Pif Gadget a été mis en liquidation le 15 janvier. Ce mensuel avait été lancé en février 1969 dans l'orbite du Parti communiste français.
Avec les fameux "pifises", des minuscules crustacés desséchés qui reprenaient vie dans l'eau, ou les non moins fameux "pois sauteurs du Mexique", sortes de culbutos naturels, Pif Gadget a été un phénomène de presse. Vendu chaque semaine à près de 600 000 exemplaires en moyenne, il a connu des pointes à plus de 1,2 million d'exemplaires. (Le Monde)
Commentaires
Pas glop, pas glop ! :-(
Mon fils a eu l'occasion de lire le nouveau PIF ... d'avoir des pifises et des pois sauteurs ...
Comme moi ! c'est très triste
Pas glop, pas glop !
(Comme Jean)
Pif s'était déjà arrêté une fois, pour être relancé avec d'ailleurs un certain succès. Rien ne dit que ce 2e arrêt sera le dernier !
Et merdre ! ma jeunesse qui fout l'camp !!!!
Les œufs Kinder lui doivent tout !
:-))
Ce qui serait plus juste serait de parler de la deuxième mort de Pif. Le magazine s'est interrompu une première fois en 93 et il a été relancé en 2004 cette fois sous forme mensuelle et non plus mensuel, avec un beau succès au début. Le dernier éditeur n'était plus une maison adossée au PCF, mais d'anciens membres de la rédaction primitive. De la même manière, on a cru que Pilote était mort au début des années 80 et il reparaît encore de manière épisodique pour un événement. On peut retrouver quelques sélections de pages sur la Toile http://pif.power-heberg.com/
Cette faillite s'explique : le nouveau Pif devait s'adresser à la fois aux adultes nostalgiques par le maintien des séries anciennes et aux enfants d'aujourd'hui. Or, le lectorat n'a jamais pu comprendre les jeunes lecteurs de Tchô ! ou de mangas. Les anciennes séries sont trop datées. Quant aux nostalgiques, ils sont devenus de moins en moins nombreux, du fait de la présence de nouveaux dessinateurs qui ont adopté d'autres codes graphiques. Parti à 200 000 exemplaires pour le premier mensuel, le journal était ensuite resté constamment sous le seuil de rentabilité (moins de 30 000 exemplaires).
La presse BD devient de plus en plus exsangue. Il y a eu la lente série de décès des hebdos (Formule1, Djin, Tintin, Zack) dans les années 80, des mensuels adultes (Métal, Charlie, Hara-Kiri, Pilote, Gomme, Circus) ou jeunesse (Record) et si l'on veut voir ce qui reste, ce n'est pas fameux :
a) deux hebdos jeunesse (Mickey et Spirou) qui ont su s'adapter au nouveau lectorat ;
b) deux mensuels adultes ciblés humour (Fluide et le Psikopat), car l'Echo ne compte pas, on reparle du retour de Métal aussi, on peut ajouter aussi Troll qui est un cas à part, car le public est ciblé, celui de la fantasy plus accro ;
c) un paquet de mensuels alliant moitié de rédactionnel sur la BD et prépublications comme Bodoï ou DBD. Bodoï a disparu d'ailleurs des kiosques pour réfléchir à sa mutation, il continue sur la Toile. Le lancement du bimestriel Cargo a été un échec au bout d'un an. Je rappelle qu'à la fin des années 70, il y avait une dizaine de mensuels adultes, or un mensuel est toujours plus cher qu'un hebdo et il est aussi inadapté pour les histoires à suivre.
Pif avait été créé justement pour répondre à la première crise de la presse jeunesse, avec des histoires complètes, de nouveaux thèmes (par exemple l'humanitaire et les arts martiaux avec Doc Justice). De même, il avait suivi la vague des séries télévisées en adaptant ou en imitant certaines d'entre elles. Mais la maison d'édition n'avait pas su s'appuyer sur une politique d'albums comme Dupuis ou Dargaud. Mis à part le cas de Rahan soutenu par Chéret maintenant à son propre compte, toutes les tentatives de livres ont vite fini chez les soldeurs. Difficultés de diffusion, couvertures mal présentées, épisodes dans le désordre, et puis quel intérêt d'acheter cinq fois plus cher deux histoires complètes que l'on possède déjà ? Or si Spirou et Mickey se maintiennent, c'est parce qu'ils servent de vitrine à la maison d'édition qui elle est plus rentable.
La crise de la presse ne touche pas seulement la grande presse généraliste et elle n'est pas que française. Dupuis a fermé son édition néerlandaise de Spirou (Robbedoes) l'an dernier, il vendait 12 000 exemplaires pour un bassin de plus de 20 millions de personnes. Mais les titres exclusivement néerlandais comme Eppo se maintiennent avec juste une baisse des ventes comme pour Spirou qui a perdu 500 % de lecteurs en trente ans quand même. La situation est telle que tous les grands éditeurs ont désormais leur département manga ou une maison parallèle spécialisée en manga. Ces derniers représentent un tiers des ventes désormais. Quand je les ai découverts aux alentours de 75, il n'y avait pas une seule traduction. Dix ans plus tard, on voyait les premières adaptations fort mauvaises d'ailleurs, dans la lignée du Club Dorothée. Maintenant, des dessinateurs français travaillent pour le Japon comme Baru ou vivent au Japon comme Boylet.
@Dominique,
Merci des précisions. La presse BD est peu connue finalement.
J'aimais bien Pif... J'avais appris à lire avec Pif Poche... (ce n'est que plus tard que j'ai su que Pif était communiste. J'ai pleuré, et lui ait pardonné ^__^)
Billet qui me touche. Merci.
Bon weekend
Est ce que Marie-George était à l'enterrement?
Gros coup de vieux, d'un coup.
Faudrait relancer Pif sur le web. Mais j'y pense, les "pifises" ça marcherait pas, à moins de plonger son écran dans la baignoire. :-(
Crois tu que Besancenot va s'en remetre ? C'est bien de toute sa jeunesse dont il s'agit non ?
http://www.actuabd.com/Pif-Gadget-est-de-retour-tovaritch
Les Pifises, les pois Sauteurs c'etait mythique ! comment je peux parler à mes enfants de ces gadgets qui ont bercé mon enfance ? Qui relevera le gant ? pour l'heure qui peu me dire combien de temps il faut attendre pour retrouver ses merveilles de la nature ?
Desespérez pas camarades !
Le mensuel « Période Rouge » est consacré au journal « Vaillant » et aux « Pif Gadget » de la période 69-73.
Pour les nostalgiques quasi quarantenaires dans mon genre, il y a des trésors sur le web. Allez voir http://coffre-a-bd.com/perioderouge/
Richard Medioni, ancien du journal «Vaillant » et rédacteur en chef du « Pif Gadget » de la grande époque, anime la rédaction de « Période Rouge » et je l'en félicite !!!
Merci de ces détails!
ça me fait un petit pincement au coeur... même si moi j'étais abonné à Picsou magazine! ça me rappelle mon enfance...
Heureusement, Pif et ses copains continuent à vivre sur la toile : http://vaillant-pif.over-blog.com/