Intéressante, cette réflexion de Gilles Klein:
"Narvic ne dit pas dans ce texte que l’information est un commerce, ce qui est pour moi une évidence (je suis sérieux), le journal est un produit qui se vend (ou pas d’où la crise pour certains), qui s’achète (idem), que l’information n’est pas gratuite, qu’elle est payée par le lecteur, l’auditeur, le téléspectateur et/ou la publicité (cela m’inclut bien sûr, moi qui suis journaliste, et on me paie pour cela, si le journal se vend, en ce moment, je suis (très peu) payé par Arrêt sur Images où je suis permanent depuis l’ouverture du site, payé parce qu’il y a des abonnés qui paient 35€/an). [...] Oui l’info, le conseil, c’est un commerce. De plus, ces réseaux sociaux dont certains disent qu’ils nous étourdissent, nous abrutissent, nous volent notre vie privée, si on n’y prend garde, Narvic y a créé une page, une page Facebook, qu’il a appelé “fan de Nonövision“. Comme pour Coca Cola et autres marques, cela vous permet de vous déclarer fan, non pas de sa marque, mais de sa “production” de son blog. Le mot fan inclut-il la réflexion critique, la déconnection distanciée, je ne suis pas sûr."
Espérons que Daniel Schneidermann lit le blog de Gilles Klein... non, plus sérieusement, au-delà de la formule qui se veut tautologique, "l’information est un commerce", Gilles Klein ne fait-il pas une généralisation un peu hâtive?
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Commentaires
L'information est un commerce, je plussoie Gilles comme on dit.
Le problème des médias, ce n'est pas tant l'information que l'actualité. Vous allez me traiter de pinailleur, et vous aurez raison, mais cela sera ma réponse à la question d'Eric :)
L'actualité est différente de l'information dans la mesure où elle est dans l'air, elle n'appartient à personne, elle est vécue par des humains, des volcans, des animaux, etc, mais elle ne peut être un commerce, elle.
Historiquement positionnées sur l'actualité, les rédac des médias classiques ont cru que c'était elle qui les faisait vivre. Faux, archi-faux. Ce qui les fait vivre, c'est, au mieux, la façon de traiter l'actualité, au pire, les informations pratiques transmises dans des pages reculées type horaires de ciné, de pharmacie de garde, de mots croisés, sudoku, etc.
Aujourd'hui, la diffusion de l'actualité - on le voit avec les réseaux, les actualités redondantes à la radio, le web, la télé, etc - échappe aux médias pour la partie de la population qui est connectée.
Quant à l'information, c'est son support qui est un commerce. (si ça c'est pas totologique ;o)
@Cédric,
"Le problème des médias, ce n'est pas tant l'information que l'actualité."
Oui, il semblerait que le "temps réel" fait perdre sa valeur à l'actualité. Rendre compte de l'actualité, ça n'a plus autant de valeur. Voir Obama serrer la main de Merkel, bof!
"Quant à l'information, c'est son support qui est un commerce."
Oui.
une entreprise de presse est une entreprise qui perd de l'argent.
@Marsupilamima,
Euh... si un économiste lit ça...
Bonjour.
" L'information est un commerce "
Je n'espérais pas trouver un jour en titre d'un article cette affirmation avec laquelle je suis complètement en accord et que je m'évertue à communiquer régulièrement et depuis longtemps dans mes interventions.
La société dans laquelle nous vivons fonctionne essentiellement sur le mode du profit, je crois que c'est une évidence pour tout le monde.
Ceci dit, je n'ai aucune intention de diaboliser le commerce qui est pour moi une forme d'échange tout à fait respectable, du moins quand il ne se cache pas derrière des façades trompeuses.
Car c'est le cas des médias traditionnels qui prétendent nous donner de l'information, alors que de toute évidence, au vu de leurs préoccupations prioritaires de course à l'audimat et aux parts de marchés, leur objectifs sont manifestement financiers et qu'ils nous vendent ( cela a été dit au plus haut niveau ) de l'espace publicitaire .
Objectifs qu'ils ont apparemment de plus en plus de mal à atteindre, les médias perdant de l'argent, du moins le dit-on...
Leur 2ème objectif étant pour moi le contrôle de l'opinion, ce qui expliquerait pourquoi des financiers comme Lagardère et Dassault, qui sont propriétaires d'un grand nombre de médias français et qui n'ont pas l'habitude de placer leur argent à perte, se sont soudain intéressés à ces entreprises.
Peut-être pour pouvoir commercer en toute quiétude, les 2 étant notamment vendeurs d'armes ?
En tous cas, le consensus médiatico-politico-financier me parait assez évident.
Ceci dit, un autre acteur arrive aujourd'hui sur le marché et brouille un peu les cartes de cette donne médiatico-politico-financiére, c'est l'internet, pour l'instant non contrôlé.
Et ça, ça les ennuie beaucoup...
René
@René,
Oui, d'accord. Tu le dis bien: certaines informations échappent à la visée commerciale, par exemple les infos dans le but d'acheter de l'influence. C'est toujours du commerce, mais c'est du billard à trois bandes...