Telle Vénus (en beaucoup plus musclée, toutefois, que celle de Botticelli), Laure Manaudou est sortie de l’onde claire. Radieuse et nantie d’un nouveau record du monde. Celui du 400 mètres nage libre. Le plus prestigieux de sa jeune carrière.
Laure est sortie de l’onde claire (clearstream, en anglais). Et nous avons oublié pour un temps que le courant clair charrie avant tout de la boue.
Qu’on y réfléchisse un peu. Laure et son mentor Philippe Lucas incarnent la France réelle. Celle, justement, à laquelle ne comprennent rien ces politiques immergés jusqu’au cou dans la piscine clearstream.
L’équipe de nageuses et de nageurs qui gravitent autour de Lucas est une Très Petite Entreprise typiquement française. Bien loin de la France des élites.
Ici, pas d’esbroufe: du travail. Et des résultats.
Est-ce un hasard ? Dès sa sortie de l’eau, Laure a eu un mot pour les médias, jugés stressants par la naïade : « J'avais pas mal de stress avec tout ce qui était écrit dans les journaux. » Son entraîneur a tenu le même discours, dans son style bien particulier : « Elle était stressée avec les médias qui nous gonflaient sur ce record du monde ».
Comme s’il fallait prouver, une fois de plus, qu’il existe une coupure profonde entre les Français et cette élite médiatico-politique qui nous rebat les oreilles de sujets qu’elle juge importants mais qui ne le sont pas. Alors, s’il vous plaît, les médias, arrêtez de gonfler Lucas et laissez Laure onduler dans le courant clair !
Photo: Le blog de Laure Manaudou.
Commentaires
fait beaucoup parler d'elle ces derniers temps :-)
merci pour le lien en bas de billet
Oui, fait beaucoup parler d'elle en ce moment... sans doute trop payée, trop jeune...