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  • Les forums sous haute surveillance

    Il n’y a pas qu’en Chine que certains mots sont bannis d’Internet. Ecrire sur un forum (ou sur un modeste blog) c’est s’exprimer en public. Et donc, s’exposer à des poursuites judiciaires. Et, surtout, être surveillé en permanence. Pour notre bien, évidemment !
    C’est ce qu’a appris à ses dépends un employé de l’ANPE qui avait indiqué l’adresse de son agence, la désignant de ce fait comme une cible pour ceux qui brûlent ces hauts lieux du traitement administratif de l’humain. Ces derniers jours, six ANPE ont en effet brûlé.
    L’auteur du message a été dénoncé par un Internaute. Il a aussitôt été mis en examen pour « provocation publique à la commission de destruction et de dégradation volontaire dangereuse pour le public».
    Plusieurs forums ont réagi. Actuchômage, le site où a été lu le message incriminé.
    Bellaciao a relayé l’inquiétude de voir l’Internet étroitement surveillé :
    La CGT-ANPE a publié un communiqué de presse.

     Sans accepter, bien sûr, tout appel à la violence, de quelque nature qu’elle soit, on ne peut que s’inquiéter de ce flicage permanent auquel nous sommes soumis.

     


    Voici le message publié sur le forum d’Actuchômage, puis dans Libération du 31 janvier :


    « Le feu a l'anpe j'informe les énervés qui crament les ANPE qu'il en reste encore : donc suivé le guide ANPE de saint-nazaire : 18 bld paul perrin. Qui sème la misère récolte la colère.
    Les mots ne sont jamais trop forts quand il s'agit de qualifier le traitement actuel des chomeurs : Dans la réalité d'une ANPE, vous assistez au reprise de fin de stock, les gl2, gl3 (radiations), convocations. C'est comme une usine capitaliste normale avec des n° de produits correspondant a des humains.
    J'ai lu ici et là l'évocation du STO. Et je confirme qu'il y a de cruelles ressemblances.....
    Un conseiller dégouté, énervé, agité, syndiqué mais souvent impuissant face a la gangrène néolibéral qui ronge notre monde.
    Christophe».

  • Faut-il breveter les logiciels?

    Aujourd’hui, j’ai assisté à un colloque sur « Internet : espace public et enjeux de connaissance », organisé par le Collège international de philosophie. Michel Rocard y a parlé de la brevetabilité du logiciel. Pédagogue, un brin farceur mais parfois un peu abscons, l’ancien Premier Ministre a dit l’essentiel : le brevet logiciel est une question cruciale qu’il faudra bien trancher un jour ou l’autre.

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  • Les mal logés de l’information

    C’est presque un exercice journalistique. Des mal logés ont occupé l’ancien bâtiment du Monde : faites-en une brève en moins de 500 signes et sans dire qu’il s’agit des anciens locaux du Monde. Résultat, dans Le Monde daté du 10 janvier, une brève de 462 signes, espaces compris, et titrée « Des mal-logés ont occupé le futur siège de l’ OPAC ». Un peu opaque, ce titre…

    Quant au texte de l’article, il est rédigé dans un style dépouillé que n’aurait sans doute pas renié La Rochefoucauld. Le voici :

    « Quelque 200 mal-logés ont occupé, dimanche 8 janvier, le futur siège de l’Office HLM de la Ville de Paris (OPAC). L’association Droit au logement (DAL) a indiqué que ces familles répondaient « aux critères d’urgence » définis par l’OPAC : « Hébergés d’urgence, sous le coup d’une expulsion, péril, insalubrité, saturnisme, handicapé, moins de 10m2 par personne… » L’OPAC s’est engagé à faire « au moins une proposition de logement dans l’année » à ces familles. _ (AFP). »

    Comme disait La Rochefoucauld, « la véritable éloquence consiste à dire tout ce qu’il faut, et à ne dire que ce qu’il faut. » Mais l’auteur de la brève dit-il « tout ce qu’il faut » ? Le lecteur n’aurait-il pas aimé en savoir un peu plus ?

    L’association Droit au Logement, que nous avons interrogée au sujet du traitement par la presse de cette occupation de logement, nous a indiqué : « nous aurions préféré que plus de journalistes soient présents. Mais il y avait l’Agence France Presse, c’était l’essentiel. De plus notre objectif est atteint puisque l’OPAC s’est engagée à proposer une solution de relogement dans l’année aux 200 personnes concernées. »

    Ceci met en lumière un fonctionnement typique du travail journalistique : tout repose sur le travail de l’AFP. Les autres médias n’ont plus qu’à reprendre la dépêche. Et surtout, à la réduire en brève. Il reste une question, à laquelle je n’apporterai pas de réponse. Pourquoi Le Monde ne précise pas que les locaux occupés se situent 21 bis, rue Claude Bernard (Paris 5ème), ancienne adresse du journal, avant qu’il ne migre vers le boulevard Blanqui (Paris 13ème) il y a quelques mois ? Certaines brèves, comme les maximes de La Rochefoucauld, sont brèves, justement, pour nous donner tout le loisir de méditer…