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Destruction créative, nouvelle richesse, DIY

Très bon, ce billet de Zoupic. (entre parenthèse, je l'avais interviewé sur ce blog, il développe des idées intéressantes sur la monnaie, la finance)

retofuturs4.jpgIl fait bien sentir que la "crise" (avec beaucoup de guillemets) que nous traversons est une destruction de valeur, mais surtout un changement de paradigme, un changement de modèle d'économie et de société.

"Nous avons d’un côté un monde qui s’écroule, un modèle dépassé en bout de course, une machinerie monumentale qui comme un titanesque projet révèle au grand jour ses plus belles imperfections. [...]

Si le chômage augmente, cela veut dire que des emplois qui servait à créer de la valeur sont aujourd’hui dépassés, inutiles. Ce n’est pas tant une destruction de la valeur, c’est plutôt une régulation de cette valeur. Étant donné le contexte actuel environnemental et énergétique, bon nombre de produits et d’emplois n’ont plus leur place, la valeur a migré ailleurs."

Nouvelle richesse: le savoir accessible partout

S'il y a cette destruction de valeur, c'est qu'autre chose se crée. Et si vous utilisez Internet, vous voyez qu'il se passe des choses. Des informations circule, mais pas seulement. Une nouvelle richesse est en train d'apparaître. Elle n'est pas monétaire, du moins pas encore.

"Jamais au grand jamais il n’a été donné à quelque être humain que ce soit d’avoir accès à tout le savoir, la connaissance, l’information, la culture, la science à laquelle nous avons accès avec Internet. Donner un ordinateur et Internet à quelqu’un et il a accès à la plus grande bibliothèque jamais imaginée, il a accès au cerveau global de l’Humanité. Là est la richesse que nous avons créé ensemble."

Do it yourself

Aussi étrange que ça puisse paraître, je ferai un lien entre l'article de Zoupic et cet article de Thomas L. Friedman "The Do-it-yourself economy". Le lien est évident. Friedman évoque aussi ce double mouvement: la destruction mais aussi les opportunités que fait surgir la nouvelle situation.

Là aussi, le rôle d'Internet est central. Pour les entreprises, les services sur Internet (souvent gratuits) permettent des gains de productivité énormes. Les entreprises font elles-mêmes des choses qu'elles auraient fait faire auparavant. Grâce à des outils web, beaucoup de tâches peuvent être faites par soi-même.

photo trouvée ici via Emmanuel Gadenne

Commentaires

  • Merci Eric. Ca fait bizarre de réécouter les MP3S un an après.

    Pour l'article de Friedman, ce qui semble important à mes yeux que j'exprime déjà dans le billet chez moi c'est qu'en changeant de valeur, en redéfinissant la valeur et les richesses et en changeant du paradigme matériel industriel à l'ère de l'information, notre outil de mesure devient obsolète.

    Friedman le dit à la fin de son article, ils sont encore dépendants des pompes à crédits du monde bancaire qui lui est également de l'ancien monde.

    Comme un corps qui mue, chaque secteur se réinvente, une partie meurt et l'autre innove pour s'en sortir. Ainsi on peut déjà écrire et observer les différents secteurs qui sont en train de passer la barrière du numérique.

    Le bancaire, un des plus importants car c'est lui qui définit le lien et les règles des liens entre les hommes a déjà montré des signes de faiblesses, et sur le papier est plus que hors service. Son écroulement n'est pas encore à souhaiter, mais le renouveau est ici bien nécessaire.

    Ici aussi, tout est à réinventer, pour pouvoir apporter le sang de ce nouveau corps. Et c'est là que la problématique est excitante, car la valeur créée dans le numérique est difficile à capturer. D'où la nécessité de l'open.

    Je prépare quelques schémas et bien d'autres posts pour ce sujet qui ne peut rester le problème des traders et autres financiers. Ca me fait penser à l'imprimerie et aux illettrés, aujourd'hui la finance est cette science obscure qui fait que l'on laisse un pouvoir capital (c'est le cas de le dire) dans les mains de zozos. Ce pouvoir comme tout autre doit être pris et accepté comme responsabilité individuelle et collective. Il y a donc un énorme besoin de comparer, de simplifier, d'éclairer et de montrer que les flux financiers sont comme le flux sanguin, avec son coeur. Une pompe pour faire circuler un flux dans un corps.

  • @Zoupic,

    Dans le calcul, n'oublions pas ceux qui voudront régresser, ce qui subsistera de l'ancien modèle...

  • Je pense à eux tous les jours. Pour que le nouveau paradigme s'installe complètement il faut qu'il remplace l'ancien et apporte une nouveauté, une différence qui installe sa légitimité.
    Bien souvent un changement implique une remise en cause d'une partie de l'économie ou d'un type d'activité.
    L'imprimerie, Internet ou le téléphone portable ont fait grincé des dents les sceptiques. C'est loin d'être fini.
    La remise en question nous a toujours fatigué, surtout quand on doit lâcher le pouvoir que l'on a acquis, c'est jamais drôle.
    Je crains donc que plus l'obsolescence se fasse ressentir, plus ils serrent les fesses et les dents pour empêcher la migration. Hadopi anybody?
    On peut essayer de retenir autant de temps que l'on veut la mer qui monte en construisant des murailles toujours plus haute, à la fin le château fort que les gosses construisent sur la plage finit toujours par se faire recouvrir.

    Cette marée montante c'est le pouvoir décentralisé qu'apporte Internet.

    Le reste n'est qu'une question de temps.
    Laissons faire l'évolution des consciences son chemin et délectons nous du changement de paysage.

  • Hum… La destruction de l'emploi, ce sont des milliers de souffrance qui stagnent dans une société et qui doivent être prises en charge. Ce ne sont pas de simples données dans un tableur théorique…
    "laissons faire l'évolution des consciences et délectons-nous du changement de paysage" me semble une phrase assez peu empathique avec les milliers de vies que brisent ce processus. On se délecte assez peu dans les bureau de Pôle Emploi…
    :-))

  • @Poireau,

    Il ne s'agit pas de se délecter de la montée du chômage, mais des opportunités données par la nouvelles situation.

  • Eric : je ne peux m'éloigner d'une certaine réalité sociale, plus concrète à mes yeux qu'une théorie économique.
    :-))

  • @Monsieur Poireau: Vous avez raison mais je ne parle pas de ça. Vous dites théorie économique quand je parle d'évolution.

    Ce n'est pas les millions de personnes au chômage qui me font dire de se délecter. C'est l'opportunité de changement. Le changement c'est la remise en cause d'un modèle qui devient justement absurde.
    Là où je dis me délecter c'est non pas parce que ça va péter, mais c'est parce qu'il y a de l'action et que ça bouge, et ça change tout, ENFIN.
    C'est un monde à construire, d'un côté les puissants se font doucement attaquer par la vague et leur soi-disant pouvoir est remis en cause. De l'autre les millions de citoyens qui effectivement se retrouvent en touche d'un système qui arrive en bout de piste vont également avoir à se poser des questions et à passer à l'action: que faire?

    Construire les contours de ce nouveau monde et repenser son organisation et son SENS.

    Oui je pense aussi à ces personnes qui souffrent, mais c'est peu de chose comparé aux opportunités de repenser justement un système inégal. Sans dire que c'est un sacrifice, c'est nécessaire.
    Il faut être malade pour se soigner.

  • l'explication quant au chômage me semble méconnaitre la pratique du dumping social... Sinon, à creuser, je ne peux dire pour le reste... Vu de loin, par rapport à internet, il est vrai qu'on a quasiment accès à tout, mais n'est-ce pas une illusion démocratique ? Encore faut-il avoir les clés, les connaissances, l'instruction pour savoir y accéder, en triant, en sélectionnant...

  • un peu délirant. Google ne vous habillera pas, ne vous logera pas et ne vous nourrira pas...

  • Merci zoupic

    Voltaire doit exulter... quel vent de liberté cet internet... enfin le pouvoir redonné au peuple (le vrai pouvoir:le savoir)
    Selon moi, je crois que les rennes du pouvoir (l'argent en l'occurrence) était au main des commerçants qui faisait le lien entre producteur et consommateurs en pressurisant l'un et l'autre et en ramassant au passage encore + d'argent, donc de pouvoir...
    Mais tout cela a une limite... on ne peut pas pressuriser les gens indéfiniment...
    Le système s'écroule, les gens ont créé ou redécouvert des systèmes parallèles pour pouvoir s'en sortir : le troc, le plaisir des choses simples, le jardinage, le bricolage, l'échange non rémunéré... c'est là qu'internet rentre en jeu, on tape recette de crêpe et on a 10 000 personnes qui te proposent une recette GRATUITEMENT... le système financier doit grincer des dents... Mais se sont eux qui se sont tiré une balle dans le pied... Les gens n'accepterons plus d'être esclave de leur agissement... surtout qu'au final, on voit les dégâts que peut provoquer un tel système lorsqu'il n'est plus contrôlé (socialement, économiquement, écologiquement...)

    Je crois qu'il ne faut pas s'inquiéter edgard, il ne faut pas céder à la peur du lendemain (peut être relayé par certains qui voudraient garder le pouvoir)... Il faut se rappeler des fondamentaux de nos grands-parents, qu'ils nous ont fait oubliés en nous parlant de "création de richesse"... ça n'existe pas!!!! La "fausse création de richesse pétrole" est désormais finies... il faudra s'en accommoder et savoir se contenter de ce qu'on a...
    Si tu as un bout de terrain et un peu de courage, tu pourras manger!!! et la vie sera toute autant agréable (là j'exagère un peu...)!!!

    Au fait, ADOPI ne marchera pas, les jeunes sont bien trop balaise en informatique... ils contournerons cette loi créée pour le pouvoir "argent", je ne crois pas que la culture en pâtira... elle est gratuite désormais...

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