« Avec quatre médailles d’or, un record d’Europe et un record du monde, Laure Manaudou soulève inévitablement beaucoup d’interrogations au bord des bassins. Certains parlent de dame de fer, d’autres de pure folie, quelques uns de dopage. Si, sur le papier, ce résultat peut paraître surnaturel, à mes yeux Laure a réalisé à Budapest une semaine tout à fait plausible », écrit Roxana Maracineanu, dans l’Equipe (7 août). L’ancienne championne du monde n’accuse pas, elle interroge. Mais poser des questions, n’est-ce pas déjà y répondre ?
Rumeurs
L’Equipe évoque « le revers de la médaille ». Il ouvre le dossier Manaudou. La nageuse a été contrôlée deux fois pendant les championnats d’Europe, et 15 fois depuis 2003, dont 7 contrôles inopinés. Jamais positive, cela va sans dire. Alors, pourquoi en parler?
On ne peut empêcher les gens de se poser des questions. Mais est-ce le rôle de l’Equipe de propager des rumeurs ? Parler d’un sportif dopé, d’accord. Sous entendre qu’il pourrait l’être, est-ce encore de l’information ?
L’éditorial du Monde est titré « le sport menacé ». L’auteur salue les résultats de Manaudou. Mais il tempère. « Il faudrait s’enthousiasmer également. Et c’est là que tout se complique, après les multiples turbulences que vient de traverser le sport mondial, et qui jettent désormais _ de façon injuste, parfois _ une ombre sur toute performance sportive de haut niveau. »
Et le journaliste d’énumérer les affaires récentes : les matchs truqués du championnat italien de foot, Floyd Landis, le coup, de tête de Zidane, et j’en passe. Des faits avérés, mais quel rapport avec Laure Manaudou ? Où veut-on en venir ?
Une fois encore, nous tombons dans un travers typiquement hexagonal : en France on n’aime pas les gagnants. Et on préfère laisser parler ceux qui ont la haine du sport…