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L'information derrière l'information

Pourquoi l'affaire Jean Sarkozy a-t-elle fait autant de bruit? Et l'affaire Frédéric Mitterrand, qui l'a pour ainsi dire annoncée?

D'habitude, une telle histoire occupe les médias pendant deux jours. Là, c'est deux semaines. Et on en parle jusqu'en Chine, où le nom de Jean Sarkozy est devenu synonyme de népotisme. Un comble, quand on sait que le mot «démocratie » n'a pas d'équivalent en chinois.

Certes, l'affaire en elle-même a de l'importance. Mais pas à ce point. Pour qu'elle ait pris tant d'ampleur, il faut qu'il y ait autre chose « derrière ». Une information derrière l'information.

Toute information est toujours redoublée d'une information cachée. C'est du moins ce que nous laissent croire les médias. Pour preuve, les nombreux titres de magazine sur le thème du secret dévoilé. « Ce que cache l'affaire Mitterrand », titrait L'Express la semaine dernière.

Alors, quelle est l'information derrière #Jeansarkozypartout? L'exaspération sociale? Une colère sans exutoire: l'opposition absente, les manifestations « unitaires » qui font chou blanc, la violence aveugle des minoritaires d' « ultra gauche » instrumentalisée en « ennemi de l'intérieur »... tous ces signes qu'on peine à décoder. Et qui perdent leur sens.

A première vue, donc, on pourrait dire que cette affaire met en évidence cette exaspération « qui monte ». Mais cette explication est peu satisfaisante. C'est un peu court!

Il y a encore sans doute une autre information derrière l'information. Mais laquelle?

Commentaires

  • Bien vu. Pour prolonger ton interrogation, je crois qu'une des bonnes questions à se poser, éternelle, serait : "A qui profite le crime?". Je veux dire par là que, finalement, si le personnage cité prend une telle ampleur, une telle visibilité, hé bien... c'est déjà cela d'acquis! Tu me suis?
    On sait qu'une "affaire médiatique" peut être montée de toutes pièces et entretenue à des fins complexes, qui échappent en général au premier abord. Dans le cas présent, oui, je me questionne sur la visibilité ainsi acquise par la personne citée. Avec bien sûr le risque de l'angle négatif, c'est aussi bien plus que n'aurait pu faire dans le même temps, une vraie campagne de promotion en bonne et due forme...
    Un autre adage dit aussi qu'on ne se définit jamais aussi bien qu'en se donnant un ennemi, une opposition, un obstacle. Que vaut-il mieux? Passer inaperçu et insignifiant? Ou être repéré, positionné de tous?

  • @Laurent,

    Oui: on est sur le type de débat où l'opinion se répartit en 50/50, avec une grosse part de "bof" dans le lot. Donc ces gens là sont touchés par le message alors qu'il s'en fichent a priori. D'où l'effet notoriété que tu pointes.

    Mais, en fait, quand un grand emballement médiatique se produit, on ne sait pas exactement ce qu'il y a derrière...

  • Eric, quelque chose ne va pas ! Écrire ce que tu écris est purement et simplement donné crédit à la théorie des complots. Il y a une marge entre dire que l'affaire du fiston n'est pas innocente et dire qu'elle relève d'une volonté ourdie par on ne sait quelle main invisible dans un but bien précis. De plus c'est sans fin : demain tu vas te demander ce que cache au fond l'information selon laquelle les tours jumelles n'ont pas été détruites par des terroristes mais par des comploteurs locaux. C'est un peu ridicule non ?

  • Les intrigues en pelure d'oignon (on n'a jamais fini de soulever une couche) sont un classique des théories du complot, la plus belle et la plus caricaturale étant celle des Illuminati. Voir à ce sujet http://blog.lefigaro.fr/hightech/2008/12/le-grand-complot-mondial-episo.html

    Si au lieu de chercher "l'information derrière l'information" on cherchait à comprendre les dynamiques sociales, on serait davantage dans l'analyse. Les "affaires" Mitterrand et Jean Sarkozy sont particulièrement marquées par des parcours personnels, un climat social et des forces en présence.

    Parfois pour comprendre l'infiniment petit, il est plus utile d'utiliser un télescope qu'un microscope. (ouah, c'est beau...)

  • Ne pas oublier que nous avons affaire à des pipeuls et que cela suffit (pas nouveau) pour que le scandale arrive, paraît que ça fait vendre, lire, acheter. Donc, ces chiens écrasés par les faits divers ne cachent peut être que ça, du sang à la une recyclé par la presse et relayé par les blogueurs/twitteurs politiques et journalistes. Les cultureux dont je suis n'en ont quasiment pas parlé même si polanski dans la presse était en général en rubrique culture (société aurait sans douté été plus juste)

  • Il m'apparait que se peut être juste une histoire de goutte d'eau qui fait déborder le vase. On a vu l'année dernière un commencement de retournement des média, ou du moins des journalistes qui commençaient à exprimer leur exaspération d'être manipulés par les communicants de Srkz, sans pouvoir réagir, coincés par les impératifs économiques et la frénésie médiatique.

    C'est très subjectif, mais en tant que fidèle auditeur de France Inter, je perçois une espèce de radicalisation anti Srkz des journalistes depuis le printemps. De moins en moins d'information liées à l'action du gouvernement sont présentées de façon neutre.

    Nous assistons peut être à un rejet brutal du petit monde médiatique devant l'énormité de la nomination du prince, le seuil de tolérance est dépassé et l'empilement des frustrations des journalistes s'est peut être cassé la figure.

  • @Didier,

    Je change le point de vue, c'est tout. De quoi un emballement médiatique est-il le nom?

    @Enikao,

    Oui, on peut se placer en haut de la Défense avec un télescope!

    Une précision: je ne pensais pas du tout à un "complot". Je voulais simplement dire: que nous dit cet intérêt pour tel sujet d'actualité. Pourquoi l'un cristalise, pourquoi pas un autre?

    @Martine,

    Ok! Ton rationnalisme me ravit!

    @Cedric,

    Ah?

  • De mon humble point de vue je vois plusieurs choses :

    - incompréhension de plus en plus croissante des pays étrangers de ce qui se passe en France
    - un élite qui a force de regarder le soleil briller, en est totalement aveuglée ;-)
    - une exaspération des français qui s'élargit de plus en plus (pas seulement les sympathisants de gauche)

    Le tout sous la forme d'une goutte d'eau... parmi tant d'autres. Mais je crains que le vase ne soit pas assez grand pour toutes les contenir ...

  • @Stan,

    Le soleil, l'eau...

  • Bonjour, je commente ce post pour la première fois, dont j'ai entendu parler sur Twitter. Cet article est intéressant dans la mesure quel que soit le tollé des citoyens pour un évènement, ils ne risquent pas de changer grand-chose. Même si l'idée d'une opération organisée n'est pas à écarter, je ne pense pas "qu'ils" aillent jusque là, même si je connais pas bien la politique et les médias français.

    L'affaire du garçon en ballon nous prouve qu'il y a certains qui ont trouvé le moyen de faire croire au gens qu'ils luttent ou qu'il participent alors qu'ils ne sont que des instruments de communication ou pire, de propagandes.

  • Bonjour, je commente ce post pour la première fois dont j'ai entendu parler sur Twitter. Cet article est intéressant dans la mesure ou quel que soit le tollé des citoyens pour un évènement, ils ne risquent pas de changer grand-chose. Même si l'idée d'une opération organisée n'est pas à écarter, je ne pense pas "qu'ils" aillent jusque là, même si je connais pas bien la politique et les médias français.

    L'affaire du garçon en ballon nous prouve qu'il y a certains qui ont trouvé le moyen de faire croire au gens qu'ils luttent ou qu'il participent alors qu'ils ne sont que des instruments de communication ou pire, de propagande.

  • Pour moi, il y a des affaires qui retombent, le plus souvent bousculées par d'autres intérêts, et sans doute aussi parce qu'un consensus se crée pour poser une limite (entre médias et pouvoir). Et puis d'autres qui s'enracinent, parce qu'elles soulèvent une émotion durable (sans doute mesurable pour un journal avec les chiffres de ventes-surface ou je ne sais quoi). Le favoritisme au sommet de l'état a toujours été sévèrement jugé chez nous, même dans une apparente indifférence: cette fois, il y a accumulation: le fils, l'inexpérience, l'ambition évidente…

  • *lire Pilhan par Bazin /-)

  • Pour moi qui ne suis pas un "pro" de l'information, le fait que les médias s'attardent autant sur cette affaire traduit d'abord et avant tout leur goût pour la polémique, grand pourvoyeuse d'audimat, et aujourd'hui tout ce qui est + ou - "people".
    Le pire pour des médias mis à mal par le net c'est le silence ; c'est pour cette raison qu'ils se précipitent sur toute info. en général peu vérifiée, et que des journalistes sont régulièrement piègés par des intox.
    Ce n'est pas un problème pour eux, ça leur donne l'occasion de refaire des articles ou des émissions pour rétablir " la vérité" et c'est toujours ça de pris.

    Exister, exister !

    Ce sujet me remet en mémoire cette citation de je ne sais plus qui :

    " Quelque soit l'actualité, les jounaux ont toujours le même nombre de pages".

    Et cette autre de Louis Pauwels :

    " Ceux qui craignent avec tant de bonté qu'on lave le cerveau d'un quidam, savent laver le cerveau d'une nation"

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