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La surtélévision

Intéressante, cette interview de Patrick Tudoret dans l'émission Médialogues (Radio suisse romande). A écouter ici.

 Patrick Tudoret est écrivain, journaliste, scénariste et chercheur sciences de l'information et de la communication.

Il parle de surtélévision pour décrire la télévision d'aujourd'hui. Il l'oppose à la paléotélévision et à la néotélévision.

1. La paléotélévision: télé à vocation pédagogique et culturelle 

2. La néotélévision: télé relationnelle, avec incursion vers le psychologisme.

3. La surtélévision: télé de l'émotion, le divertissement à plein. Même l'information est divertissement.

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Toutes les émotions sont mises en scènes.

C'est une télé prétoire: les invités sont placés dans un dispositif semblable à un tribunal. Mise en accusation de l'invité. On lui demande de se justifier, surtout si c'est un écrivain.

Ex: l'émission de Laurent Ruquier, l'invité est mis sur le grill par Eric Zemmour et Eric Nolleau. En général, cela produit un affrontement, une prise de bec entre l'invité et les questionneurs.

Ce procédé suscite l'émotion. L'audience est plus forte. Les vidéos tirées de l'émission font de gros buzz.

Internet permet de démultiplier le spectacle. La télé ne se suffit plus à elle-même. Elle est également sur Internet. Les audiences télé baissent: les téléspectateurs se déplacent sur le net.

Cela permet d'avoir des téléspectacteurs (sic), c'est-à-dire des téléspectateurs acteurs. Ils cliquent, ils dupliquent du contenu, ils téléchargent, ils twittent, ils bloguent, etc.

A réécouter: mon propre passage dans l'émission Médialogues (décembre 2008)

Commentaires

  • Très juste. Et je ne te dis pas l'impact sur des enfants. Ma fille de 11 ans 1/2 (qui ne regarde pourtant jamais la télé le soir et qui ne regarde que des émissions pour enfant choisies par nous) est totalement imprégnée de ce spectacle par un effet de "contagion" au contact des autres enfants de son âge qui lui "racontent" toutes ces émissions de téléréalité, cette mise en spectacle de l'info.

  • @La Machine à écrire,

    Oui, les enfants sont encore d'autant plus sensibles au spectacle télévisuel qu'il y a l'effet mimétique qui joue entre les enfants...

  • Pourvu qu'on ne parle pas de surweb dans quelques années.

  • cela me fait penser à "paléo-télévision, néo-télévision, post-télévision" du sociologue Jean Louis MISSIKA (2006) : fiche de lecture disponible ici
    (désolé pour l'auto-pub)
    http://www.electropublication.net/missika.html

    Je n'ai pas encore écouté l'émission mais cela fait drôle de voir presque les mêmes concepts.
    En plus, "post-télévision" faisait déjà penser à "post-modernité", et ici "surtélévision" fait penser à la "surmodernité" de l'anthropologue Marc Augé...

  • Rendez-nous TELECHAT ! Et j'allumerai à nouveau le poste... Promis !

  • @Thierry,

    Oui, j'ai entendu parler de Jean Louis MISSIKA. Effectivement, il y a sans doute des concepts voisins. Et, même, des termes exactement semblables.

    Merci pour ton commentaire.

  • @Frédérique,

    Oui, Téléchat (à l'époque ça m'agaçait un peu) c'était de la grande TV.

  • Le fait de jouer sur l'émotion n'est-ce pas justement faire appel à ce que nous avons de plus infantile? (grosso modo à cette époque bénie qui se situe avant le dramatique âge de raison).

  • La télévision est désespérante !
    Waters reprenant le concept d'un sociologue américain dont j'ai oublié le nom faisait un album il y a plus de dix ans dans lequel, face au spectacle de l'entertaintment à toutes les sauces, il concluait que nous sommes une "race" qui s'amuse à mourir, dont la propre autodestruction est un jeu télévisé !
    :-))

    [Heureusement, il reste les bonnes cases d'Arte pour retrouver du fond et du sens. Hier, par exemple, très bon reportage sur les géants de Royal de Luxe à Berlin !].

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