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Pour comprendre la décroissance, j’ai voulu rencontrer des gens qui pratiquent de ce mode de vie. Les décroisseurs berrichons, dont j’ai déjà parlé, m’ont reçu chez eux. C’était pendant le Forum des organisations environnementales qui se déroulait à Bourges, du 5 au 8 octobre.
Les décroissants ? Les gens se disent : « Ils vivent dans une grotte. Ils veulent retourner à l’âge de pierre ou quoi ? »
Pas du tout. Hercule, son amie Magali et ses deux enfants vivent dans un appartement au centre de Bourges. La décroissance, ils la vivent par petites touches. Ils font attention à ce qu’ils mangent. Ils ont une voiture mais l’utilisent très peu. Une fois par semaine. Ils évitent la pub et les marques. Ils ont la télé, mais en font un usage modéré. Ils m’ont hébergé une nuit « à la bonne franquette » et je les en remercie !
Les décroisseurs berrichons tenaient un stand au Forum de Bourges dans le cadre du festival du film écologique. Un stand très décroissant. Très zen : deux tables, deux chaises, quelques affiches, des textes photocopiés. Mais l’accueil convivial. Les discussions s’engagent facilement.
Ainsi, on parle de déplétion. Ce terme désigne le moment à partir duquel la capacité de production de pétrole maximale aura été dépassée. Il faut imaginer une courbe de Hubbert, l’inventeur du concept: une courbe qui monte, atteint un pic, et redescend (voir schéma, tiré du site de l'ASPO). Aujourd’hui, certains estiment que l’on s’approche du pic de production du pétrole.
Après le pic, la production baissera jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de pétrole. « Nous vivons dans un monde fini, avec des ressources finies. Donc, l’économie ne peut pas croître infiniment », explique un des décroisseurs berrichons.
Olivier et Hercule, deux des décroisseurs m’ont fourni les noms de quelques spécialistes. Serge Latouche est un des plus connus. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages dont Décoloniser l’imaginaire. En 2003, il écrivait ceci pour le Monde diplomatique.
Jean Laherrere est un ancien du groupe Total. Il était directeur des techniques de prospections. Il évoque le déclin des ressources pétrolières. A priori il sait de quoi il cause quand il parle de pétrole...
Jean-Marc Jancovici traite du changement climatique en général.
L’ASPO (Association pour l'étude des pics de production de pétrole et de gaz naturel), comme son nom l’indique, nous renseigne sur les fameux pics.
Olivier m’a également recommandé le blog de Bernard Salanié, l’économie sans tabou.
Voir ici une définition de la décroissance.
(La suite demain...)
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