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SDF, l'enquête de "La Vie"

La Vie a publié le semaine dernière un reportage sur les sans abris (les articles ne sont pas en ligne). Il est plein d’humanité et évite le pathos.

Voici ce que j'en retiens :

  • La France compte « 86 000 sans abris selon la dernière enquête nationale (en 2001) ». Pourquoi aucune enquête depuis 2001 ? On dirait que le gouvernement ne veut pas voir les résultats produits par sa politique. Voir l’enquête du Réseau d’alerte des inégalités.
  •   La Vie raconte le travail d’une association Emmaüs (Paris 20ème). Comment le regard des habitants a changé. Au début, la méfiance. Puis, petit à petit, les riverains acceptent la présence de l’association. Un habitant du quartier : « Je n’ai jamais compris ceux qui ont critiqué l’arrivée d’Emmaüs. Il faut être honnête,  le soir quand ils arrivent et ils repartent tôt le matin… On peut difficilement faire plus discret ! »
  • Il y a aussi ceux qui font du camping. Un couple, gagnant 4000€ par mois, mais surendetté, n’a que cette solution. Des jeunes travailleurs pauvres aussi « choisissent » de camper.
  • Gilles Paté, auteur d’un film sur le sujet, dénonce un « mobilier urbain anti-indésirable ». Des bancs faits pour qu’on ne s’y asseye pas, des piques installées devant les façades des banques et des magasins.
  • Seuls 17% des gens pense que « ça ne pourrait jamais m’arriver » de devenir SDF.
  • 48% sont tout à fait favorables et 48% sont plutôt favorable à l’ouverture de nouveaux centres d’hébergements en France. Les pourcentages passent à 36% et 52% pour l’ouverture de ces centres d’urgence dans votre quartier. « De quoi faire réfléchir certaines associations de riverains et certains élus locaux, souvent craintifs sur le sujet », note l'hebdo.
Certains journaux avaient passé sous silence cette enquête, qui disait qu’un Français sur deux jugeait possible de devenir SDF un jour.

 

(A lire aussi: dossier L'Express _ 2001)

Commentaires

  • Eric : à Toulouse, il y a quelques années, avant 2000 en tout cas, les derniers bains douches (publics et gratuits donc) ont été fermés à Toulouse et sont devenus… un commissariat.
    Tout est dit, non ?
    (je te conseille aussi chez Terre Humaine, l'excellent "les naufragés" sur le sujet. L'auteur (son nom m'échappe) compare les SDF a des personnes tombées à la mer, qu'on recueillent à bord afin de les sècher, les nourrir, avant de les rejeter au large…).

    La présidentielle se gagnera sur cette pauvrete-là, sur les arguments pour la résorber et non pas sur l'écologie, je pense…

    :-)

  • Fil,

    Tiens, un lien qui te concerne:
    http://www.zalea.org/spip.php?article972

    Ca se passe à Toulouse. Et Douste-Blabla, il va se prendre une veste en 2008?

    Sinon, quand tu dis "La présidentielle se gagnera sur cette pauvrete-là, sur les arguments pour la résorber et non pas sur l'écologie, je pense…"

    J'espèrerais que ce soit le cas, mais je pense que les précaires représentent trop peu de gens.
    L'élection se fait sur trois groupes
    1) les retraités
    2) les actifs sécurisés (en CDI)
    3) les fonctionnaires

  • Perso, bien que je ne sois pas à l'abri d'un licenciement (et ma femme non plus), je ne serai jamais sdf. Parce qu'il y aura toujours quelqu'un pour me recueillir (parents, famille, amis). j'aurai quoi qu'il arrive une solution de dépannage. Je m'étonne que tant de français n'en aient pas (ou bien ils en ont mais pour faire plaisir au sondeur et pour aller dans le sens du 'tout va mal', ils ont répondu qu'ils pourraient devenir sdf).
    Pour devenir sdf, il faut une conjonction de causes. Le chômage ne suffit pas. il faut aussi ne pas avoir de famille ni d'amis, être souvent porté sur la bibine et autres substances.
    C'est sans doute parce qu'il n'est pas si facile de devenir sdf qu'il n'y en a "que" 100.000 en France...dans les années 50, il y en avait partout, dans les grandes villes, les petites et même dans les campagnes où on les voyait aller de fermes en fermes pour donner un coup de main et ainsi avoir le droit à un bon repas et le droit à dormir dans la grange...pour aller voir ailleurs le lendemain...
    (c'est ma grand-mère qui m'a raconté tout ça et je constate que ça n'existe plus aujourd'hui ).

  • Et oui, Loïc, depuis l'abolition de l'esclavage et l'invention de l'horrible truc qu'on appelle le droit du travail, il y a de plus en plus de sans abris.

  • Loïc,

    Tu dis "je ne serai jamais sdf". Je pense un peu comme toi. Je sais qu'on peut vivre avec peu de revenu et j'ai comme toi la chance d'avoir des soutiens familiaux sûrs.
    Et comme tu dis il faut une conjonction de facteurs négatifs.

    Cela dit, ta comparaison entre les époques ne me rassure qu'à moitié. On ne compare pas les époques. Dans les années 50, il y avait peut-être plus de pauvres, mais les gens n'avaient pas peur de perdre leur boulot: ils en retrouvaient un le jour même.

  • oui Eric, les gens n'avaient pas peur de perdre leur boulot car ils en retrouvaient le jour même...et c'est pour que celà soit à nouveau possible que je me bats ! On dit que dans la Sillicon Valley, la durée moyenne du chômage est de 5mns...bien sûr, c'est exagéré mais ça signifie quand même quelque chose.
    La précarité cesse d'être un problème dès lors que l'offre et la demande sur le marché du travail s'entendent comme il faut et pour ce, il faut moins de contraintes, moins de freins, en clair, plus de flexibilité.

    Sinon, Nicolas, je ne comprends pas comment tu peux parler du droit du travail comme d'"un horrible truc"..Le droit du travail est le fruit d'une centaine d'années de luttes sociales, de négociations etc etc. Ce n'est pas un horrible truc...il demande juste à être dépoussiéré.

  • Loïc,

    Tu récites une leçon!
    "Dépoussiéré" ça veut dire quoi?
    Si ça veut dire "donner plus de droits aux employeurs et moins aux employés" dit simplement "donner plus de droits aux employeurs et moins aux employés" et pas "dépoussiérer".

    Tu n'es pas un agent du Medef, pas obligé de parler comme eux!

  • Loïc,

    Les types qui circulaient de ferme en ferme il y a une cinquantaine d'années n'avaient pas de famille à faire vivre. Le paysan qui l'hébergeait une nuit, n'avait pas de moissoneuse batteuse pour faire tout le boulot.

    Accepterais-tu maintentant de bosser uniquement pour une couche dans la paille et une soupe chaude ?

    Ben non... Ca serait considéré maintenant comme de l'esclavage...

  • Eric,

    J'en ai rien à battre du medef, je suis smicard et je trouve Parisot un chouya trop libérale.
    Je ne récite pas ma leçon, j'énonce quelques évidences que pourtant tu m'avais semblé partagés plus haut.

  • Loïc,

    Tu ressembles à un cas d'école qui serait intéressant d'étudier pour les générations futures.

    Tu défends sur tous les blogs la position de Nicolas Sarkozy et tu vas à la selle sur chacun de ses soutiens.

    Eric,

    Tu noteras que mon langage s'améliore sur ton blog...

  • Loïc,

    C'est pas parce que je suis d'accord avec toi sur un point (comme toi, je pense peu probable de devenir un jour SDF... quoique, en y réfléchissant bien, je ne suis plus sûr de rien _ je ne suis même pas sur que le père Noël passe l'hiver) que je vais avaler le programme de l'UMP.

  • non pas sur ce point là, c'était sur le fait qu'un marché du travail est plus agréable à vivre dès lors qu'on peut retrouver un boulot juste après en avoir perdu un autre..

  • RENDEZ VOUS du 100 au 140 QUAI DE JEMMAPES
    des 2 cotés du canal saint martin
    Hotline 06 23 10 02 89

    pour le camping en solidarité avec les SDF, samedi à partir de 11h00

    en savoir plus :
    http://www.lesenfantsdedonquichotte.org/

  • Ce n'est pas le résultat d'un manque de solidarité mais l'effet d'une politique qui fustige le travail et la richesse.

  • Quatre mille euros par mois et en camping ? Tout ça à cause d'un surendettement ? Il y a des situations qui sont quand même incroyables, absurdes. Si on demande aux français, à partir de cet exemple, si cela ne risque pas de leur arriver, je pense qu'on devrait atteindre des sommets encore plus haut qu'avec "Pourriez-vous devenir SDF ?"...

  • @Cyril,

    Obtenir un logement à Paris, c'est de plus en plus difficile. En proviance, c'est différent.

  • Jean Christophe,

    Vous pouvez préciser?

  • j ai posé sur mes pensees un article sur la condition SDF: c'est toujours aussi revoltant!

  • pardonnez moi mais cette discussions sur 'est-ce que j'ai peur d'etre sdf' 'est-ce que je peux un jour le devenir' ?...etc...etc...est presque indécente et tout à fait, hélas, humaine...
    ainsi lorsqu'on qq 'un nous raconte une tragédie, on compatit en pensant à soi, au risque que cela nous arrive, on transpose...
    est-ce cela la vraie compassion ? faut-il vraiment se mettre en scène, meme virtuellement pour pouvoir en parler ?
    est-ce ainsiq ue l'on fait avancer les choses ?
    ils s'en foutent les sdf de nos peurs de le devenir

  • les yeux,

    Effectivement, nos motivations sont égoïstes.
    Etc'est bien pour cela qu'Emmaüs, qui a commandé cette étude, a choisi d'impliquer les gens en leur demandant s'ils pensaient possible de devenir SDF un jour.

  • Je sais que c'est difficile (et que ça le sera sans doute de plus en plus) mais leur surendettement doit leur prendre la moitié de leurs revenus, sinon, ne pas pouvoir se loger ailleurs que dans un camping alors qu'on gagne 4 000 euros par mois... Ca me laisse complètement ahuri.

    Sinon, c'est un peu comme le mort/kilomètres, pour provoquer un élan de générosité, il faut expliquer que cela peut arriver demain à chacun. Demain je peux avoir un enfant atteint d'une maladie rare, en plus voir ceux-ci à la télévision touche mon affect, donc je donne au téléthon. Demain je peux devenir SDF, je m'implique pour améliorer leur sort.

    Il faut être réaliste sur la nature humaine. Ainsi les honnêtes citoyens doutent par contre beaucoup plus de finir un jour en prison. Et regardez l'état dans lesquelles elles se trouvent...

  • Cyril,

    "Je sais que c'est difficile (et que ça le sera sans doute de plus en plus) mais leur surendettement doit leur prendre la moitié de leurs revenus, sinon, ne pas pouvoir se loger ailleurs que dans un camping alors qu'on gagne 4 000 euros par mois... Ca me laisse complètement ahuri."

    Oui, ce cas est étrange. En fait ils gagnent près de 4000 euros.
    Mais on connaît beaucoup de couples qui gagnent aux alentours de 3000 euros avec deux enfants, ils galèrent.

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