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  • Moins de publicité pour les magazines

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    Un des éléments de la crise des médias, c'est la difficulté pour les journaux de trouver des annonceurs.

    C'était expliqué, notamment, dans l'émission d'Arte "Les grand magazines" (à revoir en extrait).

    Le problème, pour les magazines de news (tels que Time, Newsweek, par exemple) c'est qu'ils parlent trop souvent de guerres, de drames, de mort.

    Les Etats Unis sont engagés dans des guerres, trop nombreuses, depuis quelques années. Et toutes ces guerres, il faut bien les montrer. C'est pas beau. Et il y a de moins en moins d'annonceurs qui veulent coller leurs pubs à côté de ces images tragiques. Morale du capitalisme.

    Et, donc, les médias doivent trouver des infos plus compatibles avec les annonceurs. C'est le cas de nos sympathiques astronautes qui ont marché sur la Lune il y a 40 ans. Louis Vuitton a d'ailleurs engagé des astronautes mythiques pour une de ses pubs (photo).

    Moins de publicité et moins de lecteurs

    En France, aussi, on note une baisse du volume de publicité dans les magazines. Selon Le Monde, "la baisse affecte toutes les familles de la presse magazine. Depuis le début de l'année, les recettes publicitaires ont chuté d'environ 20 %. Chez Lagardère Active, qui affirme "mieux résister que la concurrence", la baisse est estimée à 15 %. Chez Prisma, elle serait du même ordre".

    "Les familles de magazines les plus touchées sont celles du secteur décoration, directement affecté par la crise de l'immobilier, et des hebdomadaires télés, qui ont vu partir de gros annonceurs, comme les établissements de crédit à la consommation."

  • Challenges "enquête" sur Bernard Arnault

    1769746364.jpgLe magazine Challenges a consacré un dossier à Bernard Arnault, l'homme le plus riche de France. Une "enquête" sans la moindre révélation. C'est à se demander pourquoi est-il si difficile, voir impossible, d'enquêter sur le monde des affaires. A moins que les lecteurs de Challenges réclament ce genre de contes de fée modernes pour cadres supérieurs.

    Si vous cherchez un scoop dans le dossier que le magazine Challenges consacre à Bernard Arnault, vous serez déçu. En 17 pages (y compris la pub), pas un coup de griffe, pas un soupçon d'enquête fouillée. Simple échange d'amabilité entre l'hebdo de l'économie et le propriétaire du quotidien de l'économie, Les Echos?

    Entretien devant un Picasso

    Bernard Arnault.jpgPourtant, les auteurs de l'article attaquent fort, pour présenter le "long entretien, accordé devant un Picasso. Détendu, souriant, il répond à toutes les questions, même les plus sensibles, loin de l'image du personnage froid et distant qui lui colle à la peau."

    En fait, les questions "sensibles" ont du passer à la trappe. Et même tout l'interview, car les citation de Bernard Arnault sont rares. Et, rassurez-vous, à peu près toutes sans intérêt. A trop bien communiquer, on finit par ne plus rien dire du tout.

    Arnault, pas un héritier?

    Dans l'interview, j'ai tout de même relevé une contre vérité: "Ce qui m'énerve dans ces classements sur les fortunes, c'est d'apparaître aux côtés de gens qui ont hérité ou spéculé. D'être présenté comme l'homme le plus riche de France et non comme celui qui a créé le numéro un mondial du luxe, créé des emplois, participé au rayonnement international de notre pays".

    Or, si on consulte la fiche de M. Arnault sur le classement de Forbes, on constate que sa fortune a été héritée et qu'il l'a faite fructifier. Il est vrai qu'il est parti de 15 millions de $ et qu'il a amassé 25 milliard de $. Mais que serait-il devenu sans sa mise de départ?

    Des phrases toutes faites

    La suite de l'interview fourmille de phrases toutes faites...

    Etait-il besoin de débourser 1,80 € pour lire cette révélation fracassante: «La phase actuelle de développement du groupe est pour nous aussi excitante que celle de la conquête initiale. Est-ce parce que nous avons changé ? Je crois plutôt qu'on ne peut développer que ce qu'on a d'abord conquis.»

    Le ski sans tomber

    Le dossier comporte aussi des citations de proches du milliardaire. Ils rivalisent d'amabilité.

    «Il sait exactement ce qu'il veut, note un observateur. Et il est en situation de force : il a pour lui le temps et l'argent.» Ce qui est bizarre c'est que cette citation, comme beaucoup d'autres, est anonyme. Comme si on craignait de froisser l'homme le plus riche de France, même en lui lançant des compliments.

    Jean Peyrelevade, un courageux, ose:

    «Il mène ses affaires comme il skie : sans jamais tomber.»

    "Il s'amuse"

    Encore un anonyme:

    «Ca l'amuse, note un banquier. Il a un sens inné du deal et raisonne différemment de la masse. Il a réalisé des gains importants sur des investissements dont vous n'entendrez jamais parler. Bien sûr, il y a parfois des steaks qui sont sortis brûlés. Il est capable d'en rigoler, mais il ne remettra pas les doigts dans la porte. Il est joueur, mais avec un risque limité. Il ne fera jamais banco.»

    L'article insiste sur le côté joueur de M. Arnault. Tout ça, ça reste un jeu: où sont les employés licenciés, les fin de mois difficiles et ceux que le sympathique M. Arnaud a mis sur la paille?

    Un philanthrope modeste

    Autre point instructif: le dossier est truffé de vocabulaire technique (ou pseudo technique) du monde des affaires. On nous parle de private equity, de stock picking et autre holding. Le lecteur de Challenges connaît ça sur le bout des doigts. Pas moi...

    Un portrait de milliardaire ne serait pas complet sans une allusion à sa philanthropie. Challenges nous révèles qu'il s'investit "à titre personnel, dans le mécénat médical. Mais il répugne à le faire savoir. «Je ne crois pas que ce soit bien d'en parler. Et puis, il se trouvera toujours quelqu'un pour prétendre que je me fais de la pub avec le malheur des autres.»"

    Ca n'est pas bien d'en parler. En revanche, l'écrire dans Challenges, ça passe!

    Quelle stratégie pour les Echos?

    Le rachat des Echos, vu par Challenges:

    "Pourtant, l'été dernier, il a donné le sentiment de trébucher. Après avoir englouti près de 150 millions d'euros pour redresser, sans succès, La Tribune, il s'en est délesté pour racheter Les Echos au prix fort. Ce qui, à ses yeux, devait être une promenade de santé s'est transformé en un éprouvant parcours du combattant. Les journalistes se sont mobilisés pour lui barrer la route, des centaines de responsables économiques et politiques ont signé une pétition appelant à l'indépendance de la presse, occupant des pages et brouillant son image. Quelle mouche avait bien pu le piquer, sinon celle qui taquine bien des tycoons, avides de posséder un empire de presse, signe ultime de leur puissance ?
    Philippe Labarde, directeur de la rédaction de La Tribune à l'arrivée d'Arnault en 1993, l'avait pourtant mis en garde : «Il m'avait alors demandé à quelle heure de la nuit il pourrait voir la une. Je lui ai répondu : «Le matin, comme les lecteurs, ça vous permettra de bien dormir». Après, il m'a fichu une paix royale. J'étais serein : j'avais décidé de partir.» Cette première rebuffade à une question qui révélait plus une méconnaissance de la presse qu'une volonté d'intervenir ne l'a pas dissuadé, quinze ans plus tard, de replonger. Décodage d'un expert du dossier : «L'achat des Echos lui permet d'échanger un journal qui perd de l'argent contre un qui en gagne. Aujourd'hui, il est prêt à prendre son temps, soit pour sortir par le haut de son aventure dans la presse, soit pour construire un groupe puissant.» "

    Je termine en disant que Bernard Arnault donne peu d'interviews. Il en avait accordé une l'an dernier à RTL. Une interview où le milliardaire n'avait rien dit de fracassant. Une marque de fabrique...

     

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