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La fin du ramadan

Ce texte a été écrit samedi dernier, 11 h.

J'aime cet endroit, rue Mirbel (Paris 5e _ carte). Ici les passants vont et viennent en permanence. Aujourd'hui c'est particulier. C'est le dernier jour du ramadan. La rupture du jeûne, je crois. Mais aussi le jour de France-Angleterre de rugby.

9ab588f36b4594661d98e344e4dda28f.jpgIci, dans le café, les musulmans affluent. Des hommes uniquement. Tranquilles, paisibles. Ils commandent un café et, pour certains, un croissant. Des drapeaux bleu blanc rouge ornent les murs.

Je ne comprends rien au culte. Ni au culte d'Allah ni à celui du ballon ovale. Ou plutôt si: celui-ci je le comprends trop bien.

Les musulmans discutent entre eux. Certains fument. D'où je suis placé, dans un coin du café, je n'entends pas s'ils parlent français ou arabe.

Les musulmans de la Grande Mosquée de Paris ne font pas peur. J'écris ça pour provoquer. Vous savez pourquoi j'écris ça. Il est de coutûme d'essayer de nous effrayer avec les musulmans. La Grande Mosquée est une "institution" pacificatrice de la république, un signe bienfaisant au coeur de la capitale.

 Sur la table, devant moi, une tasse de café vide depuis longtemps. Et un livre de "développement personnel". Vide aussi depuis longtemps, notre ciel.

Au café, donc, il y a les mâles. Entre eux les discussions sont secrètes. La fin du jeûne est euphorique, j'imagine. L'"opium" fait son effet.

Certains portent de grandes robes, blanches ou noires. Burka, boubou, je ne sais pas comment on dit. Robe de bure, façon moine bénédictin.

Mon sentiment, vis-à-vis de ces musulmans qui m'environnent est un profond respect.

Au fond, j'ai le même respect envers les trois gars qui discutent au bout du bar, et dont on voit qu'ils ignorent le ramadan. Ils parlent rugby et tactique d'un air très grave.

Commentaires

  • La rupture du jeûne est une fête chez eux où nous n'avons pas tout à fait la même chose chez nous, le Carême est différent.
    Magnifique billet où il faut reconnaître que les barbus dont nous saoûlent les médias traditionnels ne representent même pas 1% des musulmans, en parler leur donne trop d'importance, je préfère qu'on parle des autres qui ont tant à dire et tant à nous faire partager ;-)

  • Joli billet... Rien de plus à dire. Bonne aprésmidi

  • Bel article !

    [Moi, je pensais qu'au contraire, un livre sur le développement personnel se remplissait au fur et à mesure de la vie ! :-)) ].

    :-)

  • @filaplomb,

    Remplir, vider... c'est un peu le même mouvement.

  • Quand j'étais étudiant ( fin des années 80) à Jussieu, j'allais souvent avec des potes prendre un thé à la mosquée de Paris, le souvenir du lieu reste identique à ce que tu décris, avec moins de fumée et pas de TV :o)
    J'ai habité Belleville et eu des discussions passionnantes avec des croyants juif et musulmans , moi je suit athée. Et ce furent des occasions de parler de tout avec intelligence et de voir l'attachement profond et communs aux valeurs de la république. Bien loin des affrontements sous d'autres latitudes. Dans ce domaine là, la richesse de notre population modulo la précarité sur-représentée ici, pourrait bien nous servir dans un monde qui evolue.

  • C'est un joli témoignage, en effet. Tiens, ça me fait penser : j'ai un beau-frère musulman. Cela donne l'occasion au couple de fêter le ramadan *et* Noël ensemble, les veinards ;-)

  • @Dagrouik,

    C'est un des avantages de Paris, ce mixage des identités...

    @Irène,

    Et pour Pâque? Non, je plaisante..

  • j'aime vraiment beaucoup la grande mosquée de Paris;
    c'est un endroit hors du temps, de la rumeur...
    une oasis..
    j'y vais toujours quand je suis dans la capitale, et j'y ai des souvenirs

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