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Ne pas ajouter au malheur du monde

J'ai posté cette question sur twitter:

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Rapidement, plusieurs personnes m'ont répondu: Albert Camus.

Je ne sais pas à quelle occasion Camus a écrit cette phrase. Mais je souhaitais l'appliquer aux blogs, à la parole de "tout le monde" sur la Toile.

Ajouter au malheur du monde, les blogueurs courrent ce risque. Parce qu'ils "nomment mal les choses?" Seulement? Non, pour d'autres raisons aussi...

La phrase de Camus me fait penser à ce livre d'Eric Hazan, dont j'ai parlé il y a plusieurs mois. Un livre sur ce qu'il appelle la LQR, langue de la propagande ordinaire:

"De modernité à gouvernance en passant par transparence, réforme, crise, croissance ou diversité : la Lingua Quintae Respublicae (LQR) travaille chaque jour dans les journaux, les supermarchés, les transports en commun, les « 20 heures » des grandes chaînes, à la domestication des esprits. Comme par imprégnation lente, la langue du néolibéralisme s’installe : plus elle est parlée, et plus ce qu’elle promeut se produit dans la réalité. Créée et diffusée par les publicitaires et les économistes, reprise par les politiciens, la LQR est devenue l’une des armes les plus efficaces du maintien de l’ordre".

Commentaires

  • La citation de Camus est inspirée de celle de Confucius (XIII, 3). http://www.afpc.asso.fr/wengu/Lunyu/Couvreur/Lunyu_13.htm

  • ou dans un autre registre, très en vogue en ce moment, "les casseurs, les black blocs, la mouvance anarco-autonome"...

  • @Dominique,

    Oui, c'est très confucéen dans l'esprit: rétablir le sens des mots. (pour le peu que je connaisse de Confu!)

    @Casabaldi,

    Oui, l'essentiel, pour certains, est de répéter ces mots pour bien les marteler dans l'esprit des gens.

  • très bien cette citation

    c'est un des trucs qui me minent le moral quand je entends mal nommer les choses

    c'est un peu ça que je pointe quand je dis: il ne suffit pas de frapper fort, encore faut-il frapper juste. ou encore, prendre de bonnes positions c'est bien, avec de bons arguments c'est mieux


    et pour ça effectivement il ne faut pas se laisser enfermer dans la terminologie de l'adversaire

  • @Martin,

    Oui, il ne faut pas croire que l'on sera mieux compris si l'on emploie les mots que "les gens" sont supposés comprendre. Simplifier les enjeux et massacrer le langage, ça donne de mauvais résultats...

  • La paille et la poutre chez M. Éric Hazan : parler de « néolibéralisme » alors qu'on veut dénoncer une dérive langagière, c'est vraiment se moquer de son lecteur.

  • on parle de novlangue, non ?

  • @Bob,

    Bien vu! Mais peut-il employer le mot "LQR" toutes les phrases? Il doit bien trouver des synonymes. Celui-ci n'est pas heureux, tu as raison.

  • Consternant, n'est-ce pas Eric?
    Que dire, le gateau doit paraitre très appétissant pourtant il est actuellement empoisonné.
    Ok, je sors

  • De toute façon, communiquer parfaitement avec des mots est un leurre au vu de toutes les interprétations possibles (une par être humain, c'est dire...)
    Vous me comprenez ?! :)

  • C'est là-dessus que l'ultra-libéralisme est difficile à combattre, il absorbe toutes les critiques pour nous les ressortir ripoliner d'un langage neuf.
    Les licenciements sont des plans sociaux et les crises des destruction créatrices, comment veux-tu discuter avec eux !!!
    :-))

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