La Société Générale, BNP Paribas, Renault, Volswagen, La Croix Rouge... et une quarantaine des dizaines d'autres sites de sociétés interdisent de faire pointer un lien hypertexte vers leur site sans leur autorisation. L'interdiction figure dans les mentions légales de ces sites.
Cette information a été mise au jour par Thierry Stoehr, du site spécialiste dans les formats ouverts.
Deux questions se posent (et qui sont liées, passez-moi le jeu de mot):
_ ces sites ont-ils le droit de vous interdire de les linker?
_ autrement dit, vous exposez-vous à des sanctions en les linkant?
Pour y répondre, on peut lire cet article, très substanciel, écrit par un juriste.
Pour l'instant, je ne sais pas trop que penser de cette affaire... ni ce qu'en pensent les blogueurs qui aiment tant qu'on fasse des liens vers leur blog...
Commentaires
Salut Éric, et merci pour le lien !
J'ai prévu de faire un billet sur la question, d'autant plus que... j'avais fait, dans le temps, un mémoire de DEA sur le droit des liens hypertexte !
Bon week-end !
Pffffft !
Ça c'est pour les banquiers et les industriels... mais mais mais...
J'attends le jour où des associations comme La Croix Rouge ou Handicap International vont me demander de leur demander l'autorisation de leur envoyer un don...
Tiens, d'ailleurs, maintenant que j'y songe, ma boite aux lettres apprécierait grandement qu'on lui demande son autorisation avant de la remplir de sollicitations sonnantes et trébuchantes en tous genres... fais passer !
C'est allé à l'encontre même du principe du web bâti sur les liens. Vont-ils aussi interdire les liens venant de google, principal pourvoyeur de visites ?
@ Éric
J'ai un article à faire (dimanche si tt va bien) qui m'amène à faire un lien avec ton blog, si du moins c'est encore permis ;)
J'interdis à quiconque de faire un billet de blog sans lien vers mes trois blogs.
L'article de Thierry Stoehr est très intéressant. Je crois, en outre, qu'une phrase dans les mentions légales d'un site ne peut pas suffire : elle supposerait qu'on les lise systématiquement avant de faire un lien.
En outre, j'imagine qu'un juge ayant à trancher dans une telle affaire serait plié de rire. Les avocats des sociétés en question aussi, d'ailleurs en regardant leur portefeuille.
Effectivement, lorsque ces mêmes sociétés foutront la paix à ma boîte aux lettres et à ma boîte à mails, peut-être que je réfléchirai à leur injonction.
La liste des sites qui interdisent les liens est beaucoup plus longue et je l'avais citée hier dans Twitter (via un article du Monde). Elle est encore en cours de construction et dépasse la centaine de noms. On y trouve des organismes de presse, des institutions publiques et même les altermondialistes !
http://oumph.free.fr/textes/hyperliens.html
Si j'utilise un réducteur d'url, je peux faire un lien sans citer l'url original ! Et donc laissez la société qui refuse les liens se "démerder" avec le réducteur d'url ;)
@Rubin, Hervé,
Au plaisir de lire vos billets.
@Nicolas,
Voilà: ce genre d'histoire ne peut pas aller devant les tribuneaux. Je pense que la phrase dans les mentions légales est juste une précaution, au cas où. Les actions en justices peuvent être intentées s'il y a un vrai préjudice et alors les avocats ont un argument supplémentaire: "on n'a pa autorisé ce lien".
@Frédéric, Claudius,
Attention: le but de cet article n'est pas de désigner telle ou telle société à la vindicte populaire, mais de mettre en lumière une pratique du lien hypertexe qui est sans doute généralisée.
@Dominique,
Oui: la pratique est, semble-t-il, très répandue. C'est une surprise pour moi.
L'article du Monde sur le sujet: http://www.lemonde.fr/technologies/article/2009/10/16/peut-on-interdire-les-liens-hypertextes-vers-un-site_1254977_651865.html#ens_id=1255015
la liste dde Dominique est impressionnante... Il y a même l'INSEE, ça laisse songeur quand on sait que la presse en ligne fait forcémnt un lien vers ce site lors de la parution de statisitiques importantes
ce ne serait pas des copier/colle de conditions générales datant de Mathusalem et jamais époussetées à chaque création d'un nouveau site ?
(j'ai z'eu peur il y a un Vasseur dans cette liste, mais c'est pas le Marc, c'est la députée Isabelle :) )
mais comment qu'elles espèrent devenir n°1 du Wikio ces sociétés hein, comment qu'elles espèrent?
:)
mouarf il y a aussi j'aimelesartistes le truc anti-hadopi :) (imagine qu'on soit soupçonné d'avoir téléchargé ce lien de façon illégale :) )
et Agoravox ?!non c'est pas possible, ces conditions générales sont pompées d'un site à l'autre :)
Je crois que Gaël a mis dans le mille: ils copient tous les mentions légales uns sur les autres! Incompétence? Paresse? Ou bien c'est parce qu'ils font appel aux mêmes boîtes de création de sites? Effet ravageur, en tout cas.
@Irène,
Oui, ça ressemble à du copier coller à grande échelle.
Ce qui est amusant, c'est de constater que le texte qui est juste en dessous de celui qui concerne les liens vers bnpparibas.net et qui concerne les droits d'auteurs du site est lui-même un copié/collé (898 sites utilisent exactement la même phrase). Si vous êtes l'auteur de cette phrase, porter plainte pour violation de vos droits d'auteur et vous serez riche :-)
http://www.google.fr/search?hl=fr&q=%22La+reproduction+ou+représentation%2C+intégrale+ou+partielle%2C+des+pages%2C+des+données+et+de+toute+autre+élément+constitutif+au+site%2C+par+quelque+procédé+ou+support+que+ce+soit%2C+est+interdite+et+constitue%2C+sans+autorisation+de+l%27éditeur%2C+une+contrefaçon%22&btnG=Rechercher&meta=
@Pierre,
Oui, voilà: tel est pris qui croyait prendre...
Ça me rappelle cette pub dans laquelle une banque montre sa "modernité" en moquant ses concurrents aux pratiques désuètes (ce qui, soit dit en passant, est tout à fait juste dans mon expérience réelle). Ici, j'imagine que les sociétés essaient de se protéger d'un truc à la con, genre un site nazi qui les lierait et dont ils ne se sentent pas proche !
:-))
@poireau,
Sans doute ses sociétés cherchent-elles à se protéger d'un risque quelconque en ajoutant ce type de phrase à leur site, mais dans la réalité, cela paraît bien être une atteinte à la liberté d'expression des autres, bien entendu.
Il faudrait confronter ceux qui utilisent ces phrases entre eux.
@Pierre Meur : on sait que beaucoup de pseudo-annuaires à vocation publicitaire fonctionnent sur des liens aspirés à partir de mots-clés, le site peut être victime d'un référencement malhonnête. Je sais que mon blogue ou mon site se retrouvent associés à des mots clés qui peuvent faire partie de recherches totalement incongrues ((c'est le principe des "requêtes Google à la con du jour" dans certains blogues). Ensuite, les sites pornographiques copient des pages de liens et des débuts de descriptions qu'ils placent en cache. Ils sont en mode image et non en mode texte, , donc pour être référencés par un robot, ils doivent présenter du texte. C'est ainsi que le petit Kevin qui croyait lire quelque chose sur Harry Potter ou sur le dernier film Disney se retrouve devant des stars du x. Enfin, il y a le cas du blogueur qui écrirait un article dénigrant une société ou un organisme avec un lien explicite vers une page. La diffamation ou le dénigrement peuvent être combattus par la demande de suppression du lien. Et ne parlons même pas de la tactique du Googlebombing.
@Dominique,
Je me suis souvent demandé si la liberté devait être absolue sur internet. Je pense que c'est une tare nécessaire. Internet est un laboratoire d'idées et d'expérimentation. C'est avant tout un espace virtuel et l'on doit s'attendre à ce type de désagrément si on utilise internet. Internet c'est le pire, mais c'est surtout le meilleur. Ceux qui ne sont pas prêt à aux réactions aléatoires que leur présence suscite doivent se contenter de la réalité légalement bien encadrée.
Si les grosses entreprises veulent s'installer sur le net, elles doivent l'accepter tel qu'il est, sinon internet perdra ce qui fait son charme et le public s'en détournera. Les gens ne sont pas aussi idiots qu'on le croit. Ils font des choix et utilisent les outils qu'on leur offre de la façon qu'ils veulent les utiliser, et non comme on voudrait qu'il les utilisent. Ils font des erreurs, bien entendu, mais ils font également des découvertes étonnantes.
L'information délivrée par les médias traditionnels à montré ses limites. Avec internet, ils réinventent la communication et torturent l'information à l'infini, même si l'information en perd jusqu'à sa substance. L'information n'est importante que pour celui qui la reçoit. L'émetteur ne peut maîtriser sa communication sur internet, parce qu'il ne peut maîtriser la perception que "l'autre" veut bien en percevoir. Vouloir installer des contrôles de l'information sur internet, c'est attenter à la liberté et à la créativité des utilisateurs. C'est comme si on voulait limiter la palette d'un peintre ou son style. Tout ne se vaut pas, mais c'est également le prix de "l'exceptionnel".
Je ne veux pas devenir un fonctionnaire ou un petit comptable du net. Le net est avant tout un espace de création. C'est aux entreprises de s'y adapter. Internet est subversif, les entreprises doivent le savoir. Les utilisateurs le savent et l'acceptent. C'est un joyeux foutoir, et ça doit le rester. Personne ne doit pouvoir y contrôler l'enchaînement des causes et des effets. Je m'y fait estourbir de temps à autre, mais j'ai appris à prendre du recul et à tirer les leçons de mes expériences. Internet, c'est un peu comme le Talmud, tout y est, mais c'est l'intelligence qui fait le tri, et ce tri accroît l'intelligence. Si vous n'aimez pas le Talmud, vous pouvez aussi comparez Internet au Sudoku. Il y a une grille de départ, mais le cheminement est toujours au delà de vos capacités.
Bref, vive Internet ! Il nous surprend tous les jours, c'est bien pour cela qu'on l'aime.
Pierre Meur
Pierre, je n'aime pas beaucoup que vous commenciez en vous adressant à moi directement au début et que vous finissiez par un "vous" général qui ne me concerne pas (d'aiileurs, je ne crois pas que vous ayez voulu me mettre en cause par ce "vous"). C'est une maladresse de composition et de rédaction fort regrettable, je n'ai pas défendu le point de vue des entreprises ou institutions, j'ai expliqué une partie de leur logique, sans prendre parti. Si cela vous a permis de développer vos idées tant mieux, mais ce n'est pas une réponse à mes propos. Pour l'intelligence de tous les internautes, vous me permettrez d'en douter. Je la vois aussi de l'autre côté de l'écran, lorsqu'ils font une recherche ou un travail sous mes yeux et le nombre d'illettrés informatiques est considérable (tous persuadés de savoir se servir de la Toile parce qu'ils savent taper quelques lettres dans Internet Explorer qu'ils prennent pour un moteur de recherche ou se connecter à une messagerie instantanée ou télécharger du Meupeutrois illégal).
C'est le sujet du jour de Jérome Collombin (?) sur France Info.
@dominique,
Vous ne pouvez pas citer le pire des utilisateurs d'informatique pour définir le meilleur de ceux-ci. Il y a un apprentissage, un cheminement vers la connaissance informatique. On ne peut pas mépriser celui qui commence, ni même celui qui suit le sentier des vaches. Il fait ce qu'il peut, pas ce qu'il veut.
Le plus grand professeur a aussi été un étudiant, et beaucoup oublient aussi qu'il reste toujours quelque chose à apprendre.
@@Pierre Meur ; ce que vous avez écrit n'a strictement aucun sens ou rapport avec ce que j'ai pu écrire (et je crois que c'était le cas de beaucoup de phrases du message précédent). Je ne vois pas du tout comment communiquer avec quelqu'un qui monologue en m'interpellant fictivement pour délivrer des idées totalement confuses et mal ou non raccordées au propos auquel elles sont censées répondre. Ce n'est plus de l'échange ou de la discussion. Je n'ai donc pas à poursuivre une conversation qui n'a jamais eu lieu et que vous menez tout seul. C'est "vous' qui écrivez "vous" pour faire valoir votre personnalité sans doute extraordinaire de pédagogue, mais justement en tant qu'enseignant soucieux de pédagogie, je n'ai pas vu chez "vous" le moindre pédagogue. Et je ne vous répondrai plus. Comme pour les élèves du fond de la classe qui veulent à tout prix se faire remarquer en accusant leurs enseignants de ne pas reconnaître leur génie.
@Dominique,
Vous êtes paranoïaque, mon vieux. De vous et de moi, on s'en fout. On parle d'internet et de la façon dont liberté d'expression fonctionne sur internet. Cela fait trois posts que vous pensez que vous êtes le centre de ce que j'écris, parce que vous avez pris pour vous ce que je disais à propos des entreprises qui veulent s'installer dans un système qui est anarchique par définition et dans lequel elles voudraient imposer des règles qui leurs sont propres dans la réalité. Ça c'est le sujet. Tâchez d'y revenir où demandez à l'admin de vous envoyer mon adresse e-mail où vous pourrez m'agonir d'injures pour compenser votre crise de foie.
Il sort d'où ce martien ?
Pierre Meur, vous soliloquez et délirez à partir de ce qui n'a jamais été écrit.
@Dominique, Pierre,
Time out!
Hé, hé! Je vais chanter mes propres louanges: l'un de ces sites au moins, celui de l'Insee, a changé sa politique vis-à-vis des hyperliens entrants, et c'est un peu grâce à moi. ;-)