mai. Si les autorités ne l'annulent pas...
  • Enquêter ou s'immerger

    L'émission d'Harry Roselmack (TF1) nous propose d'aller En immersion (c'est son titre). L'enquête porte sur les musulmans salafistes de Marseille.

    A la différence de l'émission "Les Infiltrés", Roselmack enquête sans caméra cachée. Mais, du coup, certains lui reprochent d'être trop conivent avec ceux qu'il interviewe. Ne donne-t-il pas une image trop lisse des salafiste, communauté ultra minoritaire et intégriste de l'Islam de France? "Ils ont sûrement essayé de donner une bonne image, admet Roselmack. Mais je réfute le terme de manipulation. Notre format ne fonctionne que si l'on est dans la vérité." De ce point de vue, en effet, il a raison: pratiquer un langage de vérité envers ses sources est le meilleur moyen, pour le journaliste, d'engager une relation saine.

    Mais l'enquête "en immersion" n'a pas évité quelques dérives. L'épisode du "mouton dans la voiture" est désormais célèbre (La Provence). Quelques jours plus tard, Harry Roselmack et son équipe ont été pris à parti par des badauds alors qu'ils filmaient.

    La Loi du ghetto

    Plus classique est l'enquête menée par Luc Bronner dans son livre La Loi du ghetto (chez David Dufresne). Je le cite:

    "Dans son nouveau livre, l’ancien lauréat du prix Albert Londres qualifie les lieux de « désert journalistique ». C’est un endroit avec ses « hiérarchies invisibles », avec ses guerres sans nom, sans fin, et ses déshérences. Bronner appelle les lieux comme il se doit : « la loi du ghetto ». Depuis quatre années, Luc Bronner, pour Le Monde, fait ce que tout le petit monde des grands médias a lâché, ou presque : les banlieues françaises. Son travail est plus qu’utile. Il est rare."

  • Des journalistes se mettent nus pour sauver Nice Matin

    nice matin nu.JPG
    Des journalistes de Nice Matin ont posé nus, un journal placé à l'endroit que la décence nous interdit de nommer _ pour la bonne cause: alerter sur leur sort. Ils sont en conflit avec le propriétaire du titre, le Groupe Hersant Media, qui veut vendre le siège historique de la société.

    Ils s'expliquent sur leur blog:

    "C'est pas qu'on est farouche. Mais quitte à se désaper autant que ce soit pour une bonne cause. Sauver notre entreprise, celle-là elle nous botte. Alors on l'a fait. Pour Nice-Matin, Var-Matin et Corse-Matin. Hersant, lui, peut aller se rhabiller. On est prêts à donner notre chemise après l'avoir mouillée, mais pas pour un actionnaire lointain qui nous a rachetés il y a à peine deux ans, n'a pas investi un sou de plus que sa mise de départ (qui, au passage, sera aussi son bonus de sortie) et veut aujourd'hui que l'on éponge ses dettes."

  • Mais pourquoi diable veulent-ils nous inflitrer?

    Récemment, l'émission Les Infiltrés (France 2) a fait polémique. (Rue89) Sans parler de la dérive qu'a connu cette émission (des journalistes avaient dénoncé leurs sources à la police), la forme de l'émission a suscité l'interrogation, depuis le début. Un journaliste doit-il opérer à visage masqué?

    Dans un autre genre, l'émission Envoyé spécial qui s'"infiltre" dans un centre d'appel, pour enquêter chez les téléopérateurs.

    On a aussi vu l'enquête de Florence Aubenas sur la précarité. La journaliste s'est déguisée pour "infiltrer" le monde des femmes de ménages.

    Ce recours à l'enquête "inflitrée" ou "en immersion", appelle plusieurs interrogations:

    1. Tout d'abord, qu'est-ce qu'on apprend qu'on n'apprendrait pas avec une enquête classique?

    2. Nous vivons dans une société de contrôle où les individus sont fichés et tracés. Le reportage "inflitré" n'est-il pas une façon de poursuivre le contrôle des individus? Et ce, d'autant plus quand les personnes qu'on infiltre sont des précaires et des "modestes".

    3. Le journalisme d'immersion n'est-il pas un signe que les journalistes (qui font partie de l'élite culturelle) sont trop coupés de la population?

    D'autres interrogations?

  • Murdoch contre Google pour faire payer l'internaute

    Rupert Murdoch, le patron de médias, a annoncé qu'il voulait limiter le contenu disponible sur les sites d'information aux "titres", "premiers paragraphes" ou à "quelques articles". (Nouvel Obs) C'est cohérent avec sa stratégie visant à rendre payants les sites d'information.

    Son objectif: dresser une forteresse autour de ses sites et encercler les internautes. "Quand ils n'auront plus nulle part où aller, ils paieront", a-t-il déclaré.

    "Nous allons empêcher des gens comme Google, Microsoft ou quiconque de prendre nos informations gratuitement", a déclaré l'actionnaire principal de News Corporation, qui refuse que les sociétés utilisent les articles "pour rien". Rupert Murdoch possède un véritable empire médiatique à l'échelle mondiale, dont le quotidien britannique The Times et le journal américain The New York Post.

    Combien d'internautes sont prêts à payer pour un site d'information de meilleure qualité?

  • Un tweet = 0,02 gramme de C02 dans l'atmosphère

    Internet, ça pollue. Chaque envoi d'un message sur Twitter se traduit par l'émission de quelque 0,02 gramme de C02 dans l'atmosphère, selon une étude. (Le Point)

    Heureusement que Claude Allègre n'est pas sur Twitter.

  • Mélenchon et la critique des médias

    Vous avez vu la vidéo où Jean-Luc Mélenchon s'en prend à un étudiant en journalisme et son "refoulé politique de la petite bourgeoisie". Il y a une deuxième vidéo qui est plus intéressante. Est posée la question de la critique des médias.

    Au nom de la critique des médias, Jean-Luc Mélenchon a choisi une jeune victime, un petit agneau, étudiant en journalisme, et il l'a sacrifié, sans pitié. Le résultat, c'est cette vidéo, déjà vue 80 000 fois.

    Bien sûr, l'argumentation de Mélenchon est totalement de mauvaise foi. Il lance la question sur le sujet du Parisien "Faut-il réouvrir les maisons closes?" et quand le jeune reporter l'interroge sur le sujet, il l'engueule. Son argument: je ne veux pas parler de ce sujet, je veux parler du choix du sujet et pourquoi je réprouve que le Parisien ait mis ce sujet en Une.

    Sur le fond, Mélenchon a tord: la réouverture des maisons closes est-ce un sujet sans intérêt ou sans dignité? Ce n'est pas à lui d'en juger. (Globalement, bien sûr, il a raison: il y a des sujets plus importants et moins racoleurs, mais le Parisien n'est pas l'alpha et l'oméga du journalisme. Et, surtout, les rédactions sont libres de choisir leurs sujets sans l'assentiment de Jean-Luc Mélenchon).

     

    Les médias mentent

    Mais, bien sûr, Mélenchon dit une certaine vérité: les médias s'écartent trop souvent des "vrais sujets". Mais qui les détermine, au fait?

    Pour le jeune journaliste (qui s'explique sur Agoravox) ce moment est sans doute très formateur. Et jubilatoire: il n'y a rien qui plaise autant à un étudiant en journalisme que de poser des questions embêtantes à une personnalité.

    Mélenchon, même s'il se prend les pieds dans le tapis, pose à sa façon (un peu rugueuse) la question de la critique des médias.

     

    Les décrypteurs et la parole menteuse

    Les médias mentent nous dit Le Plan B, journal de décryptage médiatique et de critique sociale (c'est même son slogan). Les médias mentent, mais c'est presque sans le vouloir.

    C'est le langage qui est menteur, nous dit Mélenchon lors d'une réunion avec des blogueurs avec l'ami Vogelsong qui pose une question à Mélenchon (voir la vidéo ci après). Ou plutôt, si j'ai bien compris, il existe une idée fortement répandue qui considère que toute parole est mensongère, parce que toute parole consciente est lourde d'inconscient. Et si toute parole est mensongère, il faut la décrypter. C'est la tâche des journalistes et ils s'en acquittent fort mal, selon Jean-Luc Mélenchon.

    Bon, le mieux est de l'écouter dans cette deuxième vidéo qui est plus intéressante que la première.

    ITW > JL MELENCHON // VENDREDI.INFO (extrait 1) from SEB MUSSET on Vimeo.

  • Vers une information a deux vitesses

    D'un côté, lemonde.fr va devenir payant (pendant que prix du journal est un des plus élevés*). De l'autre, on voit France Soir relancé et vendu 50centimes. Ce quotidien s'est déjà signalé par des erreurs factuelles importantes. La plus grossière: avoir publié une "photo exclusive" de Johnny Hallyday qui en fait datait de plusieurs années.

    Il semblerait qu'on ait là en raccourci ce qui sera sans doute le futur des médias français: une information à deux vitesses. D'un côté une information solide, mais onéreuse, et de l'autre une information bon marché mais pas toujours de bonne qualité.

    Cet avenir a déjà été décrit par plusieurs observateurs, dont Bernard Poulet:

    "Au fur et à mesure que la grande presse traditionnelle va disparaître, on va probablement voir apparaître une information - car on aura toujours besoin d'informations - à deux vitesses: une information riche pour les riches et une autre, «pauvre», pour les pauvres ou simplement la grande masse.  D'un côté une information de qualité pour les gens prêts à la payer plus cher qu'aujourd'hui, de l'autre une information rapide et superficielle pour l'immense majorité des gens qui, du moins dans un premier temps, s'en satisferont."

    D'un côté une information gratuite:

    • la télévision, avec des JT qui font la part belle aux faits divers et aux reportages courts, et des émissions de "reportage spectacle" comme la dernière émission d'Emmanuel Chain, sur TF1
    • des journaux gratuits
    • des journaux presque gratuit, comme France Soir ou les quotidiens du sport concurrents de l'Equipe
    • des sites d'information gratuits. Certains sont de qualité (Rue89), d'autres sont des lieux d'expression baroques (Le Post)

    De l'autre une information payante:

    • des quotidiens à tarif élevé, avec un site d'information payant (en partie). Les Echos, Le Monde, Libération, Le Figaro ont choisi ce modèle, avec des variantes diverses: prix du journal de 1,20€ à 1,50€ + site avec une part plus ou moins importante de payant.
    • des sites d'information payants: Mediapart, Arrêt sur images
    • des médias spécialisés destinés à une clientèle haut de gamme: The Economist, Financial Times ou Les Echos en France.

     

    * Le Monde coûte actuellement 1,40€. Son prix est passé de 1,20€ à 1,40€ en 2009. (source: Gilles Klein)

  • Droits et devoirs du blogueur (RSF)

    Reporter sans Frontières diffuse un guide "Etre informé pour mieux bloguer". C'est sous titré "droits et devoirs du blogueur".

    Aujourd'hui, un blogueur a été condamné en justice. Ca se passe à Orléans. A lire sur LibéOrléans.

    Enfin, pour finir, vous pouvez faire une halte chez Maître Eolas: Que faire quand on reçoit un courrier d'avocat.

    • Découvrir mon autre blog.