Luc Mandret a levé un joli lièvre, à partir d'un phénomène classique: la circulation circulaire de l'information. Un journaliste publie une info, ses confrères la reprennent, l'un après l'autres _ parfois souvent sans vérifier l'information de départ.
Cette fois là, l'affaire est partie d'une rumeur lancée dans les toilettes du G20. Du très haut niveau: Sarkozy et DSK. Et, entre eux, pas de dame pipi, mais un journaliste du Point. Une petite phrase (lancée par un conseiller en communication?) est reprise par tous les médias.
Luc déplore: "En l'espace de 24h, un grand nombre de médias, dont certains parmi les plus lus et les plus respectés, ne se basent que sur l'article d'un journaliste du Point pour tous réciter la même histoire. "
Ces jeunes journalistes ont bien décrypté le phénomène et les difficultés économiques qui y sont liées:
Pour gonfler leurs recettes, la grande majorité des sites de presse en ligne (en dehors des pure players) sont entraînés dans une spirale infernale : traiter de tout, tout le temps, sans hiérarchiser ni contextualiser. En gros, faire de l’agrégation de contenus. Ironie du sort : ils accusent désormais Google de leur voler leurs recettes publicitaires. Pour faire simple, à leurs débuts, les sites Internet disposaient d’un public spécifique. Les internautes allaient sur le site du Figaro, du Nouvel Observateur ou du Parisien parce qu’il s’agissait du Figaro, du Nouvel Observateur ou du Parisien. Mais, à force de vouloir augmenter leur fréquentation, ils ont été contraints de publier tout et n’importe quoi, s’appuyant de plus en plus sur le copié-collé de dépêches.