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  • Crise de l'attention

    «J'ai depuis quelques années le sentiment inconfortable que quelqu'un ou quelque chose joue avec mon cerveau, redessinant la carte de mes circuits neuronaux, reprogrammant ma mémoire. Je ne perds pas la tête, pour autant que je puisse m'en rendre compte, mais elle change. Je le remarque surtout quand je lis. M'immerger dans un livre ou un long article m'était auparavant facile. Mon attention était accrochée par la narration ou la tournure d'un argument. Je passais des heures à me promener dans de grandes étendues de prose. Ce n'est plus le cas. Maintenant ma concentration s'effiloche au bout de deux ou trois pages. Je ne suis plus à mon affaire. Je perds le fil et pense à d'autres choses à faire. La lecture profonde qui m'était si naturelle est devenue une épreuve... Mon esprit attend maintenant de saisir l'information comme Internet la distribue: dans un courant rapide de particules. J'étais dans le passé un plongeur dans un océan de mots. Je glisse aujourd'hui à la surface comme un type sur un jet-ski.»

    Cette technologie-là, poursuit Nicholas Carr, affecte nos modes de cognition, encourageant à la lecture fragmentée, à la pensée dispersée, aux contenus accessibles dans l'instant, aux grandes étendues de connaissances, hélas plates comme des crêpes. Nous n'avons plus la patience de lire plus de trois paragraphes ou trois pages à la suite sans que notre attention soit distraite par un lien hypertexte, l'arrivée d'un e-mail, un bip ou un clic. L'esprit se déplace horizontalement à la surface du savoir et de l'information, perdant la verticalité de la lecture lente, celle de l'épaisseur culturelle, des associations d'idées, des intuitions, de l'interprétation et non du simple décodage d'informations instantanées.

    Un moteur de recherche comme Google, conclut Nicholas Carr, n'encourage pas à la lecture lente et concentrée. Au contraire: plus nous naviguons vite parmi les mille milliards de pages que compte désormais le Web, plus un moteur comme Google peut en savoir plus sur nos habitudes en matière d'information, nos comportements, nos goûts. Il est dans son intérêt, à lui qui mesure tout, de nous encourager à la distraction, à l'attention flottante, à la lecture courte. Et plus Google se rapproche de son but ultime, s'imposer comme une vraie intelligence artificielle, plus la nôtre s'aplatit et s'appauvrit.

    (source: Le Temps)

  • Nuages noirs sur Gaza

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    Des nuages sur la ville de Gaza. L'image est en "home page" du site d'Aljazeera et aussi du New York Times. Le Monde affiche une image similaire.

    Vue surplombante sur une ville en guerre. Nous sommes tous témoins. Mal à l'aise d'avoir à assumer cette position surplombante et extérieure sur des événements qui nous touchent. Chacun est seul avec sa responsabilité et sa conscience déchirée.

    Photo: Mahmud Hams/ AFP - Getty images

  • Seul le premier pas est involontaire

    Je crois que c'est une phrase de Pessoa: "seul le premier pas est involontaire". Après, sans doute qu'on réfléchi. On calcule, on devient adulte...

    Quand commence une nouvelle année, les premiers pas ne sont plus involontaires. On souhaiterait qu'ils aient la fraîcheur d'un commencement. On s'applique, on cherche à ne pas raturer la page.

    Et puis on recommence... comme avant...

    Presque involontairement j'ai allumé l'ordinateur. Après avoir lu mes mails, j'ai consulté un blog que j'aime bien, micropersuasion. Tiens, il parle d'un nouveau moteur de recherche...

    Est-ce qu'on aura encore besoin de tout ça en 2009?