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libéralisme

  • CDB et contenu exotérique des blogs

    Le Café des blogs, réunion de blogueurs "politiques" (ou pas) a lieu le vendredi 11 avril à partir de 20 h, au Pavillon Baltard, à Paris. Vous êtes cordialement invité!

    386362009.JPGC'est une histoire qu'on se racontait en RDA (l'ancienne Allemagne de l'Est) avant la chute du mur. Un Allemand trouve du travail en URSS. Comme il sait que son courrier sera lu par la censure, il dit à sa famille: "Si j'écris en bleu, c'est que je dis la vérité; si j'écris en rouge, c'est que je mens."
    Un mois plus tard, il écrit à sa famille: "Ici, tout est magnifique, la vie est belle, les magasins sont approvisionnés, la nourriture abondante, les logements bien chauffés. La seule chose qui manque, c'est l'encre rouge".
    Cette anecdote, rapportée par le penseur slovène Slavoj Zizek, met en lumière ce qu'est la censure dans un régime totalitaire.
    Zizec s'interroge: et dans une démocratie? "L'absence d'encre rouge signifie que les principales dénominations utilisées pour désigner les conflits présents _ "la guerre contre le terrorisme", "la démocratie et la liberté", "les droits de l'homme", etc. _ sont erronés".

    Impossible congruance

    Zizec y va fort. Est-ce que ça veut dire qu'il faut se méfier de Nicolas Princen (l'oeil de l'Elysée)? Qu'il faut se méfier des entreprises qu'on critique, de notre voisin qui nous lit? Qu'il faut se méfier de tous?
    C'est en pensant à ce manque d'encre rouge, inhérent à la société libérale, que je m'étais demandé s'il était possible de dire la vérité sur son blog.

    A lire aussi, ce billet d'une blogueuse qui pose un peu la même question en faisant intervenir la notion de congruance: "faire ce que je dis, dire ce que je fais".

    Blog et discours exotérique

    Aujourd'hui, je me demande même si le blog ne serait pas le lieu d'un discours exotérique, à destination du plus grand nombre. Et à côté de cela, il y aurait un discours ésotérique, pour les seuls initiés.
    Je vous entends rire: "J'écris ce que je veux sur mon blog, je dis ce que je pense, point!"
    Je veux bien vous croire...
    Moi, je n'ai pas d'encre rouge. Alors si vous voulez tout savoir, venez discuter avec nous au Café des blogs...

  • "It's a free world": le libéralisme n'est pas un humanisme

    d33989d829df844722b066ab77d1e6f6.jpgIt's free world, de Ken Loach est un excellent film. C'est l'histoire d'une jeune femme qui devient exploiteuse un peu malgré elle. 

    À Londres, Angie, une belle blonde d'une trentaine d'années décide de monter sa propre boîte après s'être fait licencier d'une entreprise de recrutement. Dans l'arrière-cour d'un pub, elle organise le recrutement de travailleurs sans papiers, pour la plupart des immigrants venus d'Europe de l'Est en situation très précaire.

    Au départ victime du système, la jeune mère-célibataire devient bourreau et passe, poussée par la nécessité, dans le camp des exploiteurs. Ken Loach dépeint avec précision le monde des travailleurs clandestins ukrainiens, polonais, irakiens ou afghans qui chaque matin frappent à la porte des agences d'intérim dans l'espoir d'embauches pour la journée. (Marianne)

    Libéralisme et immigration. Ce que j'ai trouvé intéressant, c'est ce lien entre libéralisme et immigration. Ou, plutôt, exploitation de l'immigré. On peut même se demander si tout le système libéral ne tient pas grâce à ces mouvements de population. Dans le film, des immigré d'Europe de l'Est viennent se faire exploiter en Grande-Bretagne. On sait aussi que le développement économique de la Chine est boosté par une migration interne: des paysans font des centaines de kilomètres pour aller trouver du travail dans d'autres régions de la Chine.

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    Paris Hilton chez les précaires. Il n'est pas anecdotique non plus que l'héroïne soit une jolie blonde. Une sorte de Paris Hilton. La situation des femmes est particulière. D'un côté, cette jolie fille joue de son physique comme d'un appât. Femme conquérante, entreprenante, c'est une manipulatrice sans vergogne.

    Mais, d'un autre côté, les femmes sont plus soumises à la précarité. Virée de son entreprise après avoir subi un harcèlement, elle est sans cesse fragilisée. elle est culpabilisée parce qu'elle ne peut jouer son rôle de mère. Elle est, plus tard, agressée physiquement par un immigré qu'elle a floué.

    Au final, ce qui se déploie dans ce film, c'est un libéralisme débridé. Un libéralisme qui s'affranchit des lois. Employer des immigré clandestins se révèle extrêmement juteux. Une définition du libéralisme (it's a free world) se formule en filigrane: "le libéralisme n'a pas de limite, tu peux faire ce que tu veux, exploiter qui tu veux, car l'exploité lui-même est libre, personne ne le force à accepter le salaire que tu lui octroies".

    Le libéralisme, une doctrine bien peu humaniste...

    photo: Allociné