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  • Le Gri-Gri international, le rire de l'Afrique

    Vous voulez savoir ce qui se passe au Togo ? Comprendre la crise ivoirienne ? Explorer les dessous de la politique d’immigration de la France ? Lisez le Gri-Gri International.

    Le Gri-Gri International est un journal satirique africain. Il a été créé en juillet 2001 par le journaliste gabonais Michel Ongoundou Loundah. Il paraît un jeudi sur deux. Il compte huit pages. Il coûte 2 €, soit 500 Francs CFA.

    Dans le Gri-Gri on trouve des caricatures d’Idriss Déby, Omar Bongo et… Jacques Chirac. On lit des reportages sur les pays francophones d’Afrique et les autres. Toujours avec de l’humour.

    Le Gri-Gri se bat pour la liberté d’expression. Il a été interdit par Omar Bongo au Gabon. Puis au Cameroun, dans la République du Congo et la République démocratique du Congo. Il a même été interdit de diffusion à l’Assemblée nationale le 9 février dernier. Une caricature de Jacques Chirac en short à côté d’une poupée vaudou à l’effigie de Sarko a été jugée « injurieuse ».On en a moins parlé que des caricatures de Mahomet…

    Le Gri-Gri a réalisé quelques coups journalistiques. L’interview de Jean-Marie Le Pen reste un sommet. Elle a été jugée « complaisante » par une partie de la rédaction. Résultat : plusieurs journalistes sont partis, la société des « amis du Gri-gri » s’est dissoute et le journal a frôlé la faillite.

    Mais il renaît, après 3 mois de crise, le 18 mai dernier. En Une, l’interview de Le Pen. Un entretien, effectivement, assez complaisant. Par exemple, la question « savez-vous que bon nombre d’Africains vous aiment bien ? » Il y a plus dérangeant ! Et on aurait pu lire ailleurs cette déclaration de Le Pen : « C’est vrai que chez les Français, il doit y avoir des racistes comme il y en a chez les Arabes, les Noirs et les Juifs. » Mais, reconnaissons que les médias ont toujours eu du mal avec le Front National…

    Le numéro suivant, le Gri-Gri faisait sa Une sur Dieudonné. Sans doute pour respecter l’équilibre droite gauche ? Deux numéros plus tard, on retrouve Dieudonné dans la page « spectacle ». Le Gri-Gri, un ami de Dieudonné ?

    Mais l’essentiel des informations proviennent d’Afrique. Le Gri-Gri donne éclairage différent de Jeune Afrique ou des journaux français. « Je suis personnellement abonné au Gri-Gri et pour moi il comble une lacune dans la presse franco-africaine diffusée en France. Par contre, ils ont encore beaucoup de progrès à faire dans le côté "gestion du journal", même si les articles sont très bons », explique l’animateur du site consacré à Pierre Mamboundou, opposant Gabonais.

    Le dernier numéro consacrait un dossier sur le Togo. Le personnel politique est passé au crible. La décolonisation et le rôle de la France est évoqué. Kpatcha Gnassingbé, président ministre de la Défense du Togo a droit a un portrait.

    Dans le numéro précédent, le 15 juin, le dossier portait sur les rebellions en Afrique. Côte d'Ivoire, Darfour-Soudan, Mali, Tchad, sont les étapes de ce voyage où on rencontre ceux qui sont "trop rebelles pour être honnêtes"...

    Le Gri-Gri est en vente en France dans les kiosques.

    Cet article a été publié sur Agoravox et CentPapiers

  • Comment sauver Libé

    Il faut sauver Libé ! Sur le principe, tout le monde est d'accord ou presque. Mais comment faire? Chacun distille ses conseils. Il y a des tapes dans le dos… et des coups de poignards.

    medium_28-06-2006_2_.JPGCertaines voix portent plus que d’autres. Celle de Daniel Schneidermann* n'est pas négligeable. Il s’est adressé à Edouard de Rothschild, actionnaire principal du journal. Dans une lettre ouverte publiée sur son blog, il rappelle que Libé doit apporter un plus à ses lecteurs et que « cette pluvalue porte un nom générique : ça s’appelle des enquêtes » et « tout le reste, toute l’écume de l’actualité à laquelle le système consacre ses manchettes à longueur d’année, on en rendra compte en brèves, ça suffit bien. »

    Etant totalement d’accord avec lui, je l’ai fait savoir. J’ai posté un message sur son BigBangBlog. Il a répondu : « Réjouissante, Eric, votre brève sur Clearstream. C’est exactement ce que je veux dire. Je rêve de lire le journal qui aura le courage de faire ça. »

     

    Voici le texte que j’ai posté sur le BigBangBlog : 

      

    Faire des enquêtes... Le mot est lâché! Albert Londres... Bagne de Cayenne... L’aventure, quoi !

    Le lecteur potentiel de Libé (oui, aujourd'hui nous ne sommes plus que des lecteurs potentiels de Libé. Car qui sont ses 50 ou 70 000 lecteurs réguliers? Des égarés qui ne savent pas comment résilier leur abonnement ou des fanatiques qui croient encore que July descend chaque jour en pantoufles dans les salles de rédactions pour dicter le titre de Une aux jeunes journalistes ébahis?) est alléché par le programme. De l'info exclusive, arrachée aux griffes de ceux qui veulent nous la cacher, ces méchants antidémocrates!

    Le lecteur potentiel d'un Libé payant se dit "pourquoi pas, Daniel!" et "ose donc, Edouard!"

    De l'enquête, bien touffue, pas de ces pages "Grand angle" ou "Décryptage" comme les nomment je ne sais quel journaux de référence. De l'enquête, oui, avec du sang et des larmes, comme dans "Time" mais en Français. Ca doit bien être possible. Et commercialement viable (ça, c'est un clin d'oeil à Monsieur Edouard, parce que, tout de même, c'est lui qui sera en slip si ça ne marche pas)...

    Et tout le reste, des brèves. OK! Le lecteur potentiel (et bienveillant) acquiesce.

    "Hier, à l'Assemblée, le premier Ministre a fustigé la lâcheté (oui, vous avez bien lu: la lâcheté) d'un membre de l'opposition au cours d'une altercation qui a conduit une trentaine de députés à quitter leur siège pour crier hou, hou !".

    Voilà, par exemple, ce qu'on pourrait dire de l'échange de vue entre Villepin et Hollande.

    "Un membre éminent du gouvernement a décidé de faire appel à la justice pour trancher un différend qui l'oppose à un ancien ministre, lequel aurait fait enquêter sur son compte à propos d'une affaire de listing sur lequel son nom est apparu, le tout étant lié à une société basée pas loin de la Belgique et dont les activités se résument, si l'on se fie aux dires d'un romancier-journaliste qui a beaucoup peiné sur le sujet, à du lessivage de billets à très grande échelle."

    Et voilà, vous l'aurez reconnue, l'affaire Clearstream en bref. Vous avouerez que c'est mieux que les dizaines de pages noircies par vos confrères. Et noircies en vain puisque, selon une personne proche de Monsieur Colombani, Le Monde n'y aurait gagné aucun lecteur...

    L’enquête ! Z’avez vu juste, Daniel !

    En revanche, je suis en désaccord avec vous sur un point. Lorsque vous parlez de faire de Libé un journal anti Coupe du Monde Fifa (car on ne parle plus de la Coupe du Monde de football; il n'est plus question de football, mais de FIFA : on est passé dans une autre dimension, celle de la FIFA, de la presse gratuite, d'Internet et de bien d'autres choses encore), là, vous vous fourvoyez! Pendant la Coupe du Monde, tout le reste s'efface...

    La Coupe du Monde est un emballement médiatique à elle toute seule. La preuve, la semaine dernière, à Compiègne, un type a tiré sept fois au fusil sur des cibles humaines, ce qui avait tout l'air d'un attentat raciste, et personne n'a bronché: ça a fait trois lignes dans les journaux, comme on dit. Seule Audrey Pulvar en a parlé dans son 19-20...

    Enfin, vous proposez à Monsieur Rotschild d'ouvrir son blog. Ah! (Soupir blasé chez le lecteur potentiel de Libé, qui l'est de moins en moins...) Vous pensez qu'il n'a pas mieux à faire qu'à s'épancher _ gratuitement de surcroît _ au lieu de préparer la stratégie de redressement de Libé?

     

    *Daniel Schneidermann est notamment Producteur et animateur d’Arrêt sur images (France 5), Journaliste à Libération et bloggeur influent.
  • Ma vie sans les medias

    Aujourd’hui, je vais faire une expérience : ne pas lire de journal, ne pas écouter de flash info à la radio, ne pas chercher d’info sur Internet (comme je n'ai pas la télé, c'est une tentation de moins). Vous avez déjà tenté de le faire ? Pas si facile que ça…

    Ce matin, je n’ai pas allumé mon ordinateur. Sauf pour écrire ceci. Et, immanquablement, ma souris m’a conduit jusqu’à Yahoo info. Mais j’ai été fort. J’ai juste regardé les titres et je suis sorti.

    Je suis allé consulter ma boîte mail. Et un lien m’a conduit jusqu’à Agoravox et Sportvox, un "média citoyen" consacré au sport. Puis, je me suis attardé sur quelques uns de mes blogs favoris, celui-ci puis celui-là et celui-ci

    Mais je n’ai pas traîné. J’ai éteint l’ordinateur. Je suis sorti. Mission : ne pas acheter le journal.

    Je suis entré une « maison de la presse ». J’ai regardé les titres des quotidiens. J’ai eu envie d’acheter Libération avec son supplément écran, si attirant. Je me serais bien laissé tenter par le Herarld Tribune. Histoire d’améliorer mon anglais. Et surtout d’avoir l’air malin. Un truc de snob, le HT ! J’ai résisté. Je suis sorti de là…

    Je suis allé à la bibliothèque de mon quartier. J’ai feuilleté un livre de Guy Debord. Je me suis approché du rayon des périodiques. Le Nouvel Obs, l’Express et le Point me faisaient de l’œil. Je n’ai pas craqué.

    Je suis rentré chez moi. J’ai ouvert la boîte aux lettres. Ah ! J’avais oublié ! Je suis abonné à Marianne ! L’abonnement se termine cette semaine. Une lettre très aimable me propose de prolonger mon abonnement. J’aime bien Marianne, mais, là, franchement, j’hésite ! Je crois que je vais attendre la rentrée… et essayer de passer deux mois loin des médias…