Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Mélenchon et la critique des médias

Vous avez vu la vidéo où Jean-Luc Mélenchon s'en prend à un étudiant en journalisme et son "refoulé politique de la petite bourgeoisie". Il y a une deuxième vidéo qui est plus intéressante. Est posée la question de la critique des médias.

Au nom de la critique des médias, Jean-Luc Mélenchon a choisi une jeune victime, un petit agneau, étudiant en journalisme, et il l'a sacrifié, sans pitié. Le résultat, c'est cette vidéo, déjà vue 80 000 fois.

Bien sûr, l'argumentation de Mélenchon est totalement de mauvaise foi. Il lance la question sur le sujet du Parisien "Faut-il réouvrir les maisons closes?" et quand le jeune reporter l'interroge sur le sujet, il l'engueule. Son argument: je ne veux pas parler de ce sujet, je veux parler du choix du sujet et pourquoi je réprouve que le Parisien ait mis ce sujet en Une.

Sur le fond, Mélenchon a tord: la réouverture des maisons closes est-ce un sujet sans intérêt ou sans dignité? Ce n'est pas à lui d'en juger. (Globalement, bien sûr, il a raison: il y a des sujets plus importants et moins racoleurs, mais le Parisien n'est pas l'alpha et l'oméga du journalisme. Et, surtout, les rédactions sont libres de choisir leurs sujets sans l'assentiment de Jean-Luc Mélenchon).

 

Les médias mentent

Mais, bien sûr, Mélenchon dit une certaine vérité: les médias s'écartent trop souvent des "vrais sujets". Mais qui les détermine, au fait?

Pour le jeune journaliste (qui s'explique sur Agoravox) ce moment est sans doute très formateur. Et jubilatoire: il n'y a rien qui plaise autant à un étudiant en journalisme que de poser des questions embêtantes à une personnalité.

Mélenchon, même s'il se prend les pieds dans le tapis, pose à sa façon (un peu rugueuse) la question de la critique des médias.

 

Les décrypteurs et la parole menteuse

Les médias mentent nous dit Le Plan B, journal de décryptage médiatique et de critique sociale (c'est même son slogan). Les médias mentent, mais c'est presque sans le vouloir.

C'est le langage qui est menteur, nous dit Mélenchon lors d'une réunion avec des blogueurs avec l'ami Vogelsong qui pose une question à Mélenchon (voir la vidéo ci après). Ou plutôt, si j'ai bien compris, il existe une idée fortement répandue qui considère que toute parole est mensongère, parce que toute parole consciente est lourde d'inconscient. Et si toute parole est mensongère, il faut la décrypter. C'est la tâche des journalistes et ils s'en acquittent fort mal, selon Jean-Luc Mélenchon.

Bon, le mieux est de l'écouter dans cette deuxième vidéo qui est plus intéressante que la première.

ITW > JL MELENCHON // VENDREDI.INFO (extrait 1) from SEB MUSSET on Vimeo.

Commentaires

  • C'est moi qui pose la question sur les médias :)))

  • Mélanchon a la haine - il le dit à 4mn15 de la vidéo, par là ! Mélanchon est un homme intelligent, très cultivé, ce qui est extrêmement rare chez les hommes politiques. Mais il est agressif, en tout. Il y a un bon papier sur le sujet sur asi (gratuit) - moi je crois, comme en tout, que la fin ne justifie pas les moyens, autrement dit, si Mélanchon a raison sur le fond, son attaque est minable.

  • Ne pas négliger le fait que Mélenchon a été journaliste et correcteur d'imprimerie. Journaliste certes militant, mais quand même...

  • @Dominique,

    Qu'est-ce que tu sous entends?

    @Didier,

    Non: je prendrai la défense de Mélenchon, même si ce qu'il dit est effectivement très méchant. L'échange entre un journaliste et un interviewé, ce n'est pas une discussion. Le jeune journaliste qui interviewe Mélenchon le sait: l'interview est un "jeu" où le journaliste essaie d'obtenir des réponses. Donc, l'agressivité de Mélenchon c'est une réponse, c'est tout. Après, on peut la commenter.

  • Qu'il ne faut pas confondre la critique des médias généralistes ou de la formation des journalistes par Mélenchon et puis une attaque totale contre une corporation, celle des journalistes (ce que j'ai lu dans des commentaires d'autres sites où on classe trop vite Mélenchon dans celui qui se paye le journalisme en général). Il parle de quelque chose qu'il connaît des deux côtés : journalisme et parole politique. Il sait ce qu'est un angle en journalisme et il ne le confond pas avec un sujet porteur ou susceptible de faire vendre. L'étudiant en journalisme formé par des communicants et des publicitaires non journalistes lui ignore encore cette différence.

  • "Au nom de la critique des médias, Jean-Luc Mélenchon a choisi une jeune victime, un petit agneau, étudiant en journalisme, et il l'a sacrifié, sans pitié."

    J.L Mélenchon s'est attaqué de la même manière à d'autres vaches sacrées de la télé. L'étudiant paye juste son manque d'expérience.

    http://reversus.fr/2010/03/22/j-l-melenchon-france-televisions-pietine-le-pluralisme-politique/

  • @Reversus,

    Que Mélenchon n'hésite pas à s'attaquer à des vaches sacrés, on le savait. Ça ne signifie pas qu'il ait raison sur tout!


    @Dominique,

    Tu as sans doute raison. J'ai constaté de visu l'ignorance de certains étudiants en journalisme. L'un d'eux (qui est aujourd'hui un journaliste assez suivi sur Twitter) quand on lui a donné un numéro du Plan B nous a répondu: "Qu'est-ce que c'est que ce journal. Je ne connais pas." Étonnant!

  • @ Eric : Mélanchon est "très méchant", cette méchanceté fait elle avancer le débat ? L'agressivité ne peut pas être une réponse, c'est une défense. Ce n'est pas parce que ce jeune journaliste se comporte "mal" selon Mélanchon, que lui même est obligé d'adopter la même posture, mal se comporter en l'agressant.

    Ah au fait Eric, depuis quelque temps, tes réponses sont sur fond bleu texte en noir - c'est illisible !

  • L'information se construit. Il ne s'agit pas de LA vérité mais de la somme de "vérités" qui peuvent être personnelles, qui peuvent être celles d'une communauté plus ou moins large,...
    Les mots utilisés sont porteurs d'un sens qui peut être différent d'un individu à l'autre (polysémie certes mais aussi polysémie d'ordre social).
    Mélenchon a le sens de langagement (mot valise amusant mais peut-être hors de propos, en tout cas facile à replacer ici :) )

  • @Didier,

    Pour le fond bleu, je vais modifier ça! Au fait, je t'envoie un mail.

    Tu as raison: l'agressivité, passé un certain seuil, devient intolérable. Mais si ça m'était arrivé, je crois que ça m'aurait plutôt fait rire. Je le répète, l'interview n'est pas une discussion. L'interviewer n'est pas impliqué à fond dans la discussion. Il pense avant tout à ceux à qui i destine l'interview, pas seulement à l'interviewé.


    @Ferocias,

    langagement c'est joli.

    Le langage est un pharmakon: un poison et un médicament.

  • Bravo Mélenchon! Le ton est un peu brutal mais vous avez tout à fait raison. D'ailleurs ça leur fait du bien d'être secoué de tps en tps. Peut être qu'un jour ce type de journaleux se mettra à réfléchir. Pour ceux qui en doutent, vous auriez réagi de la même façon avec tout journaliste de ce niveau, étudiant ou pas. Vous l'avez déjà fait et on vous en remercie.
    Continuez, la route est longue mais ça fait plaisir qu'un politique ait le courage de remettre en cause ce journalisme de caniveau.
    Encore bravo Mélenchon, tu nous donnes envie de nous investir dans la politique.

  • "petits-bourgeois"
    "petite cervelle"
    "drôle de métier"
    "mouliner du papier qui se vend"
    "corporation voyeuriste"
    "sujets de merde"
    "ferme ta petite bouche"
    "métier pourri"
    "vous qui êtes agressif"
    "une limite que vous avez atteint"

    La bonne pensance de gauche, quel régal !
    Merci Jean luc de nous montrer ton vrai visage

  • Encore ce cliché de la bien-pensance de gauche que les réacs accolent systématiquement aux valeurs progressistes et humanistes par une sorte de retournement étrange de l'histoire des idées.
    http://champignac.hautetfort.com/archive/2009/11/26/8437196fe766c03bc32be4730a01c3ce.html

  • C'est d'autant plus étonnant ce "buzz", que Mélenchon avait lui même sauté à pieds joints dans un autre, il y a un mois (toujours sur le sujet des médias, et au détriment de Peillon) :
    http://antennerelais.canalblog.com/archives/2010/03/31/17428210.html

  • Des propos de Mélenchon dans les deux cas, et des commentaires ici, on dirait qu'il ressort qu'aucun avis tranché ne peut être juste. La critique des journalistes est fondée parce qu'ils se laissent souvent aller à la routine du métier (supposée) pour faire le boulot élémentaire, remplir des pages accrocheuses, mais c'est faute de pouvoir se tenir en permanence sur le tranchant de l'éthique —qui le fait? ce serait épuisant. Pour faire allusion à la seconde vidéo, ce qui "est écrit dans le journal" n'est ni meilleur ni pire qu'autrefois, mais contrairement à ce que dit Mélenchon, la parole des journalistes a perdu énormément de crédit auprès des lecteurs —autant que la parole des politiques (par contre plus facilement brocardée de nos jours par la presse),et c'est peut-être ce qui rend Mélenchon irritable.

  • Mélenchon a tort de s'énerver, mais il a parfaitement raison. La presse est aujourd'hui le 4ème pouvoir. Elle soutient pleinement les politiques des pouvoirs en place. La presse est pro-Européenne, pro-libéralisme, pro-consommation, pro-mondialisation, pro-croissance, etc

    Elle empêche tout débat intelligent en assénant et en légitimant ces options de la société actuelle. C'est devenu un formidable outil de propagande au service d'un modèle de société qui est sanctifié 24h sur 24 et 365 jours par an.
    coucou dit "c'est faute de pouvoir se tenir en permanence sur le tranchant de l'éthique". Ce n'est pas l'éthique qui est en cause, mais un système formaté pour faire de la news, marginaliser toute réflexion de fond, le tout géré par des journalistes conformistes et dominés par un système superficiel et décérébrant.
    Les médias sont détenus par des financiers qui ont tout intérêt à maintenir le système en place et éviter les questionnements, car ce système fait leur fortune et celle d'une aristocratie du fric.

  • @Coucou,

    D'accord avec toi: la parole discréditée n'est pas où on le croit au premier abord.

  • Mélenchon n'aime pas les journalistes et devient grossier.

    Derey n'aime pas les critiques et devient grossier:

    http://contesdefaits.blogspot.com/2010/04/lhomme-est-un-animal-doue-de-raison.html

    Et ce sont eux qui pensent PENSER!

  • Comment peut-on imaginer que les journalistes auraient à disposition une vérité à laquelle leurs interlocuteurs devraient correspondre ? Les journalistes sont là pour tendre les micros pas pour orienter le contenu !
    :-))

    [Franchement, j'ai bien aimé qu'un politique sorte enfin des sentiers rebattus du petit jeu médiatique. La montée de l'insignifiance de Castoriadis souligné de très belle manière ! :-)) ].

  • merci pour les liens, je n'avais pas vu les vidéos :)

Les commentaires sont fermés.