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Les commentaires: une source d'ennuis?

L'arrestation de Vittorio de Filippis, ancien directeur de la publication de Libé, a soulevé l'indignation en raison des agissements des policiers. Et elle a aussi relancé le débat sur les commentairs d'internautes, puisque c'est par là que tout à commencé...

Le journal Libération a subi de plein fouet l'affaire liée à l'arrestation de Vittorio de Filippis.

Tout a commencé, en décembre 2006, par un commentaire d'internaute. Un commentaire difamatoire déposé la nuit mais supprimé par Libération dès qu'il a été signalé aux responsables du site.

Cette semaine, Laurent Joffrin, directeur de la rédaction, a publié un éditorial. Sur le site de Libération, les commentaires sont fermés sous cet édito, et sous d'autres aarticles liés à l'"affaire", avec cette précision:

«Libération» étant partie prenante dans cette affaire, nous avons choisi de fermer les commentaires sous cet article".

Certains, comme Jean-Baptiste Ingold, déplorent cette fermeture de commentaires. "Je m’interroge ; si l’équipe de Libération avait laissé cette canal interactif accessible, aurait-elle seulement compilé soutiens ou critiques ? N’aurait-elle pas pu recueillir des éclairages intéressants ?" écrit-il.

Le Monde nous explique le problème juridique posé par les commentaires:

"Selon la loi pour la confiance sur l'économie numérique (LCEN), en vigueur depuis 2004, il existe trois acteurs sur le Web :

  • les fournisseurs d'accès à Internet, qui donnent l'accès et ne sont pas responsables du contenu des sites ;
  • les hébergeurs, qui assurent la mise à disposition d'informations au public mais ne sont pas soumis à l'obligation de surveillance ;
  • et enfin les éditeurs, professionels ou non, qui sont considérés commes responsables du contenu.

Or, relève Me Eric Barbry, avocat spécialisé dans le droit sur Internet, "ce sont des définitions simples mais totalement dépassées qui ont été trouvées il y a presque dix ans". "Un environnement Web 2.0, où on laisse la possibilité aux internautes de s'exprimer, est apparu depuis, explique-t-il. On découvre un quatrième acteur, les personnes qui commentent les articles ou les blogs, et on ne sait pas où les mettre. Les réactions et les commentaires de tiers restent une zone juridique floue", explique l'avocat".

Commentaires

  • Qu'est ce qu'un commentaire? En principe, quelque chose qui se rapporte à un élément publié et qui apporte un éclairage, une interprétation etc. Ce n'est pas toujours le cas et les dérives abondent. Bcp de commentaires tiennent plus du courrier des lecteurs, voire de l'espace de discussion entre commentateurs.
    On est au forum ou au café du commerce?
    Par ailleurs, l'anonymat et le pseudo facilitent les dérives.
    Mais surtout, il est relativement simple de se retourner contre le site ou le blog, pratiquement impossible de retrouver un commentateur anonyme. Pour ma part, j'envisage de ne plus publier les commentaires anonymes.

  • Argh, les gens qui s'expriment, où faut-il les classer si on ne souhaite pas laisser libre leur parole ?
    Il faudra bien un jour qu'on se décide à ne plus vouloir tout controler, même si ça donne lieu à des débordements. Les gens sont adultes, non ? A quoi sert de les infantiliser à outrance ?
    Je pense qu'on arrive à la limite de ce système de liberté surveillés de l'opinion…
    :-))

  • Moi, je m'en fous : je ne laisse que des commentaires idiots.

  • Le commentaire n'est une source d'ennuis si la modération ne se fait pas à la "petite semaine". Cela semble être le cas dans cette triste affaire. "L'excuse" du commentaire envoyé dans la nuit est nulle je trouve. Ou l'on se donne les moyens de modérer ou l'on ferme les commentaires une fois pour toute.

  • @Martine,

    Avec blogger, vous pouvez modérer apriori, donc vous ne courez pas de risque.

    @Monsieur Poireau,

    En fait, laisser les gens faire, c'est s'exposer à la judiciarisation de la société. C'est comme ça que commence l'affaire Libé: une personne porte plainte pour diffamation.

    Tout dépend ce qu'on appelle surveiller!

    @Pascalou,

    Oui, on rejoint un problème économique: il faut employer des modérateurs.

  • Dans mon billet j'essayais de résumer la veille de ce qui avait été publié en un WE sur en dehors de Libération :
    - Humour
    - Informations d’ordre juridique
    - Constats de dysfonctionnement judiciaire
    - Croisement de témoignages
    - Anecdotes vécues
    - Débat politique...

    Bref tout ce que les médias traditionnels ratent en ne s'intéressant pas suffisamment aux contenus publiés par les internautes dans les commentaires et les blogs.

    Plus généralement je m'intéresse à l'étude des conditions pour que ces échanges soient intéressant et divertissant.

  • @Jean-Baptiste,

    Ok! L'essentiel, finalement, est du domaine de l'expérience. L'expérience de l'utilisateur peut être enrichissante s'il a le sentiment d'apporter réellement quelque chose et de participer à quelque chose en train de se faire.
    L'expérience peut être débilitante s'il a le sentiement d'être dans un terrain vague...

  • Sur le fond de cette affaire, je trouve la mention de l'article du Monde très utile.
    "On peut aussi considérer que l'internaute qui a écrit le commentaire est éditeur, ce qui ferait de Libération dans ce cas précis un hébergeur. Un hébergeur n'est responsable des contenus hébergés que s'il refuse des les enlever", note Me Barbry."
    En modérant à priori Libération ou d'autre se transforment en éditeur. Comme un directeur de publication est responsable des écrit qu'il envoi sous-presse en signant un BAT.
    Il y a eu des nombreuses commentaires et discutions à ce sujet dans toute sorte d'affaire dont celle d'un agrégateur éditorialisée fuzz (un sujet totalement différent des commentaires)
    L'avocat de fuzz assimile cependant flux et commentaires et conseille de ne pas " passer en modération a priori des liens ou des commentaires, puisque dans ce contexte, la personne endosse la responsabilité de ce qui est publié. Il faut à tout prix s'accrocher au statut d'hébergeur, car sinon où s'arrête-on : le blogueur devient responsable des milliards de pages publiées sur internet ?"
    http://www.zdnet.fr/actualites/internet/0,39020774,39380128,00.htm
    commentaire contrasté chez Maître Eolas à l'époque
    http://www.maitre-eolas.fr/2008/11/24/1216-affaire-fuzzfr-contre-olivier-martinez-la-cour-d-appel-donne-raison-a-fuzz#co

  • On ne veut pas regarder les choses en face, pour les commentaires ...
    On sait remonter une filière ou une piste juste avec une adresse IP, alors pourquoi ne pas responsabiliser les propriétaires du PC d'où sortent des commentaires litigieux, s'il s'agit de PC persos ... et pour les PC en libre service etc .. il est possible de retrouver qui a fait quoi si on instaure un minimum de règles ...

    Mais bon on va de plus en plus vers une législation liberticide et une société complètement dévoyée au profit du grand Capital :-D

    Viva el révolutiounnnnne !

  • Farid,

    N'en fais pas trop ! Je t'ai dit que ton inscription aux leftmachins était sur la bonne voie.

  • A noter les facheries entre rue89 et ces commentateurs hyper-actif.
    http://www.rue89.com/les-moulouderies-de-charles/2008/12/03/jai-connu-une-rue-sympathique-il-y-a-quelques-mois

    Et toi Eric tu as choisi la modération a priori ou a posteriori ?

  • @JB,

    Je n'ai pas le choix!

    Avec hautetfort, soit on autorise les commentaires, soit on n'autorise pas. Donc, je modère a posteriori.

    Jusqu'à présent, je n'ai pas eu de problème; juste un courrier d'avocat pour un commentaire ancien. Et je n'avais pas repéré que c'était diffamatoire. Aujourd'hui, je saurais mieux y faire face. Après le mail de l'avocat, j'ai supprimé le commentaire et ça s'est arrêté là.

    Je pense que les blogueurs "identifiés" (par opposition, par exemple, à ceux qui vont héberger leur site à l'étranger) bénéficient de la règle de la bonne foi. Si on leur demande de supprimer un commentaire et qu'ils sont de bonne foi (ils l'ont laissé sur le blog parce qu'ils n'étaient pas connecté à ce moment là), je pense qu'il ne peut rien leur arriver.

    La pénalisation de l'insulte et de la diffamation, c'est propre au droit français, et ça me paraît être une bonne chose. Ca n'est pas une restriction de la liberté d'expression, au contraire.

  • La procédure demande de rectification + poursuite si non coopération me parait légitime. Je ne comprends pas les poursuites "immédiates".

  • @Balmeyer,

    Oui, c'est sans doute ce qu'on peut appeler une "procédure abusive".

  • Eric, tu dis dans ton avant-dernier commentaire que tu as retiré un commentaire jugé diffamatoire alors que tu n'avais pas repéré cet aspect de la chose. Pourrais tu, à titre d'exemple, nous dire de quoi il s'agissait, que l'on puisse voir où sont les limites. Merci

  • @Didier,

    C'était un commentateur qui nommait une personne en la qualifiant de "mythomane" je crois.

    En fait, il se trouve que la personne est réellement mythomane, mais son avocate a ordre de traquer toutes les personnes qui l'écrivent. J'ai effacé le commentaire même si ce n'est peut-être pas diffamatoire. Je pensais juste que ça pouvait embêter cette personne et donc j'ai effacé le commentaire sans hésiter.

  • Merci Eric. Cela ne me rassure guère. Mythomanie : tendance pathologique dit le Larousse. Cela place le niveau de l'autocensure très bas !

  • Il me semble que la jurisprudence est assez simple : sur un blog qui n'est pas modéré a priori, le responsable du blog est en position "d'hébergeur" des commentaires.
    En l'occurrence, ce qui est reproché à Libération, c'est de ne pas avoir réagi assez vite par rapport à la pratique de la LCEN (24 heures).
    Le reste, ça sort du domaine du droit de l'internet...

  • Marie-Aude,

    C'est le contraire ! Un blog qui est modéré a posteriomachin est plus responsable dans la mesure où publier un commentaire devient un acte volontaire.

  • Longtemps le web 2.0 n'était qu'un mot, un peu vide de sens pour la plus part d'entre nous. Or le 2.0 tient en fait plus d'un trio (on devrait dire web 3.0 finalement !) totalement nouveau et sur le fond très positif.

    Ce trio permet d'avoir une information qui n'est plus donnée du haut vers le bas, comme on disait la messe (le 20 heures des JT) mais qui se construit à partir d'un article proposé sur un site de presse, un blog, un réseau communautaire et qui s'enrichit de tous les points de vus (les meilleurs comme les pires) de ceux qui le commente. L'information devient la somme de tous les participants. D'où le succès de RUE89 pour une petite part et d'AGORAVOX.

    Cette liberté de commenter et donc d'éditer sans carcan trop contraignant est en train de devenir une liberté fondamentale de notre société internetienne. Il faut la défendre (ou la conquérir)

  • @Nicolas
    Je doute fortement si autorise un un les commentaires tu deviens éditeur. Exactement comme un directeur de publication signe un BAT et tu partages la responsabilité avec l'auteur du commentaire. LCEN permet d'échapper à cette responsabilité, tu dois simplement tu dois dépublier un commentaire si on te le demande.

  • je trouve que les commentaires sont modérés ici
    il n'y a jamais de gros mots, jute de bonnes...réflexions!

    (putain f chié ya rien à kritiké ici!) çà passe çà! c'est une phrase entendue aujourd'hui dans ue réunion et c'est passé!

  • Bon, ben finalement je m'abstenir de commenter, au risque de vosu voir traiter de racaille à 6h du matin...

    Ah, comment taire?

    ;-)

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