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La précarité rend mystique (ou l'inverse?) (2)

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Ce billet est le deuxième d'une série de trois. Il part d'une interrogation sur une époque que je n'ai pas connue: Mai 68. Une aspiration à vivre autrement se faisait jour. Une forme de mystique. Et puis s'est produit un "coup de barre à droite": le patronat a réagi. Comme par miracle est apparu le chômage de masse. Mais aujourd'hui que reste-t-il de ces aspirations nos réalisées? (Le billet premier est ici).

Dans le précédent billet, nous avons vu que la précarité pouvait rendre mystique. Mais l'inverse est peut-être vrai. Le mysticisme ne nous aurait-il pas conduit à la société de précarité?

Pendant les années 60, les pays industrialisés connaissaient le plein emploi. La mystique n'avait donc pas sa place. L'activité et le matérialisme battaient leur plein.

Il faut croire que les esprits eurent envie d'autre chose. On a vu ce que ça a donné: en France, Mai 68. La liberté et l'imagination au pouvoir.

La révolte prit un caractère spirituel très marqué. Dans les champs du Larzac ou les rues de Paris, cela prit des formes très variées. Les personnes de moins de 30 ans jugent sans doute ridicules ces manifestations convenues de mysticisme un peu frelaté.

Le patronat a vite réagi. Puisque les salariés rêvaient de liberté, on allait leur en offrir. De l'autonomie en veux-tu en voilà. De l'empowerment pour tout le monde. Chacun son projet et dieu (et le marché) reconnaitra les siens.

C'est ainsi que la mystique a créé la précarité.

Commentaires

  • oohlaaaa .... certains raccourcis ne sont-ils pas dangereux ? je fais remarquer que la crise de l'emploi n'est pas née en 1968 mais dans les années 1974/75 et que c'est un argument de la droite la plus réac de dire que c'est la faute à 68 comme la débâcle de 40 était due à 1936. Ce billet est déplaisant dsl !

  • Non, ce n'est pas ce que je voulais dire!
    Ce qu'il faut accuser, c'est la réaction, pas le mouvement initial.

  • Il est en tout cas intéressant de trouver d'autres causes au chomage de masse que les explications macro-économiques habituelles

  • J'ai beau chercher, je ne vois pas qu'il y ait eu "coup de barre à droite" après mai 68 : on venait d'avoir 10 ans de gaullisme, on a eu ensuite 13 ans de giscardo-dulcipompisme : pas de solution de continuité, donc.

    En revanche, lorsque la génération 68 est arrivée aux affaires, sous le règne de Mitterrand, on a connu la grande période de l'argent roi, totalement décomplexé, la naissance des bobos, etc.

    Pour ce qui est du mysticisme frelaté tel que vous l'évoquez, il me semble procéder d'une dégradation du religieux et rien d'autre. De plus, à mon souvenir, ce ne sont pas les jeunes gens de droite qui se sont mis à aller faire les guignols en Inde pour y enrichir des gourous et des yogis sans scrupules, si ?

    Quant au chômage de masse, je suis grosso modo d'accord avec l'autre Didier : son déclencheur a bel et bien été la crise pétrolière qui a marqué la fin du septennat (inachevé) de Pompidou et surtout celui de Giscard d'Estaing. Même si, bien entendu, c'est loin d'être le seul facteur.

  • Oui, Eric tu as raison sur la "réaction".
    En cherchant un peu tu trouveras que la crise pétrolière de 73/74 (de l'autre siècle) a été unes fiction spéculative et rien d'autre. Aucune réalité autre que celle des placements...
    Dans le fond, ca me rappelle effrontèment la crise alimentaire actuelle et éventuellement le réchauffement de la planète !
    :-)

  • Monsieur Poireau : expliquez vous sur le terme "fiction spéculative" svp ! voilà un concept qui m'échappe

  • "En revanche, lorsque la génération 68 est arrivée aux affaires, sous le règne de Mitterrand, on a connu la grande période de l'argent roi, totalement décomplexé, la naissance des bobos, etc."

    au secours, la droite revient, ah non pardon, elle est là !

  • « au secours, la droite revient, ah non pardon, elle est là ! »

    Un peu court, jeune homme, un peu court...

  • @Didier Goux : à une affirmation très contestable, je réponds par un constat indiscutable. C'est court mais sans bavure -)))))

  • Sans bavure en effet : l'année où la gauche a sorti ce calamiteux slogan, la droite a en effet tout raflé. Méfiez-vous...

  • Ce que j'appelais le coup de barre à droite après 68, c'est les élections gagnées par la droite, mais pas seulement ça. C'est, d'une certaine façon, ce qui a débouché sur 1981, comme le dit Didier. Toutes ces idées, tout cet idéal de mai 68 a débouché sur le règne du fric roi.

    Il ne faut sans doute pas liquider mai 68 (comme l'a dit je ne sais plus qui), mais il faudrait, enfin, le réaliser.

  • Il me semble, moi, que mai 68 s'est pleinement réalisé. Mais il est peut-être un peu tard pour entamer un débat interminable...

    « Restez avec nous, il se fait tard », comme ont dit les pélerins d'Emmaüs à Jésus ressuscité...

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