Ce matin, le peloton a de l'avance sur l'horaire. Velibs, vélos, rollers, ils s'élancent tous au feu vert. D'autres optent pour la marche.
La grève est une expérience. On expérimente autre chose. En 95, pour la première fois, les salariés avaient testé le covoiturage, bien malgré eux. La débrouille a parfois du génie. Le philosophe Antonio Negri y a vu une expérience de communisme d'un nouveau type. Pourquoi pas?
Ce qui est frappant chez les "usagers des transports" devenus cyclistes, c'est leur courage. Si l'on voulait montrer à la face du monde que les Français peuvent "bosser comme des Chinois", on ne s'y prendrait pas autrement. Armée en marche. Croissance, me voilà!
Les uns sont animés d'une vraie colère envers les cheminots grévistes. D'autres supputent que le gouvernement n'a pas bien organisé la négociation. Mais tous, forcés de se rendre au travail par tous les moyens, se seront posé au moins une fois la question: "pourquoi travailler?" Et cette vertu pédagogique de la grève, quoi qu'on en dise, est inestimable...