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  • Sexisme envers Ségolène Royal

    Certaines attaques contre Ségolène Royal sont-elles sexistes? Aujourd'hui, je publie un texte de Sarah, journaliste avec qui j'ai discuté lors de la République des blogs. Ce texte fait suite à des commentaires postés après ce billet. Le voici:

    "Le sexisme, ce n'est pas seulement reprocher quelque chose ou critiquer une action ou une parole de SR qui serait plus stupide qu'une autre « parce qu'elle est une femme ».
    C’est aussi se faire l'écho d'événements ou non événements, créer de l'information (car l'information n'existe pas, elle n'est que le pure produit d'une construction) et la traiter en relayant tous les préjugés et stéréotypes dont les femmes sont affligées depuis des siècles. Voir les choses à travers ce prisme déformant. Devenir soi-même ce prisme déformant.
    Le problème, c'est qu'on a fini par retourner l'argument, à savoir, on ne peut plus parler de sexisme quand on veut défendre Royal de certaines attaques, sous prétexte que « dans ce cas, on ne peut plus la critiquer, parce que comme elle est une femme, on se fait traiter de sexiste ».
    Personnellement, je m'attache à analyser chaque jour le sexisme ambiant dont font preuve toutes et tous les journalistes... comme dire à la ministre de la Défense qu'elle est "sexy dans son tailleur" sur TF1 en direct pendant le défilé du 14 juillet....Vous imaginez Elise Lucet dire à Villepin que son nouveau costume lui va bien et qu'il est sexy ???

    Dans les médias, on parle déjà beaucoup moins des femmes, parce qu’elles occupent bien plus faiblement que les hommes les postes de pouvoir, mais quand on parle d’elle, le traitement est souvent différent. Par exemple, faire systématiquement référence à leur statut de femme mariée ou non, ou de mère. Tiens, Quitterie Delmas (UDF), dès qu'on parle d'elle, on cite ses deux petits garçons. Super, mais en quoi ça m'intéresse et m'apprend des choses sur son action politique ? Est- ce que tel grand patron, tel député, sont cités avec à chaque fois la précision "marié, père de trois enfants" ? En gros, une femme est quand même plus fréquentable et sérieuse une fois qu'elle a fait le truc pour lequel elle est vraiment utile à la société, à savoir pondre  ses enfants.

    Pour Royal, c’est par exemple l’appeler Ségolène. Quel autre homme politique est appelé par son prénom ? Ah tiens, d'ailleurs, homme politique...Eh oui, les hommes politiques...mais vous me direz, c'est comme les droits de l'Hommes, hein, on met une majuscule et puis ça comprend les femmes, c’est tellement logique…

    Le sexisme des médias (et de la publicité) contribue à nous entretenir dans des visions rétrogrades et patriarcales. C'est sournois, ça s'insinue, ça devient presque normal, en fait. Tellement normal et invisible qu'en parler, que l'identifier vous catalogue définitivement dans la rubrique « féministes hystériques dénuée d'humour », ce qui, en France, est très mal vu, pas fashion du tout dans les dîners mondains, et presque partout ailleurs également.
    Sachant que là, je ne parle que des stéréotypes qui touchent les femmes. Mais le sexisme, c’est condamner chaque être humain à remplir certains rôles, à se conformer à certaines attitudes, certaines apparences en fonction de son sexe. Pour les hommes, être poilus, musclés, virils quoi,  sous peine d'être traité de pédés (la teuhon ! ).

    Quelques exemples pour finir :

    Un dessin paru dans Charlie-Hebdo le mois dernier. On voit Royal fouiller un bac de vêtements en pagaille. Au-dessus d'elle, la légende : "Les soldes démarrent très fort". Royal s'exclame : "Le programme du PS à -50% est introuvable !" Imaginez la même chose avec Sarkozy….Ben non, c’est pas possible. Ce dessin n’est censé faire rire qu’en s’appuyant sur le cliché des femmes se battant pour des fringues au moment des soldes.
    La Une de l'Express de cette semaine, consacrée à Ségolène Royal : "TIENDRA-T-ELLE ?" (sous-entendu « cette pauvre petite femme fragile et émotive qu'est notre petite Ségolène mimi tout plein avec son programme sans contenu faudrait quand même avoir un peu plus de stature, de prestance, d'autorité ma p'tite dame pour pouvoir être présidente, hein, passe que va falloir beaucoup travailler..pis si vous êtes élue, qui c'est qui nous dit que vous tiendrez le coup 5 ans ? »)

    Et ça, c’est pas du sexisme ?"

  • Le Café des blogs

    Intéressant, ce que dit Angélica Montes : « J’ai lu  avec étonnement dans Le Monde (23/01), sous le titre Colombie : un otage s’est évadé, un article à propos de l’ex-ministre colombien Araujo, qui vient de retrouver sa liberté après cinq années entre les mains des FARC. L’article, traduit de l’espagnol (El Pais) sans recul ni analyse, reproduit l’image d’une victime de la guérilla colombienne, transformée en héros et exemple de résistance et de force morale. Ce qu’oublie  la rédaction du Monde est qu’au moment de son enlèvement pesait sur  l’ex ministre Araujo un procès pour escroquerie envers la ville de Carthagène".  [...] Trop souvent, les médias français évoquent le conflit avec les FARC comme unique grand malheur de la société colombienne, en oubliant l’existence d’une très forte corruption qui nuit à la vie politique, entretient le conflit, et gangrène la société colombienne." 

    Angélica Montes, blogueuse colombienne, étudie la philosophie politique à Paris. J’ai discuté avec elle lors du Café des blogs organisé jeudi dernier au Café La Contrescarpe par Julien dano. C'était la deuxième édition de ce rendez-vous.

    Il y avait un élu parmi nous : Vincent Jarousseau, maire adjoint du XIVème arrondissement de Paris. Il est chargé des affaires scolaires. Il y avait aussi un blogueur qui préfère rester anonyme. La réunion devait être filmée, mais ça n’a pas pu se faire…

    Nous avons demandé à Angélica quel regard elle a sur la campagne présidentielle. Elle pensait les Français plus mûrs. Au lieu de cela, il semble qu’ils votent pour un(e) candidat(e) à cause de sa personnalité.

    Selon elle, l’Amérique du Sud ne connaît pas les notions de gauche et droite en politique. « On ne peut pas dire que le brésilien Lula ou la chilienne Bachelet sont de gauche », nous a-t-elle expliqué. « Ils sont plutôt au centre… » En Amérique du Sud, l’Etat est moins fort qu’en France. Tout est privatisé. Le libéralisme à tout crin y est la règle. « Vous ne mesurez pas la chance que vous avez de vivre dans un pays où il y a toutes ces protections sociales », nous dit Angélica. Ah! si les cinglés du MEDEF pouvaient l'entendre...

    Quant aux discussions que j’ai eues avec les autres invités, elles ont porté sur la campagne présidentielle, les blogs et la vie… mais cela restera définitivement off... Et bravo à Julien pour avoir lancé le Café des blogs. 

  • Jamel juge la presse

    Jamel donne deux interviews où il parle des médias. Une à Politis. L’autre au Soir de Bruxelles, avec des extraits sonores et vidéo. Propos drôle mais aussi indignés.

    A Politis, il déclare : « J’en ai assez des articles sur Al-Qaida et sur Saddam Hussein. Je finis par y voir une agression personnelle. Comme dans certains articles sur la banlieue.(...)

    J’ai tendance à penser que les journaux où je trouve ces articles sont des instruments pour nous driver, nous manipuler. En période électorale, j’ai parfois l’impression qu’on est en campagne contre les rebeus. Je dis cela mais je n’ai pas un centime d’esprit communautaire. J’appartiens à un seul groupe : les Français. »

     Au Soir il déclare: « J'ai l'impression qu'on essaie de nous orienter. De nous amener là où on n'a pas forcément envie d'aller. A chaque fois que j'ai Le Monde ou Libération entre les mains, la couverture, c'est soit Al Qaïda, soit Saddam Hussein, soit Sarkozy. C'est pas ça la vérité... La vérité, je la vérifie tous les jours dans la rue, et ce qui se passe dans la rue est mal relayé dans les journaux. Quand tu vois que dans la Creuse, des gens vont voter pour Jean-Marie Le Pen sans jamais avoir croisé un Arabe ni s'être fait agresser dans leur vie, je trouve que la presse française fait mal son travail. Quand tu vois que des télés comme TF1, avec des émissions comme "Le droit de savoir", nous matraquent avec des fausses infos sur les banlieues, sur la cité, sur les immigrés, c'est juste intolérable... Arrêtez de nous prendre pour des cons".»

    Par ailleurs, Politis inaugure une nouvelle formule.  Cet hebdo a failli disparaître il y a quelques mois et a été sauvé grâce à l'aide de ses lecteurs.

    (via Molenews)

  • République des blogs "plutôt UDF"

    La République des blogs s'est déplacée à Culture bière, sur les Champs. Des écrans diffusaient le match Lyon-Marseille. Et dans la salle il y avait surtout des supporteurs de François Bayrou.

    A tel point qu’un jeune UMP se résigna : « On est cinq ». Cinq blogueurs UMP. Il y en avait peut-être plus. En tout cas je suis content d'avoir discuté avec Pierre, un des cinq. Quelques états d’âme pour lui avec la politique locale. Il en parle sur son blog.

    Côté PS, « on attend le 11 février, quand Ségolène Royal dévoilera son programme. » François Alex est un des « gourous de Ségolène » selon VSD (et selon moi-même). Je l’ai trouvé confiant. Et toujours persuasif. Pierre met en doute la démocratie participative. Il lui répond en l’invitant à un un débat participatif. Très fort…

    L'organisateur, Versac, a distribué des boules anti-stress au logo d'un site Internet. Stressante la campagne? A peine. Pendant la soirée, certains se sont amusés à les balancer dans la foule. Pierre en a reçu une dans son bock de bierre. Le stoïque Versac a même dû essuyer quelques tirs, qui sont passé quelques centimètres au-dessus de lui, au moment où il répondait à une interview filmée. Le tireur s'en excuse platement.

    Discussion intéressante avec Sarah, des assises du journalisme. Elle m'a questionné sur mon blog. Je me suis laissé aller à un peu de narcissisme. J'ai rappelé mon premier billet (le deuxième en réalité): sur Le Monde et les décroissants. Ma rencontre avec Bayrou. Ce type m'a marqué: je voterai pour lui au second tour (c'est ma blague du moment).

    Je me suis emporté, parlant des grands médias globalement aux ordres d'un candidat et d'un seul. Depuis le début de la campagne on est passé d'une bipolarisation, dénoncée par Bayrou, à une focalisation sur un seul candidat.

    Sarah a évoqué les attaques sexistes envers Ségolène Royal. J'ai joué l'avocat du diable, rétorquant que Nicolas Sarkozy est aussi victime d'attaques très dures. Elle m'a demandé où? "Sur certains sites qui vont trop loin" j'ai répondu. Et elle m'a dit: "Mais pas dans les grands médias!". Zut! Elle m'a eu à mon propre jeu! Je pense qu'elle a raison aussi concernant le sexisme de certaines attaques contre Royal.

    J’ai aussi discuté avec Christophe Grébert. Il m'a parlé d'une série d'interviews des candidats à la présidentielle pour Europe 2. Christophe bosse pour le site de l'émission. Elle passera le samedi soir.

    Adam Kesher est débordé. Il blogue moins. Je lui demande si la façon dont la campagne se déroule y est pour quelque chose. « Oui, c’est un peu ça. Et je me demande même si on ne va pas arriver jusqu’à l’élection sans qu’il y ait le moindre débat. J’attendais la présidentielle pour qu’il y en ait et là je suis vraiment déçu. »

    J’ai forcément rencontré beaucoup de gens de l’UDF. Par exemple Laurent. J'ai discuté avec Francesco Casabaldi, du réseau freemen (dont je suis). Abadinte m'a dit que je lui avait apporté un paquet de visiteurs. Noraml, quand on fait un lien sur le mot "classé X, tout le monde clique.

    J’ai rencontré un candidat à la présidentielle, Franck Abed. Il y avait aussi Corinne Lepage.

    La République des blogs avait lieu également à Nantes et à Genève. Un mot sur  Culture bière. C'est un de ces lieux hypermodernes et impersonnels où se croisent le gratin du sport et des touristes jet-lagués. Ce soir là, nous étions tous jet-lagués. En attente de vrais débats...