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  • Lady Gaga

    A priori Lady Gaga ne connaît pas Brigitte Fontaine, cette poétesse qui manie l'art de l'insulte. Mais, pour le côté hirsute, il y a une parenté entre les deux femmes.

    Bad romance, le clip: l'image est blanche, froide, techno. Le son aussi. Les morts vivants de Michael Jackson sortaient de terre. Chez Lady Gaga, ils émergent de cercueils blancs et lisses*.

    Fétichisme, narcissisme: l'univers de Lady Gaga se distingue de celui de Madonna, toujours entourée de 'toy boys' et autres compagnons de jeu. Lady Gaga, elle, est hantée par sa propre image. Elle se reflète sur les murs, dans les miroirs et dans les nombreux clones d'elle qui l'entourent.

    Bad romance: "I want your ugly, I want your disease". Pour faire une oeuvre d'art il faut mélanger de l'eros et du thanatos. Lady Gaga a juste un peu forcé sur le thanatos. Et c'est bien.

    * Le critique Tim Stack a noté lui aussi que la chorégraphie empruntait des éléments du Thriller. (Entertainment weekly)

  • Muckrack, Tweest, Tweetmeme: filtrez-moi ça!

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    • Muckrack est un portail réunissant les fils Twitter des journalistes de 37 médias et agences de presse (en anglais). On peut choisir de ne garder que les liens sélectionnés par les journalistes, classés par popularité, par exemple.
    • Tweest, c'est un peu la même chose. C'est en français, donc plus abordable a priori, mais c'est juste une liste de listes Twitter.

    Reste à savoir, comme se le demande Cédric, si ça sert à quelque chose...

    • Tweetmeme est un site qui propose les messages les plus retweetés. Avec la fonction search, on peut filtrer.

    Vous avez mieux?

  • Que reste-t-il de l'éthique hacker?

    L'éthique hacker, c'est tout d'abord un livre, publié en 2001 par Pekka Himanen.

    Comment définir cette éthique, faite de collaboration, de partage, de créativité et de gratuité?

    L'éthique hacker s'est développée dans le milieu des programmeurs. Linus Torvalds, l'inventeur de Linux, s'est très tôt reconnu dans ces valeurs. Les personnes qui travaillent à construire les logiciels libres le font par passion. Ils sont imprégnés de cette éthique hacker.

    La passion avant tout

    ethique hacker.jpgL'éthique hacker s'oppose à l'esprit du capitalisme, tel que défini classiquement (Max Weber).

    Dans l'esprit du capitalisme les valeurs suprêmes sont le travail et l'argent. Le travail est considéré comme un moyen de « salut », au sens religieux du terme.

    L'éthique hacker, au contraire, ne place pas l'argent au-dessus de tout. La valeur suprême c'est la passion. « Dans la version hacker du temps flexible, différentes séquences de vie comme le travail, la famille, les amis, les hobbies, etc… sont mélangées avec une certaine souplesse de telle sorte que le travail n’occupe jamais le centre. » (Himanen)

    Créativité, liberté, sentiment d'être utile

    Les sept valeurs dominantes de l’éthique du capitalisme sont : l’argent, le travail, l’optimalité, la flexibilité, la stabilité, la détermination et le contrôle du résultat.

    Les sept valeurs de l’éthique hacker peuvent, à leur tour, être résumées ainsi : la passion, la liberté, la motivation de l’acte n’est pas l’argent, mais la valeur sociale et une dimension d’ouverture, la néthique définie par les valeurs d’activité et d’attention à l’égard des autres, et enfin la valeur suprême, la créativité.

    L'éthique hacker et le profit

    Pour les hackers, le loisir n’a pas plus de sens que le temps de travail. Leur attrait dépend de la façon dont on les occupe. Dans l’optique d’une vie sensée, la dualité travail/loisir doit être abandonnée. Tant que nous vivons notre travail ou notre loisir, nous ne vivons pas vraiment. Le sens ne peut pas être trouvé dans le travail ou le loisir mais découle de la nature de l’activité elle -même. De la passion, de sa valeur sociale, de la créativité.

    Aujourd'hui, cet «éthique hacker _ cet esprit d'Internet _ a été récupéré avec profit par les grandes entreprises. En fait, ce sont les consommateurs qui font le travail et créent la valeur. Des sociétés comme Google, mais aussi Facebook ou Twitter, comptent sur le « travail » des utilisateurs pour générer du profit. Les utilisateurs voient leur avantage: les services leur sont utiles.

    Le travail du consommateur

    Les entreprises font du profit, les consommateurs coopèrent. Mais ni les uns ni les autres ne se revendiquent d'un quelconque esprit hacker.

    La collaboration entre les blogueurs est réelle. Elle se fait dans un esprit proche de l'éthique hacker. On crée par passion. On échange, on partage, on porte attention à ce que font les autres, et tout cela uniquement par passion. Mais, aujourd'hui, que reste-t-il de l'état d'esprit des pionnier du web? L'état d'esprit des blogueurs n'at-il pas évolué ces dernières années?

    Cela dit, pour ces personnes qui se retrouvent dans l'éthique hacker, la question du financement se pose. Regardons les choses en face: qui sont les hackers, les adeptes des logiciels libre? Comment ont-ils trouvé le moyen de financer le travail gratuit?

    Médias et annonceurs

    Le plus souvent, ces personnes sont des salariés de grandes entreprises. Ils travaillent pour Microsoft et développent Linux pour le plaisir. Est-ce qu'il n'y aurait pas un secret honteux au royaume utopique de l'éthique hacker?

    Dans l'écosystème médiatique, d'autres acteurs (sites d'informations, portails, agence de communication, professionnels de la pub, etc.) ont des visées plus pécuniaires. Pour eux, l'attention a une valeur. Cette valeur se crée par l'intervention d'un troisième acteur: l'annonceur.

    Les start-up et le Messie

    L'annonceur est attendu comme le Messie. Beaucoup de services web 2.0 se développent. Des start-up enthousiastes carburent pendant des mois. Et quand on leur demande comment ils vont croûter, ils vous répondent: nous attendons le Messie.

    C'est notamment, ce qu'écrit Jaron Lanier dans son dernier livre You're not a gadget (un compte-rendu sur Slate.fr)

    "Notre divertissement favori attend son Messie qui justifiera sa cotation à un milliard de dollars. «Le seul espoir d'un réseau social, d'un point de vue financier», écrit Lanier, «c'est la formule magique qui fera que la violation de la vie privée et de la dignité deviendront acceptables.» Avez-vous récemment jeté un œil à vos paramètres de vie privée? Lanier s'est révélé prophétique sur ce coup-là."

    Bref, voici quelques réflexion qui me viennent à la lecture de cet ouvrage, maintenant classique. A confronter avec le livre de Jaron Lanier, sorti récemment. Ces livres nous posent cette question: que reste-t-il de l'esprit d'Internet et de l'éthique hacker?

  • Au Québec, l’indépendance des journaux paie

    Le Devoir est un des rares quotidiens canadiens encore indépendant, nous apprend Courrier International.

    "Le Devoir, fondé par Henri Bourassa, visait d’abord et avant tout à servir le peuple québécois. Il n’a ja­mais recherché l’enrichissement de ses artisans. Il s’emploie encore aujourd’hui, malgré la modestie de ses ressources, à pratiquer un journalisme de service public. Au Québec comme ailleurs dans le pays, d’autres rédactions, il est vrai, comptent des journalistes d’un professionnalisme indiscutable. Dans les empires de presse, cependant, leur métier sinon leur emploi est devenu de plus en plus précaire."

    Avec une diffusion moyenne de 26 000 exemplaires, Le Devoir, que l’on surnomme “le petit miracle”, a été sauvé au début des années 1990 par un mécène, Pierre Péladeau, propriétaire d’un titre concurrent, Le Journal de Montréal. Aujourd’hui, malgré la crise de la presse, Le Devoir est dans une bien meilleure situation que ses rivaux.

    (Ce billet est écrit en partenariat avec Courrier international. L'opération prend fin ce mois-ci. Merci à Aurélia et à l'agence Tribeca pour leur  collaboration.)

  • Les enfants américains et les médias

    La consommation de médias n'a jamais été aussi élevée qu'aujourd'hui chez les jeunes Américains. Elle s'élève en moyenne à 7 h 30 par jour, selon une étude de la Kaiser Family Foundation (à télécharger)

    Les enfants font un usage multitâche des médias: ils regardent la télévision en téléphonant, ou écoutent la radio en utilisant leur ordinateur. Cela porte l'exposition aux médias à plus de 11 h par jour pour les jeunes de 11 à 18 ans.

    La télé reste le média numéro un (4 h 30 par jour), devant l'écoute de la musique (2 h 30), l'ordinateur (1 h 30) et les jeux vidéos (1 h 15).

    (New York Times)

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  • Le dilemme de la machine à café

    vanite.jpgCe matin, j'ai hésité devant la machine à café. Et puis, j'ai choisi un café long sans sucre.

    On parle souvent de la perte des valeurs héroïques dans nos sociétés. Un hédonisme diffus corrode chacun de nos actes. Tout est facile, accessible, abondant, et si on a marre, on peut cliquer, zapper, passer à autre chose. Rajouter du sucre.

    Boire un café long sans sucre est un des derniers actes d'héroïsme quotidien. Ce n'est pas grand chose. On rirait de vous si vous osiez employer ce mot devant la machine à café. Et, justement, c'est en cela que réside l'héroïsme du quotidien: assumer en toute modestie l'aspect dérisoire de ces actions.

    Devant la machine à café, il s'agit juste d'arbitrer entre plusieurs valeurs. Le plaisir ou la santé, le court ou le long terme. Ce n'est pas le chemin qui est difficile, mais c'est le difficile qui est le chemin: à ce moment, tous les poncifs du stoïcisme nous reviennent en mémoire. C'est cela aussi, l'héroïsme du quotidien: savoir que, quoi qu'il arrive, tu n'échapperas pas à la banalité d'un destin stéréotypé.

    Pour certaines situations les mots manquent. Tu termineras ta vie dans une chambre d'hôpital et tes proches parents parleront à voix basse, ou ne diront rien. C'est le genre de pensée qui peut vous traverser l'esprit au moment d'appuyer sur le bouton « café long sans sucre » d'une machine à café.

  • Quelques liens

  • Internet, révolution culturelle?

    internet-revolution.pngUn numéro de Manière de voir (le Monde diplomatique) est consacré à Internet.

    Intéressant, notamment, cet article de Jean-Marc Manach "Les bidouilleurs de la société de l'information".

    Les bidouilleurs sont aussi appelés les hackers. "L’objectif des hackers n’est pas de favoriser les cambriolages ou les usurpations d’identité, mais simplement d’alerter sur l’inefficacité et / ou sur les atteintes imprévisibles — mais dont certaines sont d’ores et déjà avérées — à la vie privée et aux libertés provoquées par ces technologies dans lesquelles on investit massivement."

    Serge Halimi, directeur du Monde diplomatique, écrite: "Dans les reproches adressés à Internet, on décèle souvent autre chose qu’une inquiétude légitime devant les modes d’acquisition du savoir et de transmission de l’information : l’effroi que le magistère de quelques barons du commentaire touche à son terme. [...] Mais un jour, des sans-culottes ont débarqué avec leurs claviers…" (cité par Hugo Roy)

    A un moment où Internet menace de se "verrouiller" (loi Hadopi, sites d'information aidés par l'Etat et tentés d'opposer leur "légitimité" à la fureur des sans culottes du web _ vous et moi), on peut se demander: qu'en est-il de cette "révolution culturelle"?

  • Journaliste: espèce en voie de raréfaction?

    A lire, la longue réflexion de Tatiana, sur les journalistes, qu'elle compare au dodo, un oiseau de l’océan Indien dont l’espèce a disparu à la fin du 17e siècle.

    "Observons le dodo-journaliste : il travaille dans une rédaction en open-space avec ses collègues dodos, s’affaire à un petit bureau couvert de piles de dossiers, passe des coups de fil, sort déjeuner avec untel, part en reportage, participe à des réunions, tape frénétiquement ses papiers à l’ordinateur au moment du bouclage. Quand prend-il le temps de s’informer sur le devenir de sa profession?"

  • Une année en 60 secondes

     

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  • "Le Monde " et quelques oublis dans la chronologie

    Le journal Le Monde a publié, le 13 janvier, une chronologie de la décennie écoulée, intitulée "2000-2010: chronologie des événements".

    Problème, il manque quelques dates: le 11 septembre 2001 et le 21 avril 2002, pour ne citer que les plus importantes.

    Autre source d'étonnement: cet oubli est signalé par un commentateur sur le site du Monde mais aussi par un article sur Le Post, site dans le groupe du Monde. Mais, pourtant, l'oubli n'a pas été réparé.

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