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Le syndrome du poisson rouge

L'amie Agnès Maillard vient de publier Le Syndrome du poisson rouge, un ensemble de chroniques.

poisson rouge.jpgJe me souviens de la fois où j'ai découvert le blog du Monolecte. Je m'en souviens clairement, même si ça fait des années que je lis ce blog.

Deux choses m'ont frappé: le design du blog et le nombre important de commentaires, tous plus passionnés les uns que les autres. Et comme je débutais dans le blogging (c'était au début de l'année 2005), cet objet bloguant non identifié m'a fortement intrigué.

Le design: si je me souviens, il était à tonalité verte, très singulier. Le Monolecte; d'ailleurs, n'a changé de design qu'une fois pendant toutes ces années, après une refonte en 2005.

Comme je le disais, je ne connaissais pas les blogs, donc je trouvais en celui-ci quelque chose d'étrange. Aujourd'hui je le classerais peut-être dans une catégorie, posant sur cette étrangeté l'étiquette « logiciel libre », esprit « cyber punk », sociologie... Finalement, avoir peu de connaissance a un avantage: on reste ouvert à la nouveauté.

Ce qui m'intriguait aussi c'était l'identité masquée de l'auteur. Quoi, Monolecte? Qui est ce personnage? Où crèche-t-il et quels sont ses us? Visiblement, l'individu était rugueux: coups de gueule, châtiment à l'égard des trolls, dissertations approfondies sur l'injustice sociale. On n'était pas chez les footeux, ni chez les geeks, encore moins chez les Marie-Chantal.

Et, pourtant, le climat de ce blog, pour éruptif qu'il fut, n'était point inhospitalier. Rien à voir avec ces blogs toxiques que je fréquentais en me maudissant de le faire. Ces lieux virtuels dégoulinants de la vanité de leur auteur, de l'obséquiosité de la cour rampante d'icelui, et de l'agressivité malsaine des trolls pullulants qui hurlaient leur mal être dans des discussions infinie bien après que le point de Godwin fut atteint.

Non, le blog du Monolecte était instructif, il me faisait (et me fait toujours) réagir, même quand je n'étais pas d'accord avec lui. Et quand, par la suite, je suis entré en contact avec Agnès (par l'intermédiaire du réseau, uniquement), la personne s'est toujours montrée attentionnée, réfléchie et indulgente. Avec, en elle, une qualité que bien peu on su garder intacte: la capacité de s'indigner contre les injustices.

Bref, en apprenant qu'Agnès s'apprêtait à publier Le syndrome du poisson rouge, j'ai repensé à ces moments de lecture agréables. Mais aussi à nos collaborations amicales sur les blogs Equilibre précaire et Le Monde citoyen _ deux projets qui ont éclos en 2006-2007.

Pour le Monde citoyen, lancé par Nicolas Voisin, je garde un souvenir des discussions que nous avons eu, avec une dizaine de blogueurs: discussions passionnées, souvent décousues, toujours profitables.

Pour Equilibre précaire, un blog collectif sur le travail précaire, que j'ai lancé il y a deux ans, les discussions ont été intéressantes également. Agnès s'est montrée sans doute la plus motivée par le projet. Ce blog s'est plus ou moins arrêté mais les archives continuent d'attirer des lecteurs.

Tout ce temps passé à échanger, discuter, enrager contre la situation présente, tenter d'imaginer autre chose, tout ce temps n'a pas été perdu, aucontraire. Il a été vécu, incarné, senti. Il a été productif parce que, dans le cours de la discussion, nous nous aidons, les uns les autres, à mettre en forme nos idées. C'est un enrichissement mutuel. Et, enfin, il arrive que le travail, avec le temps, produise une œuvre, disons le mot. Et ça ne fait que commencer.

Commentaires

  • Je vais encore me faire traiter de grincheux pénible, voire de jaloux aigri, mais le succès de ce blog (celui dont vous parlez ici, pas le vôtre...) reste un complet mystère pour moi. J'y suis déjà allé plusieurs fois, j'ai fait des efforts, je le jure. Je viens même, incité par votre billet, de retourner lire quatre ou cinq des plus récents textes. Non, décidément, c'est au-dessus de mes forces, ces phrases qui se voudraient profondes et "pohétiques" et où une image sur deux tombe à côté. Qu'est-ce que c'est que ces lèvres qui S'ENROULENT pour prononcer un mot ? Vous avez déjà essayé de parler en enroulant les lèvres, vous ? Bon courage pour vous faire comprendre ? Et cette chape qui SUBMERGE ? Etc., etc.

    Évidemment, il reste l'antisarkozysme pavlovien, qui fait toujours plaisir. Mais, en fin, c'est un peu maigre. Et c'est un article qui se trouve partout...

  • @Didier,

    C'est ton avis!

    Poses-toi honnêtement cette question: pourquoi dès que tu commentes sur le blog d'un écrivain ou de personnes qui publient un livre (Irène, Le Coucou, le Monolecte) tu leur dénies tout talent? Peut-être que tes propres qualités ne sont pas reconnues comme tu l'espérerais?

  • Eric : n'essayez pas de me piéger de cette façon ! Je n'ai (plus) aucun fantasme de publication, de gloire littéraire, etc. D'autre part, il m'es arrivé de dire grand bien d'un livre de blogueur (celui d'une dame policière notamment...), cela n'a rien à voir.

    Pour le Monolecte, relisez mon commentaire : je ne dis pas "c'est nul !", je me demande ce qu'on peut y trouver (sous-entendu : c'est peut-être moi qui ai les yeux et l'entendement bouché).

    Au fond, la raison doit être toute statistique : 95 % des gens qui publient des livres auraient mieux fait de s'abstenir. Par conséquent, dans le nombre, il est normal qu'il y ait des blogueurs.

    Quant à mes "qualités" d'écrivain, je passe mon temps à seriner que j'en suis tout à fait dénué (et il a pu m'arriver, en effet, de le regretter). Par conséquent, j'estime qu'elles sont au contraire reconnues à leur juste valeur : valeur zéro.

  • @Didier,

    C'est juste une remarque que je faisais, comme ça: quand une personne a une obsession, ça peut avoir une explication, mais je ne lis pas tous tes commentaires.

    J'aime bien le Monolecte, j'aime beaucoup son blog, que dire d'autre?

  • Mais ce n'est nullement une "obsession" ! J'ajouterai, pour finir que j'ai tendance à me montrer beaucoup plus exigeant envers quelqu'un qui s'auto-proclame "écrivain", que vis-à-vis d'un simple blogueur comme vous et moi...

  • Sur ce point là, je suis d'accord.

  • C'est un bel hommage rendu à Agnès, son blog, et maintenant son bouquin. Elle le mérite !

  • Bonjour Eric, je ferais juste une petite parenthèse pour signaler qu'une très bonne amie publie son livre "Tourments d'une femme, tourments d'une vie" sur ce blog.

  • Ah oui, il me revient un billet précaire...trop sans doute. :-)

  • Le Monolecte fait aussi partie de mes premières rencontres de blog. Je veux dire ces sites qu'on découvre, qui montre qu'on peut très bien ne pas parler people, foot ou technologie et raconter des trucs bien. Elle fait partie de ce qui m'a motivé à ouvrir mon tout premier blog, donc, ce n'est pas rien !
    :-))

    [En plus, dans la vie Agnès est vraiment une belle personne, ancrée dans le réel et ouverte aux autres ! :-)) ].

  • C'est vrai que le monolecte fait vraiment figure de "drôle d'oiseau" dans la blogosphère française...

    Je n'ai pas encore pris assez de temps pour vraiment cerner le personnage, mais je me souvient très bien de quelques perles lues sur le monolecte :-)

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