Il y a quelques jours j’ai participé à la deuxième soirée Iségoria. C'est organisé par Hugo Bréant. C’est une discussion autour d’un repas bio, avec un témoin, qui fait partager son expérience.
Ce soir là, l’invité était Christophe Grébert. Et le sujet était l’engagement local du citoyen. Nous étions six, dans un restau du XIVème arrondissement de Paris.
De cette soirée je retiens d’abord le plaisir de la rencontre et de la discussion. Et également quelques idées sur ce qui pousse à s’engager dans une association, un parti ou un syndicat.
Monputeaux, blog poil à gratter
On connaît bien Christophe Grébert. Son blog, Monputeaux.com est un blog d’opposition à la municipalité putéolienne. C'est un poil à gratter ou un caillou au fond de la chaussure de la maire de Puteaux. Il nous a appris que c’est le 21 avril 2002 qui l’a incité à ouvrir son blog et à s’inscrire au Parti socialiste. Il s’est inspiré de démarches similaires qui avaient lieu au Canada. Aujourd’hui il en est à plus de 2 800 billets publiés et reçoit plus de 1 200 visites par jour. Les nouveaux habitants connaissent tous son blog. Ils tapent « Puteaux » dans les moteurs de recherche et tombent immédiatement dessus. Effet garanti.
J’ai discuté plusieurs fois avec Christophe dans les réunions de blogueurs. Cette fois j’ai découvert quelqu’un de très volontaire, décidé à participer aux prochaines municipales au sein d’une liste d'opposition.
Il a insité sur l'impact que peut avoir un blog au niveau local. Les gens aiment qu'on parle de leur ville, de leur quartier et ils s'intéressent très vite à un blog local s'il est actif et bien informé. Il m'a presque donné envie d'ouvrir un blog sur la rue Mouffetard (le bas de la rue, parce que le haut c'est autre chose!). Mais je ne suis pas assez ancien dans ce terroir pour me lancer...
Rentre chez toi Sarko!
Un des autres convives était Jean-Michel. C’est un des auteurs du blog « rentre chez toi ». Il est animé par des habitants proches de la rue d’Enghien, où se trouve le siège de campagne de Nicolas Sarkozy.
Voici ce qu’ils écrivent sur leur page « à propos » : « Ce blog est à l'initiative d'habitants du quartier St-Denis-Paradis, Paris Xe, qui sont contre la politique et les propositions de Nicolas Sarkozy. Contre les politiques qui veulent sans cesse séparer les gens. Les opposer. Diviser. Contre les expulsions. Contre les ségrégations, riches pauvres, quartiers riches quartiers pauvres, français étrangers, hommes femmes, hétéro homo, grand petit, Renault Peugeot, Pc Mac, Beatles Stones… "Sors de chez toi pour qu'il rentre chez-lui" »
Jean-Michel nous a expliqué le sens de leur démarche. Il s’agit de critiquer Sarkozy, et d’utiliser sa présence importune dans le quartier pour organiser des discussions au sein de la population. Tous les samedis soirs sont organisés des « speaker’s corners », rencontres plus ou moins informelles où tout le monde est invité à débattre. Certains soirs l’affluence dépasse la centaine de personnes.
Démocratie active
Fabien Neveu est le président de Démocratie active. Cette association diffuse actuellement une charte « générations engagées ». Notamment pour promouvoir le vote.
Le dernier invité se prénomait Frédéric. Si j'ai bien compris, il travaille dans une société chargée de mettre en oeuvre la politique de voirie de la ville de Paris, entre autre. Et il est confronté à des problèmes lié à la démocratie participative: expliquer à la popualtion le bien fondé de tel ou tel installation. Les couloirs de bus, par exemple...
Démocratie locale, démocratie participative
Pendant la soirée, nous avons beaucoup parlé de démocratie locale et de démocratie participative. Comment le citoyen peut-il se faire entendre ? Comment faire la synthèse des différents points de vue et desiderata ?
Les discussions ont été très stimulantes. J'en retiens un encouragement à s'engager.
Hugo publiera bientôt un compte-rendu de la soirée. Mais en attendant j’aimerais faire deux remarques.
La première renvoie à une question. Est-ce que c’est au niveau local que le citoyen a le plus de pouvoir ? A première vue, oui. Dans ma commune mon vote pèse plus que dans mon pays. Mais je ferai une objection. Au niveau local on a souvent à s’intéresser à des problème peu intéressants (de mon point de vue) : comment aménager ou un rond point ? Quelles subventions allouer au club de twirling ? Quel nom donner à un square ? J’exagère, mais c’est un peu ça. Trop de local noie le poisson…
Lobbys
La deuxième remarque concerne la démocratie participative (voir article wikipédia) . Au cours de la soirée on a pu noter que les lobbys jouent souvent un rôle important. En France, on s’en inquiète parfois. Faire participer les citoyens, c’est indispensable. Mais ce sont les plus actifs qui occupent le terrain, par définition. D’où le risque de voir les lobbys pousser leurs billes. Un juste équilibre reste à trouver entre démocratie participative et démocratie représentative (voir article wikipédia).