L'émission d'Harry Roselmack (TF1) nous propose d'aller En immersion (c'est son titre). L'enquête porte sur les musulmans salafistes de Marseille.
A la différence de l'émission "Les Infiltrés", Roselmack enquête sans caméra cachée. Mais, du coup, certains lui reprochent d'être trop conivent avec ceux qu'il interviewe. Ne donne-t-il pas une image trop lisse des salafiste, communauté ultra minoritaire et intégriste de l'Islam de France? "Ils ont sûrement essayé de donner une bonne image, admet Roselmack. Mais je réfute le terme de manipulation. Notre format ne fonctionne que si l'on est dans la vérité." De ce point de vue, en effet, il a raison: pratiquer un langage de vérité envers ses sources est le meilleur moyen, pour le journaliste, d'engager une relation saine.
Mais l'enquête "en immersion" n'a pas évité quelques dérives. L'épisode du "mouton dans la voiture" est désormais célèbre (La Provence). Quelques jours plus tard, Harry Roselmack et son équipe ont été pris à parti par des badauds alors qu'ils filmaient.
La Loi du ghetto
Plus classique est l'enquête menée par Luc Bronner dans son livre La Loi du ghetto (chez David Dufresne). Je le cite:
"Dans son nouveau livre, l’ancien lauréat du prix Albert Londres qualifie les lieux de « désert journalistique ». C’est un endroit avec ses « hiérarchies invisibles », avec ses guerres sans nom, sans fin, et ses déshérences. Bronner appelle les lieux comme il se doit : « la loi du ghetto ». Depuis quatre années, Luc Bronner, pour Le Monde, fait ce que tout le petit monde des grands médias a lâché, ou presque : les banlieues françaises. Son travail est plus qu’utile. Il est rare."