Un nouveau titre dans les kiosque le 17 octobre: Vendredi. Ce journal est lancé par Jacques Rosselin, soutenu par Pierre Bergé le 17 octobre.
Vendredi proposera une compilation d’articles tirés de blogs ou de sites Internet.
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Un nouveau titre dans les kiosque le 17 octobre: Vendredi. Ce journal est lancé par Jacques Rosselin, soutenu par Pierre Bergé le 17 octobre.
Vendredi proposera une compilation d’articles tirés de blogs ou de sites Internet.
L'information sur la crise financière envahit les journaux. Au point que cette information n'est plus audible. Elle n'est plus que du bruit. Et un bruit qui vous intoxique. L'info est une drogue pas comme les autres, comme l'écrit le Pr Lejoyeux (le bien nommé), spécialiste des questions liées à la dépendance à l'information.
Faut-il couper le son? Les ventes de journaux économiques sont à la hausse. Les sites financiers sont pris d'assaut. Hier, j'ai vu une étudiante lire La Tribune dans un café: elle avait l'air passionnée.
Dans les blogs on entend des protestations. Agnès (Le Monolecte) s'insurge avec raison:
"Depuis quelques jours, il y a un concert de tamtam dans la volière et c'est la panique à bord. Il n'est plus possible d'avoir la moindre petite connexion médiatique (journaux, radio, TV, web) sans se retrouver littéralement submergé par un tsunami de hurlements échevelés : c'est la crise, c'est la crise, c'est la crise !"
Son raisonnement va au-delà de la question médiatique. Le discours sur la crise est, selon elle, un instrument de domination: il permet de gouverner par la peur...
Frédéric Delorca a pris de la distance par rapport aux médias:
"Je regarde peu la télévision. Mais ma vieille mère fonctionne souvent pour moi comme un baromètre de ce qui s'y dit. Il y a 7 ans elle mourrait de peur que son village occitan soit attaqué par Ben Laden. Aujourd'hui elle redoute que sa Caisse d'Epargne fasse faillite. J'en ai déduit que c'est parce que depuis 8 jours, la télé lui rebat les oreilles de la crise financière (les médias ne se rendent pas compte des ravages qu'ils provoquent dans les chaumières)".
Son point de vue rejoint celui du Monolecte:
"Tout ce qui compte, c'est de nous maintenir dans un état de panique permanent : le chômage, les talibans, la crise. Qu'on ait bien peur et que l'on soit prêt à suivre n'importe quel dogme, du moment qu'il sort de la bouche d'un homme providentiel. Pour que l'on soit dans l'urgence, pas dans la réflexion : vite, on est dans la merde, videz vos poches... heu, mais pas vos comptes en banque (on en a encore besoin !)
. Il nous faut avoir peur de la misère noire qu'annonce la crise qui déferle."
Vendredi soir, nous nous sommes réunis à la terrasse de la Comète, célèbre établissement du Kremlin Bicêtre. Il y avait: Maxime, Aurélie, Dagrouik, Monsieur Poireau, Vogelsong, Filaplomb, Jon, Fiso, Tonnegrande, Eric, Martin, Djibril, et Alexandre. Nous avons un peu refait le monde, mais pas trop: le bar ferme à 22 h 30.
Sinon, ça n'a rien à voir mais lisez l'interview d'Immanuel Wallerstein dans Le Monde. Il explique que nous vivons la fin du capitalisme. Rien que ça.
Les Américains découvrent une nouvelle façon de consommer: ne plus vivre à crédit, épargner, consommer moins.
Ce trimestre on prévoit une baisse de la consommation. Ce serait la première fois depuis 17 ans.
Après le 11 septembre, consommer était considéré comme un acte de patriotisme économique. Aujourd'hui l'épargne commence à rentrer dans les moeurs.
Ce sujet fait la Une de BusinessWeek.
On peut aussi mentionner des blogs qui vous apprennent à gérer vos finances: GetRichSlowly ou TheSimpleDollar.
Ce n'est peut-être pas rassurant, mais nous ne sommes pas les seuls à nous intéresser à notre pouvoir d'achat...
Sur le même sujet sur ce blog:
Ne cherchons surtout pas à convaincre ceux qui croient encore au marché qui s'autorégule tout seul... La simplicité volontaireLes adeptes de ce mode de vie ne se réjouissent pas de la récession (qui est un appauvrissement subi), c'est le choix de consommer moins (et mieux) pour vivre plus harmonieusement.
Il y a quelque chose de pourri au royaume de la consommation.
Et je ne pense pas seulement à la crise financière. Et la récession qui va avec. Ou au prix du pétrole qui oblige à moins prendre la voiture.
Non, je pense plutôt à l'éveil des consciences. A ces millions d'individus qui prennent des décisions, chaque jour, de moins consommer, de consommer mieux.
Hyperconsommation
Ces personnes ne sont pas des décroissants. Pas des militants. Ce sont juste des occidentaux repus et fatigués. Ils en ont marre de consommer. La société d'hyperconsommation (voir Gilles Lipovetski) produit de l'insatisfaction en masse.
"Le capitalisme de consommation a pris la relève des économies de production. Depuis la fin des années 70, une nouvelle phase du capitalisme de consommation s'est mise en place: la société d'hyperconsommation. Peu à peu, l'esprit de consommation a réussi à s'infiltrer jusque dans le rapport à la famille et à la religion, à la politique et au syndicalisme, à la culture et au temps disponible." (Lipovetski)
L'hyperconsommation, c'est la multiplication des désirs. Et donc des frustrations, si le désir n'est pas satisfait.
Inflation déceptive
"Alors que les sociétés de tradition encadrant strictement les désirs et les aspirations ont réussi à limiter l'ampleur de la déception, les sociétés hypermodernes apparaissent comme des sociétés d'"inflation déceptive". Quand le bonheur est promis à tous et les plaisirs exaltés à tous les coins de rue, le vécu quotidien est mis à dure épreuve." (id.)
Face à cette déception, les sociétés contemporaines ont peu de remèdes. La religion, ce vieil opium des peuples qui remplissait son rôle illusoire, n'a plus le succès qu'elle avait. Les flambées religieuses qu'on observe ça et là, ne concernent pas le plus grand nombre.
Fragilisation des individus
Autre remède possible: les anti dépresseurs...
"Je crois qu'on a déjà des signes très ostensibles de ces répercussions négatives: il y a dans nos sociétés une vraie spirale de dépression, d'anxiété, de consommation de produits psychotropes, de psychothérapies en surnombre... Ces malaises de l'âme créent une désorganisation psychique, une fragilisation des individus".
La simplicité volontaire est une réponse, sans doute imparfaite, à cette déceptivité généralisée.
Le "travailler plus pour gagner plus" s'est heurté, justement, à la déception (pouvoir d'achat en berne, raréfaction du travail).Et puis, disons-le tout net, c'était un slogan débile!
Le "travailler moins pour vivre mieux" apparaît comme une alternative intéressante. En témoigne le succès d'un numéro de Courrier International (janvier 2008 _ source).
Mais précisons une chose. Les adversaires de la décroissance ou de la simplicité volontaire avancent souvent l'argument: "c'est la récession, les décroissants vous devez être content! Elle est belle votre idée: c'est la catastrophe!"
Argument de mauvaise foi: les décroissants ne souhaitent pas la récession. La simplicité volontaire, comme son nom l'indique, est volontaire. Je choisis librement de consommer moins ou de consommer autrement. La récession, c'est autre chose.
Aujourd'hui, la simplicité volontaire (définition sur Ekopédia) est presque devenue tendance. Pour preuve, ce message lu sur un forum:
"A part ça, je croule sous les demandes de journalistes, j'y passe tous mes mardis alors que je suis à 75% ds mon boulot... et j'aimerai bien déléguer ça, au moins un petit peu... Je ne trouve même plus le temps de poster dans le blog en ce moment. Pour la télé, il n'est pas question de dire oui à tout, mais pour la presse ou la radio, les interviews sont plutôt cool. Ça serait vraiment sympa qu'on soit a plusieurs pour communiquer et que le grand public connaisse au moins l'idée du "zéro achat neuf ou presque" et pourquoi on le fait..."
Il semblerait que le gouvernement belge ait décidé, lui aussi, de ficher sa population.
On n'arrête pas le twittage!
Twitter Charts vous sort des graphiques pour visualiser à quel moment de la journée et de la semaine vous twittez.
Par exemple, sur ce schéma on voit que ce blogueur (taisons son nom) twitte tardivement. De 10h du soir à minuit passé. Il twitte surtout le week-end. On en conclut:
1) qu'il ne twitte pas au boulot et quitte le travail vers 18 h 30
2) qu'il a un emploi du temps chargé
On se demande quel parti les Renseignements généraux pourront tirer d'un tel outil ...
A lire aussi:
Puisque on vous dit que TOUT va mal: la finance, l'environnement, la démocratie et même (et surtout) l'équipe de France de football. Alors, autant rigoler!
Et si vous voulez vraiment rigoler, venez le vendredi 10 octobre à la Comète, au Kremlin Bicêtre (France, Métro ligne 7). Vous y verrez des blogueurs en chair et en os. Des spécimens à observer dans leur élément naturel. Laissez un commentaire pour dire que vous venez, par exemple...
Les Etats généraux de la presse. Je n'en ai pas parlé jusque là. Le sujet est complexe et, comme souvent avec ce gouvernement, toutes les questions sont abordées de front, pour nous embrouiller.
Ce qu'on note, c'est le faible enthousiasme des journalistes. Voire leur scepticisme.
Notable également, le caractère monarchique de l'opération.
"Tous convoqués par le Roi pour l’ouverture des Etats généraux de la presse écrite, et la grande réforme du métier lancée, décidée, dictée par l’Elysée. Il y avait un coté surréaliste dans cette réunion : voir le quatrième pouvoir, censé défendre les libertés et la démocratie, ainsi tenu par l’Etat. Il y a certes une bonne raison : notre secteur vit sous perfusion des aides étatiques. 284 millions d’euros d’aides directes du ministère de la culture, plus les aides diverses à la distribution, les aides fiscales, la déduction des impôts…soit en tout – selon les estimations les plus larges- un milliard d’euros, 10% du chiffre d’affaire du secteur".
Pourquoi faire des "Etats généraux" encadrés par l'Etat? Pourquoi la profession ne se prend pas en main elle-même?
"Les quatre « personnalités » choisies sont toutes des patrons de presse liées à leurs organisations professionnelles dont les exigences vont toutes dans le sens d’une régression sociale et non dans le sens d’un développement du nécessaire pluralisme et d’une meilleure information." (Acrimed)
Pourquoi opposer la presse et Internet?
"La lecture d’un article du Monde, pourtant anodin, m’a fait bondir tant il confirme mes inquiétudes. L’article intitulé “Des Etats généraux à la rescousse de la presse“, signé Pascale Santi, a le grand mérite de poser en une phrase l’ambiguité des attentes de certains acteurs:
“L’objectif est de trouver des solutions aux difficultés de la presse écrite face à Internet et aux journaux gratuits.”
Est-il possible que certains, sans rire, puisse imaginer que c’est de cela dont il est question. Il semble que oui. La presse, donc, est la presse écrite, laquelle n’a rien de commun avec la presse en ligne, Internet et les journaux “gratuits”. Je veux croire encore que la phrase relève du lapsus, je ne suis pas dupe au point de ne pas savoir qu’il est éminemment révélateur d’un certain état d’esprit."
Un excellent décryptage du rapport Giazzi chez novovision. Le rapport Giazzi (du nom de la député UMP auteure du rapport) préconise une trentaine de mesures pour augmenter la rentabilité des entreprises de presse.
"Entre les lignes du rapport Giazzi sur les médias et le numérique se dessine un avenir de l’information à deux vitesses, cohérent et sans états d’âme : d’une part un paysage dominé par de grands groupes multimédias (associant presse écrite, radio, télévision et internet) fusionnant les industries de l’information et du divertissement, d’autre part la liberté laissée à un journalisme professionnel indépendant et pluraliste de tenter de se développer à la marge sur internet."
Les questions de fond ne sont pas abordées "à savoir l'indigence éditoriale de certains titres, une presse largement suiviste dans les grands médias, la perte de crédibilité des journalistes éduqués le plus souvent sur les mêmes bancs que les élites du pays, la mise en scène et la mauvaise hiérarchisation des informations, le permanent soupçon de collusion de cette profession vis à vis des puissants, la proximité avec l'univers de la communication, enfin une incapacité au retour critique sur soi." (Marianne)
"Seul en piste, Nicolas Sarkozy s’est même permis le luxe de dénoncer "la paupérisation des rédactions quand des plans sociaux assèchent les journaux de leur raison d’être, le journalisme". Qui d’autre a prononcé un tel jugement alors qu’à Libération, au Monde, au Figaro, des centaines de journalistes ont été contraints de partir ces trois dernières années ? L’affaire Siné a pris plus de place sur les sites d’information comme dans les journaux que ce plan sidérurgique appliqué à la presse.
Face à Nicolas Sarkozy, l’opposition de gauche a disparu. Face à lui, les éditeurs comme les journalistes ont abandonné le terrain. Les uns pour préserver leurs positions acquises, les autres par absence de solidarité et de réflexion sur leur propre métier."
La crise financière a au moins un avantage: elle permet de faire de jolies Une. Des Une qui font peur pour de vrai.
The Economist nous voit tout au bord du gouffre.
Admirez le petit morceau de corniche qui se détache, prêt à s'effondrer. La couleur rouge s'impose, avec du noir évidemment.
Intéressant cette comparaison entre les journaux indiens et français. Ils traitent la même information: la visite du Premier ministre indien en France.
Les journaux français se focalisent sur les contrats de nucléaire entr les deux pays. Les journaux indiens s'intéressent à une déclaration du président français: "Les musulmans et les sikhs doivent respecter notre tradition".
NB: Travailler en Inde est le blog (instructif) d'une parisienne expatriée au pays de Gandhi.
Marc Vasseur a eu raison de bondir de son siège en lisant Libération. Ce journal essaie péniblement de nous démontrer que Ségolène Royal a gonflé les chiffres du nombre de salariés allant se nourrir aux Restos du Coeur et du nombre d'étudiants pauvres en France.
Passons sur l'indécence qu'il y a à vouloir ergoter sur les chiffres de la pauvreté, surtout pour un journal de gauche!
Et inclinons-nous devant la maîtrise de la langue française dont fait preuve Cédric Mathiot, le journaliste de Libération auteur de ce brillant article. Selon le rapport qu'il a cité, 20% des étudiants sont "en situation délicate" et non "sous le seuil de pauvreté".
"Mais 20% des étudiants en situation délicate n'équivaut pas à 20% des étudiants sous le seuil de pauvreté comme Ségolène Royal le prétend et vous avec" clame M. Mathiot sur le blog de Marc.
Rappelons que le nombre de repas servis par les Restos du coeurs est passé de 10 millions en 1985/1986 à 58 millions en 2000/2001 (source). Il a bondi à 81 millions l'an dernier (source). Le nombre de repas a donc été multiplié par 8. Monsieur Mathiot ne pourra pas le contester: les chiffres sont validés par la Cour des Comptes!
Ce qui est étonnant, c'est que Libération a publié il y a quelques mois un article titré "Restos du coeur: On voit de plus en plus de salariés pauvres et de retraités"
Hélas, la page a été retirée du site ou déplacé. Heureusement, on la retrouve sur certains sites qui font du copier coller.
Libération n'est pas un mauvais journal, il est juste "en situation délicate" par rapport à la vérité des faits...