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Société - Page 15

  • les SDF font du "bruit"

    Les Enfants de Don Quichotte sont sur le point de réussir leur pari : faire parler de la condition des SDF pour faire évoluer leur sort.

    Plus de 400 articles (par jour) contiennent le mot SDF, contre une trentaine habituellement. Technorati rend compte de ce "bruit" fait par les blogs (voir les deux schémas).

    Libération suit le mouvement.

    Les politiques vont bien finir par entendre ce buzz citoyen, non ?

    Posts that contain Sdf per day for the last 30 days.
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  • Ils campent avec les SDF

    Les Enfants de Don Quichotte ont organisé un campement citoyen, aujourd'hui, à Paris et dans plusieurs villes de France. Des personnes "bien logées" ont campé à côté de sans abris. Ils ont aussi discuté et tenté d'alerter les médias.

    (Mise à jour: article et vidéo sur le site du Monde).

     

    Il pleut sur le canal St-Martin. Ce qui attire l'attention, ce sont les toiles de tentes. Une centaine de toiles rouges, alignées sur les deux rives du canal. Cinquante d'un côté, cinquante de l’autre. Sur certaines est écrit le mot « SDF ».

    J’ai marché pendant vingt minutes. Je suis un peu trempé. Mais je suis content de voir ça. Les Enfants de Don Quichotte aussi. Le 2 décembre, la police les avait empêché de planter leurs tentes. Cette fois, ils n’ont annoncé le lieu du rassemblement que ce matin à 11 h.

    Les Enfants de Don Quichotte ce sont deux hommes, Augustin et Pascal. Ils vivent avec les SDF depuis quelques mois. Pour les aider, pour faire connaître leurs difficultés. Je discute avec Ronan, qui aide les Enfants de Don Quichotte. Il m’explique : « on a discuté avec le préfet pendant la semaine. Mais celui-ci, au dernier moment, ne nous a pas autorisés à planter les tentes. Donc, tout à l’heure un agent est venu et il a verbalisé une personne. »

    "Je suis SDF"

    Nous nous regroupons pour discuter. Nous restons sous la pluie, une pluie très fine qui ne nous dérange pas. Je m’adresse à un jeune homme, Fred. Pas très grand, le visage maigre, pâle, cheveux coupés ras. Il me dit : « Je suis SDF. » Il a mon âge, trente cinq ans.

    Il raconte sa situation. Il est Belge. Il a dû batailler pour faire reconnaître ses droits au RMI. Sa carte d’identité belge était un handicap.

    Il dort dans la rue depuis plusieurs années.

    Je lui ai demandé comment c’est arrivé. Cette question, on a dû la lui poser cent fois. « J’ai perdu ma femme et mon fils, décédés dans un accident de voiture à cause d’un conducteur ivre. » Ce drame, survenu en 1995, l'a fait plonger. Il a galéré. Il a quitté la Belgique. Pour ceux qui s'en souviennent, on se demandait il y a quelques jours pourquoi 48% des Français jugent possible de devenir SDF un jour. Chaque destinée est unique, les sondages n'expliquent rien.

    Augustin et Pascal

    Augustin et Pascal ont été bien accueillis par les SDF. « Des gens qui veulent nous aider, on en a vu », explique Fred. « Mais là, on sentait que ça venait du cœur. »

    L’objectif de ce campement citoyen est d’attirer l’attention des médias. Quand je suis passé, vers 14 h, France 2, RFI et Le Parisien étaient déjà venus.

    Les gens présents étaient pour moitié des SDF pour moitié des « bien logés ». Des jeunes pour la plupart, filles et garçons.

    Nous avons eu un moment de stress. Cinq cars de gendarmerie, avec leur gyrophare, arrivent à hauteur des toiles de tente. Heureusement, ils ne s’arrêtent pas. « Il doit y avoir une autre manif ailleurs », commente une fille. C’est vrai qu’il s’en passe des choses à Paris. Le maire, Bertrand Delanoë, inaugure le tramway. Aujourd’hui, Le Monde titre en Une sur l’exil fiscal de Johnny.

  • SDF, l'enquête de "La Vie"

    La Vie a publié le semaine dernière un reportage sur les sans abris (les articles ne sont pas en ligne). Il est plein d’humanité et évite le pathos.

    Voici ce que j'en retiens :

    • La France compte « 86 000 sans abris selon la dernière enquête nationale (en 2001) ». Pourquoi aucune enquête depuis 2001 ? On dirait que le gouvernement ne veut pas voir les résultats produits par sa politique. Voir l’enquête du Réseau d’alerte des inégalités.
    •   La Vie raconte le travail d’une association Emmaüs (Paris 20ème). Comment le regard des habitants a changé. Au début, la méfiance. Puis, petit à petit, les riverains acceptent la présence de l’association. Un habitant du quartier : « Je n’ai jamais compris ceux qui ont critiqué l’arrivée d’Emmaüs. Il faut être honnête,  le soir quand ils arrivent et ils repartent tôt le matin… On peut difficilement faire plus discret ! »
    • Il y a aussi ceux qui font du camping. Un couple, gagnant 4000€ par mois, mais surendetté, n’a que cette solution. Des jeunes travailleurs pauvres aussi « choisissent » de camper.
    • Gilles Paté, auteur d’un film sur le sujet, dénonce un « mobilier urbain anti-indésirable ». Des bancs faits pour qu’on ne s’y asseye pas, des piques installées devant les façades des banques et des magasins.
    • Seuls 17% des gens pense que « ça ne pourrait jamais m’arriver » de devenir SDF.
    • 48% sont tout à fait favorables et 48% sont plutôt favorable à l’ouverture de nouveaux centres d’hébergements en France. Les pourcentages passent à 36% et 52% pour l’ouverture de ces centres d’urgence dans votre quartier. « De quoi faire réfléchir certaines associations de riverains et certains élus locaux, souvent craintifs sur le sujet », note l'hebdo.
    Certains journaux avaient passé sous silence cette enquête, qui disait qu’un Français sur deux jugeait possible de devenir SDF un jour.

     

    (A lire aussi: dossier L'Express _ 2001)

  • Le Top du top

    Les photos de l’année (Time). En attendant l’homme de l’année. Je parie sur Al Gore. Et vous?

    Les 50 clips de l’année (selon un blogueur danois qui s’y connaît). Je préfère Brassens (chez Ivann).

    Les 10 gadgets qui ont changé le monde (Wired), et pas seulement en 2006.

  • L'altruisme, la mondialisation et Internet

    « Aujourd’hui se développe le sentiment selon lequel nos actions quotidiennes ont des conséquences sur la vie des autres ; on a intérêt au bonheur de l’autre ; la paix chez nous dépend du recul de la pauvreté ailleurs. Le fait qu’on emploie de plus en plus souvent le terme « communauté internationale » – qui est un mot flou mais qui signifie quand même « gouvernement mondial » – traduit une conscience que la planète a un sens en tant que tel. »

    C’est ce que disait récemment Jacques Attali. Selon lui, la mondialisation a une face lumineuse, faite d’altruisme

    Sur un blog, Isabelle commente: « Attali dit aussi que seule la montée d'une société "altruiste" pourrait empêcher l'hyperconflit. J'y crois. On est bien plus nombreux à vouloir vivre ensemble que vivre dans les exclusions. Il faut simplement que ceux qui ont compris convainquent et donnent envie. »

    La « culture Internet » favorise l’altruisme. Internet a propagé la notion de gratuité. Sur Internet, nous n’hésitons pas à donner de nous-mêmes. Nous partageons ce que nous pensons, ce que nous aimons et nous aidons parfois les autres, par des conseils ou des infos, voire plus.

    Quel est l’obstacles principal à l’altruisme ? C’est la pensée rationnelle, calculatrice. Elle nous incite à toujours rechercher un « retour sur investissement » à chacune de nos actions. Elle considère le don comme une perte sèche.

    L’altruisme consiste à adopter une perspective plus large. Il amène à considérer qu’un bénéfice octroyé à autrui rejaillira sur l’ensemble des humains, et donc sur celui qui donne au départ. C’est ce changement de perspective qui est en train de s’opérer en même temps que la mondialisation et la révolution Internet.

  • Les Enfants de Don Quichotte: pour aider les sans-abris

    Rendez-vous demain, pour un campement citoyen, place de la Concorde (Paris), à partir de 15 h. Pour l’instant, plus de deux cents "bien logés" ont promis de camper avec les SDF, à l'appel des "Enfants de Don Quichotte". Il faut les soutenir!

    L’objectif de cette action : « montrer aux français la défaillance de l'État dans son rôle de garant des « moyens convenables d'existence » ; Par cette occupation ils entendent inciter les SDF et les biens-logés à exiger de l'État l'application du droit à une vie décente pour tous sur le territoire français » (extrait du texte publié sur le site « les enfants de don quichotte », qui est à l’origine de cette action).

  • BIP 40 et inégalités

    Vous connaissez le CAC 40, mais connaissez-vous le BIP 40 ? C’est très sérieux…

    Les inégalités ont encore augmenté cette année, pour la troisième année consécutive. C’est ce qu’indique le Réseau d’alerte sur les inégalités (RAI). Info confirmée par un autre rapport (Nouvel Obs).

    Le RAI est un réseau associatif. Il analyse les politiques publiques pour faire des propositions contre l’exclusion.

    Il publie tous les ans le BIP 40 (Baromètre des inégalités et de la pauvreté). Le BIP 40 résume plus de 60 indicateurs regroupés en six grands domaines : revenus, emploi, éducation, logement, santé, justice.

    Le BIP 40 est en augmentation depuis 2002, comme le montre ce schéma. Traduction en langage chiraquien: la fracture sociale grandit.

     

    Le RAI indique: « Au mois de février dernier, l’Observatoire National de la Pauvreté et de l’Exclusion Sociale (ONPES) a rendu public son dernier rapport. De façon surprenante, l’Observatoire n’a pas tenu la conférence de presse qui accompagne d’habitude cette publication annuelle. »

    Etonnant, en effet! Dominique de Villepin n’en a pas parlé. On s’en souviendrait. Il était sans doute trop occupé avec le CPE (Contrat première embauche) : le remède miracle contre les inégalités…

     

    Liens :

    La situation des Zones urbaines sensibles s'aggrave

    Le Baromètre des inégalités et de la pauvreté

    L’Observatoire des inégalités : un organisme indépendant

    L’Observatoire National de la Pauvreté et de l’Exclusion Sociale (ONPES) : un organisme gouvernemental
  • Le loto, on y croit

    medium_img-loto.JPGLes Français investissent des milliards dans les jeux d'argent. Cet opium du peuple me fascine...

    Samedi après-midi, j'étais dans un café où on joue au loto, au millionnaire et autre morpion. Une trentaine de personnes défilent à la caisse tandis que je bois mon café, accoudé au bar. Les joueurs se succèdent, leurs feuilles de jeu à la main.

    Qu’est-ce qui rassemble tous ces gens ? Je tente de saisir l'expression à la fois souriante et grave qui se peint sur chaque visage. Oubli des problèmes quotidiens, espoir de gain…

     

    Allégresse

    C’est un sourire esquissé, une joie fugace, une excitation bien maîtrisée. Ceux qui jouent semblent dire : « je sais que je n’ai aucune chance », « je n’y crois pas et tout en n’y croyant pas, j'y crois… » Les adultes, plus que les enfants, aiment le « faisons comme si »…

    La jeune fille derrière la caisse introduit les feuilles de loto dans la machine. Elle reçoit et rend de l’argent. Un homme convertit son gain en une cartouche de cigarettes. Après lui, une femme choisit le grattage. La jeune fille connaît la moitié des clients. Tous investissent au moins dix euros, certains plusieurs dizaines.

     

    Rituel

    Sauf exception, le jeu n’a rien de pathologique. C’est un rituel. Un de ces nombreux rites qui « structurent » une société sécularisée. Le comptoir joue le rôle de l’autel ou du temple. L’échange d’argent est une version moderne de la transsubstantiation. Et la serveuse est promue au rang de prêtre ou plutôt de vestale. Le loto, c'est tout une métaphysique...

     

  • J'ai rencontré les décroissants (III)

    Sur le même sujet sur ce blog:


    TF1 était là et nous avons parlé de Gandhi… Pour comprendre la décroissance, j’ai voulu rencontrer des gens qui pratiquent de ce mode de vie. Les décroisseurs berrichons m’ont reçu chez eux. C’était pendant le Forum des organisations environnementales, à Bourges, du 5 au 8 octobre.


    Je n'ai pas précisé que Serge Lepeltier, maire UMP de Bourges, a été ministre de l'écologie du gouvernement Raffarin. Ce qui explique qu'il organise des manifestations écolos dans sa ville. Belle ville, d'ailleurs.

     

    Yannick Bedin, est conseiller municipal à Bourges. Il appartient au Parti coommuniste français. Voici ce qu'il dit du festival:

     

    "Simple posture électoraliste ou engagement sincère, la vocation écolo du Maire de Bourges ne dépasse pas le cadre de la simple défense de l'environnement, sans aucune remise en cause des règles de l'économie libérale et du chaos social planétaire qu'elle entraîne, du pillage des pays du Sud, des multinationales qui spéculent et épuisent les ressources naturelles. Le filon écolo a tout de même ses limites qu'un homme de droite ne saurait franchir."

     

    Sponsors en tous genres

     

    Quant à moi, j'ai assisté à une partie du Festival du film écologique. Nous sommes allés à une soirée, Magali, Hercule, Florent, les décroisseurs et moi.

     

    Nous avons été surpris de voir plusieurs petits films réalisés par TF1. Le logo était bien visible. Les films, deux minutes chacun, traitaient de produits écologiques. Ils ressemblaient à de la pub déguisée.

     

    De plus, TF1 était très bien représenté dans le jury du festival. J’ai assisté à un débat. Il était animé par un journaliste de TF1. Un des intervenants était réalisateur d’Ushuaïa. Et dans la salle il y avait Jacques Pradel. Il n’est plus à TF1 mais j’ai été très content de revoir. On l'avait « perdu de vue »...

     

    Mais il n’y avait pas que TF1. Entre deux films, les logos d’une vingtaine de sponsors s’affichaient sur l’écran. Pendant le forum, réparti entre neuf bâtiments (hall, salle de conférence, médiathèque, musée…), les partenaires avaient droit à deux bâtiments. Il y avait un marché couvert vendant les produits de deux grandes surfaces. Un bâtiment réunissait une banque, un fournisseur d’eau, trois groupes de grande distribution et un constructeur automobile. Et tous ces sponsors ont joué à fond la carte de l’ « exigence écologique » et du « développement durable »…

    Simplicité, spiritualité

    Avec Olivier, un autre décroissant, nous avons discuté de l’aspect spirituel de la décroissance. C’est ce que certains nomment « simplicité volontaire ». Elle consiste à adopter un mode de vie moins dépendant de l'argent qui vise à satisfaire ses vrais besoins.

     

    Plus généralement, Olivier parle d’une « attitude générale dans la vie ». Il m’a cité l’exemple de Gandhi. Il a évoqué la communauté de l’Arche comme un exemple assez marquant.

     

    Il est de formation scientifique. Je lui ai demandé pourquoi les hommes politiques semblent si peu se soucier de l’écologie. « C’est en raison de leur formation. Ils ne sont pas formés à ça. Par exemple, un Chirac, n’a découvert l’écologie que sur le tard. Et c’est contraire à ses schémas de pensée. »

    Selon lui « les grandes écoles forment quelques personnalités originales, pas beaucoup. Le message écologique a du mal à passer, également au niveau des médias. Par exemple, Jean-Marc Jancovici a répondu à une interview sur une grande chaîne de télé. On lui a demandé ce qu’il fallait faire pour réduire les émissions de gaz. Il a répondu qu’il fallait acheter des voitures plus petites. Levée de bouclier immédiate. La journaliste lui a fait comprendre que les trois principaux annonceurs de la chaîne étaient des constructeurs automobiles. »

     

    Pas de théorie du complot

     

    Voilà, les choses sont assez simples. Certains parlent même de complot. Mais Olivier est hostile aux théories du complot. « Je lis beaucoup de choses sur Internet, liées à des théories du complot. Et j’en retirer toujours une impression désagréable. Mon sentiment est que ceux qui écrivent ces textes ne font que s’auto-intoxiquer, même s’ils le font pour lutter contre ce qu’ils estiment être des adversaires. Au fond, ces critiques sont très néfastes. On finit par tourner en rond. Je préfère lire des textes plus clairs, des textes qui apportent de la joie. C’est aussi cela la décroissance : cela ne concerne pas seulement ce que l’on mange, la façon dont on s’habille et se déplace, mais aussi les nourritures intellectuelles. »

     

    Le Forum des organisations intergouvernementales réunissait des dizaines d’associations, dont les Faucheurs volontaires, la Confédération paysanne et Greenpeace. José Bové était programmé. Las, l’homme à la pipe s’est envolé en dernière minute pour le Mali…

     

    J’ai rencontré un représentant de l’association Kokopelli. Ainsi qu’une une association de coopération avec une école du Bangladesh. Intéressant aussi, l'initiative Freecycle...

     

    Articles liés:

    (Blog: décroissance et convivialité)

    Le Monde rétrécit les décroissants

    Portait d’un décroissant

    J'ai rencontré les décroissants (II)

    J'ai rencontré les décroissants (I)

  • J'ai rencontré les décroissants (II)

    ur le même sujet sur ce blog:

    Pour comprendre la décroissance, j’ai voulu rencontrer des gens qui pratiquent de ce mode de vie. Les décroisseurs berrichons, dont j’ai déjà parlé, m’ont reçu chez eux. Ils font du vélo, et vont parfois dans des crêperie...

     

    Florent, l’un des décroisseurs berrichon vit à Paris. « Nous nous connaissions avant qu’Hercule soit muté à Bourges. » Il vit la décroissance intensément dans son appartement du XVIIème arrondissement de Paris. « J’ai déménagé pour me rapprocher de mon travail. Je ne voulais plus prendre le métro. Je me suis aussi débarrassé de mon réfrigérateur. Trop grand pour mon nouvel appartement. Je n’ai pas de lave linge non plus ni de four micro onde. Pas de télé, pas de téléphone portable. »

    Il achète ses légumes dans une AMAP (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne). Un panier garni par semaine. Il mange des œufs, rarement de la viande et du saucisson de montagne à volonté. « Ce mode de vie est un peu expérimental. C’est pour voir. Je vis ainsi depuis deux mois. Ca ne durera peut-être pas tout le temps. »

     

     

    medium_VELORUTION-ETOILE-22-09-06.jpg

    Vélorution!

     

    Il fait partie du mouvement vélorution. Cette association milite pour le déplacement à bicyclette. « Notre dernière action, c’était pendant la journée « sans ma voiture », le 22 septembre, organisée dans toute l’Europe.

    Nous nous sommes rassemblés place de l’Etoile (voir photo) pour dénoncer l’absence de politiques concrètes en faveur des modes de circulation non polluants. A deux cents cyclistes nous avons bloqué la circulation pendant une heure. » Le happening s’est terminé dans un panier à salade.

    Soixante vélorutionnaires ont passé quatre heures au poste de police. La maréchaussée manque de poésie, mais ça on le savait. « Ce qui est amusant », note ironiquement Stéphane, « c’est que la journée sans voiture c’est les évols qu’on empêche de rouler. Absurde. »

     

    Convivialité

     

    Un soir, nous sommes allés dans une crêperie avec Hercule, Magali et Florent. « Ca n’est pas très décroissant », a remarqué l’un d’eux, « mais c’est plus convivial ». Crêpes fourrées aux légumes, à la viande et au fromage. Vin de pays. Effectivement, la convivialité était au rendez-vous.

    Il y a plusieurs décroissances. C’est ce que j’ai appris pendant mon séjour. « Selon leur parcours, les gens ont différentes façon d’entrer dans la décroissance. Certains y viennent par l’écologie, d’autre par les mouvements anti pubs, d’autre par une réflexion plus personnelle. »

     

     

     

    Définition

     

    Pour résumer, qu’est-ce que la décroissance. Selon l’encyclopédie wikkipedia, la décroissance présente deux aspects :

    1) Comme slogan remettant en cause le consensus pour la croissance. Il s’agit alors d’un « mot-obus » pour défier, entre autre, l’économisme, c’est à dire la croyance que toute économie doit augmenter la valeur de ses échanges et productions pour éviter la crise ou le désastre.

    2) Comme processus concret en direction d’une société soutenable (juste et écologique…).

    La décroissance est une démarche individuelle et collective basée sur une réduction de la consommation directe et indirecte de matières, énergies et espaces (décroissance physique), de la capacité d’acquisition de matières, énergies et espaces (décroissance économique).

     

    Articles liés:

    La décroissance, une idée qui progresse

    Décroissance et développement

    J'ai rencontré les décroissants (I)

     

     

     

    (Photo: vélorution)

  • J'ai rencontré les décroissants (I)

    Sur le même sujet sur ce blog:

    Pour comprendre la décroissance, j’ai voulu rencontrer des gens qui pratiquent de ce mode de vie. Les décroisseurs berrichons, dont j’ai déjà parlé, m’ont reçu chez eux. C’était pendant le Forum des organisations environnementales qui se déroulait à Bourges, du 5 au 8 octobre.

     

    Les décroissants ? Les gens se disent : « Ils vivent dans une grotte. Ils veulent retourner à l’âge de pierre ou quoi ? »

    Pas du tout. Hercule, son amie Magali et ses deux enfants vivent dans un appartement au centre de Bourges. La décroissance, ils la vivent par petites touches. Ils font attention à ce qu’ils mangent. Ils ont une voiture mais l’utilisent très peu. Une fois par semaine. Ils évitent la pub et les marques. Ils ont la télé, mais en font un usage modéré. Ils m’ont hébergé une nuit « à la bonne franquette » et je les en remercie !

     

    Pic de production

    Les décroisseurs berrichons tenaient un stand au Forum de Bourges dans le cadre du festival du film écologique. Un stand très décroissant. Très zen : deux tables, deux chaises, quelques affiches, des textes photocopiés. Mais l’accueil convivial. Les discussions s’engagent facilement.

     

    medium_pic.jpgAinsi, on parle de déplétion. Ce terme désigne le moment à partir duquel la capacité de production de pétrole maximale aura été dépassée. Il faut imaginer une courbe de Hubbert, l’inventeur du concept: une courbe qui monte, atteint un pic, et redescend (voir schéma, tiré du site de l'ASPO). Aujourd’hui, certains estiment que l’on s’approche du pic de production du pétrole.

    Après le pic, la production baissera jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de pétrole. « Nous vivons dans un monde fini, avec des ressources finies. Donc, l’économie ne peut pas croître infiniment », explique un des décroisseurs berrichons.

    Décoloniser l'imaginaire

    Olivier et Hercule, deux des décroisseurs m’ont fourni les noms de quelques spécialistes. Serge Latouche est un des plus connus. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages dont Décoloniser l’imaginaire. En 2003, il écrivait ceci pour le Monde diplomatique.

     

    Jean Laherrere est un ancien du groupe Total. Il était directeur des techniques de prospections. Il évoque le déclin des ressources pétrolières. A priori il sait de quoi il cause quand il parle de pétrole...

     

    Jean-Marc Jancovici traite du changement climatique en général.

     

    L’ASPO (Association pour l'étude des pics de production de pétrole et de gaz naturel), comme son nom l’indique, nous renseigne sur les fameux pics.

     

    Olivier m’a également recommandé le blog de Bernard Salanié, l’économie sans tabou.

    Voir ici une définition de la décroissance.

     

    (La suite demain...)

     

    Articles liés:


    Décroissance et développement


    Décroissance au gouvernement

     

     

  • Farid Taha : « A l’Assemblée, personne ne me représente»

    Des milliers de médecins d’origine étrangère exercent en France, dans des conditions précaires. Farid Taha, chirurgien français né au Maroc, a longtemps été l’un d’eux. Il a bataillé plus de dix ans avant d’être reconnu comme médecin. Un parcours exemplaire. (Ecouter des extraits de l'entretien ici)

     

    « Devenu chirurgien, j’opérais des gens. Je ne pouvais pas leur dire que mon diplôme n’était pas reconnu en France ou que je gagnais 6 ou 7000 F par mois ! »

    Le Docteur Farid Taha, 44 ans, sourit amèrement quand il raconte ses années de galère. Diplômé au Maroc, il a lutté pour faire reconnaître ses titres en France. Aujourd’hui, ce chirurgien exerce à l’hôpital de Compiègne et au CHU d’Amiens. Il fait partie de l’équipe du professeur Devauchelle qui a réalisé la première greffe du visage. « J’ai fini par être reconnu comme médecin après douze ans de parcours administratif et de multiples examens », résume-t-il.

     

    Son histoire débute à Rabat, au Maroc où il est né. Il étudie la médecine de 1980 à 1989. Doctorat en poche, il choisit une spécialité : la chirurgie maxillo-faciale. Pour cela, il doit s’expatrier. « Naturellement, j’ai choisi la France, le pays culturellement le plus proche. Mais dès mon arrivé, je me suis heurté à un mur. Je venais d’avoir mon doctorat. J’étais fier. Et on m’explique que mon diplôme ne vaut rien. »

     

    Parcours du combattant

    Commence alors un parcours du combattant. Spécialisation, concours d’équivalence : Farid Taha obtient de nouveaux diplômes. En parallèle il exerce sa spécialité. Mais il n’est toujours pas reconnu comme médecin. « Ce n’est qu’en 2000, après 12 années de galère, que j’ai enfin obtenu le droit d’exercer la profession de médecin. Forcément, ça forge une personnalité, des convictions et un engagement… »

     

    Cet engagement, il le vit au sein de FPS (Fédération des Praticiens de Santé)qui défend les médecins d’origine étrangère (hors Union Européenne). 7000 médecins étrangers exercent en France avec un diplôme obtenu hors UE. Parmi eux, « 3 000 médecins à diplôme étranger sont employés illégalement, faute de statut officiel », selon  l’Express (novembre 2004).

     

    Engagement politique

    Le 21 avril 2002, Le Pen est au deuxième tour de la présidentielle. « Ca a été une claque. J’avais voté Jospin. Il représentait à l’époque  une rigueur morale et une authenticité sans équivalent».

     

    Farid Taha décide de s’engager dans un parti. « Etant de formation scientifique, j’ai étudié leurs programmes. Et j’ai voulu rencontrer des représentants locaux. » Et là, nouvelle désillusion. Au PS et à l’UMP, personne ne prend le temps de le recevoir. Mais à l’UDF l’accueil est meilleur.

     

    « Là, on m’a écouté et on a compris ma demande qui était de m’impliquer et d’agir. J’ai été bien reçu. J’ai participé aux débats. Sur certains sujets, je n’étais pas d’accord avec les gens,  mais ils étaient ouverts au dialogue. »

    En 2003, il est désigné Conseiller national de la fédération de l’Oise. Il s’implique au niveau local. La prochaine étape sera les législatives. « Je serai candidat aux législatives si la commission d’investiture de l’UDF accepte ma candidature. Siéger à l’Assemblée est mon souhait car j’estime qu’aujourd’hui personne ne me représente. Nombre de citoyens ne sont pas représentés. Donc, je vais y aller à ce titre là. »

     

     

    Blog et parole confisquée

    Il anime un blog. « Quand une personne qui a un engagement politique arrive au stade ultime de créer un blog, c’est qu’elle estime que sa parole est confisquée », estime-t-il.  « La France est le pays où il y a le plus de blogs. On s’en réjouit. Moi ça m’attriste, ça veut dire que les citoyens sentent que leur parole n’est pas écoutée. »

     

    Farid Taha mène des actions culturelles. Il a organisé une exposition de sculptures, chez lui, dans le prieuré du moyen âge qu’il restaure. « Je suis musulman mais je me sens investi d’une mission de sauvegarde de ce patrimoine chrétien. Je m’inscris dans la logique des sages musulmans qui protégeaient les lieux de cultes musulmans mais aussi non musulmans. »

     

    Non au communautarisme

    Il déplore la façon dont les médias parlent de l’islam. « On ne montre que des musulmanes avec des voiles. Si on parle de l’Iran, on filme des visages convulsifs en train de hurler. Alors qu’il y a des scientifiques et des gens très différents du personnage qui est à la tête de l’Iran. »

     

    Il ajoute : « Je suis contre le communautarisme. En France, les communautés se sont faites par le logement. On a regroupé des gens dans des quartiers. J’ai subi cela. Quand je cherchais un logement, les offres qu’on me proposait, c’était toujours dans les mêmes quartiers, en dépit de l’évolution de ma fonction et de mes revenus. »

     

    Son parcours professionnel


    podcast

     

    L’engagement politique


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